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enfemble. Les anciens monumens représentent
des Centaures femelles attelées au char de Bac-
chus.
Defcendans d’ixion , ils déclarèrent la guerre
à Pirithoüs, fon fils, pour avoir part à la fuc-
ceffion de leur père commun. Ce différend parut
s’accommoder} Pirithoüs les invita même à la
folemnité de fon mariage. Mais tout-à-coup ils
conjurèrent d’enlever Hippodamie, q.ue Pirithoüs
venoit d’époufer, & les autres femmes qui
afilftoient à les noces. Cette entreprife donna lieu
à ce fameux combat entre les Centaures 8c les ■
Lapithes, qu’Ovide a décrit dans fon douzième
livre des Métamorphofes. Hercule, Théfce ,
Neftor & les autres Lapithes qui étoient de la
n o c e , vengèrent Pirithoüs, 8c firent un grand
carnage des Centaures. Ceux qui périrent dans
ce combat., furent enterrés dans un lieu que
l ’on appela depuis Taphos (tombeau). Ces cada
vres répandirent urre fi mauvaife odeur, que les
Locriens de cette contrée furent nommés Oboles ,
c’eft-à-dire, puans. Les Centaures qui échappèrent
au carnage, s’enfuirent dans les montagnes
d’Arcadie , où Hercule , défefpêré d’avoir bleffé
dans le combat Chiron, fon ancien précepteur,
les pourfuivit ; mais Neptune les préferva de fa
fureur. Ils fe retirèrent enfuite dans rifle des
Syrènes , où ils périrent dans les charmes de la
volupté. Ainfi fut exterminée la race des Centaures.
Au refte , tous les Centaures ne defeen-
doient pas d’ ixion. Voye^ entr’autres Chiron.
Les Centaures chantes par les po’ëtes. font
Chiron, Euryrus, Amycus , Grynaeus, Rhoëtus,
Arneus, Lycidas, Médon, Pilenor, Caumas,
Mermeros & Pholus.
Cet aflemblage monftrueux eft le fruit de l’imagination
des Egyptiens. Auffi en voit-on un fur
un monument égyptien du palais Barberin, &
fur ûne table de bafalte du Mufeum Clémentin
à Bologne. Ces deux Centaures ont les quatre
pieds de cheval. Mais les Grecs qui, en dénaturant
les fictions étrangères , crurent faire oublier
leur origine , donnèrent à leurs Centaures les
pieds de devant femblables à ceux de Phofmme.
Ils étoient ainfi fculptés fur le fameux coffre de
Cypfelus, qui vivoit peu auparavant Cyrus. On
trouve encore dans la çolleftion des pierres gra-
- vées de Stofch , l’empreinte d’une pierre ( i ile .
elaffe , n°. 78. , fur laquelle Théfée combat
avec un Centaure, qui a les deux pieds de devant
faits comme ceux des hommes.
On voir des oreilles de cheval à quatre Centaures
fculptés fur un tombeau publié par Gori
( Infiript. Etruria, tom: 3. pi. 27. ) > & les mêmes
oreilles fe font encore remarquer à des Centaures
qui font deffmés fur les vafes étrulques de
M. Hamilton.
Chaque jour on découvre des monumens qui
prouvent que les étrufques avoient connoiffance
des ouvrages de la Grèce, & le comte de Cay-
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lus a rapporté plufieurs fujèts qu’ils avoient tirés
d’Homère. Il croyoit que ce peuple avoit emprunté
les Centaures des fables grecques, 8c
qu’ils les avoient expr'més plus ou moins bien,
félon le fiècle dans lequel ils les avoient travaillés.
Le Centaure qu’il a publié {Rec. iv. pl. 29.
72°. 3. ) porte une mafiiie menaçante. Il paroït
difpofé & compofé dins le goût de ceux que
les Grecs ont décrits en différentes circcnftan-
c e s , & que les monumens nous repréfentent
encore.
