
long 8c étroit, qui étoit rempli au lignai donné
pnr un morceau de bois, ou une longue règle que i
Ton y laiffoic tomber.
Les Romains ne célébrèrent pendant long-
tems les jeux , que dans des enceintes ou des
amphithéâtres conilruits en planches 8c en pierres
légères appelées tuf> tophus. Tite-Live dit qu'en
l'année 4 2 5 , ils changèrent la balbis des Grecs ,
& qu’ils conftruilîrent pour la première fois des
carceres. C'étoit un mafïif de maçonnerie , qui
faifoit la corde du fegment curviligne formé par
le cirque. Douze voûtes le partageoient en douze
efpaces réparés, femblables à des prifons > d'où
lui vint le nom de carceres. Douze portes fixées
à une même détente , s'ouvroient à-la-fois au
lignai de celui qui préfidoit aux jeux, 8c laiifoient
fortirles cavaliers 8c les chars. Les carceres étoient
peintes, comme le dit Ennius :
. . . . Sp eSiant ad carceris oras ,
Qua mox* emittant pictis e faucibus currus. .
Les Philologues du dix - feptième fiècle ont
donné la torture à leur imagination , pour expliquer
commmenc on rachetoit le défavantage
qu'éprouvoient les derniers chars , qui étant placés
à l’autre extrémité de la ligne balbis 3 avoient
à parcourir un efpace beaucoup plus grand que
les premiers. La découverte des fondations du
Cirque de CaracaUa, a fourni que explication
très-fimple , que l'on trouvera à fon article.
C a rceres dans les jeux des latrunculi, étoient
les) deux bords de l'échiquier, fur lesquels on
mettoit les prifonniers. .
CAR CH ESI U M , , vafe qui fervoit
dans les feftins 8c dans les facrifices. Il étoit
allongé , évafé 8c applati vers le milieu, garni
d'anfes qui, partant préfque du bas de fon ventre,
s'élevoient jufqu'au-defius des bords. C'eft ainfî
que le dépeint fvlacro be ( Sat. v. c. 21. )■ : Car-
chcfium procerum efi, & circa mediam partem com-
preffum , anfitum mediocriter , anfis a fummo ad
infimum pertinentibus. La defeription d'Athénée
( lib. xi. ) eft conforme à celle de Macrobe.
Winkelmann en a décrit plufieurs fous les numéros
m , 1 12 , 8cc. du cinquième livre des
pierres gravées de Stofch. Le carchefium étoit un
des plus anciens va les > car ce fut avec ce vafe
que Jupiter paya, félon Athénée ( ibidem') , les
faveurs d'Alcmène.
Çar.ches.!um. Vitruveappellede.ee nom une
machine qui fervoit à lever des fardeaux, & que
l'on plaçoit fur un charriot. C'étoit un mât, au
haut duquel étoit fixé un levier 5 à l'un des bouts
de ce levier , étoient attachées des cordes pour le
tirer , 8c le poids s’accrochoit à l'autre.
CARDA, peut-être CARDIA & CARDEA.
Macrobe ( Saturnal. 1. c. 12. ). fait mention
d’uue divinité qu'il appelle Carna x laquelle , dit
cet auteur, préfidoit aux parties nobles 8c aux
parties vitales de l’homme , au coeur , au foie
& à tous les inteftins, dont elle procuroit la
fanté > 8c parce qu e . Brutus , ajoute le même
écrivain, par le moyen du coeur , .c'eft-à-dire
par le fecret du coeur., 8c par fa ditlimulation,
palfoit pour un homme utile au changement 8c
à la réformation de l'Etat, il bâtit un temple à
cette déelfe. 11 avoit dit auparavant que le même
Brutus revenant viétovieux le premier jour de.
juin, après avoir chaffé Tarquïn , fit un facrifice
à la déeffe Carna, fur le mont Coelius, Vivès
( in S. Aug. de Ciyit. Dei3 L. iv.jc. 8- ) , Vigenère
( fur Tite-Live , t. 1. p. 660 8c 1166.) , Rofinus
( dans [es antiq. Rom. I n. c. 19. )., 8c tous les
autres Philologues confondent cette divinité avec
Carna dont parle Ovide , ou Cardea, comme
l'appelle Saint Aüguftin (yde Civit. Dei, /. iv.
