
bafalte volcanique ou du trapp des Suédois, qui
fe trouve dans les montagnes en ma fi es non feuilletées.
Le ■ afaltc des Egyptiens reffemble, félon \Vin-
kelmarn, à b lave du Véluve dont Naples eft
pavée, 8c aux pierres qui forment dans l’Italie les
voies romaines : c’eft, en un met, une lave d’une
teinte ér.'e. Ce hajalu eft de deux couleurs ou
nuances j il y en a de noir qui eft le plus commun,
8ç de verdâtre qui eft le plus rare. 11 refte à Rome
pîulîeurs animaux de bafalte noir, les lions de la
montée du c a p i to le & les fphynx de la "villa
Borghefe- Les deux'grandes ftatues égyptiennes
du capitole, faites dans le ftyle d’imitation, 8c
quelques-unes des plus petites de la même collection',
font de h a faite noir.
Le bafalte verdâtre fe trouve de différente
teinte, ainfi que de différente dureré : les artiftes
égyptiens Sc grecs fe font efforcés à Fenvi de travailler
cette pierre. Entre les ouvrages des premiers
, on voit un petit Anubis a fils au cabinet
du capitole, des cuiffes & des jambes entrelacées
à la villa A'tieri. On voit auffi une belle bafe
avec des hiéroglyphes & les pieds d’une femme,
au tréfor du collège Romain. Les villa Albani
& Altieri renferment plufieurs têtes du même
bafalte. On s’en eft fervi dans les tems porterieurs
pour imiter les ouvrages égyptiens, 8c les canopes
en particulier.
Les fculpteurs grecs ont cherché -à s’illuftrer
comme les égyptiens, par des ouvrages de bafalte
noir 8c verd. On ne connoît cependant d’eux
qu’une feule ftatue entière de bafalte noir : c’eft
un Apollon plus grand que nature, & d'un travail
médiocre. Une ancienne gravure repréfente
cette figure comme un hermaphrodite, ce qui a
trompé le comte de Caylus (Re.c. aAntiq. ‘T. 3^
p. 12c). La villa Médicis renferme le torfe d’une
ftatue d’homme de grandeur naturelle, de bafalte
verdâtre. Ce précieux refte nous montre, félon
Winkcîmann, une des plus belles figures de l’antiquité*,
que l’on ne fauroit voir fans admiration ,
tant pour l’étendue de Ta fcience que peur la
fineffe du travail.
Les tetes de bafalte échappées aux ravages du
tems, font croire qu'il n’y avoir que les artiftes
habiles qui.travaillaffent cette pierre : car elles
font conçues dans le plus beau ftylê, 8c terminées
avec la plus grande fineffe. Il y avoit au palais
Verofpi la tête d’un jeune héros , qu’acheta feu
M. de Breteuil, ambaffadeur de Malte en France.
Winkelmann a cru y reconnoître un luteur , à fes
oreilles de pancratiafte. On trouve à la villa Albanj
une tête idéale de femme , pofée fur un bufte
antique de porphyre. Winkelmann poffédoit une
tête de jeune homme de grandeur naturelle , de
bafalte, dont la chevelure étoit agencée d’une
manière fingufiêre.
On voit à la villa Albani une tête de Pluton ou
de Scrapis, qui eft de bafalte vert , & dont ôiîn’a
pas refhuré le menton, parce qu’on n'a pu trouver
un morceau de bafalte de la même nuance. Le
palais Giuftiniani 8c la villa "Mattéi’ , renferment
chacune une tête de ce même dieu, de bafalte
noii\ Il y a à la villa Albani une tête de femme
plus grande que nature, de bafalte verdâtre.
Le cabinet du capitole renferme une têre de
Caligula de bafalte noir. On voit au palais Rofpi-
gliofî un bufte de bafalte verdâtre, dont la valeur
furpafferoit de beaucoup celle de tous les autres
monumens de bafalte, s’il repréfentoit le héros
dont on lui donné ordinairement le nom : c’eft le
premier Scipion l’Africain. Vaye^ fon article.. Le
plus grand nombre des canopes que l’on trouve
dans les collections de Rome, font de bafalte.
Les deux que l’on voit dans le cabinet du capitole,
font de bafalte vert j ainfi qu’un très-beau *
publié autrefois avec les curiofîtês de Boriôni.
