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q Anubis ctoit d’or maftif, très-pefant 8c d’un
grand prix. Les Egyptiens, félon Pline, ne fculp-
toient pas l’argent, mais ils le doroient, afin <fy
voir toujours leur Anubis : Tingit & Ægyptus
argentum , ut in vajis Anubim fuum Jpectet, pin-
gitque j non celât argentum. Apulée , cité plus haut,
parle de la face dorée d1Anubis. D ’un autre côté,
nous apprenons dans la chronique d’Alexandrie,
que Faunus, appelé depuis Mercure, trouva le
premier 1 art de fondre & de travailler l’or. Quelque
ridicule que foit l’aflèmblage de Faunus, roi
d’Italie, avec Mercure, on peut en conclure cependant
que l’on attribûoit à ce dieu l’art de travailler
l’or. Dans l’hymne de Mercure, qui porte le
110m d Homere, il eft dit qu’ApolIon étant entré
dans la caverne du mont Cyllenius, où l’on éle-
yoit Mercure , le trouva environné d’or & de
richelles. De-là vint que les poètes lui donnèrent
toujours des talonnières 8c une verge d’or. Anubis
ctoit donc le dieu de l’o r , ainfi que Mercure Je
fut depuis chez les premiers Grecs ; car Plutué
cil d' 'une création poitérieure aux Pcljfges.
Plutarque nous apprend (de IJide) à quel phénomène
ou apparence célefte appartenoit Y Anubis
des Egyptiens. » Le cercle ; dit-il, qui touche
8c féparé les deux hémifphères , qui porte le
nom d horifon, îsc leur eft commun à tous deux,
eft appelé proprement Anubis; il eft repréfenté
fous la figure d'un chien, parce que cet animal
fait ufage de fes yeux dans la nuit comme pendant
le jour. .11 paraît qu‘Anubis étoit chez les
Egyptiens d'une même nature que l’Hécate des
Grecs,, c'eft-à-dire, terreftre & célefte ». Voilà
clairement Anubis déclaré le fymbole facré de
1 horifon de la fphère. C'eft pourquoi, fans doute,
il en [aorte une de la main droite fur un bas-relief,
publie par Boiffard. (Antiq. iv , p. yS). 11 y paroït'
avec une tête de chien f 8c le caducée à la main
gauche. Son pied e^ pofé fur un crocodile.
C'eft à fou arrivée à l’horifon que le foleil entre
dans le monde, ou plutôt dore & éclaire notre
hémifphère ; & c'eft pareillement à l'époque de
fon retour qu il fort au monde, ou plutôt qu’il
palfe fous le globe. Anubis, qui garde l’horifon,
eft donc le portier du ciel ; 8c il doit être repréfenté
par l’image d’un portier fidèle. Les anciens
confident la garde de leurs portés à des chiens ;
ils en peignoient même fur la muraille auprès de
fentrée des niaifons,avec ces mots, cave canem, '
lorfqu ils n avoient point de chiens yivans. La
théologie fymbolique peignit dès-lors Anubis fous
l'emblème de cet animal fidèle.
La couleur jaune ou de l’o r , 8c la noire, conviennent
alternativement au portier du ciel, qui
en ouvre les portes ou l'horifon , tantôt à l’aftre
du jour, tantôt A la dédie des ténèbres. Tout eft
d accord dans 1 allégorie d’Anubis , chez les prêtres
égyptiens ; mais aulfitôt qu'elle eft tranfportée.
en Grèce ou en Italie, tout eft Obicurci & incohérent.
A N U
Nous avons vu plus haut les révolutions que
fubit à Rome le culte à* Anubis.- Compagnon in réparable
d’ifis , il vit fon culte enveloppé dans la
profcription des myftères de la d éd ie , jufqu’à
ce que Commode rétablît les dieux égyptiens dans
leurs anciennes prérogatives. On trouve cependant
des traces de ce culte à Rome fous Tibère. Des
prêtres d‘Anubis ou de Hermanubis , Mercure-
Anubisi c.ommt l’appelôient les Grecs,,fe prêtèrent
à la paflion de Mandas, jeune chevalier
romain, pour Pauline. Ils perfuadèrent à cette
dame que leur dieu a voit conçu pour elle l’amour
le plus v i f Crédule , ûiperftitieufe & vaine, Pauline
fe crut honorée de la tendreffe d’un dieu,
& elle confentit à palier une nuit dans fon
temple, voifin de celui d’Ifis. Mandas trahit le
fecret des prêtres, 8c donna à entendre, par le
récit de quelques particularités, qu’il avoit été
l’amant couronné. Pauline s’en plaignit à fon mari,
8c celui-ci à Tibère. Les prêtres furent crucifiés 3
le temple d’ifis rafé 3 fa ftatue & celle & Anubis
jetées dans le Tybre.
