
recueil, piouvent, ce me femble , que Famufe-
menc & l'habitude de cespetits objets conduifoient
fouvent les Romains dans cette recherche, &
q«e la fuperftition n’étoit pas toujours leur
motif. Ce dogue avec fon collier > en eft une
preuve. »
Il prouve que fou efpèce étoit connue des
anciens. Mais le lévrier eft l’efpèce de chien qu’ils
ont repréfenté le plus fouvent * fur-tout pour faire
des anfes de vafe.
Sur un bas-relief de fa Villa-Albanr, publié
dans les Monumenti Antichi de Winckelmann , on
voit un chien placé au-deffus du tonneau de
Diogène. C’étoit le fymbole des philofophes
cyniques ; & l’on en avoit placé un fur une colonne
de marbre qui étoit élevéé fur le tombeau
du même Philofophe.
Les chiens étoient ehi particulier T attribut de
Diane, de Méléagre, & des autres divinités amies,
«les chafleurs & de la chaffe.
Nicias & Leucon (AnthcL l. 6 . c. i . Ej>, 2. p..
4 1 1-) fe rendirent célèbcespar la vérité des chiens
qu’ils fculptèrent..
Anubis eft repréfenté ordinairement avec une
tête de chien. C’eft ainfi- que l’on voit à la Villa-
Albani & au palais Barberini, une petite figure
afiife ayant une tête femblable 5 elles font l’une
$c l’autre de granit noirâtre.
Winckelmann ( Colle.lt, de Stofch, ia clajfè,
n®. 103.) fait obferveE à ce fujet que les chrétiens
grecs du moyen âge repréfentoient S.Chrif-
tophe avec une tête de chien, comme le dieu
Anubis, pour montrer que ce faint était du pays
des Cynocéphales (P/«. Commentar. Vie, S. Ckrif-
toph. §. 6. in AS. SS. Ant. Fui. voh v i. pag. 137.).
11 paroît avec cette tête dans les peintures d'un
ancien Ménologe de b ois , qui de la bibliothèque
du Marquis Capponi*>eft paflee dans celle du.
Vatican.
C hien ( on voit un ) fur lès médailles des Ma-
mertins, de Maronée, de Phæftus, de Roma ,
de Ségefte , de Nucrinum Sr de Tyr. Lorfque cet
animal paroît auprès d’une, coquille, il indique
la ville de Tyr,. auprès de-laquelle le chien d’Her-
cule ayant mangé des murex revint avec le
mufeau teint de pourpre,, & fit connoîrre cette
belle couleur.
Le chien d’Ulyffe eft placé , comme le* fymbole
de la fidélité, fur une médaille confulaire d’argent
de la famille Mamilia. On y voit d’un côté la tête
de Mercure*couverte du pétale & le caducée 5 de
l ’autre un homme en habit de voyageur , appuyé
de la main gauche fur un long bâton, tendant
ia droite à un chien qui femble le. reconnoïtre
& s’approcher pour le careffer. C’eft l’aventure*
d d y n e chantée dans l’Odyffée. Cette médaille,,
dont la légende eft c. m a -m i l , l im e t a .., a été
Æeftituée par Trajan.
CHiEN-de-mer, requin, lamie ou catcharias.
Lycophron Sc Phavorin appellentHercuTe rçiWt-
pJs3 le dieu aux trois nuits, parce qu’on difoitque
Neptune voulant fe venger du fils d’Alçmene y.
avoit fait brifer les vaiffeaux qu’il avoit amenés
pour brûler Troy e , & envoyé un chien de mer
qui l’engloutit lui-même. Hercule paffa trois
jours & trois nuits dans ce fépulcre vivant, d’où
il fortit cependant fain & f a u f n ’ayant perdu que
les che^ux.
CHIENNE. On trouve dans Gruter { 578. y.)
1 épitaphe, d’une efclave de Livie , qui étoit changée
du foin de fa. petite chienne :.
OSSA
AUREEIAE-. L IV lA E . AUG
? SE R . A ’ . GURV CATELLAE
AUR EL IOS. BROS
O ST 1A-R
GHiFFONS } Ê | É H
«c. Si l’on s’en rapporte.,, difent les auteurs de
la nouvelle Diplomatique, au P. du Halde, « en
» l’année 95 de l’ère chrétienne.....un vieux man-
» darin du palais.....mit en oeuvre....... de vieux.
» morceaux de pièces..... de chanvre déjà ufé,....
