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La prétare n’étoit accordée qu’à des citoyens j
âgés de quarante ans, félon les écrivains qui
prennent pour bafe de ce calcul le confulat ; car
cette dignité étoit poiTédée deux ans après la pre-
ture. Mais on voit que M. Brutus étoit prêteur
avec Caflius deux ans avant fa mort, c'eft-à-dire,
à l‘âge de trente-cinq ans j & Dion ( l u . p. 477.)
fixe cet âge à trente ans. 11 paraît donc plus Page
de s’en rapporter au témoignage précis de cet
hiftorien. . . „ .
Pour être quelteur ou tribun du peuple, U ralloit
être âgé de vingt-fept ans; car on ne pouvoir
exercer aucune charge dans Rome qu après avoir
fait dix campagnes, & l’on n’étoit infcrit fur l’état
militaire qu’à dix-fept ans.
• Quant à l‘âge requis pour être SÉNATEUR ou
TiGiNTi-viR, on le trouvera à ces articles.
AGÉLAROU. Sur la mofaïque du temple de la
Fortune à .faleftrine, on voit un quadrupède avec
cette infcription , Agclarou. Des Ethiopiens vont
l’attaquer ; les uns portent des boucliers, les
autres des flèches. C’eft le- feul endroit où
on life ce nom. Ce quadrupède a beaucoup de
fdTemblanceavec le.linge d’Angole.
AGÉLASTE , pierre célèbre dans l’Attique,
qui étoit placée auprès du puits nommé Calli-
(hore , & fur laquelle fe repofa Cérès, fatiguée
de chercher fa fille. C’eft là , félon Paufanias
(Actic. ) , où ont commencé les fêtes éleufines.
AgéUJte veut dire trifte, ou pierre de trilleffe.
■ AGÉLAUS, fils d'Hercule & d’Omphale. C’eft
de lui que l’on fait defcendre Créfus.
1 AGEMA. On appeloit de ce nom, chez les Macédoniens,
une troupe d’élite, qu'Arrian ( n i , p.
l t é . ) nomme la troupe royale 3 parce quelle envi-
ronnoit ordinairement le roi dans les combats. Ce
furent fans doute les premiers effajs de la phalange
macédonienne, qui devint l’émule de la légion des
Romains. T ite -L iv e Compare en effet VAgema à
cette même légion ( x l i t . y i. ) : DeleSa demie &
viribus , & robore itatis ex omni certatorum numéro
d\lo erçtnt agemata ; hanc ipfi legionem vacant.
VAgema étoit Couvent pompofé de cavalière ; il
étoit formé de mille maîtres dans l’armée d’An ■
tiochus ( Hv■ 3 7 ,4 0 ). Dans celle de Peucefte &c
d’Antigène, leur nombre n’exeèdoitpas trois cens;
& dans celle d'Eumène, il n’étoit que de centcinquanfe
■ , , . r. ,
A G É N O R , père de Cadmus, etoit fils de
Neptune & de Lybie. Le dieu eut de cette Lybie
deux fils , Bélus & Agénor. Agénor, qui régna
en Phénicie , époufa Thélépaffa, dont il eut trois
fils , Cadmus, Phoenix & Cilix , & une fille ,
nommée Europe. Jupiter ayant enleve celle- cy,
Agénor envoya fes trois fils la chercher , avec de- ^
fenfe de reparoître à fa cour fans y ramener -leur
fijeur. Aucun des trois ne l’ayant trouvée,ils s’exilèrent
, & s’ établirent en différens pays. Voyei
C admus, E u r o p e . .
AGENORIA , déelfe que les Romains mvo-
A G ‘E
quoient pour avoir du courage. G’étoit auffi la \
déeflè de l'indu (trie , d’où elle étoit appelée Stn* 8
nua. On lui oppofoit Vacuna , ou la déeiTe de la R
parefle. V. V a c u n a , MüRCEA. Son nom étoit I
dérivé éày*'»&■ />, ftrenus.
AGEN TES in rebus imperatorum. On donnoit I
ce "nom, fous les empereurs romains , à des offi* I
ciers dont les fondions répondoieot en partie à I
celles des inspecteurs des pofies, & en partie a celles
des Courier s de cabinet.
