
ioS A I N
fait de plus mention de la propagation de la vertu
magnétique au travers des corps les plus durs ,
•qriliae il paroït dans ces vers :
Exultare ctiam Samothracia ferrea vidi,
Et ramenta fimul ferri furere intus ahetiis
In fcapkiis , lapis hic magnes cum fubditus ejfet.
Mais on ne voit par aucun pafTage de leurs écrits ,
qu’ils ayent connu la vertu directive de l'aimanty
on ignore absolument dans quel tems on a fait
cette découverte j 8c on ne fait pas même au
jufte quand eft-ce qu’on l’a appliqué aux ufages
de la navigation. (D e Vandcnejfe).
Pline dit que l’àrchiteéle Dinocrate d’Alexandrie,
avoit commencé de bâtir avec des aimans
la, voûte d’un temple qu’un des Ptolémées faifoit
e'ever à Arfinoé , fa foeur & fa femme. L ’archi-,
tecte" efpéroit par cette conftruétion 3 tenir fuf-
pendue en l’air la ftatue de cette princefle s qui
devoit être de fer Mais 1-a mort l ’empêcha d’achever
ce temple ; & elle enleva prefque en même-
tems le roi qui l’avoit commandé. Cette fable a
été renouvelée fouvent depuis le récit de Pliney
■ &- fur-tout à l’occafion du tombeau de Mahomet.
A l M E N E , troyenné 3 qui mérita les honneurs
héroïques dans la Grèce 5 elle eut même
un autel à Athènes.
AÎNAI j AlSNAY ou Ain à Y. Athanacum ou
Aihacum , abbaye de la ville de Lyon, fécularifée
aujourd’hui. L ’emplacement qu’elle occupe, au
confluent du Rhône & de la Saône, étoic célèbre
dans l’antiquité. On prétend que c’étoit au même
endroit que l’on céiébroit ces jeux fameux établis
én l'honneur d’Augufte, & auxquels fe rendoient
tous les peuples des Gaules. Il y avoit outre les
combats athlétiques, des combats littéraires. On
ignore quelle étoit la récompenfe des vainqueurs;
niais la tradition a conferve le fouvenir de la punition
des vaincus- Ils étôient, dit-on, contraints
d’effacerJeurs*productions avec la langue, ou ils
étôient précipités dans le fleuve.
Ce qu’il y a de certain, c’eft que la punition
étoit très-grave 011 très-flétriflante ; comme on en
peut juger par des vers de Juvénal, qui compare
la crainte d’un rhéteur deftiné à lire fes compofi-
tiôns dans ces jeux célèbres, à celle d’un voyageur
qui a marché fur un ferpent
Palleat ut nudis prejfit qui calcihus anguem,
Aut Lugdunnenfem rhetor diciurus ad aram.
Satir. I.
- A IN E S . Si Vaine droite treflaiîloit, on en
tiroir pour foi même un bon augure , Se pour
les autres ce treffaillement annonçoit la vi&oire
de leurs ennemis. L‘aine gauche avoit-elle tref-
failli, on jugeoit par-là que l’on étoit foi-même
expoJé à dès embûches, 8c que les autres feroient
un heureux voyage.
A I S
AIR. Les Grecs adoroient l‘air, quelquefois
fous le nom de Jupiter, qu’ils prenoient pour Voir
le plus pur ou l’æther, quelquefois fous le nom
de Junon, qu’ils prenoient pour Y air groflïer qui
nous environne ; 8c aulfi fouvent ils en faifoient
une divinité particulière, à laquelle ils donnoient
la lune pour femme, & la rofée pour fille. Fable
phyfîque qui n’a pas befoin d’explication. Il y
avoit des divinations par le moyen de Yair, qui
fe faifoient en obfervant le vol des oi féaux &
les cris de quelques animaux, ou à l’occafion
des météores 8c des comètes, ou fur l’infpeétion
des nuées, ou en examinant de quel côte venoit
le tonnerre. Ménélas, dans- l’Iphigénie d’Euripide
, attelle Yair témoin des paroles d’Agamem-
non ; mais Ariftophane fait un crime à Euripide
de fes fermens par Yair. V. Divination.
Les Romains confondirent l’air avec Mercure.
