
l'aiguille à coudre, appelle en grec BexAjïî &
que delà fut formé fon nom : abus évident de
l’étymologie !
BELLUTUS, furnom de L. Sicinius, premier
tribun du peuple. Feftus le rend par b e llu s
J imW s , femblable a une bête.
B F L O M A N C E , > . f f l , . . . . BÉl OMANCIE f ^o fu tir u c t, divination
par les flèches. Ce mot eft compofé de el*oç,
Jleche , & de fmvrttet, divination. La bêloman-
c ie étoit pratiquée par les Orientaux & par les
Arabes en particulier. Il y en avoitde deux fortes.
i°: On marquoit des flèches & on les mettoit dans
un fac , au nombre de onze ; on les prenoit en-
fuite > & félon les marques , on tiroit des confé-
rjuences pour l’avenir} 2°. on ne fe fervoit que
de trois flèches, fur l’une defquelles on écrivoit,
Dieu me l’ordonne ; fur une autre, Dieu me le
défend j & l’on n’écrivoit rien fur la troifième.
Après les avoir renfermées dans un carquois,
on en tiroit une au hafard : fi c’étoit la flèche
fur laquelle étoit écrit, Dieu me l’ordonne, on
faifoit la chofe pour laquelle on confultoit le
fort. Tiroit-on la flèche qui portoit, Dieu me
le défend , on ne la faifoit pas. Si la troifième
enfin fortoit la première , on recommençoit la
dîvination. Les Arabes appellent cette divination
dlaqfiam.
On a quelquefois confondu la divination par
les baguettes, avec la bélomancie ,* mais c’ eft à
tort : elle appartient à l’article R a b d o m a n c ie .
BELpHÉGOR. T oye^ B a a l -Pé o r .
BÉL US, principale divinité des Babyloniens.
Rien n’étoit auffi riche ni auffi magnifique que
le temple qu'il avoit à- Babylone. Les rois de Ba-
bylone s’attachèrent fucceffivement à l’embellir &
à l ’enrichir ; en forte qu’ il y avoit des tréfors
immer.fes , lorfque Xerxès , au retour de fa mal-
heure ufe expédition de Grèce , le pilla & le démolit
entièrement. Hérodote en fait une belle
defcription dans fon - premier Livre. Dans l’endroit
le plus élevé du temple, celui pour lequel
on avoit le plus de vénération , il y avoit un lit
magnifique, où couchoit une femme de la ville ,
eue le prêtre de B élu s choififfoit chaque jour ,
lui faifant accroire qu’elle y étoit honorée de la
préfence du dieu.
Bélus étoit le foleil ou Jupiter, ou la nature
elle-même, qu’on adoroit fous ce nom. Dans la j
fuite, le premier roi des Affyriçns , à qui on
donna par honneur le nom de Bélus , ayant été
mis après fa mort au rang des dieux , il fut
confondu avec la grande divinité des AfiTyriens.
Il y a eu plufieurs autres princes de ce nom.
Cicéron, entre plufieurs Hercules qu’il diftingue,
dit que le cinquième étoit Bélus , ou Hercule
l’Indien.
Bé lu s , roi de T y r & de Phénicie , fut père
de Pygmalion & d’Eliffa, furnommée Didon.
Voyt.£ Didon,
Bélus , père de Danaüs & d’ Egyptus , eft le
Jupiter égyptien.
BEMB1NE (table). Voye% Isiaque (table).
BEME-aploun , pas fimple de voyageur,
mefure linéaire & itinéraire de l’Ane & de
l’Egypte. Elle valoit 2 y pouces & f|ô de France.
Béme-diploun , ampelos j mefure linéaire &:
itinéraire de l’Afie & de l’ Egypte ; elle valoir
yi pouces & 4 oô de France. Elle valoit en me-
fures- anciennes des mêmes pays, deux bémes-
aploun.
BEMILUCIOVI ou B emiluc. Jovi.
Muratori ( 1 9 8 6 .6 . ) , rapporte l’inferiptioa
fuivante :
deo BE
MILUCIO
VI.
que Montfaucon croyoît devoir lire deo bemi-
LUC. ( bemiluciano ) JOVI. V. BemiLUCIUS.
