favans font partagées à leur fujet. Les aftres furent
les premiers objets du culte des habitans de l’E-
gypte. Diodore de Sicile ( U v . i . ) l’attefte formellement.
« Les plus anciens habitans de l’Egypte
ayant contemplé l’efpace qui étoit au-deffus de
leurs tetes, & examiné avec admiration la ftruc-
ture de 1 univers, créèrent d’abord deux divinités
principales & éternelles, le Soleil & la Lune,
qu’ils défîgnèrent fous les noms d’Ofiris&d’Jfis...
Ils croyent que ces divinités gouvernent le monde ,
donnent à toutes chofès la nourriture & l’accroif-
m en t....j que la nature de ces divinités influe
beaucoup fur la production de toutes chofes.... ;
de maniéré que la nature entière eft renfermée
potentiellement dans le foleil & la .lu n e ...... «
Eufèbeparle le même langage(Pr&p.Evang. I . 3.)
!! ESyPtiens- dit-il ? ont attribué au foleil
feul la formation de 1 univers. Ils reconnurent les
aflres pour la feule caufe productive du monde,
faifant dépendre ainfi toutes chofes de la néceflité
du deltin & des mouvemens des corps céleftes.
Cette croyance eft encore en vigueur parmi eux. «
Sextus Empiricus (adv. Matkem.) eft encore plus
expreflif. « Les Chaldéens, dit-il, regardent le
foleil & la lune comme les aftres principaux ; &
ils n’ accordent aux cinq autres planètes qu’une
moindre influence fur les événemens fublunaires.
C’eft pourquoi les Egyptiens comparent le foleil -
a un roi & à l’oeil droit j la lune à une reine &
a 1 oeil gauche ; les cinq autres planètes à leurs
gardes ou fatellites, & le refte des étoiles au
peuple. »
Le premier culte des Egyptiens eut tellement
pour objet les aftres, & en particulier le foleil
& la lune , que leurs plus anciennes fêtes fe célébraient
conftamment aux nouvelles lunes ou néoménie^
aux pleines lunes* aux folftices & aux
équinoxes. Les Pélafges ou premiers Grecs , en
adoptant le culte des Egyptiens que leur communiquèrent
avec beaucoup d’altération les Phéniciens,
confervèrent des traces très-fenlîbles de
cette Mythologie aftronomique. Paufanias(Lacon.)
allure qu’il avoit vu en Laconie fept colonnes,
monumens de l ’ancien culte * que les habitans lui
dirent être l’emblème des fept planètes. Dans le
Cratyle, Platon dit expreffément que les premiers
habitans de la Grèce & la plupart des peuples
barbares avoient commencé par adorer le foleil
la lune, les aftres, le ciel & la terre. De-Ià vint
fans doute le refpeél & la vénération que les
Orientaux eurent toujours pour le nombre de
fept; pour les fept cabires, par exemple, &e.
Lorfque la progreflion des tems & des con-
noiflances eut rendu ce refpeét matériel pour les
aftres trop familier aux Egyptiens, ils créèrent
des dieux ou des génies prépofés à la garde &
a la conduite des planètes. Us confacrèrent plu-
fieurs aires à la même divinité : Ifis prélîdoit aux
mouvemens de la Lune, & Sirius ou la Canicule,
« o it encore de fon département. Les phénomènes
J agronomiques partagèrent auffi la vénération des
Egyptiens, & ils divifèrent les levers, les couchers,
les conjonctions & les oppofitions des
aftres. C’eft ce fyilême mytho-aftronomique que
M. Dupuis, profeffeur du collège de Lizieux ,
développe avec tant d efprit & de goût, & que
nous expoferons d’après lui dans plufieurs articles
de ce Dictionnaire.
ASTREUS, un des Géans ou-Titans. qui firent
la guerre à Jupiter; il devint amoureux de l’Aurore
, & la rendit mère des Vents & des Aftres.
Voye% Borée.
Astréus. Voye£ Eurybie.
ASTROBACUS, un des héros de la Grèce ,
a qui on avoit élevé des monumens héroïques.
A S T R O L O G IE . Cet article appartient au
Dictionnaire de la Philofophie ancienne.
ASTUR1C A , dans l’Efpagne.
