
- i i 6 A L I
la nourriture de l’homme que dans cet état , il
étoit indigne de la majefté des dieux de le leur
préfenter moins pur.
Dans cet efprit de légiflation rituelle, il inf-
titua des fêtes, où il n’etoit permis de s’occuper
que du travail de monder le riz. Ces fêtes &
ces cérémonies furent foigneufement obfervées :
car dans ce temps-là , les Romains, comme Pline
le remarque , eonnoifloient les dieux , & jamais
- ils ne goûtèrent aux fruits nouveaux fans leur en
préfenter lès prémices.-Les générations fui vantes,
quoique moins zélées pour'le culte des dieux ,
ne perdirent pas néanmoins de vue cette antique
inftitution. Les libations & les offrandes pref-
crites par Numa, ainfi que celles du jour natal
des particuliers , furent faites folemnellement
fuivant l’ancien rit. On offroit de la bouillie ou
des tartes de riz ,' adorea dona , adorea libà. Si ,
ayant le$ mains pures, vous vous approchez dès
autels, dit Horace, (lib. n r 3 Od. x xm ) 3 il n’eft
- point de viétime plus efficace pour fléchir les
dieux irrites , qu’une offrande religieufe de riz
affaifonné d’un peu de fel. Mètrol. de Pautton.\
ALICARIÆ. On donnoit ce nom à des femmes
publiques, qui fe tenoient auprès des moulins
pour faire payer en grains leurs faveurs par lés
efclaves qui venoient y moudre. Plaute les appelle
auffi piftarum arnicas, parce qu elles employoient
les mêmes moyens pour obtenir du bled des boulangers.
( Pcen. x. 2. ) :
Profedas, piforum arnicas , reliquas alicarias.
ALICULA, tunique courte, avec des manches.
■ Si a Lie a & alicula exprimoierit la même çhiofe,
pn croiroit qu‘ alicula 3 félon le génie de la langue
latine, feroit un diminutif êéalica. Martial a fait
fur cettè analogie apparente , un jeu de mots
qui a été mal entendu par quelques commentateurs.
Ce poète d it, (Epigr. x n . 83. 1.) :
Brunis, diebus , ferHJ'que Saturnl
Mittebat Umber aliculam miki pauper,
N une m'ittit qlicam : fabius efi enim dives.
« Lorfqu’Umber étoit pauvre, il me faifoit pré^
fent d’un habit pendant les faturnales, 6c au tems
de la rigoureufe faifon : aéhiellement il ne nfen-
voie plus qu’une boilïbn commune : Umber me
prouve bien qu’il eft devenu riche. « Lé jeu de
mots ne peut paffer dans notre langue.
L ’ alicula n’étoit pas une boiflpn, mais une
efpèce de tunique très-courte, telle qu’en por-r
toient les petits enfans, lorfque la rigueur de la
faifon ne permettoit pas de les 1 ailler tout nuds.,
félon l'ufage des Romains. Le fens üalica pour
exprimer une boiffon commune & peu chère , eft
déterminé expreiTément par ces autres vers de
Martial, (x /n . 6. ) : ‘
Nos alicam., mulfum poterie tibi mittere dives :
Si tibi iioiu.e.rit mittere diyes, eme.
A L I
ALIES. r . ÂAIA.
A L IL A T , nom fous lequel les Arabes ado-
roient la lune ou la planète que nous nommons
l’étoile du foir, le vefper, la belle étoile.
