
de Ton frère Thyefte, qu’il a mis à mort pour j
le fervir dans le fatal banquet. Jacques Grono-
vius , quoique poftérieur à ce témoignage, fe |
glorifie cependant, dans fes Antiquités, d'avoir
fait la même découverte , que Winkelmann a
étayée de fon précieux fuffrage.
A TR IA , en Italie, hat.
Hunter polfédoit trois médailles autonomes de
bronze, avec des types différens, que M. Combe
attribue à cette ville.
ÀTRIARIUS. Ulpien parle de cet efclave, qu’il
affimile au focarius , & aux autres domeftiques employés
aux fondions les moins relevées. On peut
conjeéturer qu’ il étoit chargé du foin de nettoyer
Y atrium 3 8c qu’il fe tenoit a la porte extérieure
de cette pièce.
ATR1DES; c’eft le nom qu’on donne à Aga-
memnon & à Ménélas, comme fils d’Àtrée,
quoique plufieurs crovent, avec quelque raifon^
qu’ils n’étoient pas fils de ce prince, mais tie
Plilrène fon frère. Comme les actions de ce
dernier n’ a voient pas mérité une place honorable
dans l’hiftoirç, Homère voulant honorer la mémoire
du chef des Grecs 8c de fon frère, a pris
foin de les faire croire fils d’Atrée, 8c de les nommer
par-tout les Atrides.
ATRIENSIS, en fo.us-entendant fervus, étoit.
l ’efçlaye prépofé à- la garde de Y atrium, 8c qui
avoit le foin des images illuftres 4ont V étoit
orné - Son emploi étoit plus relevé que celui des
autres efclaves, fur lefquels il avoit autorité.
On le voit dans la fcène quatrième du fécond
a été de YAfinaria de Plaute, ou Saurea, qui étoit
e tri en f i s , traite durement & avec, hauteur un'
de fes camarades. Dans la fécondé du même acte,
un efclave voulant donner une bonne opinion de
lu i, fe dit être atrienfis, 8c affeéte un beau langage
& des manières recherchées, pour le per-
fuader :
Extemplo fado fàcetum me 3 fit que magnifie um
virum, ..
Dieo me ejfe atjrienfem.
Phèdre (lib. 2.) dépeint ainfi un atrienfis :
E x alticinctis unus atrienfibus,
Cui tunica ab humeris linteo Pelufio
Erat défi ri ci a , çirris dependentibus, &c.
Cette deferiprion eft expliquéé par les réflexions
fuivanres du comte de Caylus, fur un .monument
qu’il a publié dans fon Recueil d’Antiquités,
tome 2 , pl. 84, n. 1 & 2.
ce Ce fragment d’ une petite figure de bronze,
mérite quelque confidération par le genre de
fon habillement, le goût de fon exécution, l’arrangement
des cheveux & les plis du manteau ,
principalement dans la partie du derrière. Au
premier afpeét, on pçend cette figure pour JP*
prêtre de Cybè le , mais je fuis perfuadé que
c e ft un atrienfis. En effet,. je crois voir un de
ces efclaves deftinés pour les appartemens,. 8c
q u i, félon quelques auteurs, portoient une robe
de toile de Pélufe, arrêtée par une ceinture aii-
deffous des épaules, 8c garnie de franges (ou de
poils) qui pendoient. Cette conjecture, qui ren-
droit ce morceau plus agréable 8c plus intéref-
fant, eft autorifée par l’habillernent 8c la parure.
La defeription que Phèdre donne de ces fortes
d’efclaves, convient parfaitement à cette figure,
8c j’ai été frappé de tous fes rapports. On ne voit
point, à la vérité, de franges , mais on fait
qu’elles n’étoient placées que dans les parties qui
font ici détruites. *> -
ATRIUM exprimoit, chez les Romains-, une
partie des bâtimens fur laquelle les interprètes
ont varié. Ils s’accordent feulement, en général ,
à reconnoître Y atrium pour un lieu qui étoit placé
au-dedans 8c à l’entrée des maifons. Etoit-eç ürie
falle d’entrée, une cour entourée de portiques*
ou une place devant la principale porte du bâtiment
? C’eft ce que nous allons chercher.
