
Ces ornemenSj au relie, n'étoient d’aucun ufage
pour la commodité ou la fureté des navigateurs
Se des combattans. Les Grecs les appeloient
■ „{,afiê*. On plaçoit au-deffus de Xacrofiolium a
tablette appelée s rv%U &■ otpTu\u*s, fur laquelle
étoit écrit le nom du navire, 8e etoient peints
deux yeux. , . . .
Les médailles offrent fouvent des acrqflohum
qui exprimoient des viétoires navales ou des vaif-
feaux pris ou coulés à fond ; car on arrachoit ordinairement
à ceux-ci leurs aeroftslium, que Ion
portoit en triomphe. Cet ornement defigne auüi
fur les médailles les villes maritimes, telles que
Sidon, Aradus, 8e quelques autres. „
A C R O T E R E . Vitruve donne ce nom a de
petits piédellaux fans bafe 8e fouvent fans corniche
, que les anciens deftinoient a recevoir les
figures placées aux extrémités triangulaires des
frontons. , • ,r
ACROTER1A , ce font, dans 1 art Numifma-
tique, les ornemens pris furlesvaiffeaux ennemis,
8e dont on a parlé à l’article Acrofialium.
AC S A C , mefure de capacité en ufage dans
l’Afie 8e dans l’Egypte. V. L og.
ACTA. Les Romains entendoient par ce mot
un jardin agréable, placé fur le rivage de la mer,
dans lequel ils fe livroient aux plaifirs 8e fouvent
i la débauche. Cicéron dit de Verres (Y . z t ) :
Tametfi in alla cum mulierculis jacebat ebnus. Les
courtifannes fréquentoient ces voluptueufes retraites
c Senee. cont. f i . I .) : Nuda in littere ftetijti
ad fafiidium emptoris. . » /?
De ce mot alla, les anciens formèrent
yiliari, fe livrer à tous les plaifirs. .
Alla eut quelquefois une lignification plus
générale, 8e on l’employa pour exprimer des
rivages folitaires,8ecouvertsd’ombrages.Virgile,
( Æneid. *. ’
At procul in fola fecrett Troades alla
Amijfum Anchifen flebant.
Et Prudence, |j| Synmach. z, i)S
Temulentus adulter _
Invertit expofitum fecreti in littoris alla.
ACTE SIMPLE, porca, fillon, mefure gro-
matique des anciens Romains : elle valoit n toifes
quarrées 8e rr l de France.
Elle valoir, en mefures du meme peuple,
i ) fextule de terre.
Ou 4 f fcrupules de terre.
Ou 480 pieds romains, quarrés.
Vallc himpie étoit une planche ou fillon de
4 pieds romains de largeur, fur 110 de lon-
^ Acte qtj arré , mefure gromatique des anciens
Romains : elle renfermoit -^4! d’arpens de France.
Elle renfermoit, en mefures du meme peuple,,
6 onces de terre.
Ou *4 ficiliques de ferre.
Ou 50 a fies Amples.
Ou jé fextules de terre.
Ou 144 fcrupules de terre.
Ou 14,400 pieds romains quarrés.-
Acte quarré du Jugère, mefure gromi'
tique des anciens Romains. Vryc[ Sexunx du
Jugère.
A C T É A , une des cinquante néréides. Voye^
Néréïd^s. ; " r - -y:.<
A C T E E ou A c t e i v s , lu n des fix génies
envieux 8e malins, que les Grecs appeloient Tel-
chines. Ils enforceloient les hommes par leurs
regards, 8e avoient coutume d'arrofer- la terre
avec l’eau infernale du Styx : de-la naiffoient la
pelle, la famine, 8e les autres calamités publiques.
