
3 i<? A S C
A S C A V L E S , ouvrier qui f*it des outres ,
AoxxuXtis. Martialj ( io , 3 , 8 . ) :
Et concupifcat cjfc canus afcaules,
ASCENSION. ( ère de l‘ )
. Nous ne connoiffôns que l'Auteur de la chronique
d'Alexandrie, qui ait employé l'ère de l ‘af~
cenjiod. C'eft ainfî, par exemple , qu'il date
1 annee du martyre de St. Menas de.Cotys ; Annp
C c iv il. Domini in coelos ajfumpbïohis , ac. iifdem
eojf. ( Tüfco & Anullino ) martyrium fubiit S.
Menas Cotyoeus Phrygia falutaris civitate , Athyr
*5> ex ante diem idus ÎSfovembris y ce qui revient ■
à 1 an'295 nôtre ère vulgaire , le 12 Novembre.
L e meme auteur donne encore cette date, du
fnatyre de S. Gela fin Bouffon : A'nno c cxix. Do- ■
biini in coelos âffamptionis , de iifdem fupra nofni-
natis cojf. ( Maximiarto Hercii-lto Aüg. Vp& Ga-
leriano Maximiano Ç&fare 1 1 , ) ■ nïàriyris vilain
ftnivit Sanbius Gelafinus in Hcliopojitarum urbe
Libanenfis ; ce qui fe rapporte à l'an de notre ère
yurgairé 297.' ( A it d~e'>vérifier les dates),
ASCHOLIES. Voye% àscol ies,
ASCIA. Ce mot défignoit chez les Romains
plufieurs inftrumens employés dant les iifts , &
différens les uns. des autres r i °.. Afckr étoit nine
doloire qui fervpit à dégroffir & à polir le bois,
telle que celles dont les Tonneliers fe fervent aujourd'hui
: 2°. afeia étoit une efpèce de rateau
ou table , appelé ringard dans les forges & les
fonderies^, avec lequel on remuoit la cÇaux pendant
fon in fanon: 36fenfin, afeia étoit un farcJoir
femblable à celui dont. fe fervent les - Jardiniers
pour arracher les brauflaiïles: C'eft ce dernier iriftrtL-
rnent dont noüs'allons parler dans cet article, parce’
qu’il fe trouve très-fouvent fculpté fur les cyprès
& les tombeaux dans les Gaulés Viennoïfe, Nar-
bonnoife & Lÿonnoife en particulier. L'Italie en
offre quelques exemples en très-petit nombre..
Lorfqüe Y afeia n'y eft pas fculptée, on trouve:
dans l'épitaphe ces mots| sub Asc ia d é d ic à ÿ ït , 5
POSUIT , F'ECTT, FACIÉNDUM CUR^yiT , &C.
A B ASCIA FE C IT , & e . ‘ ‘
Ces ex'preffions ont donné jufqifà ce jour lai
torture aux Antiquaires, qui ont formé divers
fy ftêmes pour les'expliquer, fans qu’aucun d'eux '
puiffe fe flatter d'avoir' pour lui plus que de la
vraifemblance. On avoir cru pendant long-temps
qu’elles n’étoient employées que dans les Gaules j
.mais Gori a publié quatre épitaphes trouvées dans
la Tofeàne avec {'Afeia fculptée. Gruter, Fabrettf, 1
Doni & Muratori en ont fait connaître quelques
autres.
Aide Manuce chercha le premier à expliquer
ces formules > & il employa , poür y réuffir, une
loi des XII. Tables , qui défend de polir avec la
doloire , & de travailler les bois dont on çbnf-
trnifoit les bûchers, rogüm a s c i a ne p o l it o .
JI dit cjue Y Afeia, plaçéç fu y t p m k e a u x , an-
A S C
I nonçoit que l’on avoit fatisfait à la loi en élevant
J un monument fimple & fans art. On ne voit pas
cependant, quelle analogie il a pu trouver entre
l afcia des Charpentiers , appelée vulgairement
hermmette, & dés tombeaux de pierre, de briques
ou de marbre.
Reinefius entend par ces formules , que celui
qui parle dans l'épitaphe, a préfidé a la construction
du monument depuis le premier coup de
fardoir,^ afeia , donné pour préparer le terrein ,
jufqu a 1 entière perfection du tombeau ,- opérée
par l'outil du marbrier , afciâ & fecuri (
cpyewài.
