
foient leu fs appartenions qu’avec des brasiers
{l'oyei ce mot) portatifsj appelés ordinairement
trépieds par les antiquaires. Cette opinion,
que les découvertes faites en Italie depuis un
fiècle ont détruite en partie, avoir quelques fon-
demens apparens. Perrault expliquant Vitruve,
çoncluoit que les anciens ne connoifl'oient pas les
cheminées y de ce que cet architecte n’a voit point
parlé de leur conftr.u&ion. D’ailleurs on voyoit
Jes anciens écrivains faire très-fouvent mention
des brafiers; & on lifoit dans Pline {xv. B- ) que
Je moyen employé pour empêcher le bois de
rendre de la ftirqée pendant la çombuftion , 'étoit
de l’imprégner d’huile. Enfin on infiftoit fortement
lur ce que dans aucun refte des édifices
antiques , on n’a voit trouyé de traces de cheminées.
Oftavio Ferrari & quelques autres, fans révoquer
en doute l’ufage ordinaire des brafiers portatifs
,. rapportoient cependant plufieurs textes
anciens, qui faifoient une mention exp refte de
cheminées, de tuyaux de fumée, & de fumée
vifible au-deflus des toits.
Phylocléon, dans la comédie des Guêpes d’A-
riftophanes {a£t, i. je. z. ) , fe cache dans une.
cheminée. Un efclave qui l’entend, s’écrie : Quel
ruic fait le tuyau de la cheminée ? Phylocléon
découvert, répond : qu'il eft la fumée , & quil
çkçrche a s’échapper ; & le fils , un peu plus bas,
fe plaint de ce que l’on va dire par-tout qu’il eft
le fils d'un ramoneur de cheminée. Appien ( Bell.
Civil, lib. 4. ) parlant des proscriptions des trium-
yirs, allure que plufieurs citoyens fe réfugièrent
dans les tuyaux des cheminées j etç *uzrrtoêuf ««-
po<piaç, fumaria fub te cio pofita , pour fe dérober
aux recherches des meurtriers. Lojrfque Vitellius
fut élu empereur, dit Suétone, le feu ayant pris
aux cheminées pendant le feftin , fe communiqua
jufqu’à la falle à manger ; Ne ante in pr&torium
rediit, quarn flagrante triclinia ex cqnceptu ca-
tnini.
On Ht auffi dans la première égloguç 4e Vir?
gile ce vers :
Et jam fumma procul yillqrum fulmina fumant.
Pans Horace :
Diffohe frigus , lighq fuper foep
Large reponens. . . > • »
(Ibid. Od. xi. lib. rr. ) ,*
Sordidum flamme, trépidant volanttç
vertice fumum.
( Ibid. Od. il. lib• v. ) ;
Pofitofque vernqs , ditis examen domus ?
firentn renidentes lares*
Les Romains d’ailleurs éteignaient les feux de
leurs maifons, lorfqu’ils étoient dans le deuil
l’affiiétion, comme nous le voyons dans plufieurs
auteurs. Juvénal dit {Sat, ni. 214.) ••
Tune gemimus cafus urbis , tune odimus ignés.
Quintilien appelle ces cheminées fans feu, noxios
focos ( Declam. 212.) : Redite in domus veftras ,
videbitis npxiçs focos, & ignés tabe cadaverurti
extinclos. C’eft à cet ufage que leurs poètes faifoient
allufion , lorfqu’ils fouhaitoient à leurs
amis un foyer toujours allumé , focum perennem
(Marc. x. 47. 4 . ) , ou focum pervigilém (Stat,
Sylv. tv. 5. 13.), ou enfin ignem ajfiduum (Tibull.
1. 1. 6. y pour défi^ner la joie ou l’abfence des
malheurs.
A l’appui de ces textes & des raifonnemens,
viennent les découvertes des modernes. Scamozzi
( Arçhit. I. 3. c. 21.) difoit avoir vu à Baye une
cheminée antique nouvellement découverte, laquelle
étoit quadrangulaire, & dont le tuyau
formoit une pyramide qui fe terminoit en pointe.
Le même archite&e affure que François Sane^e
en avoit vu une pareille à Civita-Vecchia, &
que l’on en ayoit découvert plufieurs en divers
lieux.