Ceux qui célebroienr les myftères à*Anubis ,
portoient des mafques faits en tête de chien j
8c c’eft ainfi que dans la profcription des triumvirs;
Volufius échappa aux recherches des meurtriers.
Triftan & Beger rapportent deux médailles de
la jeune Fauftine & de Julie#. 11, fur lefquellts
on voit Anubis avec la tête de chien, tenant Un
fîftre & un .caducée* Tl eft vêtu fur la première
en général romain , avec la cniraffe 8c le paluda-
ment $ mais fur l’autre il n’a qu’une tunique.
On connoît à Rome plufieurs ftatues d*Anubis j
les plus remarquables font, i°.uneàlaVilla-Albani,
dont la tête tient du lion, du chat & du chien.
Enfèbe {Pr&p. Evan. I. 3.) dit que le lion étoit
atifli un fymbole à’Anubis. La même Villa renferme
une autre ftatue à tête de chien , affife 5 8c
il y en a line femblable au palais Barberini. Ces
trois ftatues font d’un granit tirant fur le noir.
La tête de la première eft couverte par derrière
d’une mitre ou eoèffe égyptienne chargée de plis ,
qui flotte fur les épaules de la longueur de quatorze
pouces. Derrière fa tête s’élève une cfpèce
de difque, figurantie foleil ou la lune, ou peut-
être un de ces nisnbes ou auréoles que donnèrent
quelquefois aux images -des dieux & des empereurs
les Grecs 8c les Romains.
Les deux Anubis, l’un de marbre no ir ,J ’autre
de marbre blanc, confervés au capkole, ne font
point des productions de l’art chez les Egyptiens
ce font des ouvrages faits du tems de l’empereur
Hadrien. Il n’en faut pas dire autant du petit
Anubis a {fis, de bafalte verd, qui eft dans la même
colleCtion.
ÀNULARIUS. Muratori (pag. 96$. 6. Thef,
infer.) rapporte l’infcription fuivante:
;• v . LOC. F. Q. MUS. L. Q. L.
FRI MI. ANULARI
IN. FR. P, XIII1. IN. AG. P. X«H. *
A O U 2 1 1
C*étoit fans doute un ouvrier qui faifoit des an- I
peaux.
ANXUR. (Jupiter) Voye\ A x u r .
AISYTUS-, Titan, nourricier de Junon.
AGEDÉ, étoit l’une des trois Mu fes dont le
culte fut établi, félon Paufanias, par les Aloides,
à Thèbes, en Béotie. Son nom lignifie chant.
V. Muses. . . ,
A0 N1DE S , furnom des Mufes , qui eft tire
des montagnes de Béotie, appelées les monts
Aoniens, d’où cette province elle-même eft fou-
vent nommée Aonie. Les Mufes etoient particulièrement
honorées fur ces montagnes.
A0 RAS1E des dieux. Les anciens étoient per-
fuadés que lorfque les dieux venoient parmi les
hommes & converfoient avec eux, leur divinité
ne fe manifeftoit jamais en face. Ils ne fe faifoient
reconnoître que par derrière, dans le moment ou
ils fe retiroient.. C’eft ainfi que Neptune, dans
Homère, (lliad. 2.) après avoir parle aux deux
Ajax, fous la figure de Calchas, n’ èft reconnu
d’eux qu’à fa démarche, & par derrière, lorfqu il
les a quittés. De même, dans Virgile, Vénus
fe préfente à Enée fous l’air d’une chafleufe ;
& , après l’avoir entretenu a fiez long-tems, elle
fe retire 5 fa tête paroït alors rayonnante, dit le
poète j fa robe s’abat j 8c fa démarche la tra-
hiftant, Enée voit clairement la déelfe fa mère.
Aorajte lignifie invifibilité 5 il vient du grec , de
Yu privatif 8c de opua>3 je vois V . Hy p a r .
a ORNOS, dans l’Epire. ao pniûn.
M. Pellerin a publié une médaille de bronze
autonome de cette ville..
Il y avoit à Aornos, chez les Thefprotes, dans
l’Epire, un temple 8c un bois confacrés aux Mânes.