. ne connoît point d'inftrument de Marbrier
ni de Sculpteur qui puiffe être appelé afeia $ aucun
_n étant relfemblant à Y afeia fculptée fur les mor
numens.
Ch prier donna, vers le même temps, dans tes.
antiquités de^ Vienne , une explication des mêmes'
émules très ingénieiife , mais trop recherchée.
II d.ériva le mot afeia^ de 1'« privatif des Grecs &
,de ombre, & il le rendit par terrein Sans
ombre, dégagé de tout abri, tel qu’on le recher-
choft pour les fépukures. '
Fabretti a tourné en ridicule l'explication de
Chorier 5 mais il y en a.fubftitué une qui ne
paroîtpas plus folide. Après avoir .rappelé la loi
de*s XII. Tables, qiii défehdoit le luxe & 'la prodigalité
dans la conftruétion des tombeaux, il affure
que l'expreffion sub a s c i facere , faifoic
hommage.à cette lo i , en apprenant que le tom-
beau avoit été'fait & achevé, quelque élégant
^fil.fût^ avec l’inftrament appèlé afeia. Si Fa-
bretti eût tiré de fon' principe une cdnféquenCè
diamétralement oppofée , elle .eût été beaucoup’
plus vraifemblable. Que l'on juge après cela de 1»
: folidité de fon explication.
Ces formules célèbres fixèrent les recherches
du marquis,Maffei de Vérone , & il les .expliqua
aufli d'une façop particulière. Ayant lu dans
Vitrüve que VafciaTçrvoh à.fâire ipfufèrîa çKaux ,•
a la perfeéhonner,. en la remuant dans*tous les
fèns, & èii ramenant au dehors'les. èorps etrangers’
qui auraient nui à fa 'përfeaiôn , il appliqua ce.'
pa'ffage i Y afeia ’des tombeaux; Elle y défignoit,
. que ces monumens avoient été faits.,-
conflraits & reblanchis avec de la chaux-', pour
fufage de celui dont^ l'épitaphe faifoit m'ention. i
Il s etayoit encore de l'expreffion gonsümmatuaî
hoc. opus s u b a s c ià e s t , tirée d’une épitaphe
rapportée par Guichenon , dans laquelle- Yàfcia'-
paraît être indiquée comme rinftrament deftiné a '
mettre la dernière main à l'ouvrage. Mais qu’auroit
pu répondre le favant Marquis lorfqu'on lui
auroit prefenté des épitaphes avec Y afeia, gravées -
fur un feul bloç de marbre on de' pieri-é Commlm'é,
qui n'ont jamais- été blanchies\ eelîe7c-j en.par-\
ticu.lièr, dans laquelle il n'eft fait mention' que
d’un autel, _ ou cippe ayant la forme d’wa autel *
poi^c. recevoir les libations j
A S C
D. M.
SERVI
SEVERI
CASSIA
MISERA MATER
FILIO INCOM
' PARAB1LI. AN
XXIIII. A R AM. PO. ;
■ SUIT.. ET SUB. A. D.
Elle eft tirée du Recueil de Gruter, page 700. .
Le P- Mabillon a propofé, dans fa lettre de
cultu fmciorum ignotorum , une explication afîèz
heureufe des formules sub a sc ia dedicare, &c.
Il penfe que les anciens , en dédiant leurs tombeaux
aux m ânes i faifoient des imprécati ons contre
ceux qui en oferoierit violer la fainteté. Les .ira*'
précations étoierit exprimées par la Retire de Y afeia
dont on menaçoit leur tète. Cette opinion eft conforme
à une coutume des payfans Latins, q u i,
félon Pailadius , (de re rufiicâ , r. 3 y. ) élevoient
contre le ciel des haches enfaçtglantées pour détourner
la grêle & les autres météores deftruéteurs..
On peut objeéler cependant au-favant Bénédictin,
que Y afeia reflemble ordinairement à un farcloir
oü à une doloire^ & jamais à une hache ffecurii,
telle qu’on la voit dans lès faifeeaux des LiCteurs.
D’ailleurs cette menace dé mort corporelle n’étbit
pas conforme à l’efprit des premiers chrétiens ,
qui ont cependant employé quelquefois la formule
SÜB a s c ia .