BÈMILUCIUS, furnom de Jupiter, adoré
dans la Bourgogne , près l’abbaye de Flavigni,
où ce dieu avoit des autels ...On y a trouvé une
ftatue de Jupiter Bémilucius , où if eft repré-
fenté jeune & fans barbe.
BENDIDÏES , fêtes qui fe célébroient dans
: le Pyrée d’Athènes, le 19 ou le 20 du mois
Thargelion , en l’honneur de Diane, furnommée
Bendis. Ces fêtes reffembloient un peu par leur
licence aux Bacchanales.
BENDIS ; c’eft le nom que les Thraces don-
noient à leur Diane , ou plutôt à la lune , félon
Palæphate- ( c. 32. ) & Suidas. Strabon {lib. 9.)
& Proclus ( lib. 7. in Tim. P lato. j , difent que
les fêtes célébrées en.fon honneur, étoient fort
bravantes. Le culte de Bendis fu t ... porté à
Athènes par des marchands qui fréquèntoient
les côtes de la Thrace.
BENE. Les Romains employoient ce mot
lorfqu’ils buvoient à 1| fanté les uns des autres.
Toxilus dit dans Plaute ( Perf. v . 12 o . J : « je
» bois à ma fanté, à la vôtre & à celle de mon
» amie, »
Bene mihi , bene vobis , bené amies, mes..
Lemnifélène répond à Toxilus : «nous vous re-
» mercions de vos fouhaits j ils nous font très-
3» agréables. »
Tua faftum opéra : bene omnibus nobis.
Dans le même poète ( Stich. y. 4. 27. ) , on lie
encore :
Bené vos , bené nos , bené te , bené me , bené
noftram etiarn Stephanium.
Cette formule ben,} régifloit l’infinitif par un
hellénifme qui faifoit fous-entendreprecor : comme
fi l'on eût dit , precor bené nos vivere U valere.
B É N É F I C E . > . • 1
b e n e f i c i u m . f Ce nom exPlimolt chez
les Romains différentes efpèces de concédions ,
mais particulièrement les conceffions des terres
onv fr»l/Lrc vétérans . rmi fe neroétuèrent
bénéfices militaires. ’ , , ' ., . - ;
Beneficium défignoit un avancement dans la
milice , dont l’officier ou le foldat promu avoit
l’obligation à un général ou à un empereur. On
trouve le mot beneficium pris dans cette acception
dans Valère-Maxime ( i r . 7. y. Admodîim
humili loco natus , ad equeftrem ordinem, & fplen-
dids militis fiipendia P. Coelii beneficio pervenerat;
& dans Suétone ( Tib. c. 12. n. 4; ) : venit etiam
in fufpicionem per quofdam beneficii fui centuriones.
Pendant que la république fubfiftoit, ces bénéficia
accordés par les magiftrats qui gouvernoient
les provinces, n’avoient d’effet que trente jours
après que ces magiftrats les avoient fait ijiferire
à Rome fur les regiftres du tréfor public , ce
qui s’appeloit ad srarium referre. Cicéron dit :
( pro Arck. c. y. ) adiit ksr éditât es civium Roman
or um3 & in beneficiis ad srarium relatus eft.
Le général , & depuis, l'empereur inferivoit
fur les regiftres du tréfor public, au chapitre
des bénéfices, ceux qui avoient fervi dans la
cohorte prétorienne. Comme on ne pouvoit entrer
dans cette cohorte fans être citoyen romain,
Cicéron prouve que fon client Archias jouiffoit
du droit de citoyen , puifqu’il étoit inferit fur
l’état du tréfor public , au rang des foldats prétoriens
( pro Arch. c. y. ) lis temporibus qus tu
criminaris , ne ipfius quidem judicio in civium
Romanorum juré ejfe. ver fatum , in beneficiis ad
srarium delatus eft a L. Lucullo prstore & confiée.