Dans la cour du palais Mattéi, on admire un
bas-relief de bafalte vert du ftyle imité, repréfen-
tant la proceffîon d’un facrifice. L’Ifîs qui y eft
repréfentée eft ailée 5 8c fes ailes attachées au-
deffus des hanches , couvrent 6c enveloppent fes
cuiffes & fes jambes > comme les figures ailées des
médailles de Malte. .
Le monument le plus extraordinaire de bafalte
qui foit à Rome, eft dépofé au capitole. 11 repréfente
un grand finge afJTis 8c fans tête, dont les
pieds de devant repofent fur les genoux des jambes
de-derrière, avec les mots grées fuivans gravés
fur la bafe de cette figure : « Phidias 8c Ammo-
nius, fils de Phidias, ont fait ce monument ».
C’étoit de bafalte, & de bafalte- noir , fans
doute, qu’étoit faite la ftatue de Pefcennius Niger,
que Spartien dit avoir été de pierre noire, 8c envoyée
à cet empereur par un roi de Thèbes. On
la voyoit encore au tems où écrivoit Spartien,
placée au faîte de la maifon de ce prince à Rome,
8c accompagnée d’une inscription grecque. La
couleur de la pierre étoit une allufion au nom
de Niger. Du refte, l’Egypie n’avoit point alors
de roi, 8c l’on ne peut entendre ce paffage que
d’un gouverneur romain, qui- réfidoit à Thèbes
comme vice-roi.
Le plus gros bloc de bafalte qu’on ait jamais
vu, félon Pline, fut placé par Vefpafîen dans le
temple de la Paix. C’étoit l’original de la ftatue
du Nil, que l’on voit en marbre dans la cour du
capitole. Cette belle copie antique n’eft que de
marbre , ainfi que la copie, moderne que l’on
admire à Paris dans le jardin des Thuilleriés. La
ftatue de Memnon, placée dans le temple deJSé-
rapis à.Thèbes, étoit auffi de bafalte. _
La collection des antiques du roi renferme
pllifieurs petites- ftatues égyptiennes de bafalte.
L’on voit auffi dans le cabinet de Sainte-Géneviève
une Ifis de bafalte noir, 8c un mufle de lion
antique de bafalte vert.
BA SCAUDA . On trouve ce mot barbare dans-
Juvénal (Sat. xrr.<\6.) :
Adde if bafeaudas, & mille efçaria.
Un ancien feholiafte de ce poète, dit que les
bafcaud,i étoient des baffins dans lefquelson lavoit
les vafes à boire : Bafcauda, va fa ubi calices
lavabantur, & cacabus Martial nous apprend que
le mot bafcaud.i étoit breton ( x-iv. yy) » 8c qu’il
avoit été adopté par les Romains:
Barbara de piciis venit bafeauda Britannis
Sed me jam mavult, dicere Borna fuam.
BASE. Les ftatues furent placées fur des bafes
dès l’enfance de la Sculpture ,5 afin de détacher du
plan de l’édifice ou du terrein la ftatue , qui
aurait paru trop courte,. fi elle avoit été pofée
immédiatement fur la terre. Les Egyptiens, placèrent
toujours leurs .ftatues fur des bafes. Ils
affeCfèrent. même quelquefois de donner à ces
bafes une profondeur fi ..grande relativement à
leur largeur 8 c à leur.hauteur, quelles forment
encore aujourd’hui un. caraCtère. diftinCtif des
fculptur.es de ce peuple.. Cet alongement fe voit
principalement dans les bnf es qui (apportent plu-
fieurs .ftatues égyptiennes placées lés unes devant
les autres. Les Recueils d’antiquités du comte, de
Caylus en renferment plufieurs de cette efpèce.
Les bafes .des ftatues. grecques 8ç latines furent j
conftamment cubiques ou rondes.
On plaçait ordinairement les inferiptions fur
les bafes. des ftatues , afin qu’elles fufient plus rapprochées,
de. l’oeil. Les Egyptiens les ornèrent
fouvent d’hiéroglyphes. Les. artiftes grecs y écrivirent
leurs noms, comme on le voit fur la bafe
du finge de bafalte qui eft au capitole, 8c fur .
plufieurs monumens grecs. Il faut o.bferver cependant
que les premiers artiftes grecs, 8c les étruf-
ques leurs fidèles imitateurs, n’écrivirent pas les
inferiptions fur les bafes, mais fur les cuiffes ou
les, jambes, des ftatues. Cette bizarrerie rompoit
î’enfemble de la figure,. 8c en interrompoit l’harmonie.