Celui-ci étoit repréfenté , félon eux, avec des
ailes, à caufe de cette identité, 8c de fes voyages
fréquens du ciel aux enfers, à travers la région
éthérée. Ils regardoient auflï cet élément comme
le féjour des mânes & des dieux indigètes, ou
demi-dieux.
Les ëmpereurs grecs n’eurent pas une auflï haute
opinion de Yair, & ils ne craignirent pas de le
charger" d’un impôt particulier „ connu fous la
dénomination odieufe pro haufiu &rïs. Ils faifoient
payer à leurs fujets Yair qu’ils refpiroient. L’Hif-
toire des Finances du Bas-Empire, dit M. Paw,
feroit un ouvrage intéreflant, mais qu’ un honnête
homme ne pourroit lire fans verfer des
larmes.
AIRAIN. V. Bronze.
AIRES. (Fêtes des) On les céiébroit à Athènes
dans le mois pofidéon , en l’honneur de Cérès 8c
de Bacchus , à qui l’on ofirroit les prémices de la
récolte du bled & du vin. Elles fe nommoient auflï
Aloës.
AISERNINUS j furnom de la famille C l a v d t j .
AL ou El , eft l’article de la langue arabe >
c eft pourquoi il entre fréquemment dans la çom-
pofition des mots dérivés de cette' langue. C’efl:
par la même ràifon qu’on le retrouve dans les
noms propres ou de villes de la Syrie, de la Phénicie
& d’autres lieux, où l’on parloit des langues
analogues à I’arabè.
AIUS LOCUTÏUS, c’efl: le dieu de la parole,
que les Romains honoroien’t fous ce nom, comme
ils a voient un dieu du filence; parce qu’il eft auflï
fage de parler à propos, que de favoir fe taire.
Voici la manière dont ce dieu fut connu à Rome :
peu de tems avant l’arrivée des Gaulois en Italie,
on entendit une voix fortir du bois de Vefta ; elle
annonçoit que fi on ne rétablifloit les murs de la
v ille, elle feroit prife par l’ennemi. Perfonne n’y
fit attention ; mais lorfque les Gaulois en furent
maîtres, & après qu’ils eurent été chafles, on
fe reflbuvint de cette voix, 8c on éleva un autel
au dieu de la parole ; on lui bâtit njême un tempj*
A L A
'dans la fuite au milieu
Neuve, au même lieu ou il s ttoit f
; Sur quoi Cicéron dit au dixième livre de la Un J
nation,que ce dieu, lorfqu il n eton: connu ( e per
fonne , parloit & fe faifoit entendre, mais que
depuis qu’il eft devenu célèbre, qu il a un tempk
&des autels, il a pris le paru de fe taire, &: le
dieu de la parole eft devenu muet.
AJUSTÉES. On trouve dans quelques auteurs
: thracorde des ajuftêes, au lieu de trétacarde Jyn-
néménon. V. ce mot.
ALA. V. Ailes.
ALABAN’D A , en Carie. AAABANAEnsr.
Les médailles autonomes de cette ville font :
O. en or.
RRR. en bronze. ,
RRR. en argent. Ce font des médaillons.
Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques en l’honneur d’ Augufte, de Livie,
de Britannicus, de Néron, de Julia Domna, de
Caracalla . de Fauftine jeune, de Sévere.
ALABANDUS, fondateur d’une ville de Cane
nommée Alabanda, devint la. première divinité de
fes citoyens, & y fut honoré d’un culte particulier.
AL AB ARCHES ou Ar a b aRCHES , magiftrat
des Juifs érablis à Alexandrie en grand nombre,
dès le tems de fon fondateur le fils de Philippe. I
( Juvénal, fatyr. /, 129).
Inter quos aufus kabere
Nefcio quis titulos Ægyptius, atque Alabarches.
ALABARCHTÆ vettigal. C’étoit la gabelle.ou
l’impôt fur le fel. Celui qui étoit chargé de fa
perception, s’appeloit alabarches , 8c étoit fournis
au comte des Largeffes. s
A L A B A S T R I T E . Efpèce d’albatre , c elt-
i-d ire, de concrétion, de nature gypfeufe. Vala-
bafirite a une demi-tranfparence ; elle fe travaille
facilement, & prend un poli afifez beau, mais
moins vif que celui du marbre. Ce poli à toujours
un oeil graifleux. Ifidore, (Alabastrites lapis can-
didus interjiiniïis variis coloribus ).
