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Samnium , peu éloignée de Bénévent, étoit célèbre
par une fabrique de ces énormes vafcs de terre
cuite.
ALLOBROGIQUE * furnom qui fut donné à
Q. Fabius Maximùs 3 pour avoir vaincu & réduit
fous la domination des Romains les Allobroges,
c'eft-à-dire , les Savoyards & les Dauphinois.
ALLOCUTION j nom donné par les Romains
aux harangues que faifoient aux foldats les généraux
& les empereurs. Ceux-ci vouloient en con-
ferver la mémoire à lapoftérité par des médailles,
dont un grand nombre font venues jufqu'à nous.
L'empereur qui harangue , paroît ordinairement
debout fur une eftrade, fuggeftum , ayant derrière
ou à côté de lui lé préfet du prétoire, & plus bas
des foldats armés qui l'écoutent.
La première allocution eft de Caligula. Ce
prince y eft repréfenté debout, en habit long ,
haranguant l'armée, dont on n'a repréfenté que
quatre foldats ayant le cafque en tête & leurs
boucliers en main , prêts à partir pour quélqu expédition.
Dans l’exergue j on l i t : A d l o c . coh.
adlocutio cohortium. La fécondé eft de Néron,
avec les mêmes type & légende que la première.
La troifième eft de Galba 3 repréfenté en habit de
guerre, avec le mot feul a d lo c u t io . La quatrième
eft de Nerva, qui paroît vêtu d'habits longs
fur une eftrade auprès d'un temple. On voit derrière
lui deux autres figures en habit long, &: à
l'exergue a d l o c u t io . a u g .
Trajan & Hadrien nous fournirent plufieurs
allocutions. En voici deux du dernier, qui font
remarquables. On voit derrière lui le préfet du
prétoire, & dans l'exergue a d lo c u t io . coh.
prjç tor. fur l’une ; & fur l'autre, coh. f ræ t o r .
Dix autres médailles d'Hadrien le repréfentent
haranguant en habit de guerre, & plus ordinairement
à cheval, avec les légendes exercitus
E R I T A N N I C U S , C A P P AD O C ICU S 3 DA C ICUS , GER-
A fANIC US , H 1 S P AH ICU S , M AURE T AN IC U S , M Æ-
S IA CUS , N O RI CUS , RH ÆT IC US , S YR IA CU S .
On trouve enfuite des allocutions de Marc-
Aurèle, de Lucius Vérus & de Commode. Mais
la légende du dernier eft : F id e s . exercitus .
p. m . tr. p. x i . im p . v u . cos. v. p. p . Septrme-
Sévère, Caracalla, Géta, ont le même type & de
femblables légendes. Macria a pour légende de
fon allocution p. m . tr. p .3 & Sévère-Alexandre,
a d l o c u t io . aug. cos. p.. p. On conferve des
allocutions de Gordien le père &r des deux Phi-
lippes, q u i, tous les deux, père & fils, haranguent
enfemble leurs troupes.
Une médaille de moyen bronze, très - rare ,
repréfente Valérien & Gallien en regard avec la
légende co nc ord ia . aug u s to r um. On voit au
.revers ces deux princes debout fur une eftrade,
ayant derrière eux le préfet du prétoire , & à
l'exergue a d lo c u t io . a u g u s t o r . Pofthume a
trois types différais fur fes allocutions, avec les
JROt-S EXER C ITUS . AUG, j EXMR-ÇJTUS, I S C , 3
A L M
c itus . v a c . Uallotution de Tacite offre ces mots,
a d l o c u t io . aug . : celle de Probus, adlqcutio,
m i l i t u m . : celles de Numérien & de Carin, fon
frère, a d lo c u t io . aug. Le dernier Augufte dont
nous ayons une allocution, eft Maxence, avec la
légende a d l o c u t i o . ^ u g .3 & à l’exergue,
REP.
Ces allocutions prouvent évidemment que les
harangues militaires des anciens ne font pas fi
fufpe&es que les ont voulu rendre certains critiques
î puifque les empereurs ont confacré par
des monumens publics celles qu'ils faifoient à
leurs armées.