A L IM E N T . Les anciens ufoient pour leur
nourriture ordinaire des mêmes alimens que les
modernes, excepté quelques mets recherchés &
inventés par les riches gourmands. Nous ne par*
lerons que de ceux-là, parce .que n’ étant plus en
ufage aujourd’hui, les auteurs qui en font mention
deviennent très-difficiles à entendre. Suétone
dit que Vitçllius fe faifoit fervir des foies du
poiffon appelé fearus, des cervelles de faifans &
de paons, des langues de l’oifeau appelé flambant3
& des laites de lamproie. Cet empereur entre-
tenoit des galères à trois rangs dans la Méditerranée
, pour pêcher des lamproies auprès de Tille
de Rhodes, 6c fur les côtes d’Efpagne. L’univers,
dit Pacate, dans le panégyrique de Théodofe,
étoit trop refferré pour fuffire à leur infatiable
gourmandife, car ils ne prifoient- les. mets que
par les fommes exorbitantes qu’ils leur cou-
toient, 6c non par leur goût ou leur faveur. Ils
ne recherchoient que les alimens apportés des
extrémités de l’orient, ou des régions limées hors
des limites de l’empire romain, telles que la Col-
chide, ou enfin des parages célèbres parles écueils
& les naufrages. ■ '
Les alimens des foldats étoient bien différens
de ceux que nous avons décrits : ils confiftoient
en lard, en fromage> & leur boiffon étoit de
l’eau mêlée avec un peu de vin aigres pofça. Leur
'’pain étoit fait comme notre bifeuit de mer, afin
qu’il fût plus léger à porter & moins fujet a fe
corrompre. Ils le faifoient cuire eux-mêmes 5 6c
les gé-néraux, curieux de maintenir la difeipline
militaire, ne fouffroient point dans les camps de
boulangers ni de bouchers. On permettoit quelquefois
aux foldats de .joindre .à leur nourriture
ordinaire des; légumes, & fur-tout des pois 5 mais
quels que fuffent leurs alimens , ils ne poüvoient
les manger qu’à des heures réglées, marquées par
des fignaux militaires.
Les alimens que l’on mangeoit au repas qui
fui voit les* funérailles , étoient dé lignés par les
loix fomptuaires & par les préceptes de la religion.
Ceux dont il eft fait mention dans lesa'uteurs,
font des fèves, des feuilles d’ache, des laitues,
du pain, des oeufs, des lentilles, du fe l, des
gâteaux de froment 6c de miel , 6c certaines
viandes.
Le bled cuit où crud, ou réduit en farine x
fervoit d’aliment ordinaire aux matelots. Par bled
cuit, les anciens écrivains entendoient fans doute
du pain, ou ce que nous appelons encore du bif-
cuit de mer. L’ ail 6c le fromage accompagnoient
le pain des marins. Leur mets le plus recherché,
étoit une efpèce de pâte fermentée, compofée
d’oeufs, d’ail & ;de fronaage | appelée
myttotus 6c moretufn j oa mofetum.
A L I A L L 117
A LIMENTARU.... RIÆ. Les Romains don-
roient ce nom à de jeunes enfans des deux fexes,
que la libéralité de quelques empereurs faifoit
clever dans des lieux publics, femblables à nos
hôpitaux. Trajan inftitua le premier de ces hof-
pices s Hadrien l’imita. > > .
Nous avons une médaille de Fauftine, l’ancienne
femme d’Antonin, avec cette infeription : Ruellæ
F aust.w ia n æ . On y voit cette impératrice qui
fait des largeffes à de jeunes filles, à l’entretien
defquelles cette princefle avoit pourvu. Un bas-
relief de la Villa-AIbani offre le même fujet, félon
Winkelmann. On y remarque fur une eftrade élevée
une femme qu’une autre accompagne, diftribuant
quelque chofe à de jeunes filles qui font placées
au-delfous & à la fuite l’une de l’autre.
Marc-Aurèle établit auffi des revenus deftinés
à l'éducation des enfans. 'On l’apprend d’une infeription
qui eft à la même Villa-AIbani. Les habi-
tans de Ficulneum, bourg fitué jadis près de
Rome, y témoignent leur reconnoiffance à cet
empereur, de l’établiffement qu’il avoit fait pour
entretenir les jeunes garçons filles pauvres de
leur canton :
IMP, C’ÆSARI
■ DIYI, ANTONÎNI. PII
FILIO. D IY I . HADRIANI
NEPOTI. D IV I. TRAJANI
PARTHICI. PRONEPOTI
DIVI. NE RVÆ. ABNEPÔTI
M. AURELI0. AUGUSTO. P. M.
TR. POT. XYI. COS. ÏÏI. OPTIMO. ET
INDULGENTISSIMO. PRINCIPI
PUERI. ET. PUÉLLÆ. ALIMENTARI.
