de fa fondation. Feftus nous a confer.vé les <
détails de fa création. Le préteur de la ville,
appelé Pretor Urbanus , ne pouvant fuffire à
juger tous les procès du peuple, on créa l’an y io
de Rome un préteur des etrangers, appelé Pr&tor
Peregrinus , qui jugeoit les caufes des étrangers
feulement, pendant que celles des Romains ref-
fortiffoient toujours du préteur de la ville. Trois
ans après la création de cette fécondé magiftra-
jturé , les deux préteurs ne fuffifoient déjà plus >
ce fut alors que l’on forma, lé centumvirat. Pour
le compofer, on choifit trois citoyens dans cha- ■
eu ne des 3 y tributs, ce qui fit le nombre impair j
de 1 yo, dénommé par le nombre abfolu de cent, ‘
centumyîri.
Les centumvîrs ne fiégeoient pas fur des chat- 1
fes curules , mais fur des hancs, f u b f e l l ia , au- i
deflous des préteurs. Tant que la république !
fubfîfta, ils ne connurent que des caufes de 1
peu d’importance j mais les empereurs étendirent
leur reOfort,■ & fous Vefpafien ils connurent des
affaires criminelles comme des civiles.
CENTURIE. Lorfqüe le peuple romain s’ affem-
bloit pour créer des magiftràts , au pour établir
des lo ix , ou pour délibérer des affaires qui concernaient
la république, il étoit divifé par centuries.
Cela fe faifoit dans le champ de Mars,
& ces alfemblées s’appeloient comitia centu-
riata. C’étoit Paflfemblée de tout le peuple. Les
cohortes romaines étoient diftribuées par déçu- ,
ries 8c par centuries. Le décurion commandoit ,
la décurie > le centurion la centurie : chaque h
cohorte étoit compoféè de fîx centuries 3 & une (
légion de foixante centuries. Voye£ pour les j
détails des centuries de Rome , M o n n o i e des j
Romains fous Servius.
C e n t u r i e , mefure gromatique des anciens
Romains. Elle valoir 107 arpens & 75 de
France. .
Elle valoir en mefure des Romains,
10b hérédies ,
Ou 2.00 jugères,
Ou 400 a êtes quarrés ,
Ou 2400 onces de terre ,
Ou 9600 ficiliques de terre.
CENTURION, C e n t e n i e r , Centurio U Cen-
tenarius 3 officier romain qui commandoit à
cent fàntaflîns , ou plutôt à cent d ix , en y
comprenant les decani. Les tribuns confioient
le commandement de chaque manipule à deux
centurions ( Polyb. vt. 22. )., qui.fe rempîaçoient
F un l’autre en cas d’abfence ou de mort. Végèce
( i l.' 8. ) compte y y centurions par légion ; mais
Denys d’Halycarnaffe porte ( ix . p. $67. ) ce
nombre à foixante. Aulu-Oelle eft plus expreffif
encore fur cet objet que Denys. R .y a , dit-il,
dans chaque légion foixante .centuries, trente
manipules, dix cohortes.
Les Centurions portoient fur leurs cafques des
marques diftinétives. Végèce ( il. 13.) dit quec’é-
toient des lettres. Spon croyoit que c’étoit la
marque 7 , qui défigne un Centurion dans l’épitaphe
fuivante, avec le nombre coh. i . ou ii,
o u m . delà cohorte qu’il commandoit:
D U S - M A N
Q U A R T I U S . J U N IU S . Q U A R . F . P A L
H E S P E R IN U S
7 , C O H O . V I . V IG I L Ü M .
Les officiers, & par conféquentles Centurions3
qui font fculptcs fur la colone Trajane , portent
fur leurs cafques des cimiers plus ou moins ornés ;
les cafques des foldats ne font furntontés que
d’un fimple bouton.