Plufieurs auteurs anciens eonfondoient Yatriupt-,
avec le veftibule. Martial, par exemple, dit que
l’endroit où l’on voyoit de fon teins le grand
coloffe 8c les pegmata ou les machines de théâtre
8c d?amphithéâtré , étoit ‘Yatrium du palais de
Néron. Il s’eft fervi, pour exprimer cet endroit,
de l’expreCion • atrià régis. Mais Suétone .place
toutes ces chofes dans le veftibule du même
palais : tAefiibulum.ejusfu.it in quo colojfus, &c. Le
poète eft moins à croire ici que l’hiftorien; car;il.
paroît confiant que le veftibule, vefiibulum, étoit
une petite place vuide qui étoit dans la rue devant
la porce des maifons, 8c que l’on, appeloit proprement
area, lorfqu’ellé fe trôuvôit au-devant
d’un temple. U atrium, au contraire, étoit eù-
dedans des maifons.
U'atrium différoit des Amples cours, impluvid,
en ce qu’il étoit couvert j comme il. paroît évident
par la defeription qiie fait Pline le jeune
de. fa maifon de campagne (Epifi, lib. 2. 17.).*
•Cujus in prima parte atrigm friigi nec tamen fordi-
dum ; deinçLè portiçus in O lit ers, fimilitudinem
eircumaclA , qui b us parvula, fed fefiiva area inclu-
ditur. cc On trouve d’aborcj ( c’étoit une maifon
de campagne , qui, par conféquent, n’avoit pas
au-devant d’elle un terretn vuide, appelé vefii-
bulumjun atrium propre , quoique fimpîe 5 enfuite
deux portiques forment, par leur réunion, un
ovale , dans lequel eft enfermée uhe aire, petite
à la vérité, mais agréable. ?»
On peut donc affûter que Y atrium étoit la première
pièce par laquelle on entroit dans une
maifon , 8c qui précédoit la cour, la falle d’entrée
proprement dite. C’étoit-là que l’on plaçoit
les images des ancêtres , appelées par Juvénal
jrJSaf. v i i i. - 8 . ) : . . . . . . . . . . ..........................
pttmofqf
fumojos equitum cum diclatore magifiros 3
les images enfumées des maîtres de la cavalerie. ;
Il les défigne par l’épithète $ enfumées, pour expri- j
mer leur ancienneté , ainfi que les brafiers ou tre- •
pieds avec lefquels on échauffoit Y atrium, 8c
les domeftiques ou efclaves qui s y tenoient j en
attendant les ordres de leurs maîtres.
C’étoit suffi, dans Yatrium que les meres de
famille vigilantes travailloient, 8c qu’elles veil-
loient aux travaux domeftiques. Arnobe le dit
-exprèffément ( ri. p. 91.) : Matres familia veftrs
in atriis operantur domorum , indufirias teftificantes
fuas. Cet ufage remontoir aux premiers terris de
la république.. .. Interque telas , ' qu& ex vetere ’
more in atrio texebantur, dit Afconius en commentant
Cicéron. Pour cette raifon, il y avoit
de grandes armoires qui renfermoient les habits. ;
L’atrium fervoit de falle à manger. Servius |
(in Æneid. I. 730.) rapporte un mot de Caton, j
qui rappelle cet ancien ufage, 8c la frugalité des i
repas que les anciens Romains faifoient dans .
Vatrium , avec deux fervices feulement : Nam, '
ut ait Cato, 6’ in atrio & duobus ferculis epula-
baniur. , ,
Un général célèbre par fes victoires, déco- ;
roit fon atrium des -en feigne s des vaincus 8c de j
leurs dépouilles. Les proconfuls enrichiffoiept ■
les leurs des plus belles ftatues 8c peintures de la '■
Grèce, qu’ils couvroîent foigneufement, pour ;
les conferver dans leur fraîcheur.
De hautes colonnes portoient les plafonds ;
de Yatrium. ( Claudian. in Rufin, i l. 1 3 J • ) :
Quid purpureis fuffuita columnis.
Atria.
