
gravés fur la corbeille que porte fur fa tête une
caryatide p]us grande que nature, font ainfi
figurés :
ICPITÛN KAI
, NIKOAÀOS
A0HNATOI EnOI
OYN.
Cette caryatide , avec une autre & le torfe
d’une troifieme, furent découvertes en 1766, dans
une vigne de la maifon de Strozzi , à deux milles
de la porte de St. Sébaftien, fur l’ancienne voie
appienne, & en deçà du fameux tombeau de
Cécilia Métella , époufe du riche Craffus. Comme
cette voie étoit bordée des deux côtés de tombeaux,
dont quelques-uns étoient accompagnés de
jardins & de maifons de campagne, ce que nous
apprenons par les inferiptions du tombeau d’Hérode
Atticus, il penfe que ces ftatues décoroient ou
le fépulcre de quelque Romain opulent , ou fa
maifon de campagne , voifirîe de ce monument.
X-e lieu de la découverte , & peut-être auffi le
Ryle du travail de ces ftatues , leur feroient
affigner l’âge du ïïècle de Céfar & d’Augufte.
Ces ftatues, au nombre de quatre , ou du moins
au nombre pair, auront fervi de caryatides pour
porter l’entablement d’une chambre, foit dans
le tombeau même , foit dans la maifon qui en
dépendoit > & l’on préfume qu’elles ont été faites
pour l’endroit où on les a trouvées, & qu’elles
»’ont pas été apportées d’autre part. Du refte,
il ne femble pas qu’avant cette époque on ait
élevé à Rome des tombeaux auffi magnifiques, &
fur-tout qu’on les ait décorés de ftatues de cette
cfpèce | quoique dès les premiers tems ont fût
dans Fufage de placer dans les tombeaux les fimu-
keres des morts, ce qui eft prouvé par la ftatue
d’Ennius, dépofée dans le fépulcre des Scipions,
qui fe trouvoit auffi fur la yoie appienne. Pour
ce qui concerne le ftyle de ces caryatides, qui
font un des plus beaux ornemens de la Villa--
Àlbani , on remarque dans les airs de tête une
certaine mignardife avec des parties trop molles
& trop arrondies 5 tandis que dans les tems plus
recules , qui font rappelés ici par la forme des
caractères de l’infcription , les mêmes parties
avoient été tenues plus reffenties & plus fortement
exprimées. La Villa-Negroni offre encore
aux curieux plufieurs caryatides antiques d’une
grande beauté. Le cabinet de Ste. Geneviève
de Paris en renferme une fort belle.
CÀRYES. Voye^ Ca r y a .
CARYOTA. Voyez D a t t e s .
CARYSTUS, dans l’Eubée. ka p y st ion & k a .
Les médailles autonomes de cette ville font :
RRRR. en argent. . . . EckkeL Humer.
RRR. en bronze.
O. en or.
Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques en l’honneur de Trajan, d’An-
tonin.
CASA. “V o y e z C a b a n n e .
CASATÆ , dans la Pamphylie. k a c a t sy n .
Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques en l’honneur de Gordien, d’Etruf-
cille, d’Herennius.
CAS CA fignifioit un vieillard dans le pfemier
âge de la langue latine ( Varro de Ling. lat. m.
3. ). C’eft le furnom de la famille Se rvil îà.
CASCANTUM, dans FEfpagne. M unicir,
C a s c a n t u m .
Ce muniçipe a fait frapper des médailles latines
en l’honneur de Tibère.
CASERNES.
On a découvert en Italie trois bâtimens anciens
auxquels on ne peut donner d’autres noms : l’un
dans la Villa-d’Hadrien, appelé centocellc 3 le
fécond à Otricolr , & le troifième à Pompeii. Ce
dernier n’offre qu’une cour entourée de portiques,
dont les colonnes font de briques peintes.
