
fe difoofott à quitter ces pâturages, lorfque les
boeufs qui lui revoient , fe mirent à mugir. Les
vaches renfermées dans la retraite de Cacus, leur
répondirent par des mugifTemens, 8c décelèrent le
vol. Hercule furieux courut vers la caverne j
mais l’ouveture en étoit bouchée avec un rocher
énorme, que des chaînes de fer , forgées par
Yulcain , tenoient fufpendu. Le héros déracinées
les rochers d’alentour , s’élance dans la caverne™
à travers les tourbillons de flamme 8c de fumée ,
que vomifloit te monflre 5 il le fai f i t lui ferre
la gorge -, 8c l’étrangle. En mémoire de cette victoire
, les habitans-du Mont-Aventin célébrèrent
tous les ans une fête en l’honneur d; Hercule.
Les poètes latins ont célébré à l'envi la défaite
de Cacus.
CA DA VUE. Les anciens croyoient que les
divinités ne pouvoient jeter les yeux fur un corps
mort, fans contradler une 'feuillure.
On trouvera dans l’article F u n é r a il l e s , les
détails des pratiques relatives aux corps morts,
depuis le moment du trépa-s-'jufqu à celui de la fe-
pulture inclufivement.
C A D ! , e n P h ry g ie . k a AOHNI2N.
Les médailles autonomes de cette ville font :
RRR. en bronze.
O. en argent.
O. en or.
Cette ville a fait frapper Jolis l’autorité de fes
Archontes, des médailles impériales grecques en
l’honneur de Claude, de Domitia, de Gordien
P ie , de Tranquilline, de Yalérien, de Philippe
fils , de Gallien.
CADIX (Médailles de). Voye% G a d e s .
CADMIE. Cette terré métallique, employée
par les Médecins grecs & romains, qui la tiroient
des fourneaux où l’omfondoit les mines, 8c ou
elle s’attachoit aux parois de ces fourneaux, eft
reconnue aujourd’hui pourJa chaux du demi-métal
appelé [inc. Elle accompagne toujours le fer,
Couvent les autres métaux > 8c elle fe fublime pendant
leur fufîon.
CADMILUS, ou C à d m é l u s , ou C a d m u s .
C’eft le nom que les Béotiens donnoient à Mercure
, qu’ils comptoient au nombre des Cabires.
Mercure-Cadmilus étoit honoré dans rifle de Les-
b o s , où il avoit rendu la nymphe ifîa mère du
fameux devin Prylis. Voye£ C a b ir e s .
CADMUS, fils d’Agénor, 8c frère d’Europe.
Europe ayant été enlevee par Jupiter & tranfpor-
tée en Crète, Agénor fon père ordonna à fes trois
fils d’aller chercher leur foeur, avec défenfes de
revenir à fa cour fans la remener. Cadmus, après
bien des courfes , ayant perdu l’efpérance de la
trouver, alla confulter 1 oracle d Apollon, qui lui
dit que , dans un champ défert, il trouverait upe
genifle qui n’avoit point porté le joug » Suivez-la,
» dit l’oracle, 8c bâùflez une ville dans le pâtu-
» rage où elle s’ arrêtera : vous donnerez à ce
« pays le nom de Béotie ». A peine Cadmus
fut-il forci de l’antre d’Apollon, qu il vit la vache
défignée par ce dieu. Il la fuivit | S^apres avoir
marché long-temps, la genifle s’ arrêta. Cadmus
voulant témoigner fa reconnoiflancc aux dieux
par un facrifice, ordonna à.fes compagnons de
puifer de l’eau. Ils allèrent à une fontaine dont la
fource étoit dans une grotte qui fervoit/de retraite
au dragon de Mars. Ce monflre etoit couvert
d’écailles les plus dures j il étoit d une grandeur
8c d’une grofîeur démefurées j le feu fortoit
de fes yeux j fon corps paroifloit enflé du venin
qu’il renfermoit j fa gueule étoit armée de trois
rangs de dents 8c de- trois langues aiguës, qu il
remuoit avec une rapidité incroyable, & dont les
blefliires donnoient la mort la plus prompte. Le
bruit que firent les compagnons de Cadmus en
puifant de l’eau, réveilla le dragon, qui les dévora.