L’ufage de graver les inferiptions. fur les bafes
des figures, ne fut pas confiant. On fe contenta
dans le déclin de la Sculpture, fur-tout quand
les ftatues étoient élevées, de fufpendre à ces
bafçs des tablettes fur lefqueiles on écrivoit avec
du minium, le nom des héros qu’elles repréfen-
toient, celui de leurs pères, 8c les guerres ou les
exploits qui les avoient rendus célèbres. S. Chry-
foftome parle de cçt ufage (in P faim, m i.) ; 8c
Juvénal y avoit fait allufion par ces paroles :
Longa atque infignis konorum pagina (x. 57.), que
fon feholiafte explique par ces tablettes énoneia-
tives des honneurs 8c des dignités du héros.
Lorfque les peuples irrités renverfoient 8c bri-
foient les ftatues de leurs oppreffeurs, ils en biffaient
quelquefois fubfifter les bafes, afin quelles
appriffent à la poftérité leur haine 8c leur vengeance.
C'eft ainfi que les anciens habitans de
Taormini en Sicile, ayant ôté de leur forum la
ftatue de l’avide Verrès, en biffèrent fubfifter la
b.tfi, penfant, dit Cicéron (Verr. il. 66.) , qu’ ils
accableroient plus fûrement de honte ce déprédateur,
en apprenant à leurs deicendans qu’ils
avoient brifé fa ftatue, qu'en leur hiflant ignorer
fi jamais on lui en avoit élevé : Qaod gravi us
in iftum fore putabant , f i fir ent homines fidtuam
ejus a Ta. urô m i tard s ejfe dcjectam, quam fi nullam
unquam pofitam arbitrarentur. Les habitans de
Tyndarus les imitèrent, 8c biffèrent fubfifter
dans leur forum le cheval qui avoit porté la ftatue
de Verrès,
Toutes les bafes triangulaires qui fe trouvent
dans les collections d’antiques, n’ont pas fervi
de pied à des candélabres, ainfi qu’on le penfe
généralement. On en a trouvé une dans les fouilles
d’Otricoli, qui eft terminée par une cuvette du
même morceau , deftinée fans doute à fervir d’au-
' te l,, non pour brûler les victimes, mais pour rece-
voir les parfums-, les libations de vin, de lait
• 8c de fang, qui fe faifoient dans les facrifices pour
les morts , appelés inferis.
BA SILE ,. empereur grec.
B a s IL I US ■ A u G f i ST US.
. Ses médailles font:
RR. en or.
RR. en argent.'
R. en B.
Basile I I , fils de Romain II.
B asilius A ugustus.
Ses médailles font :
RR,, en or.
. C- en bronze.
O. en, argent.
BAS1L É E , fille d’Uranus 8c de Titée, 8c foeur
de Rhéa 8c des Titans, paffoit chez les habitans
de l ’Atlantide pour 1a plus fage de tous les enfans
d’Uranus, à qui elle fuccéda. Elle époufa Hypé-
rion, celui de fes frères qu’elle aimoit le plus,
dont elle eut un fils 8c une fille. Voye^ Hélius
8c Sélène. Les Titans,, fes frères , ayant fait
périr les deux enfans de Bafilée 3 elle entra en
fureur, courant à travers les champs, en danfant,
les cheveux épars, comme elle auroit fait au fon
des tambours, 8r excita la compaflion de tous
ceux qui la voyoient. On f e mît en devoir de-
l’arrêter ; mais auffi - tôt il tomba une grande
pluie, accompagnée d’horribles éclats de tonnerre
,. pendant lefquels Ba filée difparut. Le peuple
changeant alors fa douleur en vénération, éleva
des autels à fa reine, 8c lui offrit des facrifices au
bruit des tambours 8c des tymbales, à l’imitation
de ce qu’on lui avoit vu faire. Cette Bafilée eft
peut-être 1a même que Cybèle 5 8c, félon Selden^
que l’Amilca 8c la déeffe célefte des Carthaginois*.
basiaeia , fêtes annuelles célébrées à Lébadée
en Béotie, félon le fclioliafte de Pindare {Olymg,
| od. vil).