
CAR ME & C a rm is , Nymphe que Jupiter
rendit mère de fîritomarris. Elle étoit chérie de
Diane parce qu’elle airnoit, comme cette déeffe,
la chaffe & les bois. Minos, enflammé d’amour
pour elle, la pourfuivit un jour fi vivement, •
qu’elle fe précipita dans des filets de pêcheurs,
& y périt. Les Cretois & les Egînètes lui rendaient
les honneurs divins. ( Paufan. Corintk. ).
CARMELUS , divinité des Syriens qui habi-
toient aux environs du Mont -Carmel. Elle n’à-
voit point de temple; mais on lui avok confacré
un autel. Tacite dit que c’eft un prêtre du dieu
Carmelus, qui prédit a Vefpafien qu’il feroiç
empereur. '( Tacit. Hifi. il. 78. & Sues. Vefp.
£. .3 - ) •
CARMENTA , fameufe devinereffe d’Areadiè,
rendit, .dit-on, fes oracles en vers , ce qui lui
fit donner ce nom. Elle eut de Mercure , Evan-
dre, avec lequel elle fe tranfportaên Italie, bu
Faunus roi du Latium, les reçut favorablement.
Après fa mort, elle fut admife parmi les
dieux indigètes de l’Italie , & donna fon nom à
une porte de Romè , ainfi qu’à une fête célèbre.
On appeloit aiuTi Çarmenfesto utes les devine -
relies, les prophcteffes & toutes les femmes en-
thoufiaftes. Denys d’Halycarnaffs ( lib. 1.. ) &
Plutarque ( p ro b l. 56. ) difent que Carmen,ta étoit
la même divinité que les Grecs appeloient
Thémis.
CARMENTALE (la porte) eft détruite.
Elle étoit placée fur le bord du Tybre,. au pied
du Capitole > dans la place appelée Montanara.
Elle portoit aufli le nom de fcê léra te , parce
que les trois cens Fabius défaits par les Etrufques
fur les bords de la Crémère > étoient forcis de
Rome par cette porte.
CARMENTALES , fête que célébroîent tous
les ans les mères de famille en l’honneur de
Çarmenta.. Ce;tte fête fut établie au fujet de la
réconciliation qui fe fit entre les .dames romaines
&: leurs maris, après-une; affez longue brouillerie,
eau fée par un . arrêt du fénat,. qui avoit défendu
aux femmes l’ufage des chars. La réconciliation
fut füivie d’une grande fécondité, en mémoire
de laquelle on.célébroit la fête carmentale , le
18 des calendes d.e février , c’eft-à-dire,. le 15
janvier.
& CARMENTA LIS flamen ; c’étoit un des
quinze flamines 'de Rome, qui étoit confapté à
Carmente.. Voye^ Fl A MINE'.
CARMINATORES. Muratori ( 984. 7. Thef.
infer. ) rapporte l’infcription fuivante ;
D. M.
CXX. LOCA
SUNT. LANARIOR.
PARMI NAT O R UM
SGDALI QUAE
FAC1UNT. IN. AG. P. C.
AD YTAM Pj L.Y
C. TIFERNIUS. C. F.. P-OTENS
EJUS PATER
ET. TEIA. MATER. FILIO
PIENT1SSIMG
Les Romains etitendoîent par le mot earmî~
nare , l’art de carder & de peigner la laine.
CARMIS. V'oyei Carmé.
CARMO , en Efpagne. Carmo.
Les médailles autonomes de cette ville font :
RR. en bronze.
O. en argent.
O. en or.
Leur type7 ordinaire confifte en deux épies.
C ARN A.
CARNEA.
CAR N'E\
Déeflfe révérée chez les Romains.
CARDINEA. I
Elle veilloit à la fû-
reté des gonds, cardihes _3 comme il paroît par
te fixième Livre des Faites d’Ovide , v. ici.
Elle eft appelée aufli Cardia par Saint Auguftin ;
mais '1 ne faut pas la confondrê avec Carda ,
ou Card ea. Voyez ces mots. Cependant plu-
fieurs Philologues n’en ont fait qu’une feule divinité
; & ils appellent aufii Carna ou Carne , la
déeffe qui préfidbit à la chair & aux parties
nobles du corps'humain. On ne lui facrifioit'point
de poiffon, & on ne lui offroit que de la bouillie
de farine de fèves avec du lard.