Les deux premiers nous font voir que les cafer-
nes des Romains étoient composées d’un longue
file de chambres divifées en plufieurs étages,
auxquels on montoit par un efcalier de bois. II
n’y avoit aucune communication d’une chambre
à l’autre, ni aucune fenêtre 3 mais toutes les portes
s’ouvroient fur une galerie commune. Les
casernes de la Villa-d’Hadrien étoient couvertes
avec des voûtes très-folides } mais celles d’Otri-
coli n’avoient que des planchers. M. Guattani a
donné le plan de ces dernières dans fes monumenti
antichi, année 1784.
Les ruines de Rome offrent plufieurs bâtimens
d’une femblable conftru&ion, qui n’ont pu être
que des cafernes, caftra. On en voit des reftes à
l’entrée des thermes d’Antonin Caracalla, & au
couchant du mont Palatin, vis-à-vis le Campi-
doglio.
CASIUS , furnom de Jupiter, qui lui fut donné
à caufe des montagnes de ce nom où il étoit
honoré 5 il y en avoit une à l’entrée de l’ Egypte,
du côté de l’Arabie , & l ’autre en Syrie : Jupiter
Cafius avoit un temple fur l’une & l’autre. Il y en
avoit un troifième auprès de Pélufe. La figure ordinaire
fous laquelle on repréfentoit ce Jupiter ,
étoit tin rocher, ou une montagne efearpée, fans
aucune figure humaine j mais avec un aigle pofé
à côté. Lucain fait mention de Jupiter Cajius dans
fa pharfaîe : ( /. 8. v. 8y8.- ).
. . . . Manefque tuos placare licebit
Et Cafio prs.ferre Jovi.
C a s ius (le mont) fert de type à plufieu»s
médailles, où il eft joint à la légende zbyc
K A C io e , & il indique les peuples qui les ont
fait frapper. 11 eft reprëfenté fous la forme d’une
pierre ronde, coupée par la moitié , auprès de
laquelle eft pofé un aigle.
Le premier endroit où l’on honoroit Jupiter
Cafius, étoit un cap élevé, qui féparoit l’Egypte
delà Paleftine, à 37 milles, c’eft-à-dire, a 12
lieues ou environ de Pélufe. Ce cap étoit appels
Mons Cafius, & il n’étoit pas moins célèbre par
le tombeau du grand Pompée, que par le temple
dfrJupiterj ( Strab. /. x n . p. 760. 2. ibid. p. 7JO.)
mais fious n’avons point de médailles fur lef-
quellçs il foit fait mention de ce mont Cafius.
Le-rhont Cafius en Syrie, près de Séleucie, étoit
le fécond endroit où Jupiter avoit un temple
fous le nom de zeys kasios 5 il n’étoit pas fort>
éloigné d’Antioche, puifque les habitans de cette
ville alloient y célébrer toutes les années Une fête
en l’honneur de Triptolème, ( PCm. I. iv. c. 12.)
qu’ils regardoient comme un héros*. Une montagne
fituée vis-à-vis de ce mont Cafius^, fe nom-
moit Morts Anticafius. Le temple bâti a Jupiter
en cet endroit * eft repréfenté fur des médailles
de Trajan , avec la légende ZEYC kacioc &
CEAEYKEfîN nlEPIAC.
Le culte de Jupiter Cafius étoit auffi établi
a Caffiope, ( Sueton. Néron, c. 22.) ville de l’ifle
dé Çorcyre, aujourd’hui Corfou, fituée au cap
le plus occidental de cette ifle, & le plus voifin
de terre ferme. Il n’y a plus à préfent qu’un couvent
de Caloiers, & un port qu’on nomme encore
Porto- Cajfopo. C’eft le premier endroit de
la Grèce où Néron ait abordé en venant d’Italie 3
Ut primum Cajfiopum trajccit, dit Süetofie , fiatim
ad aram Jovis jCafii cantare aufpicatus eft. Le type
de ce Jupiter Cafius fe voit fur différentes médailles
des Corcyréens 3 il y paroît à demi nud,
affis, le feeptre à la main droite, Sc la main
gauche pofée fur fes genoux, avec cette légende :
zeys KAZios L’autre côté repré fente tantôt la
tête de la nymphe Corcyre, qui avoit donné fon
nom à l’ifle 5 tantôt la tête d’un empereur, comme
d’Antonin-Pie , de ..Septime-Sévère , de Caracalla
, &c. tantôt enfin un figure d’homme debout,
en habit long, fous une voûte foutenue par
deux colonnes, avec le mot ArpEYE , chaffeur.