Ils portoient les lettres, & faifoientles meflages *f
des empereurs. Oh voit dans le Code Théodofien |:
( de curfu publico )’ , que les agentes veilloient fur les
chemins de l’empire , à ce que tout fe paflat dans
le bon ordre. Ils examinoient les brevets que les
empereurs accordoient à différentes perfonnes,
pour leiir faire donner des voitures aux dépens du j
fifc. Ils écoutoiènt les plaintes de ceux qui les portoient
, & en faifoient exécuter le contenu par les
fermiers des revenus publics.^ De même aufli ils !
lifoient ces brevets avec attention ; ils examinoient
s’ils n’étoient pas contrefaits , fi l’on n’exigeoitpas
au-delà de leur teneur.
Leur fon&ion la plus agréable aux empereurs,
oitt, d’examiner dans les provinces s'il fe formoit
quelque confpiration, s’il y avoit quelque fédition,
d’en avertir le prince. Ils fuccédèrent, dans cette
infpettion , aux Frumentarii , que Dioclétien
fupprima, à caufe des calomnies qu’ils fabriquoient
contre les citoyens des provinces reculées. ( Aurel,
Vift' de C&far. c. 3 9. n. 44. ) _
Les empereurs les chargeoient quelquefois de
licentier clés armées , ou de les faire changer de
pôfition. Ces commiffions' expofoient fouvent
leur vie-, quand ils étoient envoyés à des foldats
révoltés 5 c’eft pourquoi on les récompenfoit par
les premières, charges $ agentes , principes agentes
in rebus\ Ces places étoient très-confidérées , &
elles conduifoient aux premières dignités de l’em-
. pire.
AGERONIA. V. Angérone.
AGES1LALS, furnom dePluton, qui veut dire,
celui qui entraîne tous les mortels dans fon empire :
7rtepet to 'Ctyiiv Xeiac.
AGESSUS,. dans la Thrace.
On a des médailles impériales grecques de
cette ville,. félon le P. Hardouin.
AGETORIES, fête dont il eft fait mention
dans Héfycjiius, qui ne dit rien de la divinité en
l’honneur de laquelle on l’avoit inftituée. C’étoit
vraifemblabletnent en l’honneur d’Apollon , &
peut-être étoit-ce là même fête que célébraient les
Lacédémoniens, fous le nom de K*p»t& ; puifque
Héfychius affure que cette.'dernière portoit auffr
le nom d'A'yifropï* Athénée ( Ddnopfophift. I. 4. )
& Euftathe ( ailliai. cr. ) nous apprennent que
cette fête fut ainfi nommée, parce qu’on imitoit
en ce jour la manière de vivre ^ des foldats :
cpteTUTim* «y«yw. On pourrait croire encore que
Vénus étoit honorée dans cette fête ; car les
grammairiens
A G G
„ ammairiens grammairiens difent que le prêtre de cette divinité t le nom d ayerap.
P°a™ i ! étoient les melfagers , ou tous ceux
qui apportoient quelques nouveles. £ l * y v ÿ ‘
étoient, dans les tragédies, les
des récits, ou d’apprendre aux aunes pe 8
les faits qui fe paffoient derrière la fcene. Eicny
fut le premier qui trouva cet ingénieux moy
fU ru fr e ” es fpeétateurs fans enfanglantct la
fC AGGER, xSf«. Les Grecs & les Romains ont
donné ces noms à une efpèce de ou P,ar^
pet, que les affiégeans conftruifoient, pour s ap
procher & pour battre les murs de la ville affiegee.
Cette redoute fervoit à protéger les fapp?urs > «
à porter les tours de bois que 1 on rouloit vers la
Y1 Les affiégeans commençoient Yagger à une courte
diftance de la ville , & l’augmentant fucceflive-
ment, ils s’enapprochoient au point de combattre
pied-à-pied avec les affiégés qui defendoient les
murailles. On conftruifoit X’agger avec de la terre,
des bois, des fafeines & des pierres. Les branenes
des arbres fervoient à lier ces differens matériaux,
& les troncs affermiffoient les côtes. Lucain, n ij
j 94, décrit la conftruétion d’un agger.
— Tune omnia lafe
Procumbunt nemora , & Jpoliantur robore Jilvs..
Ut y cum terra levis mediam virgultaque molem
Suspendant, firuéîa laterum compage ligatam
ArBet humum, prefus ne cédât turribus agger.
Les troncs d’arbres qui formoient les cotes de
Y agger, étoient croifés les uns fur les autres , ce
qui les faifoit reffembler à des étoiles rayonnantes.