c. 8. ) , c ’e f t -à-dire, avec la déeffe des gonds. Cependant
Macrobe 3 qui marque avec foin toutes
les fondions de la déeffe dont il parle, ne ^ dit
pas un mot de celle de préfider aux gonds. D’ailleurs
, le foin de conferver les entrailles de
l'homme , 8c celui ; de veiller aux gonds des
portes, font fi différens , qu'ils ne conviennent
nullement à la même divinité. On avoit un fi
grand foi ri de ne point trop accabler les m em e s
dieux de travaux 8c- de foins, 8c de les multiplier
plutôt à chaque o c c u p a t i o n .différente que
i’on concevoit d a n s le détail du gouvernement
du monde», qu'il eft ridicule de çroLe que Ion
ait chargé^la même déeife de ces deux emplois.
Il faut réconnoïtre deux divinités d i f f é r e n t e s ;
il y a une faute dans M a c r o b e , 8c l’on doit lire
Carda ou Car dis, au-lieu de Carna. Ce nom
venoit du grec x.û fh a , le coeur, 8c il lui . fut
donné parce qu'elle avoit foin du coeur 8c des
entrailles , dont il eft la plus noble partie. D'ailleurs,
outre cette fonction de là déeffe, l'allufion
que fait Macrobe , ou que l'on fit » félon fon
récit, au coeur de Brutus , exige cette correction.
CARDIA ; en Thraçe. kapAIA.
Les médailles autonomes de cette ville font:
RRR. en argent.
RRR. en bronze.
O. en or.
Son fymboleoeft un coeur.
La médaille de ce numéro , dit le comte de
Caylus ( Rec. v. pl. 5-1. num. 5. ) qui a pour
tête la figure d’un coeur en relief, ayant été
apportée de Conftantinople avec plufieurs autres
médailles des villes de Thrace } il n’y a pas lieu de
douter qu'elle n’appartienne à la vi(le,de Cardia ,
dont le nom en grec lignifie un coeur. .Pline 8c
Solin difeqt que ce nom lui fut donné, parce
que le lieu ou elle étoit fituée avait la figure
d'un coeur.
Etienne de Byzance rapporte de fon cote >
qu’elie fut ainfi appelée , de ce que pendant
facrifice que faifoit Hermockaris en la bâtiffant,
le coeur de la viélime fut enlevé par un corbeau.
Cette ville, qui étoit dans l'ifthme de la Cherfo-
nèfe , étoit très-confidérable j 8c Démofthène la
regardoit comme le boulevard de cette peninfule.
Paufanias dit que Lyfimaque l'ayant fait détruire ,
bâtit tout auprès une autre .ville qui fut appelée
de fon nom , Lyfimachia.
CARDINALES. Dans le livre des offices de
Théodofc, les préfets du prétoire de l'A fie , 8c
le préfet de. l'Afrique , font - appelés cardinales ,
principaux, ou premiers entre les autres préfets
de l'Empire.
CARDINE A. Voyez Carne.
CARDINE Lanio ( ab ). Muratori ( 925. 8.
Thef. infci ) rapporte l’infeription fuivante :
L. ANNItTS. L. L. AUCTUS
AB. CARDINE. LANIO
VIXIT. BONUS. AMICUS.
CARDINES étoient les efpaces pratiqués
dans les théâtres 8c les amphithéâtres , entre les
gradins appelés cuneifàc qui fervoient à y aborder.
CARENUM. )
CAROENUM. > Les Grec 8c les Latins
k a po in o n . ) défignoient fous ces noms,
du vin doux réduit par la cuiffon aux deux tiers
de fon volume. Palladius ( vm. 7. ) appelle carénant
, les chaudières dans lefqüelles on le faifoit
cuire.
CARICÆ , efpèce de figues, V. F igu ier .
CARICATURE. C'eft le burlefque de la peinture
8c de la fculpture. Les' artiftes anciens nous
ont laiffé quelques fruits de ce libertinage d'imagination.