CASLEU , neuvième mois de l’année fainte
des Hébreux, & le troifième fuivant l’ordre civil
& politique. Il commençoit à la nouvelle lune de
novembre, & avoit trente jours pleins.
CASMILUS & CAMILLUS , furnom de
Mercure, pris pour un des dieux Ca b ires. Voyeç
ce mot.
CASQUE.
On conçoit aifément, dit M. le Comte de
Caylus, ( Recueil d‘Antiquit. ni. p. 62. ) que fi
la défenfe ou la confervation de la tête fut un
des premiers objets qui attira l’attention des hommes,
les dépouilles des animaux fureut auffi
regardées comme les premiers préfens de la nature
pour fatisfaire à ce befoin. Ces dépouilles utiles
a la confervation de l’homme, devinrent bientôt,
par une conféquence néceffaire , un témoignage
confiant de la force & de la valeur. Auffi les plus
anciens rois, comme on le voit par ceux d’Egypte,
n’avoient pas d’autre marque extérieure de leur
autorité, il réfulte de cette obfervation que les
monumens où , fur la tête des hommes , paroif-
fent les dépouilles des animaux, font les plus
anciens, ou du moins les copies d’un ufage qui
a précédé ceux du même genre ».
« Les monumens étrufques démontrent mieux
que ceux des autres nations, les paffages fucce-f-
fifs de la fimplicité primordiale, aux accroiffemens
d’iine défenfe plus avantageufe & plus ornée,
t e grand nombre de figures cafquées dont le
Muf&um Etrufcum eft rempli, donne de fortes
preuves de cette fucceffion. Le peu qu’il m’a été
poffible de raffembler en ce genre, fuffiroit encore
pour l ’établir 5 mais il faut avouer que, malgré le
fecours qu’on peut tirer des recueils , ils ne pré-
fentent point encore tous les degrés par lefquels
cette arme défenfive a paffé. On obferve d’abord
que la tête de l’animal a fervi à garantir celle de
1 homme 5 & que fi tous les animaux féroces ,
carnaffiers ou cornus ont été employés à cet
ufage dans les premiers tems, la dépouille du
Lion a été préférée à celle des autres. Outre qu'oti
a toujours attaché de l’honneur à le dompter ,
quoiqu’il y ait des animaux plus dangereux jf
combattre, & peut-être plus difficiles à vaincre ;
la grandeur de fa peau donnoit la facilité de
couvrir une grande partie du corps, & de renouer
fes pattes fur la poitrine, comme on le voit dans
une infinité de monumens ».
« Si dans la fuite les hommes ont fabriqué
des cafques de métal, ils ont confervélong-ten»s
les oreilles de l’animal, & les ont placées aux
côtés,de la calotte. C’eft ce qu’on voit & chez
les Etrufques & fur des monumens bien plus
.récens. Mais plufieurs fiècles fe font écoulés
avant qu’on ait atteint l’élégance, parce qu’elle
eft le dernier période des arts, & que fans les
objets de comparaifon il eft très-difficile de la
fentir. La crinière du lion, agitée par l’aétion ,
a vraifemblablement donné l’idée de la crête
qu’on a dans la fuite ajoutée aux cafques de
métal. On lui a donné quelquefois une grandeur
ridicule , peu proportionnée, &r an corps auquel
elle étoit attachée, & à la taille de l’homme qui
la portoit. Les Etrufques & les Gaulois, Trans-
Alpins à notre égard, ont fur paffé les autres
nations dans cet excès, que le defir de fe donner
un ait formidable leur a fans doute infpiré ».
« Mais il me paroît que les Etrufques, avant l’in-
rrodudtion de ces crêtes énormes, ont armé leurs
cafques de deux & quelquefois .de trois pointes
ou cornes. J’en juge ainfi , fur ce que dans le
tems où cette lîngularité fe montre, les ardftes