
grecques héroïques, & tel que la.chiamyde ou le
paludament des Romains. L e même écrivain dit
que les Allÿriens portoient aufti la candys , de
même que les Parthes, félon Syhefius ( Orat.
de Regno.)
C A N E N T E , fille de Janus & de Vénilia,
époufa Picus, fils de Saturne 3 & roi d'Italie.
Elle prit fon nom, dit Ovide , de la beauté de
fa voix. Canente ayant perdu fon' époux qu'elle
aimoit tendrementj en*conçut tant de chagrin,
qu'après avoir pafte fix jo'urs fans manger & fans
d ormircouran t au milieu des bois & des montagnes
, elle fe coucha accablée de lafiïtude fur
les bords du Tibre , où fa douleur la confuma-j'
fon corps difparut peu-à-peu, & s'évapora dans
les airs, il ne refta d’elle que la v o ix , & fon
nom fut donné au lieu où elle avoit ceffe. d’être.
Elle fut m-ife, avec fon mari , au nombre des
dieux indigètes de l'Italie.
CANÉPHORE , jeune fille qui portoit dans
les facrifices une corbeille , où étoit renfermé
tout ce qui fervoit aux facrifices. Les corbeilles
étoient ordinairement couronnées de fleurs, ou
de myrthe, &c. Cela s'obfervoit' fur-tout dans,
les facrifices de Cérès. Un des beaux ouvrages
du fculpteur Scopas, étoit une cànéphore ( P lin •
l . x x x v . c. y. ). Dans ces fortes de cérémonies
la cànéphore marchoit la première , lë phallo-
phore enfuite, & le choeur de mufïque les fui-
Yoit. Les canéphores étoient toujours des filles
d'une naiffance diftinguée , comme l’a obfervé
Bifet fur Ariftophane ( Lyfift. ). Après chaque ca~ :
néphore marchoit ordinairement une femme def-
tinée à la fervir, qui portoit un parafol & un
fiège. C’eft Ariftophane & fon Scholiafte qui
nous l'apprennent { A v ib. v. i y jo . ) . Le mot
cànéphore eft compofé de kmhç , corbeille, & de
ç 't f* , je porte.
CANÉPHORIES, offrande d'une corbeille. Ce
rfétoit point une fê te , mais une cérémonie qui
faifoit partie de la fête que les jeunes filles célé-
broient la veille de leurs noces. Cette fête s’ap-
peloit Protélies , vptTtXuu > les cérémonies de
cette fête étoient très-variées , comme on le dira
au mot P r o t é l ie s . Les canéphories dont nous
parlons ici ne fe pratiquoient qu'à Athènes j en
voici le détail : la jeune fille, conduite par fon
père & par fa mère , alloit à la citadelle où ptoit
le temple de Minerve, & lui portoit une corbeille
pleine de préfens, pour l'engager à rendre fon
mariage heureux > ou plutôt, comme difent les
Scholiaftes de Théocrite fur Uldyle ri , & Luta-
tius fur le i i • Livre de la Thebaïde de Stace,
c’ étoit à la fois une efpèce d’amende-honorable
quelle alloit faire à la déeffe protectrice de la
virginité, dont elle abandonnoit le fervice , &
une cérémonie pour l’appaifer, pour détourner
fa colère, de crainte qu’elle ne donnât fa malédiction
aux nouveaux epoux. Murfîus a recueilli'
tirie partie de ce qui regarde'lès. canéphories y
dans Ton v c Livre des Fériés des Grecs, au mot
n pO T E A E iA . On peut confulter encore fur les
canéphores & les canéphoriès , Ariftophane ( dans
les Oifeaux , v . f iy y o ; dans les 'Ex.x.M<riâ%x<rcu ,
V. 7 17 î dans Lyjifirate, v . 6 4 7 .) , fon Scholiafte
, & les Notes de Bifet fur ces endroits..
CANICULE, étoile de la tête du chien, qui
fe lève, dans le tems des grandes chaleurs. Les
Romains étoient fi perfuadés de la malignité de
fes influences, que pour l’appaifer, ils lui facri-
fioient. tous les ans un chien roux : ils ne pré-
feroient, un chien à toute autre viCtime , qu’à
caufe de la conformité. des noms. Ce facrifice
s'appelait Canarium. La canicule e f t , dit-on, le
chien que Jupiter donna à Europe pour la garder
, dont Minos fit préfent à Procris, & celle-ci
à Céphale : ç’eft encore la chienne d’Erigone.