»-dont il forma..... du papier. » C’eft fur. l’autorité
d’un- livre chinois qu’il s’appuie (rom. 1. p.
240.J. Un autre livre , intitulé Soug kien tchi pou9
qui traite le même fujet ,. dit que dans la-
province de Se-tchu-en, le papier fe fait de
chanvre. Kao-Tfong, troifième empereur de fo
grande dynaftie d e sT an g, fit faire, un excellent
papier de chanvre. Ce fait une. fois bien conftàté,
il faudroit chercher chez les Latins Terigine du
papier de chiffe. On auroit tout fujet de croire
que de la Chine cette découverte fe feroit communiquée
aux peuples, voifins , de proche en.
proche; que des Sarrafins elle feroit palfée aux.
Grecs-, & des Grecs aux Latins du tems des croi-
flides» Car quoique chez les Grecs & les Arabes,
on ne trouva peut-être alors que du papier de.,
coton ,.la fabrique de celui de chiffe eft à-peu-près la-,
même; & il étoit fort naturel de faire en .Occident
des vieux lambeaux,de_ linge le même ufage qu’on:
faifoiten Orient de ceux de coton. »
te La. plupart des gens de lettres font remonter
parmi nous l’invention ou la fabrique du papier.'
de chiffe,, au-delà de fix cents ans. Tons s'a ut o-
rifent d'un témoignage de Pierre le Vénérable-
( Biblioth. Cluniac. p. IG70. )' , abbé de Cluny,.
dans, fom Traité contre les Juifs. « Les livrés,.
» dit-il, que nouslifons tous les jours, font faits-
» de peau de bélier ,* ou de bouc, ou de veau,,
» ou de plantes orientales, ou de chiffe. Ex rifuris.
» veterum pannorum.*» Ces derniers mots , félon D..
Bernard de Montrauconlignifient aflurément le.
papier tel que nous l’employons aujourd'hui. Il
y en avoit donc des livres au x i Ie fiecle. Mais
Mafféi entend les paroles de Pierre Maurice,
non du papier de chiffe, mais du papier de coton
( IJlor. Diplom. p. 77. ) ;. parce que pour le faire
on mettoit en oeuvre les lambeaux des habits de
cette étoffe, comme on fe fert aujourd hui de
ceux du linge pour la fabrique de noue papier.
»
« Le P. Hardouin prétendent avoir vu des inf-
trumens antérieurs au x n i e'fiècle en papier de
chiffe ; mars Mafféi- ne craint pas d’avancer qu il
P a. confondu avec le papier de coton. A prendre
les termes à la r ig u eu ro n croiroit que la meme
chofe feroit arrivée au célèbre Muratori. « Quoi-
» que nous prononcions, è k -M fan s héfiter que
» notre papier vulgaire a commencé des le x? fiè-
» d e , hous agirons avec pllis d’afturance, fi nous
» en différons l’ufage plus fréquent au x ie lie-
» cle. » Ne femble-t-il pas attacher l’invention
du papier de chiffe au Xe- fiècle, & fon ufage
ordinaire au fiècle fuivant ? Mais Ion papier vulgaire
eft le papier.de coton. Car c’ eft ainfi, félon
lu i , qu’il fut d’abord nommé ; à moins qu on
n’enténde par charta bombyeina le papier de chiffe.
11 défère à l’autorité de Bernard de■ Mont-faucon
jufqu’à faire remonter avec lui l ’origine de ce
papier au x e fiè c le fan s prétendre fe prévaloir
de ce qu’il n’avoit jamais trouvé de manuferit du |
même, papier plus ancien que le xn= fiecle. Or ,
le P. de Montfaucon étoit bien éloigne de placer
l’ ufage'du-papier de chiffe au x e fiecle, fi ce n eft
en tant qu’il droit fon origine du papier de
Goton ; lui qui déclare que quelques recherches
qu’il ait faites, tant en Italie qu en France , i l n a
jamais vu ni livre, ni feuille de papier , tel que
nous l3employons auj.aurd hui ,. qui ne fut écrit
depuis S. Louis ( Mém. de VAcad, des Infcript.
t. y .-Edit. Ho IL). » „
' cc. Mafféi femble vouloir rapprocher encore plus
de notre tems l’invention, & meme Lufage du-
papier de chiffe. En Italie , dit-il, où l’ art de
fabriquer ce papier eft né ,, je ne me fouviens
point d’en avoir vu de plus ancien que le x iv c
fiècle , & il ne m’eft point paffé par les mains
d’adfe en cette matière d’une antiquité plus reculée
, que la charte donnée par l’évêque de Vérone
en 1367, pour accorder l’inveftiture de certaines
dîmes- à Grégorio Mafféi. D’Hérouval avoir découvert
& fait voir (de re Dipl. p. 3 9. ) à D. Mabil-
îon du papier de chiffe, plus vieux au moins d un
demi-fiecle. C’étoit une lettre de Joinville à Louis
X , ou le Hutin. » -
« L’abbé de Godwie s’explique.( Chron. Godwic.