Winkelmann ( Hifi. de VArt, liv. 4* c^‘ 2-*
3. 4. ) a obfervé que les Centaures anriques o n t,
pour la plupart, un cara&ère diftin&if. Ils ont
les cheveux relevés au-defîiis du front, a peu-
près. comme ceux de Jupiter. Les fculpteurs
anciens ont voulu fans doute par-là indiquer leur
affinité avec ce dieu, qui étroit père d’ixion ,
celui auquel les Centaures dévoient le jour. Ce
caraéVère eft frappant dans le Centaure de la V illa-
Borghèfe , & dans le plus âgé des deux Centaures
du Capitolq. II faut avouer cependant qu on
ne le trouve pas au Centaure Chiron, fur une des
peintures tirées d’HercuIanum.
Outre le Centaure de la Vflla-Borghefe', que
nous venons de citer , on y en voit un autre
qui eft fculpté fur un autel, 8c qui porte .fur
fon dos Jupiter chafleur. La même V illa renferme’
encore un bas-relief, qui reprçfente une Cen-
taurejfe allaitant fon petit r fujet répété fur une
belle pierre gravée , publiée dans les Monumenti
de Winkelmann , fous le n°. 8q.
C’eft ici le lieu de décrire les deux Centaures
de marbre noir , appelé bigio, qurfont un des
plus beaux ornemens du Mufeum Capitolin. On les
déterra dans les ruines de la Villa-d’Hadrien,
& le cardinal Furietti, qtii a- écrit un traité de
Muÿvis, en devint poffelfeur. Après la mort
de ce prélat, le pape Clément XIII. les acheta
treize mille éei-is romains ( 71,500 lrv-. ) avec la
mofaïque des colombes, & plaça ce,s trois prç-
cieufes antiques au Capitole. Winkelmann croyoit
que ces deux Centaures n’étoient pas Jesvmeil-
leurs des ouvrages grecs du fiècle d’Hadrien..
On lit fur leurs focles les noms des deux fculpteurs
, Arrftéas & Papias d’Aphro.difium. Ces
Centaures furent trouvés très-mutilés , & ils-
exigeaient de grandes réparations. Ils partoienr
faiïs doute autrefois des enfans fur leurs dos ,
comme celui de la ViUa-Borghèfe ce qui eft
indiqué par un grand trou carré percé dans leuss
dos , & deftiné à fixer le tenon de la figure.
Celle ci étoit probablement de bronze, puisqu’elle
Ji’étoit pas faite du même bloc que le
Centaure. On. pont rois croire , d apres le bâton
recourbé ( Xu.ya^c'ho. ) que tient le plus âge des-
Centaures , que celui-ci eft Chiron ,, ce chaffetir
fameux, de qiii: Jafon , Thé fe e Achille de plufieurs
autres héros avoient appris l’art de la chaffe.
Plufieurs écrivains, ont dk que ces deux Centaures.
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étoient de bafalte ; mais c’eft une erreur mani-
fefte, ils font de marbre noir.
Une des trois grandes peinturés trouvées à
Herculanui-p , repréfente ^ \e* jeune Achille 8c le
Centaure Chiron, qui lui apprend à jouer de la
lyre. On voit d’antres Centaures dans les peintures
monochromes d’une feule couleur ) fur
marbre, tirées de la même ville.
Les Centaures étoient quelquefois le fymbole
des jeux équeftres. C’eft à ce titre fans doute
que L’on a placé fur une médaille en grand
bronze de Caracalla , frappée dans la colonie de
la Troade-, deux Centaures ayant des ailes de
papillon & portant un vafe. Les ailes défignent
les génies des jeux équeftres, dont le vafe étoit
le prix.
Centaure (on voit un) fur les médailles
de Lesbos, de Theffalô nique, de Magnéfie ou
Theffalie , & en général fur celles de la 1 heffalie
& de la Macédoine.
CENTAURtJS étoit fils d’Apollon 8c de
Stilbia , fille du fleuve Pénée. Quelques auteurs
lui attribuent l’origine des Centaures.
CENTENARIA> Voye^ T able & Portique.
CENTENARIUS. \ v rrMT71D(OXI
C E N T E N I E R . ƒ Centurion.
C EN TENlONALIS. } 11 eft fak oeentîon
dans les loix romaines d’une monnoie défîgnée
indifféremment fous ces deux. noms. Gouthier
(de Offre. Dom. Augufi» n i . 19. ) la confond
avec les formés centenaires , valant cent . livres
d’o r , qu’avoit fait frapper Elagabale. Cafaubon,
Saumaife 8c plufieurs autres croient que-le cen-
tenio ne valoit que cent a u r eu sMais Jacques
Godefroy penfe au contraire que le nummus cen-
tenionalis étoit l’extêrrae oppofé aux formes centenaires
c’eft à-dire, que c’étoit la plus petite
monnoie , valant cent ft-ips. Cette dernièie opinion
paroït la ;plus vraifemblable.