CARNEA DES. *1 C A R N E E S .
CA RN IEN .
CARNIENNES.
G A R N IE S .
C A R N U S.
Fêtes célèbres dans prefque
toutes les villes de la
\ Grèce,& fur-tout à-Sparte,
où elles furent' établies dans la vingt -v fixième
Olympiade. Quelques Mythologues ont cru que
la divinité en l’honneur de. laquelle, les carnées
avoient été inftituées, étoient Jupitçr ; mais
Alcman dit expreffément que c’étoit Apollou-
Carnien , Kapvèioc.
On confacroit les neuf jours qui fuîvoient le
12 du mois, carneus ,, auquel. répondoit le mois
métagitniori' des Athéniens,, à célébrer les Carnées
, en vivant & s’habillant comme des foldats
dans un camp. On drefloit même neuf tentes „
fous chacune defqiieîles neuf citoyens, ehoifo
dans trois différentes tribus, demeuroient nuit &
jour ,. & obéiffoient au héraut public ( Athen.
Deipn. lib. 1 v,. & Callimaç. in Apol. , & Pi rida ri
Pis/uon i). Hé fychius-âppelle a y ^ s le prêtre qi?1'
offroit les facrificés pendant ces fêtes. Le même
.écrivain dit aufli que l’on élifoit cinq citoyens pris
dans toutes.les tribus, qui, fous le nom de K«?«**
rca préfidoient à ces fêtes quatre ans de fuite s
pendant lefquels ils ne pouvoient fe mari*r. Les
fam é e s étoient accompagnées de )eux_& de
combats s les muficiens entr’autres difputoient un
prix en chantant certains Vers » appelés
J L , , & Terpandre gagna le premier.
’ Les anciens Sçholiaftes rappoitoient uluiieurs
étymologies du furnom de Carmen , donne a
Apollon- Sous le règne de Codrus, difent les uns,
Jes Héraclides, marchant dans l'Etolie contre les
Acarnaniens, le devin Carnus leur apparut & leur
prédit des malheurs. Ils le prirent pour un magi-
ci n, & Hippotès , fils d’Alès, l’un d eux, le
perça d’une flèche. La pefte fe répandit aufli-tôt
dans leur armée , & l’on^attribua ce malheur a la
mort du devin d’Aearnanie. Hippotès fe condamna
de lui-même à l’exil, & l’on inftitua les Carnées
pour appaifer le protecteur des devins , Apollon ,
qui en prit le furnom de Carnien. Le fcholiafte de >
Pmdare dérivé ce furnom »%)> rZv xupvav, des brebis,
parce qu’Apollon avoit gardé les troupeaux '
d’Admette , pendant fon exil fur la terre : d autres
enfin le font venir d’un favori d’Apollon , appelé
aufli Camus., fils de Jupiter & d Europe, félon
Hefychius, &c. Sec-
CARON , voyez CHARON.
CAROPUS, roi de Syme , eut de la nymphe
Aglaïa un fils, appelée Nirée. Voye\ Nir é e . ^
CARPE. A Lépidotum, ville fituée fur la rive
droite du Nil, dans le diltriét de la Thébaide , on
lie mangeoit pas d’un poiflon , dont 1 hiftpire a
été long-temps obfcure Sc confufe. On favoit
bien, par un paffage d’Athénée, qu’il appartenoit
au genre des carpes ; mais il a fallu faire des recherches
pour pouvoir en fixer l’efpèce,qui ÇPaw3.