Voye% S.othis.
C AN IDIA y famille romaine dont Goltzius
feul a publié des médailles.
C A N IN IA , famille romaine dont on a des médailles
î'
R RR. en argent.
RRR. en bronze. .
G. en or.
Les furnoms de cette famille font : G a l l u s , ,
R e b i l u s .-
Goltzius en a publié quelques médailles inconnues
depuis lui.
C ANICVLA } C0UP ™M-funefte 1 j™
offelets. Les coups ordinaires de ce jeu s’appe-
loient Venus ou Bafilicus , Cous ou Senio , c’é-
toient les coups favorables/ Le troifième étoit
Canisy ou Canicula , ou Chius , & il faifojt perdre
celui qui l ’amenoit. De-là vinrent les épithètes
fâcheufes que lui donnèrent les Latins. Plaute
le compare à un vautour qui emporte la proie %
il l’appelle vulturius {Cure. n i . 3. 78.). On le
défignoit ordinairement par'le mot damnofus.
Perfe ( Sat. n i . 49. ) \
. . . . - . Damnofa canicula quantum
Raderet. 7
Properce ( iv . 9. 1 8 . ) : . . .
Semper dnmnôfi fubfilucre çanes.
ÇÀNNE a écrire. Voyeç Calamus.
Canne à Sucre. V o y e ç Sucre.
C AN O B DS, V o y e^ C a n o p é .
C A N O G . P O L Y . . . . roi inconnu.
Ses médailles, avec basiaeys kanof. . . .
n o ay . . . 00NNOIA.. . . font ;
R RRR. en argent.
O. eh: or.
O. en bronze. '
CANON pafcàl, table des fêtes mobiles, où
fon marquoit pour une où pîufieurs années le
jour auquel tomboit la fête de Pâque , & les
autres fêtes qui dépendent de ce jour. Le concile
de Nicée ayant fixé la Pâque au dimanche qui
fuivroit immédiatement la pleine lune la plus
proche de l’équinoxe du printèms ,/ce Concile
ordonna ' qu’a fin dé trouver plus aifément le premier
jour de la'lune, & énfuire le quatorzième,
on fe ferviroit de rennéàdëcâétéridè , 'qii( cycle
de 19 ans, parce qu’après cette période le S nouvelles
lunes reviennent à-peu-près aux mêmes
points de l’année folairè.- Voye£ ce Cycle dans
notre Table C h r o n o l o g iq u e .
C A N O N , C e mot dans l’origine vouloit diçf
régie y on s’en fervit depuis pour exprimer chaque
impôt, ou taxe , en particulier.
. Canon frumenturius ,. étoit la quantité de bled
& de grains que dévoient fournir à: Rome. l’E^
gypte , l ’Afrique & la Sicile.
- Canon largitionum , étoit la fomtne des tributs
que verfoient différentes provinces dans la caiffe
des largeffes de l’émpereur.
- Canon metallicus. Qn âppeloit de cé, nopi la
quantité de métal que les mines dévoient fournir
aux empereurs.
Canon navicularius , ou navarchicus , impôt
que -payoient certains champs pour l’entretien
.des flottes de l’empire.
. Canon veftium, argent donné aux militaires
pour leur habillement. On ne'. fournilToit- les
nabillemens en nature qu’aux nouveaux foldats,
tyrçnibus.,
. C A N O N IC A R I I . Juftinieri (A utken t. izS .'ÿ
défigne par.ce mot les colieéteurs des tributs,
tributorum exaSlores,
1 CANONNIERE, ouverforè';pratiq:uée,dans les
murs-d’une ville ou d?un fort , par le moyeri
de laquelle on tire fur l’ermènii, faïis s’expofér
à fon !feu. On en voit fur les monumens antiques,
où elles fervoient fa-ns douté à lancer des
flèches &• des pierres.