On voit à Portici une repréfentation
ridicule, ou , fi l’on veut , une parodie d’E-
née portant'Anchife fur fes épaules, 8c tenant
le petit Afcagné par la main. Ces trois figures
ont des têtes d’âne j 8c auprès du grouppe qu’elles
forment , fe trouve un autre âne qui n’a pa's
un pouce de hauteur : il eft debout, fur fes
pieds de derrière , 8c couvert d’un manteau
d’argent. Le comte de-Caylus {Rec. ni. pl. 76.
mm. 1. ) a publié une caricature de bronze ,
qui reptéfente un âne vêtu de la toge , comme
un confuiaire. Il y en avoit un pareil au cabinet
des Jéfuites de Rome j 8c le cardinal Albahi en
poïïedoit un femblable. Voye% aufïi à l’article
d’ALCMENE, la parodie de fes amours avec
Jupiter. *
CARICLO. Voye^ C h a r ic lo .
CARIE. Les rois de Carie dont on a des
médailles font : Maüfole , ïdrieus , Pixodare.
Leur type ordinaire eft un homme debout,
tenant une maftue 8c .une 4iafte,
CARIN, Voye^ C a r in u s ,
CARINÆ. On appeloit à Rome, de ce nom ,
quelques bâtimens fitués auprès du colifée 8c au
pied des Efquilies. Les uns font venir leur nom
de la forme de leur conftru&ion , qui les faifoit
refîèmbler à des navires > d’autres à cette même
forme qu'offreit la vallée dans laquelle ils étoient
bâtis j 8c Varèon enfin, du mot grec K«/)«*, tête ,
parce qu’ils, étoient fitués à l’entrée dg. la voie
facrée.
CARINARIUS. Voyez C er in a r iu s .
CARIN AS , furnom de la famille Albia.
CARINUS , fils aîné de Carus.
Ma r g u s -Aurelius , Ca r in u s , Augustus.
Ses médailles font
RRR. en ot.
R RRR. du même métal, avec fa tête 8c celle
de Numérien : au revers, V ic t o r ia augg.
RRR. en argent-quinaire.
RR. en médaillons de bronze. 11 y a quelques
revers qui font plus rares..
RR. en M. B. '
C„ en P. Bv de coin Romain 8c d’Egypte.
CARISIA-f hm’ùlc romaine dont on a des
médailles
C. en argent.,
RR. en bronze.
O. en or.
Goltzius en a publié quelques médailles inconnues
depuis lui.
Ca r i s i a , en Efpagne.- c a r i , c a r i s i .
Hunter poftédoit deux médailles de bronze
avec les légendes ci-deffus, 8c avec un cavalier
courant au galop , que M. Combe attribue à
Carifia. - B H
CARISSIMI. Les empereurs de Conftantinople
appeloient de ce nom les intendans des
provinces, 8c plufieurs autres de leurs officiers.
Conftantin donne ce nom à Vérinus .( Icg. 1.
c. de feriis. ) j Gratien & Valentinien le donnent
à Hypatius 8c à Lampadius ( /. 7. de Sufcept. ).
CARÏSTIES. Voye% Ch a r is t ie s .
CAR1US, fils de Jupiter 8c de la Nymphe
Thorrébie , fe promenant un jour fur les deux
bords du lac Thorrébie , entendit le chant des
Nymphes, 8c apprit d’elles la mufique , qu’il
enfeignà enfuite .aux Lydiens. En récompenfe
de ce bienfait, ils lui décernèrent les honneurs
divins , 8c lui bâtiment un temple magnifique fur
une,montagne , .qui prit le nom de Carius.
C a r i Us étoit aufïi une épithète de Jupiter
chez les Mylaffiens , qui avoient peut - être
appris ce culte des Cariens.
CARMAN.OR , étoit un habitant^de Tarrha ,
ville de Crète , qui expia Apollon du meurtre
du ferpent Python. Ce dieu fe fervoit quelquefois
de la maifon de Carmanor, pour fes exploit-«
, amoureux. V. A c ACALLIS. ( Paufanias. )
P p p p ij