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à Em ifi, «n Syrie; elle eft rapportée par Hayih,
dans fon trefor Britannique, & elle a pour date
ces trois lettres Effi®, qui marquent l'année tôt
de 1 ère des Emefiens, laquelle avoir commencé
tous Jes oeleucides, trois cent-onze ans avant
cre chrétienne ; ce qui fe rapporte à l’an deux
cnt. cinquante quatre , au commencement du
régné de Valérien.
ANTONIUSj ( Caïus ) frire de Marc-Antoine
le triumvir.
CAlt]s Antokius , Marci tizxvs IlOCON-
* V L y P ON T IF EX .
Ses médailles font :
O. en or.
RRR. en argent.
O. en bronze.
ANTRON Coracius. Plutarque examinant
pourquoi on attachoit aux portes de tous les
temples de Diane, des cornes de cerf, & à fon
temple du mont Aventin, des cornes de boeuf,
oit que c’eft peut-être pour conferver la mémoire
0 un evenement arrive fous le règne de Servius
ullius. Dans la Sabine, un homme nommé
■ Antron Coracius, avoit une vache, la plus belle
& la plus grande de tout le pays : un devin lui
prédit que celui qui facrifieroit cette vache à
Diane fur le mont Aventin, procureroit à fa ville
1 empire de toute l’Italie. Coracius alla à Rome
P?ur faire ce facrifice. Un forviteur du roi Servais
donna avis a fon maître de cette prophétie.
Le roi 1 apprit au pontife, q u i, pour tromper
Coracius, lui dit qu'avant de faerifier,- il falfoit
qu il allat fe laver dans le Tybre : Coracius, obéit >
& tandis qu il fe lavoit, le roi fit le facrifice de
la vache, attacha fes cornes à la porte du temple,
& eut tout 1 honneur du facrifice.
ANTRUM. Voye% Caverne.
ANTUBEL. Muratori, pag. ïo o de fon Thef.
injir., rapporte une infcription trouvée en Efpa-
gne, dans laquelle il eft fait mention de deux
divinités.inconnues, Antubel & la déeffe Nabis:
BOUTIUS
a n t u b e l
e t . D. NABI
V. S. L. M.
Cet Antrbel eft peut-être Bel ou B dus des
Orientaux, qui établirent plufîeurs colonies en
Efpagne.
ANUBIAOI, prêtres d’Anubis à Orange. Muratori
Diatrib. Col. 6y 3 infeript. thef. :
X* IVLIVS. LEONXs. do
NVXX. QVOD. PRôXXl
s e r Xt . Xn v b iXc is . do
XXesticX. libert. d. s. p.
A N U B ID E U M , lieu &: temple confacrés à
Anubis..
ANUBIS, divinité révérée des Egyptiens, des
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Grecs & des Romains. Ovide en fait mention
( Amor. lib. 2 , eleg. 13.) il dit à Ifis :
Per tua Jifira precor , per Anubidis or a verendq.
Cette tete adorable étoit celle d'un chien, auquel
on rendoit un culte, & on élevoit des temples
appelés Anubidea. Lucien (in Toxari).
On commença en Egypte par confacrer un
animal à Anubis, comme on l’avoit pratiqué avec
les autres divinités. Bientôt après on fubftitua en
partie la figure du chien à celle d'Anubis même,
& 1 on plaça la tête de cet animal fur un corps
humain, pour Servir d’emblème au nouveau dieu.
C elt ainfi qu’on le trouve repréfenté dans les
ruines des anciens temples d’Egypte ; c’ eft ainfi
qu il paroit fur les bronzes & les marbres que renferment
les colleélions d’antiques. Diodore de
Sicile attefte 1 ancienneté de cet ufage. (Liv. 1).
Les Egyptiens repréfentent le dieu qu'ils appellent
Anubis avec une tête de chien. Ovide décrivant
la pompe des fêtes d’Ifis, n’oublie pas Anubis,
(Métamor. 9. 6 qi. ) :
........................ Cum quâ latrator Anubis',
Sanftaque Bubafiis , variufque coloribus Apis.
