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que les campidoMores. Végèce en fait fouvent
mention.
CAMPSACES , mefure de capacité pour les
folides de J’Af i e & de l’Egypte. Voyci C a b .
Campsacês , mefure de capacité pour les liquides
de l’Alîe & de l’ Egypte. Pfoyez Cab.
CAMPUS PIORUM3 lieu célèbre en Sicile,
ptes de Catane, où les deux frères Amphinomus
& Anapus emportèrent fur leurs épaules au travers
des flammes du mont Etna, leur père & leur
mère.
CAMULUS. Gruter (40. 9. & 11. Thefaur.
Infcript.) a rapporté trois inferiptions dans lef-
quelles on lit le nom de Mars exprimé en langue
fabirïe par le mot Camulus. Sur la première, on
lit Camulo, au-deflus d’une figure de Mars portant
une hafte & un bouclier. On lit fur la fécondé
($6. 11.) quia été trouvée dans le pays
«es Sabins :
CAMULO. SANC
FORTISS.
SAC
TI. CLAUDIUS.' TI. F. QU1R
TERTrUS
MIL. COH. V I I. PR. VERI
L. D. D. D.
Voici la troifieme (56. n°. 12. ) qui a été trouvée
auprès de Clèves: Ma r i*i camulo obsalutem
T iBERI ClAUDI Ca ES CIVES REMI TEMPLUM
constituerunt. Les favans ont conjecturé
d apres ces monumens, i°. que Camulus étoit le
drêu Mars; i°. qu’il étoit le même que Sangus 5 3 • €îue ce furnom de Mars venoit des Sabins.
Struve ( Antiq. Roman. Synt. 1.) a dérivé ce nom
du mot camus y mors ou frefn defliné aux chevaux
fougueux pour les dompter. Ces animaux
méritoient d’être confacrés au dieu de la guerre,
& d’être employés dans les armées.
CAMUS. Ifidore (.xx. 16 y donne ce nom à un
mors dur & rude, dont on fe fervoit pour dompter
les chevaux difficiles : Camus eft genus afperi freni 3
quo cabal U fuperbi cçerceri folent. Plaute en fait
mention ( Cas i l . 6 , 37 ) :
Tu ut quidem hodie camum & furcam feras.
Camus etoit auffi une efpèce d’entonnoir, fixé
au-deflus du vafe deftiné à recevoir les tefleres ,
ou balottes des juges.
CANACEE, fille d’EoIe. Pour connoître fon
luftoire & fon beau grouppe antique , mal nommé
Arie & Pétus , voye% Arie.
CAN.AL E. Les Romains donnoient ce nom aux
voies publiques, en général „ & particulièrement
aux trottoirs qui accompagnoient la chauffée. Plaute
C AN
fe fervoit de ce mot en parlant des promenoirs
qui étoient dans le forum , & que frequentoient
les défoeuvrés ( Cure. iv y 1 , 1 y. ).
In medio foro propter canalem 3 ibi ofientatores
meri.
Il eft fait fouvent mention dans le code Théodofien
des canales , ou voies publiques. •
CANARD. Les anciens préféraient le canard
fauvage au canard domeftique 5 mais ils n’en m â n -
geoient que l’eftomac & la tête, comme nous
l’apprend Martial. ( x m . y 2. ) :
Tota quidem ponetur anasyfed peciore tantum
,Et cervice fapit-: caetera redde coquo.
Les grecs recherchoient. ceux de Béotie. (Arif
topk. Acharn. iv. 1 , 14 ) Àrchigènes ( de comp.
medic. fecund. loc. lib. v , c. 4. ) compte les
canards domeftiques entre les viandes qui conviennent
le mieux à l’eftomac. Caton étoit du même
i fentiment} fi l’on en croit Plutarque, il en faifoit
manger à ceux de fa famille qui étoient malades,
& il fe vantoit d’avoir toujours maintenu fa famille,
fes domeftiques & lui-même en parfaite
fanté, avec ce régime feul. C’étoit d’après lai
même opinion que Mîthridate, voulant feprécau-
tionner contre les poifons, faifoit mêler de Ja
viande de canard à tous les alimens qu’il prenoit.