'lib. 1. cap.-1. n. 1. ) en fort peu de mots fur le
papier de coton & le papier de chiffe. Quelques-
u n s , d i t - i l , rapprochent l’üfage du papier de
chiffe au xxe fiècle, quelques autres au x n e ,
faute d’avoir., félon nous, diftingué le papier
G.oto,©. de celui de chiffe, Nous croyons
donc que l’ iifage de ce dernier fut à peine établi
avant [c xi Ve fiècle; quoique nous ne prétendions
pas rejeter les témoignages rapportés par D.
Mabillon, fort éclairé dans ces fortes de matières
, pour faire remonter le papier de chiffe juf-
qu’au x u c fiècle. L ’auteur de la nouvelle Diplomatique
n’y cite point d’autre texte que celui d«
Pierre le Vénérable, interprété par Henri de Valois,
ni d’autres monumens que des mânuferits de
la fin du. x n i c fiècle. Gudenus penfe à-peu-près de
même ( Sylloge varior, Hiplomat. P r s f pag. 1. ) ,
lui qui ne fait point remonter les commencemerrs
de l’ufage du papier de chiffe au delà de l’an
1280. ce Les Arabes ayant fournis l’Egypte &
» l’Orient,. dit Juvenel ( EJfais fur VHifi. des
» Bell. Lett. des Sciences & des Arts , fécondé
» part, a Lyon, 1744* p. 331» J de Carlencas ,
» fubftituèrent à. l’ancien papier celui de chiffons
» ou d’étoffe de foie; ils le portèrent en Efpagne,
» & de-là le répandirent en. Allemagne au com-
» mencement du x iV e fiècle; c’eft de ces peuples
» que nous tenons notre papier. » Cet écrivain
nous auroit fait plaifir de citer fes garants; car nous
ne voyons point que l’ufage du papier de chiffe
foirplus ancien en Efpagne ni en Allemagne qu’en
France, ni que nous le tenions plutôt des Arabes
que des Grecs. »•
' ce Quoique perfonne n’àit encore ofé fixer an
jufte le tems-auquel commença l’ufage de notre
papier, on ne- peut reculer fon invention plus
tard qu’au xm e fiècle , ni fon ufage ordinaire
au-delà du x i v e. Mais on ne s’en eft prefque
jamais fervi quand on a voulu-drefter des actes,
qui dévoient être tranfmis à une poftérité fort
éloignée. »
» Dès le X V e & même dès le x i v e fiècle, on
avoit reconnu l’inconvénient qu’il y avoit de
confier les a êtes publics à du papier de chiffe,
C’eft pourquoi dans les diplômes ou privilèges ,
par lefquels les empereurs donnoient, à ceuü
qu’ils élevoient à la dignité de comte , le pouvoir
de créer des notaires , on inféroit cette
claufe : à condition que les notaires écriront les
a êtes publics fur du parchemin, & non pas fur
des cartes raclées ou fur du papier : In membra-
nis & non in chartis abrafis 3 nec papyro : ou bien,
non in papyro nec charta veteri C? abrafa , fed it*■
membranâ.mundâ & nova. Le papier dont on defen-
dbit rufage dans les a d e s , n étoit pas différent
du nôtre. Il fembleroit néanmoins, à entendre
Herrius„que les=empereurs d’Allemagne auroient
quelquefois, mais très-rarement, donné des diplômes
en ce papier ( Differt. de Diplomat. Germ,
Imperatorum. & Regum, p. 16. )..»
Jufqu’à 176 2, l ’époque de l’invention du papier
dé chiffon en Europe étant demeurée fort incertaine
, Meerman propofa un prix- de 2 y ducats-
à celui qui préfenteroit le plus ancien monument"
écrit fur cette efpèce de papier; & il publia uni
programme Jaùn , dans lequel il expofoit fiom:»