Les allocutions préfentent une difficulté particulière
: on lit le mot d’adlocutio fur toutes les
médailles qui offrent ce même fujet. Ce terme
eft donc celui qu’on employoit pour exprimer cette
aétion : cependant, les hiftoriens n'en font aucun
ufage, & fe fervent toujours de concio, lorfqu'ils
rapportent le même fait j & nous traduifons ce
mot par celui de harangue.
ALLOPROSALLOS, nom qu’Homère donne
à Mars, & qui lignifie inconftant ou querelleur.
ALLYROTH1US. Ce fils de Neptune, réfolut
de venger la défaite de fon père, qiie Minerve
avoit vaincu, en coupant tous les oliviers des
environs d'Athènes, parce qu’ils étoient confacrés
à cette déeffe } mais la coignée lui étant tombée
des mains, le bleffa fi fort qu'il en mourut. Sa
mort eft différemment racontée. V. Alcippe.
ALMANDINE par corruption. Le vrai mot eft
a l b a n d in e , efpèce de rubis fpinel, qui venoit
d'Alabanda, en Carie. Eft-il un moyen plus certain
d'embrouiller toutes les nomenclatures , que
de donner aux productions de chaque règne un
nom particulier & relatif à chaque pays d'où on
les tire ? Heureufement que les naturaliftes modernes
élaguent abondamment ces fuperfluités
nuifibles.
ALMON, ancien nom d’une petite rivière qui
coule dans la vallée Egerie, près du cirque de
Caracalla, hors de la porte Capène, & qui fe jette
dans le Tibre à un mille au-deffous de Rome. On
l'appelle aujourd'hui Aquataccio , ou Aqua d’Acio,
ou Rio d‘ Appio. Les premiers noms paroiflènt être
une corruption du dernier 5 & celui-ci n’a été
donné à Y A l mon 3 qiie parce qu’elle traverfe la voie
Appienne en arrivant près de Rome.
Sa fource étoit en grande vénération, parce
qu’elle guériffoit la gale des beftiaux. Elle a certainement
encore la même propriété} car elle eft
très-fulfureufe , & l ’on voit le foie-de-foufre
furnager en abondance fur fes eaux. C'cft peut-
être une des caufes qui rendent finuifibîe le féjour
j de Rome pendant les chaleurs} parce que le Rio
d1 Appio coule au midi de cette ville, & que lè vent
qui fouffle de cette partie de l’horifon, voiture
les exhalaifons fulfureufes & alkalines qui en
fortent.
I/çndrç it »à l’Almvn ?javçîfs>ji h yoie Appienne*
A L O
etoit célèbre par la cérémonie qu y pratiquoient
les prêtres de Cybèle tous les ans, le 6 des calendes
d’avril. Ils avoient coutume d’y laver en grande
pompe la ftatue de la déeffe, fon chat, les bons
qui y étoient atteins, & les couteaux lacres de
Phrygie, qui fervoient aux facrifices. Ovide décrit
Eft locus, in Tiberin quo lubricus infinit Almo» ,
Et nomen magno perdit in amne minor. .
îllic purpurea canus cum vefte facerdos
Âlmonis dominam , facraque lavit aquis.
ALMUM, en Moéfîe. AAMONK2N.
Les médailles autonomes de cette ville font :
RRRR. en bronze. ( Hunter).
O. en-or.
O. en argent.
ALNUS. t)n donnoit ce nom à un endroit des
théâtres anciens, qui étoit le plus éloigné de la
fcène, & le plus élevé de tout l'édifice. Ceux
qui n'avoient pu trouver de place dans les rangs,
étoient forcés de s'y placer.
ALOES, fêtes en l'honneur de Cérès. Voye[
Airès. ,
ALOEUS. V. Alotjs.
ALOIDES, deux géans redoutables qu'Homère
nomme divins. Othus, & le célèbre Ephialte ,
étoient fils de Neptune & d'Iphimédie, femme
d'Aloüs. On les nomma Alotdes, du nom du mari
de leur mère. C'étoit les deux plus grands & les
deux plus beaux hommes que la terre eût jamais
porté. Ils étoient d'une, taille fi prodigieufe, qu'à
l'âge xde neuf ans ils avoient neuf coudées de
groffeur, & trente-fix de hauteur, & ils croif-
foient chaque année d’une coudée en groffeur,
& d'une autre de haut.