CANAR1UM. Voyez Canicule.
CANATA oh CANATHA, en Paleftine. KAN.
Les médailles autonomes de cette ville font 1
RRRR. en bronze , . . . . P aller in.
O. en or.
O. en argent.
Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques en l’honneur de Claude & de
Domitten , & une en celui d’Augufte, qui a été
mal attribuée à Rhamata par Vaillant.
CANATHÔS. Fontaine de Nauplia. On dîfoit
que Junon, en fe baignant tous les ans dans cette
fontaine, recouvrait fa virginité 5 cette fable étoit
fondée fur les myftères fecrets qu’on y célébrait
en l’honneur de cette déefle.
CANAUX de navigation & cfarrofage. L’acadé-.
mie royale des inferiptions & belles-lettres propofa
pour fujet du prix qu’elle devoir diftribuer en
1771, cette queftion : « Quelles ont été , depuis
» les fiècles les plus reculés de l’ère chrétienne ,
» les tentatives des différens peuples pour ouvrir
» des canaux de communication, foit entre divers
e s rivières, foit entre deux mers différentes,
» foit entre des rivières & des mers , & quel en
» a été le fuccès ?». M. l’abbé le Blond , aujourd’hui
membre de cette Académie remporta le
prix. Nous allons donner un extrait de fon favant
mémoiretel qu’on le trouve dans le traité des
canaux de M.de la Lande, à qui il l’avoit eammü-
C A N
niqué. Cet extrait eft partagé en trois parties, relatives
aux trois parties du monde connues des
anciens.
C an aux de l’Eu ph r a t e . Nous commencerons
la defeription des canaux que les anciens
avoient creufés dans l’Afie,par ceux de l’Euphrate.
Ce fleuve prend là fource dans la grande Arménie,
vers la partie feptentrion'ale du mont Abos , qui
eft une branche du Taurus. Ces deux fources font
éloignées J une de l’autre de plus de 250 milles.
L’Euphrate coule à l’occident, le Tigre à l’orient 5
& le pays qui eft renfermé entre ces deux fleuves
vers le milieu de leurs cours, eft la Méfopotamie.
Ils fe joignoient par différens bras, & ne for-
moient enfuite qu’un feul l i t , par lequel ils
alloient & vont encore fe rendre dans le golfe
pei'fiquej mais avantque d’y arriver ils environnent
l’ile qui fe nommoit autrefois Mésène, & que
l’on appelle maintenant Chader.
Ce pays ayant été fournis à différens .maîtres ,
a éprouvé plusieurs changemens 5 mais le reflux de
la mer, qui eft fi violent & qui fe fait fentir à
plus de 70 milles dans l’Euphrate, & le débordement
des deux fleuves, ne contribuèrent pas
moins à ces changemens, par la fuite des temps,
que le gouvernement fucceffif des Afiyriens, des
Babyloniens, des Pqrfes, des Grecs, & même
des Califes. Les rois de Babylone eurent très-
anciennement le projet de joindre le Tigre avec
l’Euphrate, ( Eufèbe, Pr&p. Evang. ix. 41. ).
Trajan, Septime-Sévère, & Julien ,s ’en occupé"
rent également : voyez M. Oberlin, p, 33. Il
paraît qu’il y eut en effet un canal de 2ç milles ,
par lequel l’Euphrate fut détourné vers le midi
dans le Tigre, vers Séleucfe , un vers Apamée,
un autre vers Ctéfiphon, nommé Nahar-Maîchâ.
