
maître des laboureurs. On lui confacroit la grue,
la tourterelle, le furmulet de mer, & le ferpent
ailé. Parmi les végétaux, le blé fut l’offrande la
plus ordinaire que l’on fit à Cérés j on en cou-
/onnoit fes images ( Tibul. 1 . 1 . 1 1 ) 1
Flava Ceres , tibi fit nofiro de rure corona
Spicea , qu* templi pendeat artfe fores.
On lui confacroit auflî le fafran. Les laboureurs
offroient à cette déeffe les inftrumens de leur
art , un fo c , un jo u g , un aiguillon, une faucille
, &c.
Lorfqu’on facrifioit à Cérés avant la moiffon,
au printems , par exemple , on couronnoit fes
images avec de l’herbe tendre , ou des tiges de
plantes graminées ( Virgil. Géorgie. 1. 338. ) :
In primis venerare deos , atque anima magna
Sacra refer cereri , l&tis operatus in herbis ,
Ex tréma fub cafum hyemis jam vere fereno.
Offroit on du vin à Cires dans fes facrifices ?
Cette queftion partageoit déjà les Romains ; car
Macrobe ( Saturn. n i . 1 1 .) dit qu’on lui offroit
du mou ou vin nouveau, qui n’étoit proprement
pas du vin. Mais Caton ( de re rufiicâ, c. 135. )
allure que le vin couloit fur les autels àtCfires ,
vinum datum. Virgile a fuivi Caton, 8c fofixom-
mentateur Servius l’a défendu , fur ce point,
contre fes détracteurs. Ceux-ci oppofoient à l ’auteur
des Géorgiques, ce paffage de Plaute ( Au-
lular. i l . 6. 5 .) :
S T A. Cererine , firobyle , has fa&uri nuptias ?
STR. Qui ? S T A. Quia temeti nihil allatum
intelligo.
Servius obferve judicieufement que le Comique
parle ici des noces de Cérés , & Virgile d’un
facrifice : Nam ali ad efi facrificium, aliud nuptias
celebrare , in quibus révéra vinum adkiberi nefàs
erat, qua orci nuptia dicebantur, quas prafentia
fua pontifices ingenti follemnitate celebrabant. Ces
noces de Céres faifoient fans doute une partie
des myftères fi renommés de cette déeffe. V"oye%
Mystères.
' Les noms que donnoient le plus fo-uvent à
Céres les anciens, étoientceuxde magna mater
& de mater maximA. On les trouve mille
fois répétés fur les monumens. L ’Àttique, où
étoit fituée Eleufis, lui fit donner celui d'Attaa.
( Stac. Sylv. iv . 8. ).
Tu que AHaa Ceres , curfu cui femper anhelo
Votivam taciti laffamus lampada myfia.
Céres d’Afrique. Tertullien appelle ( ad uxor.
I. 6 .) de ce nom la divinité en l’honneur de
laquelle les femmes s’abftenoient de tout commerce
avec les hommes , pendant qu’elles cele-
broient fes myftères. Mais il ne laiffe point
entrevoir la caufe de cette dénomination particulière.
Céres de Catane en Sicile. LaCtance ( il- 4-)
parle de fa ftatue, de fon temple & de fes
fêtes.
Ceres deferta, abandonnée de fa fille. Virgile
donne cette épithète à Céres dans l'Enéide ( if.
7I3-) I
....................... Templumque vetufium
Deferta Cereris.
Ceres E/eufina. Voye£ E leusis.
Ceres Ennaa ou Enneîifis., d’Enna , ville de
Sicile , où elle avoit un temple célèbre. Cicéron
en parle fou vent dans fes difeours contre Verrès j
8t il en eft fait mention dans ce vers des Priapées
( z x x n . 1 1 . ) :
Ennaa Cererem nurus fréquentant.
Ceres Erynnis. Voye[ Er ŸNNIS.
Ceres Licmea» Ce furnom étoit relatif au van
( i Ik/m ç ) myftique. T ’o y e z Va N.
Ceres Mallopkoros , porte-laine , ou qui produit
des brobis. Ce nom eft relatif aux troupeaux
que Céres protégeoit , 8c c’étoit celui de fon
temple à Mégare.
Ceres Mammofa, aux groffes mamelles. Lucrèce
(7 . vi. 116 1.) l’appelle de ce nom :
A t Lamia & mammofa Ceres , & ipfa ab jaccha.
On vouloit exprimer dans les images de Cérés la
fertilité de la terre, par ce fein très-rçmpli qu’on
lui*voit toujours.
C e r e s - , mere de tout. C eft le nom
fous lequel Orphée , ou le poète qui a pris fon
nom, la défigne le plus fouvent.
Ceres Rharia , du champ appelé fkarius, fitué
près d’Eleufis, qui avoit été enfemencé le premier
par cette divinité ( Paûfani. Attic. ).
Ceres Tadifera ou , porte-flambeau.
Ce nom eft relatif aux flambeaux dont elle s’é-
c'aira lorfqu’elle cKerchoit Proferpine , 8c à
ceux que l’on portoit dans fes myftères , en
mémoire de cette recherche. Ovide dit ( Hereid.
i l . 42. ) :
Et per tadifera myftica facra •dea.
Ceres Thefmophoros ou Légiféra. On attrîbuoit
l’invention des loix à Céres, & çe furnom y étoit
relatif. Les Thefmophories des Athéniens en
tonfervoient le fouvenir. Virgile lui donne
( Æneid. iv . 37. ) ce nom :
. . . . M allant leftas de more bidentes
Légiféra Cereri,
Cérés étoit l’emblème de la fcrce produ&ive
de la terre, c ’eft pourquoi on la confondoit avec
1 Tfis des Egyptiens, avec la Fénus des Fhéni-
ciens, 8c avec Vefia. Voyez ces trois articles.