CENTESIMA. On appeloit à Rome de .ce
nom le centième des choies vendues , que pré-
levoit le fife. Augufte étendit cet impôt à toute
l’Italie après les guerres civiles, l’an de Rome
759 (Tacit. Annal. 1 .78 . 2 . . Tibère le confa-
cra,; à l’entretien idu tréfor militaire. Caîigula
( Suet. c. 16. n. 9. ) en déchargea l’Italie.
CENTESIMÆ ufurs. Voye^ Intérêt.
CENTESIMARI. Macrin voulant acquérir
la réfutation de prince clément , réduifît au
centième le dixième des troupes que l’on pu-
niffoic ordinairement par -la voie de la décimation.
* .
C EN TH O , furnom de La famille Clau d ia.
CENTO. L ’expreffion générale de ce mot
iéfignoit u-he étoffe , un habillement fak de
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plufieurs morceaux, ou de morceaux de plufieurs
couleurs. C’étoit en particulier le nom des couvertures
fur lefqùelles couchoient les pauvres &
les foldats, celui des habits des payfans, celui
des vieilles étoffes dont on couvroit les maifons
8c les machines de guerre, pour les rendre impénétrables
aux traits & aux pierres que lançoic
l’ennemi, 8cc.
■ centowaMl ; } 11 y ^ ans le code Théo’
dofien un titre des Centonaires ,8c des Dendrc-
phores ; & dans les anciennes inferiptions on les
joint toujours aux charpentiers , . tignarii, aux
ferruriers , ferrârii, & aux dendrophores , den-
drophori. Ils ne faifoient . qu’un corps de métier
avec ces fortes d’artifans , que Ton appeloit,
Collegium Fabrorum & Centonariorum. ( Q ru te r ,
p. x l v . & le Code Théodofien.). Quelques écrivains
ont douté de la lignification de ce m o t,
& de l’état ou.de la profeffion des Centonaires 5
mais il eft certain que l’on appeloit chez les
Romains tentons, les pièces de cuir 8c d’étoffe
dont on-couvroit, les galeries appelées vinea ,
fous lefqùelles les affiégeans faifoient leurs approches
dans un liège, & les tours & autres machines
dont on fe fervoit pour faire les attaques
& pour battre une place. II eft naturel qu’on
ait appelé Centonaires ceux qui travailloient aux
centons , c’eft-à-dire , à ces pièces, de cuir &
d'étoffe, & qui les prépar oient. Deplus , trois fortes
de gens & d’ouvriers étoient néçeffaires pour les galeries
& autres ouvrages dont nous parlons; i°. des
charpentiers , tignarii , pour préparer les bois ,
tigna, dont ils étoient compofés i 2°. des ferru-
riers , f e r r â r ii , pour fier ces bois avec des liens,
des' barres, des chevilles de fer; g®, des centonaires
, centonarii, pour les couvrir de centons
ou de pièces de cuir crû & d étoffes mouillées ,
afin, d’etrvpêeher les ennemis de voir ee qui le
paffoit delfous , 8c d’y mettre le feu. 11 n’eft
donc point étonnant que l’on joigne tous ces
ouvriers enfemble., & qu’ils ne faffent qu’un
même corps , puifqu’ils travailloient de concert
à différentes parties des mêmes ouvrages.
C EN TUM A LU S , furnom de la famille
F u l v i a .
C E U T UM- P ON D IUM , ancien poids des
Romains, oui valoit en poids de France,68 livres
• Il valoir err poids anciens ic© mines italiques
, pondo , livres ,
'Ou. i2oo: onces,
Ou 360a duelles,
Ou 4860 ficiliques ,
Ou 72r o fe x - tu le s '
Ou 8400- deniers de Papyrïus,
Ou 9600 deniers de Néron,.
CENTUMYIRS. > T . -t r
CEN.TUMVIR AT- f Le tribunal appeler COTtumyirat,
fut établi â Rome environ L’as