Fiers de cette énorme grandeur, ils crurent
qu’il n'y avoit rien au-deffus de leurs forces} ils
entreprirent donc de détrôner Jupiter} & pour
lui livrer un affaut dont il ne pût fe défendre,
ils mirent le mont Offa & le mont Pélion fur
l’olympe', de-là menaçant le fouverain des dieux,
ils eurent l'infolence de demander Junon & Diane.
Mars ayant voulu s’oppofer à leur entreprife, ils
le firent prifonnier, & l'ayant lié avec de groffes
chaînes, ils le tinrent treize mois dans une prifon
d'airain, d’où il ne feroit jamais forti, fi Mercure
ne fût venu l'en délivrer. V. Eribée , Mar s .
La puiffance des dieux fe trouvant inutile contre
de fi terribles ennemis, on eut recours à l’artifice.
Diane les ayant apperçus fur un char, fe,changea
en biche, & s’ élança au milieu d'eux. Voulant
tirer leurs flèches, ils febleffèrent l'un l’autre,
& en moururent, délivrant pour jamais les dieux
de la crainte qu'ils leur avoient irffpirée 5 Jupiter
les précipita au fond du tartare.
Homère dit qu’Apollcm les précipita dans les
enfers, avant que le poil follet eût ombragé leurs
joues, & que leur menton eût fleuri.
A L O 13»
ô n croit que les Aloïdes furent les premiers qui
facrifièrent aux mufes fur le mont Helicon, & qui
leur confacrèrent cette montagne. V .Iphimedis,
Muses. . , .
AvAOKE2 . Les lignes qu’on traçoit pour eenre
droit, s’appeloient«à«*», ainft qu Hefychius nous
l'apprend- Dans les remarques fur cet écrivain,
ce mot eft interprêté par lacune inter feribendune
în ror* fpn r.nrt.ice currente (iylo exarate. Mais ce
ne peut pas être la véritable lignification du moi
'*knie dans l’art d'écrire} & cette explication contredit
d’ailleurs le fens original du paffage dans
lequel il veut dire raies, plions. ,
ALOMANCIE, fe l, & divination.
Elle fe pratiquoit par le moyen du feh Si
l’on oublioit d’en mettre fur la table, ou fi 1 on
renverfoit une falière, c'étoit le ligne infaillible
d’ un malheur prochain.
A L O N T IN U M ou A lu n t iu \c , en Sicile-
AAONTIN&N.
Les médailles autonomes de cette ville font :
R. en bronze.
O. en or.
O. en argent.
Leur type ordinaire eft un taureau frappant
de la corne; >
A L O P E , fille de Cercyon, &: qui recon-
noiffoit Vulcain pour père, étoit fi belle quelle
infpira de l’amour au dieu de la mer, & en eut
un fils quelle fit expofer fecrètement, pour dérober
à fon père la connoiffmce de la foibleffe.
En l’expofant, elle le couvrit d'une partie de fa
robe qu'elle avoit déchirée à ce deffein. Une jument
! égarée lui donnoit à têter, lorfqu'un payfan qui
cherchoit cette bête , ayant vu cette efpèce de
prodige, prit l’enfant & le porta dans fa cabane.
Cercyon, à qui on le préfenta quelque tems
après, reconnut l'habit de fa fille, fit oter la vie
à la mère, & expofer de nouveau l’enfant. Mais
une autre jument prit encore foin de le nourrir ,
& les bergers qui le rencontrèrent jugeant que les
dieux le protégëoient, l'élevèrent, & lui donnèrent
Je nom d’Hippothoiis. V. Hy ppo th ous.
Un bas-relief antique de la ville Pamfili, repré-
fenre Alopé mife à mort par les gardes de fon père
Cercyon. . v
Alope eft le nom d’une des harpies, a qui
l’on donne pour fueurs Archeloë & Ocypète.
V. Harpies.
ALOPECONNESUS, dans la Cherfonèfe de
Thrace. AAnnEKON.
Goltzius feul a rapporté des médailles impériales
grecques de cettè ville.
M. Pellerin en a publié une médaille autonom'e
de bronze, fur laquelle on voit un vafe & un renard.
ALORUS, c’eft le nom que les Chaldéens don-
noient à leur premier roi ; il étoit de Babylone,
& publioit, à ce que dit Berofe dans fon fécond
livre, que dieu lui-même l’avoit fait pafteur de
fon peuple.
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