Wînkelmann s’explique en ces termes fur le
mêmç objet. « On n’a apperçu aucune trace de
cheminée dans les chambres de plufieurs-edifices
antiques; mais dans quelques chambres delà ville
d’Herculanum, il s’eft trouvé des charbons de
bois; d’où l’on peut conclure qu’on ne s’y chauf»
foit qu’avec cette efpcce de combuftible. Encore
même , de nos jours, n’y a-t-il point de cheminées
dans les ïqaifons bourgeoifes de Naples j 8c
j les personnes de diftinéfion qui cherchent à con-
ferver leur fanté, tant à Naples qu’a Rome, habi*
tent des chambres fans cheminée, & ne font poinç
ufage de çharbon j mais dans les maifons de
campagne hors de Rome, fur des liçux élevés ?
.où l’air eft plus pur & plus froid , les hypocaufta,
ou poiles, étoient fans doute plus communs que
dans la ville. »» ^ "
« Ces poiles , dont ceux qui en ont parlé
n’ont certainement pas eu une idée exacte,
échauffoient les appartenons, fans que la. chaleur
pût porter *à la tête 5 & l’on pouvoit con*
duire cette chaleur par-tout où l’on vouloit. Je
puis donner une idée de ces poiles, tant d’après
de bons deflins , que d’après les reftes que j’ea
ai yu moi-même dans la Villa de Tufculum
« Au pied de la colline fur laquelle cette mai?
fon étoit fituée , il exiftoit un petit bâtiment qui
fervoit de retraite pendant l’hiyer. Deffous terre
il y avoit quelques petites chambres (qui y font
même encore) , toutes difpofées deux par deux,
dont la hauteur eft égale à celle d’une table
ordinaire, qui ne font pas plus larges qu’un
pçtic cabinçt d’étude. Au ipihçu de cçs petitff
chambres, font des piliers de briques liées ensemble
Amplement avec de l’argile, fans la moindre
chaux , afin qu’ils réfiftâffent mieux à l’a&ion du
feu y & ces briques font placées de façon qu une
grande brique, qui porte fur deux petites, fe
trouve exactement pofée fur le milieu de l’une
& de l’autre. C’eft de ces mêmes briques qu’eft
fait le plafond, qui eft, pour ainfi dire, horizontal,
& qui porte le plancher d’une petite
chambre un peu baffe. Le pavé de cette chambre
étoit fait d’une mofaïque groffière & les
murs en étoient revêtus de plufieurs efpèces de
marbre. Dans ce pavé on avoit pratiqué des tuyaux
carrés en maçonnerie , dont les ouvertures aon-
noient dans la chambre inférieure. Ces tuyaux ,
réunis enfem.ble, parcouroient l’intérieur du mur
de l’appartement au-deffus de la petite chambre ,
parle moyen d’un conduit caché enduit.de marbre
pilé y en fe prolongeant jufques dans l’appartement
du fécond étage , où la chaleur
fe répandoit par une efpèce de muffie de chien ;
d’argile', lequel étoit garni d’un bouchon. Les ,
petites chambres fouterraine.s étoient donc les
poiles. Devant ces poiles régnoit une allée fort ;
étroite, c’eft-à-diré , du tiers de la largeur des j
petites chambres > & e’eft dans cette allée que ;
donnoient les grandes ouvertures carrées du ■
poiie, élevées de la largeur d’un doigt feulement ;
au-deffus du pavé de l’allée > & dont la hauteur
alloit jufqu’à la moitié des deux piliers intérieurs. 1
Par ces ouvertures on y jetoit des charbons ar-
dens, qu\, en raifort de leur quantité , éehauf-
foientplus ou moins le plancher de briques d’en-
haut, & cette chambre fervoit d’étuve ( fudato-
rium \ La chaleur du poile qui s’échappoit par
les bouches des tuyaux, montoit enfuite le long
de la muraille, & alloit fe communiquer à la
chambre fituée au-deffus de l’étuve. Ces poiles
ou chambres fouterraines offrent une difficulté- à
expliquer : comme elles étoient murées de tout 1
côté , à l’exception des. trous carrés dont nous
venons de parler, il eft difficile de concevoir
comment on s’y prenort pour en enlever les cendres,
puîfque l’allée qui y conduifoit étoit fi
étroite , qu’rl n’étoit pas poffible d’y manier une
pelle. Je n’y trouve qu’un moyen, c’eft qu’on
faifoit entrer un petit garçon par l’un de ces trous
carrés, qui me paroiffent allez grands pour cette-
efpèce de manoeuvre ».