Lecaraêlère diftin&if le plus apparent des Centu•
rions 3 étoit une canne appelée vitis 3 vigne, parce
qu’elle étoit de cette plante. On en voit plufieurs
dans les mains des Centurions , qui font fculptées
avec des épitaphes , fur les tombeaux , publiées
par Boiflard 8c Muratori. Ils frappoient avec
cette canne les foldats qui travailloient négligemment
, ou qui avoient commis des fautes légères
contre la difcipline.
Les Centurions po Coient les fentinelles , &
faifoient les rondes. Ils diftribuoient aux foldats
les récompenfes, 8c leur infligeoient les punitions.
Leur paye étoit double de celle des foldats
j elle étoit de quatre oboles ( 1 3 fols un
tiers , félon M. Pauéton ) au tems de Polybe
( v i. 37 ). Ils fe plaçoient dans l’ordre de bataille,
à la tête de leurs centuries.
On choifit pendant long-tems, pour Centurions,
les foldats qui avoient montré le plus d’intelligence
, de courage , de fagefle ; & c’ étoit un
objet d’émulation pour la milice Romaine. Mais
Végèce , qui écrivoit fous Valentinien le jeune,
fe plaint de ce que les empereurs & les généraux
nommoient des Centurions qui n’avoient
fou vent pas fervi dans les armées ( //. 3. ) & il
attribue à -cette caufe le degré de relâchement
où étoit tombée la légion , legionum robur in*
fracium , cum proemia virtutis occupartt ambitio,
& per gratiam promoyerentur milites , qui pro-
moveri confueverant per virtutem.
Le Centurion de la première cohorte de chaque
légion ou de celle des primipiles , étoit primipile
lui-même , & s’appeloit le premier Centurion.
Il commandoit les quatres premières centuries,
& étoit chargé en particulier , de veiller à la
.confervation de l’Aigle légionnaire ( Veget.
i l . 8- ).
CeNTU-RTO HER XJ M NITBHTIUM. On trOUVC
fous les Conftantins un officier de ce nom -a
Rome. Il étoit prépofé à la garde des monu-
.rnens de cette ville., 8c il faifoit parcourir les
I rue« à des foldats pendant la n u i t a f in quils
empêchaffeflt de mutiler lesftatues. ( Valcfiinots
ad Arnmiafi. I. Il6 . c., 6 . G. ).
CENTURIPJE, en Cicile. sen to p iih n on .
Les médailles autonomes de cette ville font :
C- en bronze.
O. en argent.
O. en or.
Leurs types ordinaires font :
Un lion courant.
Un foudre aîlé.
Une charrue.
Une lyre.
Un trépied.
Une maffue.
CENTUSIS, 7 . t y . Jfc -
CENTUSSIS , ƒ monnole c'es anciens R o "
yiains.
Elle valut depuis la fondation de Rome juf-
qu’à l ’a n 4 8 t , 100 livres, monnoie aêtuelle de
France.
Ce ne fut jamais qu’une monnoie de compte,
& non une monnoie réelle y elle repréfentoit
cent livres de cuivre.
CEQETUS , Titan , q u i, félon Héfiode , étoit
père de Latone.
C É O N . Athénée dit , d’apfès Ariftoxène,
qu’ liyagnide le Phrygien a voit inventé des chan-
fons appelées Céon 8c Babys.
C EO S , ifle. KE. & KE£2N.
Les médailles autonomes de cette ifle font :
RÏL en bronze.
O. en or,
O. en argent.
Leur type ordinaire eft un cheval à mi-corps,
CEOS. Voyei Z i a .
CEP. Voyei^ C e b .
C É P H À L E & P r o c R i s . Céphale 3 ft\s de
Déjonée , roi de Phocide , époufa Procris 3 foeur
d’Orithie, &■ fille d’Ereêthée , roi d’Athènes.
Unis l’un à l’autre par l’amour le plus fendre ,
ils avoient les mêmes inclinations , le même
penchant : ils vivoient contens 8c heureux , lorf-
que la jaloufie troubla la douceur de leur vie.