Surpris de ne les pas voir revenir , Cadmus
alla les chercher, 8c trouva le dragon qui fe re-
paifiait'des reftes de leurs cadavres : il le combattit,
8c il le tua autant paradrefle que par lorce. Tandis
que le héros confidéroit la grandeur enorme du
ferpent qu’il avoit vaincu , il entendit une voix
qui lui difoit : » Pourquoi, fils d’Agenor , con-
» temples-tu ainfi ce ferpent? On te verra un
» jour fous la même figure ». Alors Pallas, qui
le protégeoit, lui ordonna de femer les dents de
ce dragon. Il obéit, 8c elles produisirent une
moiflon de gens armés qui s’entretuerent tous
fur le champ , à l’exception de cinq, Edéus, ou
Udéus , Hypérénor , Pélore , Eétonius, &
Echion, qui devint gendre de Cadmus, en épous
a n t Agavé. Ce dieu les adopta pour fes compagnons
5 ils lui aidèrent à bâtir la ville que 1 oracle
lui avoit ordonné de fonder 5 & on la nomma
Sparte. Voyez MéneCee.
La ville que Cadmus bâtit fut nommée Thebesi
mais pour accorder la fable, qui dit que les murs
de Thèbes furent élevés par l’harmonie de la lyre
d’Amphion , quelques auteurs ont écrit que Cad-
mus. ne bâtit qu’une citadelle nommée Cadmée,
& qu’il jeta Amplement les fondemens de Thèbes.
Quand la ville fut bâtie, il époufa Hermione,
fille de Mars & de Vénus. Tous les dieux, Juno»
feule exceptée, afliftèrent à ce mariage, qui fut
des plus heureux dans les commencemens. Cadmus
fe voyoit gendre de deux des plus grandes divinités
j fon royaume étoit. floriflant j il etoit aime
8c refpeété de fes fujets : il étoit père d’un fils
nommé Polydore, 8c dé quatre filles, Ino, Agav
e , Autonoè 8c Sémèle. Mais l’implacable Junon
ne put pas voir long-temps cette félicite d un oeil
tranquille. Le premier chagrin quelle eau fa a
Cadmus , fut le malheur d’Adéon , fils d’Auto-
noë. Sémèle fut enfuite tuée par la foudre de
Jupiter. Penthée, fils d’Agavé, fut déchiré pat
les Bacchantes, du nombre desquelles étoit fa
propre mère. Ino enfin fe précipita dans la mtr
ttec fes enfans. La maifon de Polydore ne fut
pas plus heureule > car il devint aïeul de Laïus
père d’OEdipe- .
Cadmus ne pouvant plus réfifter à la douleur
que lui caufoient tous ces défaftres, 8c croyant
qu’il devoit les attribuer moins à fa perfonne,
qu’à l’endroit choifi . pour fon établiflement,
abandonna fa ville n o u v e l l e 8c après avoir
erré long - temps , -il aborda dans l ’Illyiie
avec Hermione fon époulè, qui l’avoit toujours
accompagné. Un jour -qu ils s’entretenoient des
calamités de leur maifon , Cadmus fe rappela le
dragon qu’il avoit tué. » R’étoit-il pas, dit-il,,
» confacré à quelque divinité ? îS’eft ce pas lui qui
»» nous a attiré tous les malheurs dont nous avons
« été affligés ? Si les dieux vengeurs annoncent,
.» par tous ces défaftres, qu’ ils veulent me punir
»de ce crime, je,les prie de me changer moi-
» même en ferpent ». Sa prière, fut exaucée fur
le champ. Hermione voulut ,encore partager: le
fort de fon mari , 8c elle obtint la même
grâce.
On a dit aufli que Cadmus ayant régné longtemps
avec fa chère H e rm io n e v it . fe . former
contré lui une conjuration. Il fut chafle du trône ;
8c Penthée, fon petit-fils , ayant pris la couronné
, il fut obligé de fe.retirer,. avec fa femme
8c fon fils Polydore, en Illyrie, où il mena une
fie fort cachée. Apollodore prétend 'cependant
qu’il commanda l’armée des lllyriens, qui le choi-^
firent enfuite pour leur roi. Polydore retourna
depuis à Thèbes , où il fuccéda à Penthée.
Si l’on confulte dans l’article de B a c c h u s ,
l’explication des Dionyfiaques de Norinus, écrite
par 'M. Dupuis de Lizieux, on y verra ce qu’il
perife de la fable de Cadmus.
CADOS, mefurc grecque de capacité. Voye%
Ké r a m io n .