De là vient que Lueain, ibid, 455, & Silius
Italiçus xiii. 109, les appellent ftellatos axes,
— Stellatis axibus agger
dtnsles forties, ou avec des traits eaflammés, qu’ils
lançoient de defliis les murailles. Lueain a fait une
belle defeription des, ravages de la flamme & de
l’incendie d’un agger ( m , 501. )
Erigitur,
Hic latera intextus flellatis axibus agger,
Le front de Y agger s que l’on pouffoit par les
travaux de chaque jour jufqu’aux foffés de la ville
jaffiégée, & que l’on élevoit à la hauteur de
fes murailles, afin de combattre pied-à-pied,
n’étoit point revêtu. Il amortilfoit les coups que
lui portoient les machines des ennemis. Le derrière
, ou la partie qui faifoit face aux affiégeans,
étoit formé en talus , pour faciliter la montée aux
foldats & aux tours, auxquelles il fervoit de bafe.
On donna, par la fuite, à Y agger le nom d’*£-
gefium , qui exprimoit très-bien la maniéré dont il
étoit fabriqué. v
Les affiégés avoient plufîeurs manières de détruire
Telum flamma f u i t , rapiensque incendia ventus-
Per romana ruit celeri munimina curfu.
JSfec y quamvis viridi luétetur robore y lentas
Ignis agit vires : t&Aa fed raptus ab omni
Confequitur nigri fpatiofa volumina fumi :
Nec foliim fylvas fed fax a ingentia folvit *
E t cruds, putri fluxerunt pulvere cautes ;
Procubuit y ma j orque jacens apparuit agger•
Quelquefois les affiégés oppofoient à ^agger
des affiégeans un femblable agger, qu ils conftruifoient
ce redoutable parapet. Tantôt ils creufoient
des mines au-deflbus, & le faifoient enfoncer dans
la terre ; tantôt ils y mettoient le feu avec des torches
& des matières combuftibles, qu’ils portaient
Antiquités, Tome
fur le haut de leurs remparts, avec des
fafeines & des facs , ou corbeilles remplies de
terre, que nous appelons gabions. C eft ainfi que
les habitans de Gaza fe défendirent contre
Alexandre ( Curt. iv , 6 , 21.). Alexander aggerem^
quo moenium aldtudinem e.quaret, exftruxit. Oppi-
d<tni y ad priftinum murorum faftigium 3 novum
exfiruxere munimentum,
Agger Tarquinii. On appeloit de ce nom un
rempart queTarquin le Superbe avoit fait elever a
l’orient de Rome , pour la défendre des incurfions
des Latins & des autres peuples fes ennemis. Les
reftes de cet ouvrage fe voient encore un peu au-
delà des Thermes de Dioclétien, jufqu a 1 arc de
Gallien. P lin. h t , 5. Clauditur urbs ab oriente agger
e Tarquinii Superbi , inter prima opéré mirabili s
namque cum mûris tquavit 3 qua maxime patebat
aditu plane 3 estera munita erant prscelfis mûris >
aut abruptis montibus. Tarquin voyant que Rome
étoit défendue par fes montagnes & fes murs de
tous les côtés , excepté l’orient , fit elever un
terrein au niveau des murailles voifines, & bâtit
au-defliis des murs & des tours tres-elevees. Ce
rempart étoit long de 87J pas, depuis la porte
Colline jufqu’à celle des Efquilies î aujourd hui ,
. depuis la porte Pie jufqu’à celle de S. Laurent. ^
Cet agger avoit été commence par Tullius î mais
I Tarquin le Superbe le conftruifit de nouveau, 8c
lui donna cet air de grandeur qu’il imprima à tous
fes ouvrages, & à la grande clôaque en particulier:
Opéré, dit Pline, inter prima mirabili. C’étoit du
haut de ce rempart que l’on precipitoit les criminels.
Juvenfat. vi. 288. )
Plebeium in circo pofitum , & in agger e fatum.
Et Suétone ( in cal. c. 27 , n. 3. ) : Alterum pueris
tradidit verbenatum , infulatumque , qui yotum rt-
pofeentes per vicos agerçnt3 quoad prteipitaretur ex
aggere,
AGGLESTON, pierre facrée ou idole de pierre ;
monument fingulier de la fuperftition des anciens
Bretons. Cette pierre énorme eft dans l’ifle, ouplutot
dans la prefqu’ifle de Purbeck, en la province de
1 Dorcefter en Angleterre, & fur une élévation ou une
i efpèce de dune d’un fable rouge. Sa forme eft cedc
f M