ACTÉON, fils du célèbre Arillée 8e d’Autonoe,
fille de Cadmus, fut la malheureufe viétime de
la fureur que Jùnon avoit vouée a la famille de
Cadmus. Etant à la chaffe dans le territoire de
Mégare, il trouva Diane qui fe baignoit avec fes
nymphes, 8e s’en approcha, attiré par la nouveauté
du fpeâacle. La déeffe, pour le punir de
fa témérité, lui jeta de l’eau, qui le- metamor-
phofa fur-le-champ en cerf, 8e fes propres chiens
le dévorèrent. Diodore dit qui Altéon fut regarde
8e traité comme un impie, parce qu’il avoit mar-
qué du mépris pour Diane & pour fon culte, de
qu’il avoit voulu manger des viandes qui lui avoient
été offertes en facrifice. Selon Euripide, Ailcort
fut dévoré par les chiens de Diane, parce qu’il
avoir eu la vanité de fe dire plus habile quelle
dans l’ art de chaffer; 8e félon Hygin, parce qu’il
avoit voulu lui faire violence. Ce malheureux
prince fut pourtant reconnu après’ fa mort pour
un héros, parles Orchoméniens, qui luiéleverent
des monumens héroïques, 8e lui offrirent tous
les ans des facrifices par l'ordre d’Apollon.
Cètte aventure ell repréfentée fur un beau
médaillon de bronze, qui fe trouve dans les mélanges
de Pellerin. .
Actéon. C’ eft le nom d un des chevaux qui
conduifoient le char du foleil dans la chute de
Phaëton, félon Fulgeuce le mythologue. ABqon
lignifie le lumineux ( i ) , 8e prend fon nom de la
clarté du foleil. V. Erythreus, Lampos 8e
Philogeuj». Ovide donne des noms différens aux
chevaux du foleil. V • Aethon , Pyrqeis , Eous
8e Phlégor. .
A C T E S , a&a. Les Romains appeloient alla
diurna, ou Amplement diurna, les regillres dans
lefquels on écrivoit chaque jour les ailes du
peuple romain. Tacite les diftingue foigpeufement
des annales dellinées à conferver la mémoire des
faits dignes du pinceau de l’hiftoire. {Annal, x m ,
ÎI.J • Cum cx dignitate populi romani repertam f i t ,
res illuftres annalibus, talia diumis aclis mdndarc.
Le mot feul diurna les défignoit très-bien, parce
qu’on les compofoit chaque jour. Suétone ( In
(i) Du grec A'nrlt, rayon du foleil.
Ctaui.
■ Claud C 4 I , « . 9 . V Exfiat, talis fieriptura in pic-
traitoient. Tacite
tam Claudius termina? pofuertt, facile cog ,
? “ o “ L f c 1 r v o ^ am T s ailes du peuple tout ce
qui pouvoir l’intéreffer, les jugemens publies , les ,
exécutions, les comices, les
édifices publics, les nailiances, les morts des per-
fonnes célèbres, les mariages & les divorces.
Ammien Marcellin nous a conferve le ltyle WH
commencement de ces ailes ( x x n , 3 *) • t at a j
(uptr eo gefta non fine mag.no legebantur honore,
cum id voluminis publiei continent exordmm : ton-
fulatu Tauri & Florentii, indulbo fib prsconibus
Tauro. Ce paflage nous apprend que fon infcrivoit
les exécutions dans les ailes du peuple > le fuivant,
de Tacite, prouvera la même chofe pour les édifices
publics {Annal, x m | 3 1 , I. )
iterum L. Pîfone Confulibus pauca mpmona digna
evenere : nifeçui libeat-, kudandis,fundamenusü tra7.
bibus'j quis molem amphitkeatriapud çampum Mar tis
Cifar adfiruxsrat, volumina implere : cum ex. digni-
tate populi romaniy &c. • '
Suétone extrait prefque toujours des ailes; publiés
les années qui ont vu naître les princes
dont il écrit Thiftoire. LJufage de les inferire dans
les ailes venoit de Servius Tullius. Cç roi voulant
çonnoître avec exaélitude le nombre des namaiiçes,
des morts & celui des yivans, ordonna qua la
Iiaiffance de chaque individu, fes parens porte-
roient au tréfor de Junon - Lueine une certaine
pièce de monnoie, qu’à fa mort on feroit la meme
offrande à Vénus-Libitine, & qu enfin on porte-
roit de même au temple de la jeunefle une pieee
de monnoie, quand un jeune homme prendroit
la robe virile. Antonin ajouta à cet ancien ufage
une pratique très-utile pour 1 économie politique.
J1 ordonna qu’à la naiiTance de chaque enfant, le
père déclarerait.l’année, le jour de la nailfance,
le nom propre & le furnom de l’enfant, fa légitimité
ou fa bâtardife, au prefet du trefor de
l’état-, qui en feroit mention furies regiftres publics.