: Après avoir rapporté & combattu toutes les
explications précédentes, exeepté celle de Chorier,
Muratori Çthef infer. y32. )'fa propofé la fienne ,
qui fe rapproche de celle du P. Mabillon. Selon
lu i, la formule sub asci a , ou Yafeia^elle-même,
placée fur les ‘tombeaux, étoit une prière tacite ,
mais connue, adreffée par celui qui étoit enterré,
au pofTeffeur du champ dont le monument faifoit
partie , d’en farder les environs , d’em-
pêcHer les brouffailles d'en dérober la vue ,
de rendre la terre pefante fur les cendres du défunt.’
Cette explication faifant pa'rtie- de celle que
nous donnerons plus bas, d'après le comte de
C'aylus, mérite quelque développement. Quant
aii defir qu’avoient les anciens de trouver,.après,
leur mort, la terre du tombèau légère', SIT tibi
t e r r a l e v is , il eft attefté par des milliers d’épitaphes
& il ne doit pas nous arrêter. La crainte
de voir les tombeaux couverts & cachés par les
bfouflfailles, eft exprimée quèlquefois dans les
épitaphes , mais, plus fouvent dans les poéfies.
L’infcription publiée dans le même recueil de
Mura.tori, dans la claffe des collèges , fait mention
de Pontiâ Jufta, qui avoir laiflfé fix cens fefterces
au collège des .matelots d’Arilica , à condition
qif entf autres chofes ils!farderaient les environs
du tombeau de fon affranchie Fortunatai
ET .UT MONUMENTUM REMUNDETUR*
A S C
L’épitaphe fuivante , que rapporte le même ait^
teur, eft encore plus expreffe :
SALLUSTIAE
APHRODITE
CONGIDIUS L. F
CONIUGI BENE
MERENTI CUM QUA
VIXIT ANNIS XXVII.
MENSIBUS VIII. DU!BUS VI.
QUOD VIVA MERUI MORIENS QUOD ET IPSA
, ROGAVI
CONIUGIS FIOC MOESTI REDDIDIT ECCE FIDES
SIT LICET INFERNAE NOCTIS TRISTISSIMUS
HORROR
•ME TAKEN ILLIUS CREDO IA CERE TOR IS |
TE PIE POSSESSOR SIVE CpLONE PRECOR |
NE ;PAT.IARE MEIS TUMULIS INCRESCERE1
S'lLVAS
SIC TIBI DONA CERES LARGA DET ET BROMIUS
Dans la claffe des artifans du même recueil,
A.. Sempronius Lætus lègue 7000 fefterces pour
l’entretien de fon tombeau : h u ic m ô n u m e n t o -
IN- eu l tu rAM. Le mot cultura exclut l’idée dé-
maçonnerie, & défigne la terre nettoyée, défrichée.
Quatre vers grecs’ gravés à la fuite de l’épi-'
taphe du jeune Vibius Licinianius, & traduits en .
vèrs latins par le marquis Maffei, renferment le
même fouhait :
Plurimüs hune tumulum fios induat,. inque recent cm.
Hàud rubi horrentes , &gypirufque ma la ,
Sedproperènt viola ,. & amaracus , & narcijfus.,
Vibie , & omriis humus të prope jam rofa fit.
Les Poètes font encore plus expreflîfs j nous
ne citerons que Properce. L'imprécation la plus
forte qu'il puiffe faire contre la perfide Léna, eft
de voir fon tombeau caché fous les ronces. ( lib. 4«.
élfg. -y./) :
Terra tuum fpinis pbducat, Lena, fepiilcrum ;
comme l’étoit le monument d'Archimède, lorfque
Cicéron le découvrit pendant fa quefture en Sicile.
.
Nous terminerons ces citations par un vers qui
exprime les deux Touhaits dont Muratori a tait la
bafe de fon.explication. Il appartient aune épi—
■ taphe qui eft dans le recueil de Gruter (889. 2.) r
SIT TIBI TERRA LEVIS ClNERES QUOQUE FLORE
TEGANTUR.
Lé comte de Caylus ayant trouvé un înftrument
qu'il crut être Y a f e ia le compara avec, les, anciens
: inftrumens ; &■ cet examen Je.conduifit.à donneir
une. explication, dés formules citées pius b ut
1 qui réunit les opinions du P.-Mabillon &* dé Muratori.
Il s'exprime de la forte l ( Recueil. d’Ant»
I. 113; )