Col. ast. augusta. Colçnia Afturica Au*
B f l i
Cette ville a fait frapper des médailles latines
1 en l’honneur. d’Augufte.
a^-St y , ville. Les Grecs défîgnoient Athènes
par ce mot générique} & les-Romains les imitèrent
, en appelant Rome, Urbs.
A STYANAX, fils unique d’HeCtor & d’An-
dromaque, donna de l’ombrage aux Grecs au:
milieu de leurs victoires, quoiqu’il ne fût encore
qu’ un enfant. Ils firent annoncer par le devin
Calchas, que fi cet enfant devenoit grand, il ne
manqueroit pas de venger la mort de fon. p ère,
& qu’il fe.roit même plus courageux que lui : qu’il
falloir donc le faire mourir au - plutôt. Andro-,
maque prit grand foin de le cacher} mais Ulyfïe
le découvrit, & le fit précipiter du haut dès murailles
de Troye. Quelques auteurs attribuent cette
cruauté à Ménélasj d’autres à Pyrrhus feul, fans
dire que les Grecs ou Calchas l’euftent jugée né-
ceffaire. Eurypide, dans fa tragédie des Troyens *
a pris pour principale .intrigue , la mort d’A f tyanax.
Racine le fait vivre plus long-tems 5 il fuppofe
qu1 Aftyanax fuivit fa mère en Epire & que
Pyrrhus, en époufant Andromaque, prit le fils
d’HeCtor fous fa protection. Mais, comme il le
dit lui-même , « fl écrivoit dans un pays ou cette
liberté ne pouvoït pas être mal reçue : car, fans
parler de Ronfard, qui a choifi ce même Aftyanax
pour le héros de fa Franciade, qui ne fart que:
l’on fait'defeendre nos anciens rois de ce fils
d’HeCtor} •& que nos vieilles chroniques fauvenç
la vre à ce jeune prince, après la défolation de-
fon pays, pour en faire le fondateur de notre
monarchie ? » Aftyanax fut auffi nommé Sca-
mander.
ASTYDAMIE, fflle d’Amintor, & mère de
Lépréas, un des ennemis d’Hercule , fut aimée
de ce héros, & réconcilia fon fils avec lui ielle
en eut un fils, nommé Etéfipe. Voye^ Lepréas.
Astydamxe , femme d’Acafte. V . Pelee. .
ASTYLE, devin qui fe trouva au combat des
Lapithes & des Centaures, & prit la fuite.
ASTYMÈDE. Voyei Asti méde.
ASTYOCHÉ, une des filles de Niobé. Voyei
Niobé. .
Astyoché , fille de Philante. V . Astioché.
ÀSTYNOME, fille de Chryféis. V . Chry-
SÉIS. 5 g
Astynomes étoient des magiftrats d Athènes,
prépofés à l’infpeCtion des rues. Ils etoient chargés,
pour cet objet, des mêmes détails que les
voyers modernes. Leur infpeCtion s’étendoit auffi
fur les joueurs d’inftrumens & fur les bouffons
{rSv K o v ç . Les aftynomes étoient a Athènes
les mêmes magiftrats que l’on appeloit a Rome
Ediles-plébéiens. #
Ariftote , cité par Harpocration, dit quils *
étoient dix ; cinq - pour la ville, & cinq pour le
Pirée. aVww,««/ eft compofé d’«fo-, vili e , & de
ycfioç , loi. - . ,
On voit dans Démofthène, que l’on ne pouvoït
jamais être deux fois aftynome.
ASTYOCHUS, fils d’E ole , le dieu des Vents ,
régna après fon père fur les îfles de Liparî, qu il
appela Eoliennes, du nom de fon père, n
A ST YO N E , c’eft le nom de la belle Chryféis,
fflle de Chryfès, grand-prêtre d’Apollon. Voye%
Chryséis,
ASTYPALÆÜS, furnom d’Apollon, à caufe
d'un temple qu’il avoit dans l'ille d’Aftypalee,
une des Cyclades,
A STYPALEA, ifle. ASTYnAAAiEQN.
Les médailles autonomes de cette ifle font :
RRR. en bronze. ( Pellerin) .