( Capitolin> ckap. 9), /
Les actes du fénat étoient auffi appelés commen-
tarü y ce en grec Ils contenaient en
abrégé tout ce qui fe difôit ou fe faifoit dans les
affemblées. Jules-Céfar les fit commencer pendant
fon confuîat, & il ordonna qu’on les rendît publics
, ainfi que les ailes du peuple,- ( Suétone,
c. $.6, n. j ). On 1/s continua avec exactitude j
mtis Augufte, fon fucceffeur, en défendit la publication.
Ibidem. C’étoit un fénateut qui les redi-
geoit, de peur qu’ un feçrétairê étranger au fépat
n'en divulguât les réfolutions fecrètes. Hadrien
remplit cette fonction après avoir exercé la quefr
titre. ( Spartian. c. 3 .) ; Pojl qu&fiuram alla fenatus
curavit. On appeloit le fénateur commis à cette
rédaftion , ab actis fenatus,
Antiquités t Tom$
ACTEUR. La tragédie, dans for, origine, ne
confiftoit qu’en un fimple choeur, qui chantoit des
hymnes à l’honneur de Bacchus. Thefpis mtro-
duifit le premier un perfonnage qui, pour loulager
le choeur, récitoit les aventures dequelqu homme
célèbre. Efchyle trouva que le rôle d un acteur
feul étoit trop froid , 8c il fentit que 1 mrroduttion
d’un fécond perfonnage qui s'entretiendrait avec
le premier, occupetoit plus agréablement 1 auditeur
par le . moyen du dialogue. 11 habilla plus
honnêtement les acteurs , qui avant lui etoient
barbouillés .de lie , & leur donna pour chaullure
le cothurne élevé. , .
Sophocle penfa que les deux alleurs d htchylc
ne fuffifoient pas pour donner de la vivacité à
i l’aélion, & de la variété dans les incidens. Il
^ajouta un troifième interlocuteur., & fon exemple
fut fuivi confiamment dans les tragédies grecques,
ou l’on voit rarement parler dans la meme feene
• plus de, trois, acteurs. Horace femble meme en
avoir fait un précepte fondamental ;
Nec quarta loqui perfona laboret.
il fut cependant mal obferve dans les comédies,
où j pour augmenter l’intérêt, on introdumt plu»
4e trois perfonnages. _ A
Les alleurs étoient divifés en deux & meme
en trois claffes. Les premiers jouoient les principaux.
rôles. Tçrençe dit dans le prologue de
Fhormion ;
Primas partes, qui aget, is erit Phormio.
Ceux qui jouoient les féconds rôles, étoient
obligés de diminuer leurs voix, pour ne pas couvrir
celles des premiers acteurs. M. Mallet, qui a fait
l’article Acteur dans la première Encyclopédie,
rend cette iclée par l’expreffion très-impropre de
contrefaire les nains , pour donner aux premiers
àéteurs le plus de luftre quils pouvoient. Cicéron
parle de ces trois, efpèces. <Xacteurs ( de Divin-
c. I y. ) : Ut in gMoribus gr&cïs fieri videmus : ftpe
ilium y qui eft fecundarum , aut tertiarum partium ,
cum pofit aliquanto clarius dicert, quam ipfe pri-
marutny multum fübmittere. Chez les Grecs, les
rôles de tyrans étoient fi odieux , que les premiers
acteurs ne s’en chargeaient jamais, & qu’ ils
étoient abandonnés aux acteurs fubalternes.
Quant à la manière dont les anciens regardoient
les alleurs y & dont çeuxrci étoient habillés, voye^
Comédien, Actrices. a .
ACTEUS, étoit roi du pays où Cécrops bâtit
Athènes. 11 donna fa fille en mariage à ce fondateur
, qui n’en devint le roi qu’après la mort de
' fon beau-père# Aéteus eft donc le premier roi
d’Athènes..
ACTIAQUE, furnom d’Apollon, autrement
appelé Actius& Act&us. On le lui donna à caufe du
1 promontoire d’Aélium , fur lequel on 1 honoroit
I d’un culte particulier. Cette divinité^ paroît fur
1 les médailles d’Augufte avec un habillement de
- U