w On peut fe faire une idée exa&e de cette
efpèce d’étuve & de chambre à tuyaux , par la découverte
qu’on a faite en Alface de pareilleslcham-
bres, que M. Sehoepflin a fait examiner & defS-
ner avec tant de foin ( Alfat. t. j . ta b. jy. ) , &
qui, pouf ce qui regarde le plan général, ne diffèrent
point des chambres de Tufculum ».
CHEMISE. On défigne-aujourd’hui-par ce mot
un vêtement de lin, de chanvre mi de coton ,
que les Européens mettent immédiatement fur
la peau. L’ufage génétal de ce vêtement paroîe
n’avoir commencé que vers le quatrième fiècle
de notre ère. On trouve—le: mot camifia employé
pour le défigner dans Vi&or d’Utique { lib. 1. de
Perfecuti. Afric. ) , qui écrivoit dans le cinquième
fiècle. Kauiriov fe trouve pris dans le même fens
par le Gloffaire des Bafiliques. Ifidofe ( Origine
lib. xix. ) parle auffi de la camifia, comme d’une
tunique de lin qui s’appliquoit fur la peau, &
que l’on confervoit la nuit darîs le lit, 8ce.
Avant cette époque, on peut affurer généralement
que les anciens ne portoient fur la peau
que la tunique (voyez ce mot) , ou le x<tû?v.
Cependant Thucydide {lib. 1. p. 1. /. 1.) affura
que les anciens habitans d’Athènes , ainfi que
d’autres peuples de la Grèce , s’habilloient de
toile ; ce qu’il ne faut entendre, félon Hérodote y
( lib. y. p. 201. ) que de la tunique des femmes*
Les Athéniens portoient encore des habifs de
lin , peu de tems avant le fiècle des écrivains que
nous venons de citer ; & Thucydide parle, dans
fa deferiptron {lib. i.p. 64. /. 4.) de la pelle d’Athènes
, de chemifes d’une toile très-fine :
IfiiCtTieiV xeti trtvMiav. Les femmes fe fervoient auffi:
quelquefois de tiffus de coton & de foie qui
, étoient tranfparens.
Bien loin de porter une chcmife , quelques
peuples de l’antiquité regard oient comme des
efféminés ceux qui fe fervoienc de tunique fous
le* manteau (Herodot. c. 1. p. 40. /. 33.). Les
Romains des premiers tems ne portoient fur la
peau que la toge ( Gell. Noä. Att. I. 7. cr. 12. ) i
C’eft ainfi qù’étoient drapées les ftatues de Romalus
& de Camille.
La ttinique devint par la fuite l'habillement
général des Romains , dé même qu’il eft devenir
celui de tous les Grecs, les philofophes cynique»
feuls exceptés.
CHEMMIS nom égyptien de la- ville appelée'
par les Grecs Panopqlis, à eaufe que l’on y
rendoit un culte particulier à Mendès , que les
Grecs transformèrent en Pan.
CHÊNE. Cet arbre étoit confacré à Jupiter-
Dodonéerr ; c’eft pourquoi lorsqu'il étoit frappé
de la foudre, c’étoit un mauvais augure. Méiibée'
nous l'apprend’, lorfqu’il dit > en-parlant dé fe»
malheurs (Eclog. 1. 17.) >
De caelo taâas memrni predicere quercus.
H étoit auffi confacré à Rhéa ou Cybèle. Le»
Gaulois avoient une fi grande vénération pour
le chêne , qu’ils en faifoienr en même tems &
leur temple & leur dieu. La ftatue dp leur Jupiter,
dit Maxime de Ty r, n étoit qu’un chêne
fort élevé.
ChI nXCE, } X Z .I .r ttw .m ffin .nK ruT *
grecque de capacité. M. PauÛon Pcvalue es