C’eft-là qu’on les évoquoit par des enchantemens
&, des facrifices 5 & c’eft-là que fe rçndit Orphée
pour trouver quelque fonlagement à fa douleur.
Il venoit de perdre fon époufe^Eurydice, & il
efpéroit que le plaifir de voir cette ombre chérie ,
de s’entretenir avec elle, adouciroit fon ^chagrin.
Son attente fut trompée. La vue du fantôme que
les artifices des prêtres firent paroître à fes y eu x ,
le frappa de mort félon les uns, & félon d autres
lui caufa une mélancolie noire, à laquelle il fuc-
comba, après avoir erré long-tems au milieu des
bois. On imagina depuis, la fable de fa defeente
aux enfers ; mais elle, n’eut d’autre fpndement que
ce voyage dans la Thefprotie. _
Ce mauvais fuccès ne décrédita pas l’oracle
Aornos. Plufieurs fiècles après Orphée , Périan-
dre, tyran de Corinthe, alla chez les Thefprotes
pour confulter fur un dépôt 1 ombre de fa femme
Méliffe, qu’il avoit fait périr fur, de faux rap-
ports,
A OUST, fixîème mois de l’annee de Romulus,
& huitième de celle de Numa. Il eonferva fous
les rois & du tems de la république, le nom de
Sextilis , que lui avoit impofé le fondateur de
Rome. Son nom fut changé en faveur d Aitgufte,
A P A
lorfqu il mit en 7 4 6 , la dernière main à la reformation
du calendrier, entreprife par Céfar.
Macrobe 8c Dion nous ont confervé le plebifcite
& le fenatus - confulte qui aütorifèrent ce changement
de nom. Les raifons qu’ils apportent font
les principaux événemens du règne d’Augufte ,
arrivés dans le mois Sextilis, tels que fon premier
confulat, fes trois triomphes, l’Egypte con-
quife, la fin des guerres civiles.
Romulus avoit fait ce mois de 3° jou rs , 8c
Numa de 19 y mais Céfar lui en donna 31. Les
• nones arrivoient le cinquième jour, & les ides
S H _
w A o û t , prelfé de la chaleur, dit Aufone ,
*> plonge fa bouche dans une grande tafle de verre,
» pour boire de l’eau de fontaine. Ce mois, où
m eft née Hécate, fille de Latone, porte le nom
• n éternel des empereurs, c’eft à-dire, d’Augujlus.**
Ce mois eft repréfenté par un homme nud, qui
porte fous fon menton une large tafte pour fe
rafraîchir ; il tient devant lui une efpèce d’évan-
v à il, fait d’une queue de paon. En ce mois 011
fêtoit les Portumnales, le 17 j les Vinales, le 19 5
les Confualès , le 21 j les.Vuicanales, le 23 5 les
Opiconfives, le 2 5 , 8c les Vulturnales, le 27.
Cerès étoit la divinité tutélaire de ce mois, pendant
lequel fe fait la moiffon en Italie.
A PAMEE , en Syrie. AnAMEpN.
Les médailles autonomes de cette ville font :
O. en or.
C. en bronze.
O. en argent.
Leurs types ordinaires font : La Victoire debout,
tenant une couronne. — Pal las debout,
tenant une Vi&oire. -—Un éléphant. — Un thyrfe.
Cette ville a fait frapper des médailles Impériales
grecques, en l’honneur d’Augufte.
A pâmée - fur-l’Axius , en Syrie. AIIAME&N.
nros. axion.
Les médailles autonomes de cette ville font:
RRRR- en bronze. ( Pellerin).
O. en or.
O. en argent.
APAMÉE-fur-Ie-Méandre , en Phrygie. a it a -
MEI2N 8C ATIAMEIC.
Les médailles autonomes de cette ville font:
O. en or.
R. en argent. Ce font des Ciftôphores.
C. en bronze.
Leurs types ordinaires font : Un aigle volant
au-defîus du Méandre. — Diane d’Ephèfe.
Cette ville a fait frapper, fous fes différens
gouverneurs, des médailles impériales grecques
en l’honneur d’Àugufte, de Tibère, de Claude,
d’Agrippine jeune , de Néron , de Vefpafien ,
d’Hadrien, d’Antonin, de Commode, de Sévère,
de G é ta ,.d ’Alex.-Sévère , de Gordien, de Philippe
père, d’Otacilie, de Philippe fils, de Decs,
d'Elagabaie,