O. en or.
O. en argent. .
On a frappé dans cette ifle des médailles imperiales
grecques en l’honneur de Tibère : ce font
les mêmes que les autonomes ci-deffus} le nom
du prince n’y. eft pas.
A ST YPA LÉE , fflle de Phoenix, eut de Neptune
Ancée. V. A ncée.
ASTYRA , dans l’ifle de Rhodes, a s t t p a .
Les médailles autonomes de cette ville font :
RRRR. en bronze.
O. en or.
O. en argent.
A S T YR E , dans la Myfie. Ac t t !>hneî2N.
Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques en l’honneur d’Antonin.
A STYRÉN A } c’ eft un nom ou’on donnoit a
Diane, & qui venoit d’Aftyra, ville de la Myfie,
dans laquelle cette déeffe avoit un bois facre.
ÀTABYRIEN, furnom que les Rhodiens don^
noient à Jupiter. Us lui avoient érigé, fous ce
nom, un temple qui devint fameux. Il y avoit
des taureaux d’airain qui, difoit-on, avertiffoient,
par. des mugiffemens , quand il Revoit arriver
quelque malheur. Atabyria étoit 1 ancien nom de
l ’ifle de Rhodes : de-là vint le nom à! Atabyrien
donné à Jupiter.
ATABYRIUM, en Sicile. A. & AT. en monogramme.
Hunter poffédoit une médaille autonome d argent
& trois de bronze avec ces monogrammes ,
que M. Combe attribue à Atabyrium ; mais I on
trouve auffi ce monogramme fur une médaillé
d’Antioche de Syrie} ce qui doit lui faire reftituer
les prétendues médailles d’Atabyrium.
ATALANTE. Quoique les auteurs ne foient
pas d’accord fur la perfonnequi a porte ce nom,
il.paroît qu’on peut les concilier, en diftinguant
deux Atalantes.
L ’une étoit fille deJüchanée , & petite-fille
d’Athamas , que fes malheurs obligèrent de^fe
retirer dans un canton reculé de la Beotie, ou il
bâtit une petite ville de fon nom. V . à t h a m a s .
Ce fut-là que naquit Atalante, la plus belle prin-
ceffe de fon tems. Etant allée un jour confulter
l’oracle fur le choix d’un époux, elle en reçut
cette réponfe : Vous ne deve% point fonger a l hymen
; il vous fera fatal y vous devc\[ le fuir : car y
pour ne Vavoir pas évité , vous aure£ , quoique
vivante, le malheur de n être plus ce que-vous etie%
auparavant. Effrayée de cette réponfe, elle ne
penfa plus au mariage, & réfolut'de paffer fa vie
a la chaffe dans les forêts. Pour fe délivrer de
la foule d’amans qui l’importunoient, elle leur
propofa d’époufer celui qui la furpafferoit à la
courfè, à condition quelle feroit mourir ceux
qui feroient vaincus dans cet exercice, où elle
excelloit.
Hippomène , qu’Apollodore nomme Mela-
| nion., fils de Mégarée, fils de Neptune, (Voye^
i Hippomène.) épris des charmes d’Atalante, fe
préfenta pour courir avec elle. Mais fe défiant
de fon agilité , il eut recours à Vénus, qui, fans
fe faire voir, lui remit trois pommes d’or. Les
uns, comme Ovide, difent qu elle les avoit cueillies
dans Êifle de Chypre; (Voye^ T amadère.)
dJautres racontent quelle les avoit cueillies dans
le jardin des Kefpérides. Quoi qu’ il en foit, Vénus
apprit à Hippomène l’ufage qu’il devoir faire de
ces pommes. Pendant la courfe, quand il fe
Yoyort près d’être devancé par Atalante, il lai (Toit
tomber une de ces.pommes; attirée par le prix
du métal, elle la ramaffoit. Par ce retardement
trois fois répété, elle donna lé tems à fon amant
d’attteindre le but avant elle , & Atalante^ fut
le prix de fa viétoire. Hippomène, après ce bienfait
, oublia de rendre grâce à Vénus par des
facrifices. Pour fe venger d’ un mépris fi outrageant
, la déeffe le pouffa à profaner le temple de
Cybèle. La mère des dieux, pour fe venger de
Y Y IJ