De tous les canaux qui portoiengles eaux dans le
Tigre & dans divers lacs , il n’y avo.it que celui
qui traverfoit Babylone qui fût naturel : c’étoit le
véritable lit du fleuve. Quelques-uns de ces canaux
ne furent creufés d’abord que pour remédier
aux débordemens qui ruinoietir les campagnes
} le nombre en fut depuis augmenté pour
arrofer les terres : ce fut ce double avantage que
Nabuchodonofor fe propofa en entreprenant ces
travaux qui lui méritèrent tant de gloire. La
fituation du pays les rendort abfoiument nécef-
faires : le lit de l’Euphrate étant plus élevé que
celui du Tigre, lorfqu'il venoit à déborder ,, fa
pente naturelle l’emportoit par les ouvertures qui
fe préfentoient dans le pays plat des Babyloniens,
& après l’avoir inondé , il totpboit dans
le Tigre, qui n’en étoit pa^ éloigné & dont le lit
étoit fort bas. C'eft pourquoi ce pays ,, qui autrefois
étoit couvert d’eau , a reçu le nom de
mer, comme on le voit par un ancien fragment
d’Abydène, rapporté par Eusèbe. Ce fut cette
difpofition de l’Euphrate à l’égard du Tigre, qui
arrêta Trajan dans l’entreprife qu’il àvok formée
de conduire un canal d’un de ces fleuves à f autre.
C AN Ci<)
( Diod. l x v i i . ) afin d’y tranfporter fes vaifleaux
pour faire un port fur le Tigre 5 mais il s’en dé-
fifta, parce qu’il craignoit que le courant n’en fût
trop rapide : crainte mat-fondée, comme nous le
verrons bientôt.
Le feul moyen de remédier à ces débordemens,
étoit donc de faire des coupures ou tranchées ,
comme l’on avoit fait en Egypte pour le Nil ,
& la terre de la Babylonie étant grade & molle ,
s’y prêtoit aifément ; mais il Faifoit les entretenir
ouïes renouveler fouvent j car l'eau dégradant
& entraînant la terre , combloit les canaux , &
le débordement recornmençoit. ( Strabon > 2.
xvi. p. 740. de Védition de Cafaubon. }
Les Arabes de leur côté , pensèrent à détourner
les eaux de l’Euphraie, pour arrofer leurs
terres fabloneufes & arides. Ils avoient creufé i
cet effet le canal nommé Pallacvpa > qui en détournant
fon cours & le conduifant dans des
étangs & des marais, fervoit à empêcher le débordement
; mais le cours du fleuve en fut diminué
& affoibli. Les terres des Babyloniens demeuraient
à fec le refte de Pannee , ce qui
excita de grands démêlés. ( Arrian. de Exped.
Alex. vin. ) Les Babyloniens & les Aflyriens
prétendoient qu’une longue polfeflion leur aftii-
roit fur ces eaux des droits inconteftables > Ale-
. xandre voulut rétablir les chofes dans leur premier
état y le Satrape de Babylone l’avoit proje
té auparavant 5 mais la mort de ce piince empêcha
que l’ouyrage ne fût confommé , comme
il l’a été depuis. 11 vifita plufieurs de ces
canaux , ouvrit les uns, nétoya les autres & en
fit de nouveaux , ( Arrian , z. vin. Strabon ,
z. xvi. ) Gomme l’embouchiire du Pallacopa
étoit fujette à être comblée par le limon, Alexandre
en fit creufer une autre éloignée de la
première de trente ftades 5 ayant choifi pour cela
un'terrein plus folide , il y bâtit une ville de fon
nom, & ÿ établit une colonie de Grecs. Dans
des terns poftérieurs on eut le meme foin d’entretenir
ces canaux & même d’en faire de nouveaux.
On en voit encore plufieurs aujourd’hui à
droite &à gauche,le long du lit commun du Tigre
& de l’Euphrate, V. Armin. trad. du Géog. Turc ,
mjf. de la bibliot. du roi , pp. 1243 , 1244, 1247 ,
1272, 1273', IZ83 , cités par M. le Blond,dans
fa Diiïertation.
Les Perfes, qui n’étoîent pas fort verfés dans
la pratique de la mer, ménagèrent dans l’Euphrate
& dans le Tigre des cataractes pour empêcher
les invafitbns que les étrangers auraient
pu faire dans leur pays, en remontant ces fleuves.
( Strabon , z. xvi. ) On pouvoit aller en
effet contre le cours duTigre,jufqu’au lieu où l’on
bâtit depuis la ville de Séleucie, & remonter
l’Euphrate jufqu’à Babylone. Alexandre fit encore
lever ces obftacles 8c rétablit la navigation fuar
ces rivières. Si fon en croit Hérodote , l’inveo