FICOLNENSIUM.
be Alexandre-Severe les imita 1 un & 1 autre. On
appela Mamméens & Mammeennes , du nom de
Mammée, mère d’Alexandre-Sévère , les garçons
6c les filles pour lefquels cet empereur fonda des
revenus 5 comme on avoit appelé Fauftiniennes les#
filles à l’entretien defquelles l’époufe d’Antonin
avoit pourvu
ALINA ,
J ALINDA,
ALINDUSi > en Carie. AAinAeoen 6c AAi -
. ---------NEI2N...
Les médailles autonomes de cette ville font :
. RRRR. en bronze.
O. en or.
O. en argent.
. Cette ville a fait Frapper des médailles impé-
riales/grecques en l’honneur d’Augufte , d’Annia
Fauftina. , - * .
A L IN E A . L ts alinéa indiqués par un vuide
dans le corps du texte, annoncent au moins le
leptieme fiecle, fur-tout s’ils ne commencent
.point par une initiale plus grande que les autres
lettres. Il ne s’enfuit pas cependant que d’autres
anciens alinéa ne foient pas quelquefois faillans,
ou n’avancent pas au-delà des bornes de la colonne
ou de la page des manuferits. V. Ponctuation.
A L I O die. C’étoit l’expreffion dont fe fervoient
les augures, lorfqu’ils ne trouvoient pas les auf-
pices heureux, 6c qu’ils vouloient remettre une
entreprife à un autre jçu r , alio die.'Cts deux mots
alio die, prononcés par un des augures, fuffifoient
pour faire rompre les aftemblées les plus impor--
tantes.
ALIPILARIUS. V. Dépiler.
A L IP T A j du grec «au<pa, je frotte. On don-
noit ce nom à des officiers des Gymnafes, qui
étoient chargés du foin de frotter d’huile les
athlètes prêts à combattre, 6c en particulier les
lutteurs 6c les pancratiaftes.
Il y avoit dans les thermes une falle appelée
alipterium. , dans laquelle on fe faifoit frotter par
des aLipts, après avoir pris le bain.
A L IP TER IUM j à Rome unbbuarium. Voyez'
A l i p t a .
A L . I P T E S , étoit le même homme que
Y A l i p t a . V. ce mot. :
ALIPTIQUE. C’étoit une partie de la médecine
des anciens. Elle enfeignoit la manière de
frotter 6c d’ oindre les corps, pour conferver la
fanté, procurer de nouvelles forces', 6c entretenir
la fraîcheur du teint. A cev dernier titre, elle
faifoit aufl\ une partie effentielle de la toilette
des dames romaines j 6c l’on comptoit parmi leurs
efclaves des femmes chargées de cet emploi.
ALITEUS, furnom donné par les Romains à
Jupiter, parce que dans une famine, il avoit,
difoit-on, pris foin que le bled ne manquât pas?
du, mot alere, nourrir.
A L 1 T IA , famille romaine dont on a des mé->
dailles :
RRRR. en bronze.
O. en or.
O. en argent.
A L LAR IA , en Crète, aaaapiqtan.
Les médailles autonomes de cette ville font:
«s- RRRR. en bronze.
O. en argent.
O. en or.
ALLECTI. V. Adlecti.
ALLECTUS, tyran en Angleterre après Ca-
raufius.
ALLECTUS A iUGUSTUS.
Ses médailles font :
RRRR. en or.
RRR. en argent.
R..en P. B.
ALLEGORIE. Tous les mythologues con**
viennent que les anciennes fables font de pures
. allégories ^ ç’eft-à-dire, qu’elles cachent des faits
ou des vérités fous des enveloppes poétiques.
Mais de quel ordre font ces vérités ? C’eft la quef-
tion fur laquelle ils font partagés. On peut les
réunir fous trois clafles diftin&es.Les uns, tels que