Ces plafonds mêmes étoient couverts avec des
tapis de pourpre, qui formoient un fécond ciel.
{Orippus, n i . j :
Clara fuperpofitis ornabant atria velis.
Les empereurs grecs donnoient audience dans
Yatrium aux ambaffadeurs des princes étrangers.
Cette falle étoit paré.e alors de tous les orne-
mens d’or 8c de foie dont elle étoit fufceptible,
comme nous l’apprenons de Corippus., qui ledit
en parlant de la réception que fit l’empereur
Juftin aux envoyés des Avares :
Atria prse tari s extant altîfiima teliis ,
Sole, metallorum fplendentia , mira paratu , ;
Et fa de plus mira loci, caduque fuperba ,
Nobiliiat medios fedes Augufia penates. , . .
Mira pavimends , ftratifque'tapetibus amp la
Planides , longoque fedilia compta tenore. . .,
L?atrium de la Liberté, qui étoit un des plus
remarquables de Rome, étoit fitué fur le mont
Aventin, à l’entrée du temple de la même déeffe.
Antiquités, Tome f
.L’anniverfaire de fon inauguration fe célébroit
le jour des ides d’Avril. Ovide (Faft. iv. 623.) :
Hac quo que , ni fallor , populo dignijfima nofiro
Atria Libertas coepit habere fua.
Les cenfeurs y tenoient leurs aflemblees, 8c y
confervoient les aéles de leur tribunal. La loi
contre les veftales coupables y étoit gravée fur
des tables de bronze, ainfi que plufieurs autres-;
mais elles périrent dans l’incèndie qui detruiftt
cet atrium, A fini us Pollion le rétablit dans un
nouvel éclat, 8c l’accompagna d’une cour entourée
de portiques ; ce qui le fit appeler par plufieurs
, tantôt impluvium, 8c tantôt perifiylium.
On y plaça une bibliothèque publique , dont
parle Ovide, (Trifi. 3. éleg. 1. v. 71 .) 8c qu’il
nomme la première
Nec me 3 qii& doBis patuerant prima libdlis
Atria , Libertas tangere pajfa fuà efi.
\Jatrium Matuu étoit à l’entrée de fon (uj.es ,
fituée fur le mont Aventin , dans la treizième
'région.
Vatrium de Minerve touchoit fon temple du
forum Romanum , au-déftbus du capitole.
\Jatrium dé1 Néron formoit l’entrée de fa mai-
fon d’or ; il étoit accompagné de vaftes portiques,
au milieu defquels s’ élevoit fon coloffe.
\Jatrium du palais des Céfars avoit été con-
facré par les augures; on y faifoit des faerifices,.
dans lefquels les béliers fervoient de viérimes ,
8c le fénat s’y affembloit Couvent.
\Jatrium de Pompée étoit dans la neuvième
région. Blondus a cru, mal-à-propos, en recon-
noïtre l’ancien fite dans l’endroit appélé Satrio,
8c il a été trompé par une fauffe reffemblance
de nom.
L ’ atrium publicum étoit fur le capitole, dans
l’endroit ou eft aujourd’hui le palais du fénateur.
Il fut brûlé par le tonnerre. Tite-Live, 29. 10.
ATROPOS, une des Parques. Son nom exprime
rinflexîbilité de ees déeffes infernales ; car
il eft çompofé de Y a privatif 8c de , je
change. Staçe lui donne l’épithète alba, qui eft
relative à la. blancheur des cheveux de ces divinités
antiques. C’étoit Atropos qui coupoit le fil
de la vie que les Parques filoient, félon ce vers fi
connu :
Clotho colum rednet, Lackefis net, Atropos occat.
Dans l’allégorie qui remplit le dixième livre de
la République de Platon, Lachéfîs chante les
événement paifés, 8c l’avenir eft le fuiet des
chants à? Atropos, Cette dernière, vêtue de noir ,
tient des cifeaux avec lefquels elle fe prépare à
: I couper les fils qui garniffent des pelotons , en
j I plus ou moindre quantité, félon la longueur- ou
Ta-brièveté de la vie accordée à chaque mortel-
Y y