recher, fur les Chinois / , p. IJ1 ) paroît etre
celle de la carpe roujfe ( Cyprinus ruféfçens nilot f
eus Linn&i. Sift- nat. t. 1 , p. 528. Ceux qui
l’ont pris pour la Dorade, confaçree chez les
Grecs à la Vénus Cythéréenne, qui eft certainement
la Nephthis de l’Egypte , ou la femme de
Typhon, ne font pas attention que la Dorade elt
un poiflon trop remarquable-, trop aifé à recon-
noitre , pour que les Ecrivains Grecs fe fuflent
mépris au point de changer le terme de Cryfo-
. phris, ufité parmi eux, en celui de Lepidotos :
. ce mot ayant d’ailleurs été déjà employé dans les
•Orphiques ; & enfuite par Hérodote , qui a cru
que cette carpe roujfe avoit ete rejetée du régime
populaire de toute l’étendue de l’Egypte, ce qui
eft fans vraifemblanee, # • v
Dans les Lithiques, attribués ordinairement a
Orphée , il s’agit d’une pierre dont l’éclat argentin
imitoit celui des écailles du poiflon lepidotos :
or il y a des efpècesde carpes dont les écailles font
fort grofles & affez luifantes. Mais jufqu a pre-
fent les naturaliftes n ont pas connu cette efpèce
de pierre dont il eft aufli fait mention dans Pline.
M. Paw foupçonne cependant que c etoit une
pyrite arfénicalç 9 blanchâtre » qu’on tailloit à
facettes^
CAF.FÈE, Carpta , du grec C’étoit
une efpèce de danfe, ou d’exercice militaire, en
ufage chez les Ænianes & les Magnefiens. La
carpée confiftoit en ce que deux hommes armes
contrefaifoient l’un un laboureur, & 1 autre un
voleur. Le laboureur mettant bas fes armes, ie-
moit ou faifoit femblant de ferner , puis prénom
le manche de fa charrue, Se labouroit fon champ,
regardant fans ceffe de tous cotes., en homme
inquiet qui craint d’être furpris. Le voleur en
effet paroiffoit ; le laboureur alors quittoit fa
charrue, prenoit fes armes, Se combattoit pour
défendre fes boeufs. Tout cela fe faifoit au fon
de la flûte 8e en cadence. Tantôt le laboureur,
8e tantôt le voleur étoit vaincu. Quand le voleur
étoit vi&orieux, il emmenoit les boeufs du la-
boureur. Xénophon parle de la carpee dans le
fefiin de Seutkas le Thracc. Voyez aufli bcaltger
le père. (Poet. I. i. c. ig.) C’étoit apparemment
un exercice inftitué pour apprendre Se pour accoutumer
les payfans à fe defendre contre les
incuriions des brigands , ou de 1 ennemi.
‘ C ARPENTARIOS. Ce nom défignoit chez les
Romains dans fon origine , l’ouvrier qui faifoit
; des chariots couverts appelés carpenta. 11 s appliqua
enfuite à ceux qui fabriquoient toutes fortes
de chariots ou de chars, aux charrons, & enfin
aux ouvriers que nous appelons en François charpentiers
; c’eft fan.s doute dans ce dernier fens
que Yégèce établit que chaque légion aura a fa
fuite des carpentarii ( i-L i l . ) ,Quoiqu a la rigueur
on pourroit reftreindre ici carpèntjrios a.
ceux qui faifoient, raccorhmodoient ou condui-
foient lès carpenta deftinés aux tranfports des
armes, des machines de guerre &c des malades
de la légion. Car Lampride raconte de Sévere-
Alexandre ( c. epj. qu il vifitoit dans leurs tentes
tous les foldats malades, & qu'il les faifoit tranf-
, porter fur des chariots : Ægrotantes ipfe vifitavir
per tenioria milites , etiam Ultimos , & catpentis Ivexit.
CARPENTUM, char ou chariot à deux ou
à quatre roues, couvert ou découvert. Ce mot
défigna d'abord un chariot quelconque ; mais
on le reftreignit par la fuite au chariot orné ,
couvert 8c à quatre roues, dont fe fervoient les
' dames romaines, les impératrices, les veftales ,
les prêtres 8c certains grands officiers de l'empire.
Ovide dérive le mot carpentum de Carmente,
mère d’Evandre ( Faß. i . 619- ) :
Nam priùs Aufonias matres carpenta vehelant.
Httc quoque ah Evandri dicla parente reor.
Les. chariots dont les laboureurs fe fervoient
pour tranfporter leur fumier , font appelés c arpenta
par Palladius ( x. 1. ) : Uni jugera afferit
Columella v-ginti quattlor.carpenta ftercoris fuff.cerçp
l e s Alains peuple errant & nomade , tranf