CANOPE. Les Grecs voulant donner à tous
les arts, à toutes les fciences, & même aux
dogmes théologiques des autres n a t io n s ,des, origines
grecques, 11’oublièrent, pas, $a ville dç ,£a-
hope 8t fa divinité,. IlsVracontôient que Mépëlas
revenant de Trqye , avoit relâché ,én Egypte près
d’urie des embouchures du Nil pour rado,uber ftjs
vaiffeaux fracaflés 5 Sc^que pendant cette, relâche,
Çanobus, fori premier pijote,, a voit été piqué
par une vipère. Ils ajôutoient que Canobus avoit
fuçcômbé à la- force du poifon , & que la ville,
de Çqnope,, bâtie, auprès ,de fpn tombeau , ,en
avoit. pris le nom-Cette fable n’avoit aucun fon-,
dement, Hérodote ( Uv% i l • ) dît à la vérité que
Menelas avoit été en Égypte » que Proxéé,, roi
de cette contrée , lui avoit rendu.Hélène j inals
que Ménélas n’ avoit témoigné aucune reconnoif-
fancë pour ce bienfait, & qu’ il s’étoit au contraire
très-mal conduit vis-à-vis dés Egyptiens.
C’eft là tout ce qu Hérodote avoit appris eh
Egypte j & il ne parle feulement pas de Canobus
ni de fa mort.
A l’appui de. cette,.preuve négative, Ariftide
f in Ægyptio , ' fo l. ç)(f, 'Êatt. ..grec, Florent. ) en
fourriit une pofitive. « j ’appris, dit-il, étant a
« CaYwpë, d’un prêtre qui.,y, occupoit un rang
* ' d :ftih g iiéq iie cette ville portoit le nom de
33 Canove pîufieurs fiècles avant que Ménélas y
33 eût abordé. Il ne prononçoit cependant pas ce
33 nom de manière à ce que je puue l’ écrire avec
»3 les.lettres grecques , parce qu’il étoit.d’origine
»3 égyptienne. Maïs il affuroit qu’on pouvoit le
?» traduire en grée par eès deux mots, terre-
33 ,d‘ or. h Ariftide. ajouté un peu plus loin: « El
» eft vraifëmblabîe que les Egyptiens connoiffcrvt
» mieux leurs origines qu’ Homere Sc Hécatée. fi
C’eft en effet la fignification du mot cophdque ,,
qui eft rendu ordinairement par celui de Canope»
Quoique çette fable grecque fût invraifembla-
b le , elle à cependant,été répétée au quatrième
fiècle par S. Ëpiphane. f in Ancorano. Opp. to. i l .
p. loi), edit. Petavii. ) , qui à /ait de Canope un
dieu particulier’, des Egyptiens. Ruffin a ajouté
le récit de l’évènement auquel Canope devoit fa
divinité. Voici ce conte ridicule répété, fi fouvenp
depuis Rufrin ( H if iÈ c c le f. i l . c. 16. ). Les Chal-
déeris, difoit-on, qui ador.oient le feu , ayant
porté leùiT die h dans pîufieurs contrées, pqur
éprouver fa puiffance fur les autres divinités , ce
dieu remporta la vi~£lqire fur tous ceux de bronze ,
d’o r , d’argent, de bois, ou de quelqu’autre matière
qu’ils fùffent fabriqués. Il les réduific en
poudre, & fon culte s’établit prefque par-tout,
hors en Egypte, où les prêtres de Canope trouvèrent
l,e moyen de donner à leur dieu la ftipé-
riôritë fur celui des Chaldéens. On repréfenroit
Canopé fous la forme de ces va fes percés
d’unë infinité.de.trous imperceptibles, dans lesquels'
ôn faifoit purifier l’eau du Nil j & de la
fûvfaçe de ce vafe, fortoit une tête d’homme
ou de femme. Les Chaldéens étant arrivés en
Egypte, allumèrent du feu auprès de ce vafe ,
dans l ’efpoir que. le feu diffiperoit aifément toute
l’eau, qu’il cqntenoit 5 mais un. prêtre de Canope,
avoit.eù l’adrefte de boucher , avec de la cire ,
les petits’trous du vafe 5 de manière que l’ardeur
du feu ayant, fait.fondre la cire Teau s’écoula
de fout'coté j & .en éteignant le feu , elle fit
triompher le dieu des eaux fur le dieu du feu.
Jablônski fait obferver avec fagacité fur ce
r é c i t ,, que Suidas l’a répété prefque dans les
mêmes termes que Ruffin , & qu’il eft par con-,
fequçnt très-v,raifemblable qu’ils,l’ont, tiré tous
les deux dp quelque écrivain chrétien dont l’ouvrage
eft perdu. Il remarque d’ailleurs que les
Chaldéens, n’adortfient pas le fèu de