Uaïabafirite fe diftingue facilement de l’aîbâare
calcaire, en ce quelle ne fait point effervefcence
avec les acides, & qu’elle eft plus tendre. Pour
Amplifier la nomenclature, on devroit referver
le nom d’albâtre aux concrétions calcaires, &
celui Üalabaftrite aux concrétions gypfeufes. Les
anciens ont employé fouvent cette dernière fubf-
tance, & le cabinet de Sainte-Geneviève renferme
des lacrymatoires , des urnes 8c d’autres vafes
faits avec cette pierre. Elle a quelquefois des couleurs
auffi vives & auflï tranchées que Talbâtre-
calcaire.’
; Aucun antiquaire n’a diftingue dans fes deferip-
tions Yala’o'afirite de l’albâtre-calcaire ; c’ eft pourquoi
il faut joindre à la le&ure de cet article
celle de I’Albatre , pour connoïtre les monu-
mens qui font de l’une & de l’autre matière.
Les anciens ont employé 1*dlabafirite à garnir
les fenêtres en guife de vitre. L ’égJjfè de Samt-
Minias à Florence, eft encore éclairée de même;
& le jour y paflfe au travers des tables tlala-
baftrite très-minces. Néron fit bâtir un temple
de la Fortune avec cette pierre, & l’on n’y perça
aucune fenêtre, parce que la lumière paflbit au
travers de Y alabafinte qui en lormoit la couverture
& les murs.
ALÆ SA, en Sicile, a a a i s a s .
Les médailles autonomes de cette ville font :
RRRR. en argent.
C. en bronze.
O. en or. .
aaaaatmos. On donnoit ce nom au cri que
jetoient les foMàts en commençant les combats.
ALALCOMÈNE-, étoit une petite ville de
Béotie, qui droit fon nom ou d’Alalcomënc, nour>
ricier de Minerve, ou d’Alalcomenie , 1 une des
filles d'Ogygès, qui nourrit Minerve, ou de ce
que Minerve y avoit pris naiflance. Cette déefle
y avoit un temple & une ftatue d ivoire , extre
mement refpc&és des peuples ; 8c^ ce refpeét
empêcha qu’elle ne fût jamais forcée ni piîîee,
jufqu’au farouche Sylla. Élyfle etoit ne dans cette
ville; & pour conferver la mémoire'du iieu de
fa naiflance, il voulut qu’une ville d Itaque portât
le nom d*ALalcomene. ^ .
ALALCOMÈNE fut le nourricier de Minerve 3
& mérita par-là les honneurs héroïques.
ALALCOMÉNIE , l’une des filles d’Ogygès.
Quelques-uns ont dit quelle nourrit Minerve;
& la qualité de nourrice de cette déefle , la fit
honorer après fa mort, fous le titre de déefle
Praxldicienne y on la regardoit comme la déefle
qui conduit les deffeïns à une bonne fin, ce qui
eft renfermé dans le mot Praxidice. On lui immo-
loit la tête des animaux. Ménélas, de retour chez
lui après l’expédition de T roy e, lui érigea une
ftatue, comme ayant mis fin, par fon fecours,
à une guerre qujl avoit entreprife par fon infpi-
ration. Elle avoit deux foeurs, Aulis & lelfinie.
V. Praxidicienne, .
Alàlcoménie , furnom de Minerve. V . les
trois articles précédens.
ALAF1STÆ , étôient des bateleurs qui, pour
amufer la populace, fe difoient des injures & fe
donnoient des foufflets. (Arnobe, liv. 7I.
ALA RII. Ce nom eft donné quelquefois aux
fantaflins dans Céfar, & prefque jamais aux cavaliers.
Mais fous les premiers empereurs, als. 8c
équités alarii étôient diftingUcs des prétoriens ,
appelés/rtgw/tfnî.j-, 8c dès cohortes à cheval. On
parle quelquefois encore des fantaflins alariorumy
mais très-rarement, 8c le nom de cohortes prévalut.
Celui d'ala &c Salarias devint par la fuite
propre au cavalier, non de la légion , niais à celui
que l’on tiroit des provinces pour être incorpore
dans la légion.
ALASTOR , nom d’un des quatre^ chevaux
qui tiroient le char de Fluton, lorfqu’il enleva