Un jour que Céphale chafibit fur le mont Hy-
mète", l’Aurore l’apperçut, & éprife de fa beauté,
l’enleva 5 mais Céphale , infenlible aux charmes
de fon amante , & à tous fes difeours , conferva
fon coeur à fa chère époufe. Aurore, laffée de
fa conftance, le renvoie à Procris 3j en lui difant
qu’il fe repentiroit un jour de l’ avoir tant aimée.
Ces mots , que le dépit feul ’âvoit fait prononcer
à l’Aurore , donnèrent du foupçon à Céphale
j il craignit l’effet de l’a'bfence fur le
coeur d’une jeune beauté , 8c forma la réfolution
de tenter lui-même la fidelité de fon époufe :
l’Aurore, é'n changeant cous les traits de fon
vifage , favorife fon entreprife 5 il rentre dans
fon palais, fans être connu de perfonne : il trouve
Procris défolée de fon abfence j il ne s’ en tient
pas là, il pourfuit fon deffein 5 & lorfqu’à force
de foins 8c de promeffes éblouiffantes , il eft parvenu
à fe faire écouter , il découvre l’époux
dans l’amant. Procris , honteufe de fa foibleffe,
s’enfuit dans lés b ois , & fe met à la fuite de
Diane, en déteftant tous les hommes. Son ab-
cence rallume bientôt l’amour dans le coeur de
Céphale ÿ il s’accufe d’imprudence , & juftifie
fon époufe Vil- va- la confoler , & l’engage à revenir
avec lui : les voilà réunis , & la réconciliation
eft parfaite. Mais Procris à fon tour prend
de la jaloufie , & trouve la mort en voulant
s’ éclaircir.
Elle avoir fait préfent à Céphale d’un excellent
chien de chaffe que Diane- lui avoit donné ,
( Voye^ L èi.APE, ) & d’un javelot, dont la
vertu étoit de frapper toujours au but , & de revenir
tout fanglant à fon maître. Céphale aimoit
pàffionnémént la chaffe : auffi-tôt que le jourpa-
roiflbit, il alloit dans lés forêts voifines, fans
autres armes que fon feul javelot 5 & lorfqu’ à
force de tuer du gibier, il fe trouvoit fatigué,
ri alloit fe repofer , 8c fe rafraîchir à l’ombre
des arbres. Alors il appeioit Aura , c’eft-à-dire ,
lè Zéphire à fon fecours , & l’appeloit des
mêmes noms qu’il auroit pu donner à quelques
nymphes : V^iens foulager mon ardeur y di-
foit-il , la douceur de: ton haleine me charme , me
ranime & fa it toute ma joie y c'eft toi qui fou-
tiens mes forces abattues. Viens , donc A u r a y
viens donc a mon fecours. Ce nom fouvent répété,
fut pris pour celui d’une nymphe : quelqu’un
en inftruilît Procris , qui crut fon mari infidèle
: elle voulut-s’en éclaircir par elle-même:
le lendemain elle alla fe .cacher dans un buiffon
voifin du lieu où Céphale venoit fe repofer : elle
l’entendit répéter fes douceurs au Zéphire ÿ l’infidelité
ne parut plus douteufe à Procris 3 elle
ne put fe , contenir, & pouffa quelques foupirs ,
qui furent entendus de Céphale. Il tourne la tête,
& voyant remuer les broffailles qui étoient auprès
de lui , il croit y appercevoir une bête
fauve, 8c lui lance fon dard 5 mais il reconnoît
la voix de Prqcrrs au cri qu’elle jette 5 il accourt ,
8c aux paroles qu’elle prononce , il devine
fon erreur j à peine a-t-il le tems de la défabu
fer , elle expire entre fes bras.
Céphale étoit bifaieuld’Ulyffe. Foy^ARcÉsius.
Euripide dit que l’Aurore enleva aux deux Céphale
, après îa mort de Procris.
C’eft ainfi qu’O'vide ( Meta. I. 7. ) a raconté
la fable de ces deux infortunées victimes de la
jaloufie.- Mais Hygin dit que CéphaU fut accu-
eufé' devant l’Aréopage , pour avoir tué fon
époufe. D’autres écrivains affurent que Jupiter
le changea en pierre.