CADRAN. L’ article G n o m o n iq u e du Dictionnaire
des Mathématiques de cette Encyclopédie
, ne nous laifle que très-peu de chofe à dire
fur les cadrans des anciens.
Vitruve, Cléomède, Macrobe 8c Marcien Ca-
pella décrivent les cadrans folaires équinoxiaux,
dont on fe fervoit en Egypte , & par le moyen
defquels Eratofthène mefura ou vérifia la mefure
de la terre. ( Vitruv. Arckiteél. lib. ix , cap. 9...
Cleomed. de Meteoroïog.... Macrob. in fom. Scip,
lib. I .cap. 20..-. Mart. Capell. lib. de Geometria.')
Ces cadrans étoient des hémifphères concaves,
du milieu defquels s’élevoit un ftyle perpendiculaire
: il feroit ridicule de dire avec Appion ,
qu’on avoit placé ces cadrans fur des obélifques
ou fur des colonnes au haut defquelles il eût fallu
monter avec des échelles pour obferver la décli-
naifon de l’ombre. Quoique les prêtres de l’Egypte
employaflènt très-fouvent ces inftrumens, ils.fai-
foient néanmoins plus de cas de leurs hydrofeo-
pes 8c des horloges d’eau.
H paraît que les Grecs ne connurent d’abord
que les cadrans équinoxiaux, apportés fans-doute
de l’Egypte par les philofophes qui alloient y
puifer la connoiflance de la fagefle 8c des arts.
C’eft en effet à un philofophe, Anaximandre, que
Diogène Laerce (c. i l.) fait honneur du premier
• cadran que l’on eût vu dans la Grèce , & qu’ il fit
à Lacédémone, pour indiquer les équinoxes, les
‘ folftices 3 8c par leur moyen les faïfons.
Les Romains ignorèrent long-temps les principes
les plus fimples de la conftruCtion des cadrans
ÿ car ils fe fervoient encore en 304 d’un cadran
qu’ils avoient rapporté de Catane , quoiqu’il
eût , été tracé pour la latitude de cette ville de
Sicile.
Les anciens plaçoient quelquefois les cadrans
fur des cippes, ou de petites colonnes. On trouva
en 1759, dans le port de Nettuno , l’ancien An-
tium, un yafe(d’arg.nt antique , fur lequel on voit
un cadran placé de même Le P Paciaudi a publié
8c expliqué ce beau monument dans fes Opéra.
Antiquaria.
On a découvert depuis à Pompeia un cadran de
marbre expliqué parle même favant dans fes Mo-
numenta Ÿelôponnefiaca j les lignes en font tracées
avec. du. cinabre;.
CAD U CE A T OR. Les Romains défîgnoienc
par ce nom un hérault qui portoit toujours un
caducée pour marque de fa million. Quelques
écrivains, ont voulu diftinguer les caducéateurs
qui aurôient porté feuls les propofitions de paix,
des féciaux qui aurôient déclaré feuls la guerre
aux ennemis des Romains. Mais cette diftinôtion
n’eft pas fondéé, 8c Ton,peut regarder les deux
noms de ces héraults comme de véritables fyno-
, nymes.
CADUCÉE. C’eft une baguette autour de
laquelle on voit deux ferpens entrelacés, fur-
montés de deux ailes. La fable dit que Mercure
î ayant, rencontré un jour deux couleuvres qui fc
, battoient, il les fépara avec fa baguette. D’au-
'■ très difent que Rhéa , pour éviter les pourfuites
■ de Jupiter qui étoit amoureux d’elle, fe changea
en couleuvre ; le dieu fc métamorphofa aufli en
ferpent, 8c Mercure les réunit. Sous cette forme,
le caducée eft le fymbole de Mercure, qui pafloit
pour le négociateur des dieux auprès des hommes.
•' Avec cette verge puiflante, Mercure conduit les
■ âmes aux enfers, dit Virgile, & quelquefois les
en fait fortir : il chafle les vents & difperfe les
nuages. Les deux ferpens du caducée marquent la
prudence ; 8c les deux ailes, la diligence. Ou
; donne aufli quelquefois le caducée à Bacchus,
; parce qu’il avoit réconcilié Jupitsr avec Junon,
. dans le temps de leurs queîelles domeftiqties. Ce
caducée eft fouvent remplacé dans les mains de
Mercure, furTes monumens antiques, par une
. Ample baguette. C’étoit celle qu Apollon avoit
donnée au fils de Maïa, en éenange de fa lyre.