Ceux qui étoient inferits de la forte , pouvoient
polféder des bénéfices. Les jeunes gens qui ac-
compagnoient les magiftrats dans les provinces ,
deliroient eux-mêmes d’ être inferits comme s’ils
fuffent fortis de la cohorte prétorienne 5 non
pour devenir foldats - Bénéficiaires, mais pour
obtenir des exemptions particulières, & parce que
cette infeription les rendoit plûs recommandables.
On donnoit auffi le nom de bénéfice , beneficium,
à certains privilèges, tels que des exemptions
de charges , des permiffions de prendre une
quantité d’eau dans les aqueducs publics, &c.
Le nom de beneficium s’étendoit encore à tout
ce que le prince détachoit de ion domaine pour
en faire des largefles, foit que ce fuffent des
biens meubles ou des immeubles 5 comme on le
voit dans le code de Juftinien. Ces bénéfices
donnés avec des reftridlions ,_ou fous des conditions
particulières, formèrent depuis les fiefs
des laies & des égiifes.
} Ce mot défignoit dans
la milice, des foldats ou des officiers élevés à
des grades fupérieurs , par les tribuns ou par
d’autres magiftrats Vegece ( i l . J : Bénéficiant
ab eo appellati, quod promoventur beneficio tri-
bunorum. Tite-Live ( ix . 30.) ; Ut tribuni mi U- '
tum feni déni in quatuor legiones a populo crea-
‘ rentur, qùs antea perquam paucis fujfragiis po-
puli relitiis locis , diciatorum & confulum fermé
fuerant bénéficia. Celui qui avoit été ainfi favo-
rifé par quelque magiftrat, ajoutoit le nom de
fon bienfaiteur au titre dq bénéficiaire ; c’eft pourquoi
nous lifons fouvent dans les inferiptions ,
B eNEFICIARIUS CONSULIS j P roconsul i s ,
P ræ t o r i s .
Les foldats qui avoient obtenu un congé honorable
,. hpnefta mijfio , & les volontaires ,
étoient auffi appelés bénéficiaires. Feftus : Bénéficiant
dicebantur milites, qui vacant munere , du-
cis beneficio. Cæfar ( Bel. Civ. n i . 88 ) : Evoca-
torum circiter duo millia , qus ex beneficiariis fu-
periorum exercituum ad eum conflùxerant.
On défignoit par le même mot beneficiarius ,
l'officier public qui confervoit le regiftre des
bénéfices , & qui en dreffoit les a êtes. Ce nom
défigna auffi les collecteurs des droits & des
impôts. Tertullien .en fait mention dans fon
Traité de Fug. & Perfec. ( c. 13. ) , où il reproche
aux chrétiens timides, l’argent qu’ils payoienc
aux bénéficiaires , pour empêcher de les dénoncer
i comme en ufoient ceux qui exerçoient des
profeffions honteufes ou défendues par les loix :
Nefcio dolendum an erubefeendum f i t , cîim in ma-
tricibus betteficiariorum, & curioforum , inter taber-
naribs & lanios , & fures balneàrum , & aleones ,
& lenones Chriftiani quoque veciigales continentur.
B EN E F ICIO RUM liber. Du teins de la république,
les Romains donnoient ce nom au
regiftre du tréfor public , fur lequel les gouverneurs
des provinces rentrés dans • Rome ,
faifoient inferire les tribuns militaires, les centurions
& les jeunes citoyens de leur cortège qu’ ils
avoient promus à quelque dignité : ad srarium in
beneficiis deferehant.
Augufte ayant entrepris le dénombrement général
de l’empire romain , on appela beneficiorum
liber, le regiftre particulier fur lequel on écrivoit
les noms des bénéficiaires auxquels on avoit
diftribué des terres , & ce qui reftoit encore de
terres à donner.
B EN E V A L E TE , foyez heureux , ou portez-
vous-bien. Les comédies fini!loient à Rome par
ce fouhait adreflé aux fpe&ateurs, & par une
invitation à applaudir. Plaute { Trucul. extr
Spèclatores}benev ale te3plaudite atque exfurgice.
Les papes finiffoient autrefois leurs lettres par
ce monogramme bte , qui fignifioit benevaletx.