C é r è s . On voit ordinairement fa tête couronnée
d'épis fur les médailles deSicile, 8c quelquefois
fur celles de Métaponte : elle paroît dans
un char tiré par des ferpens ailés fur celles d’Eleufis.
Ç E R E T A P A ,e n Phrygie. ke pe ta iM N .
Hunter peffédoit une médaillé autonome de
bronze, avec la légende ci-deflfus,que M. Combe
attribue à Ceretapa. Eckhel en avoit publie une
femblable avant les Nummi veteres Regum 3&c. de
Hunter.
Cette ville a. fait frapper , fous l’autorité de fe$
Préteurs, des médailles. impériales Grecques* en
l’honneur d’Antonin, de M, Aurèle,, de Commor
d e , de Sévère.
CERF (le) défigne fur les médailles les villes
où Diane étoit honorée d’un culte particulier.
On le voit entier où à-mi corps, fur les médailles
d’Ephèfe, de Marfeille, de Philadelphie en L y die
, de Proconnefus, de la Dalmatie.
Diane fe transforma en Cerf pour combattre
les Géans. On trouve fon combat contre. T y phon
, fur une pierre gravée de la colleétion de
Stofch (ri. clajfe. n9. 126.). Sur une pâte antique
de la même collection , on voit une tête de Diane
furmontée d’une tête de Cerf, en guife de croif-
fant, .(ri. 285.),.
CERITES. Voyei Gærites.
CERNOPHOROS. > L ier dc ces
CERNOPHORUM. Ç prem,er ÛC
mots défignoit chec les ,anciens une perfonne qui
porte une coupe j 8c le fécond une danfe exécutée
par des gens qui tenoient des coupes dans
leurs mains.
C E R N v fRE' \ Servius (Æne' d- x -891.)nous
apprend que les Romains défignoient par le mot
cernui, les enfans qui, dans leurs jeux, marchoient
fur les mains, & tenoient leurs pieds élevés. Cer-
nuare exprimoit ce jeu enfantin , que les bergers
s’amufoient à répéter dans les fêtes appelées
Confuales ( Nonnius, 1 .7 6 .) .
CËRNUNNO,S ou.com«, divinité des Gaulo
is , repréfentée avec des cornes fur les bas-
réliefs trouvés en 1711 , dans l’églife de Notre-
Dame. x
C ER O D E TO S , \ :0jnt avec de la cire. On
kepoaetos , ) , ,, .
trouve quelquefois ces mots employés pour de-
figner la firynge ou le fifflet de Pan , parce qu il
é to jt formé de plufîeurs tuyaux joints avec de
la. cire.. . _. .
CEROLIENSIS 3 endroit de Rome qui laifoit
partie des carina. C ’eft tout ce que nous en
apprend Varron ( de ling. lat. iv. 8. ).
CEROMA , partie des anciens thermes < ou
bains, dans laquelle les athlètes Ce faifoient
oindre. Pline ('/iy. x x xv . c. i j .) s’eft fervi de
ceroma en ce fens : lidem palaftras athletarumima'
ginibus & çeromata. fua exornaut. Mais on prend
plus communément ce nom pour une mixtion
dont les athlètes fe faifoient frotter, & que nous
appelons . cérat. On la compofoit d une certaine
quantité d’huile & de cire mêlées 8c fondues
enfemble. Elle fervoit non-feulement à rendre les
membres des lutteurs gliflans 8c moins fujets a
donner prife à leurs adverfaires, mais encore à
leur procurer plus de fouplefte & d agilité dans
les mouvemens.
CEROMANTIE. f. f. Divination qui fe faifoit
par le moyen de la cire, 8c cui ctoit en ufage
chez les Turcs , au rapport de Delrio : elle con-
fiftoit à faire fondre de la c ire , & a la verfer
goutte-à goutte dans un vafe plein d’eau} & félon
la figure que formoient les gouttes, on en tiroit
des préfages heureux ou malheureux.
CEROSTROTUM. Pline décrivant les ufages
auxquels on employoit dans les arts les cornes
des animaux ( xi. 37. ) , dit qu’on les fendoit en
lames très-minces pour en faire des lanternes ,
qu’on les teignok , qu'on leur mettoit un enduit
coloré, & que l’on en faifoit enfin des efpèces^
de peintures appelées ceroftrota. Bergier {grands
chemins, i l . ® . 21. §. 8 .) traduit ce mot pat
celui de pavé en mofaique , fait de morceaux de
corne. Mais Saumaife l'entend d’une efpèce d’en-
cauftique, ou peinture faite à l’aide de la cire
( in folinuni, p. 231. ).
CERVELLE. Athénée ( i l . p. 63. ) dit que les
anciens ne mangeoient point de cervelle,.parce
qu’ils la regardoient comme le centre commun
de toutes les facilités. 11 ne veut parler, fans doute
que des Grecs 5 car les Romains étoient tres-
friand.s des cervelles d’oifeaux. Elagabale ( Sué ton.
20. ) fit fervjr à fes officiers , appelés Pàlatini ,
des viandes farcies de cervelles de phénicopteres
ou flatnbants, & de grives. Vitellius ( ibid. c. 13.
n. 5. ) mangeoit des ragoûts faits avec dçs cervelles
de faifans & de paons.
CERUS* , ) v t ■
CÆ R V S , V dieu du tems favorable chez les
aipo s , ) _ .
> Grecs, ou.de l’occafion chez les Romains. Cal-
liftrate l’avoit repréfenté fous la figure d un jeune
homme. beau, ayant les cheveux épars & fiotuns
Y y y y ij