Virg ile , Properce, Lucien & les Pères des
premiers fiecles de l ’Eglife, ont fouvent raillé
les Egyptiens fur Yabboyeur Anubis.
Le dieu-chien avoit en Egypte des fêtes fomp-
tueufes, des temples & des villes particulières
confacrées à fon culte, telles que Cynopôlis, ville
des chiens, *«»Z» sroA/?, dans l’Egypte moyenne.
Strabon, qui avoit voyagé dans cette contrée,
dit qu a Cynopolis on honoroit Anubis d’un culte
particulier, qui étoit partagé entre le dieu & les
chiens ^ auxquels on préparoit une nourriture recherchée.
Les médailles ae cette ville portent pour
type une figure d’homme à tête de chien.
| Quoique Cynopolis fût le centre du culte rendis
a Anubis, l’Egypte entière l’adopta à fon tpur*
& par-tout ou l’on adoroit lfis & Ofiris, on leur
affocioit ce dieu, leur fidèle compagnon $ ce qui
donne de là vraifemblance à cette hyperbole de
Juvénal, ÇSat. i j , v. B .) :
Oppida iota canem venerantur................
De cette univerfalité du culte $ Anubis, yint
le refpeél general des Egyptiens pour les chiens.
Lorfqu’il en mouroit un, tous les habitans de la
maifon où il étoit mort, paroiffoient plongés dans
la douleur la plus profonde ; ils prenoient toutes
les marques du plus grand deuil, & fe coupoient
les cheveux & les fourcils. Plutarque a confervé
la mémoire de la guerre cruelle que fe firent les
habitans de Cynopolis & ceux d’Oxyrinque , à
caufe h d un chien que ceux - ci avoîent tué &
mangé.
Ce culte étrange ne fut pas borné aux rives
du Nil. Les Grecs l’adoptèrent, non pas feulement
a 1 époque où les Ptolomées mêlèrent le
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culte de la Grèce à celui de leurs nouveaux fujéts,
mais dans les tems les plus reculés de l’hiftoire
grecque. Rhadamante, frère de Minos, ne juroit
jamais par les divinités de fo.n pays, pour ne pas
profaner ces noms redoutables 5 mais il juroit par
l’oie, par le bélier, par le platane & par le chien.
Jaolonski, dont nous analyfbns les travaux, re-
connoît Anubis à ce jurement du chient & croit
que Rhadamante, ainfi que plufieurs autres grecs,
avoit voyagé en Egypte, & en avoit .adopté les
cultes. Car l’o ie, le bélier, le platane y étoient
révérés ainfi que le chien.
Quel étoit cet Anubis, ce dieu demi-chien ?
Les prêtres égyptiens racontoient dans leurs fables
facrées, que deux fils d’Ofiris, vaillans & courageux,
Anubis & Macédon, le fui virent dans fes
expéditions. Cette naiffance d'Anubis eft expliquée
plus au long dans Plutarque (delfid. & OJir.)
Il dit qu’Ofiris ayant joui des embraffemens de
fa foeur Nephthis, femme de Typhon, qu’il crut
être Ifis fon époufe, en eut un fils appelé Anubis,
qui fut frère d’Horus, fruit légitime des amours
d’Ifis & d’Ofiris. Nephthis craignant le reffenti-
ment de Typhon, expofa Anubis pour le fouf-
traire à fa colère. Mais Ifis, qui avoit reconnu
l’erreur de fon mari, à la vue de fa couronne de
Mélilot, oubliée chez Nephthis, chercha Anubis ÿ
& , à l’aide de fes chiens., elle le trouva & en
prit foin. Devenu grand, ce fils d’Ofiris la fuivit,
& l’accompagna toujours fidèlement : de-là vint
qu’il fut révéré comme le gardien des grands
dieux, & comme faifant auprès d’eux les mêmes
fondions que les chiens exercent auprès des
mortels.
Cet attachement inviolable d'Anubis le fit re-
préfenter avec une tête de chien, félon la plupart
des écrivains qui ont recherché les motifs de
cette configuration extraordinaire. D’autres ont
donné pour motif le ferrice que rendirent à Ifis
les chiens dans la recherche du corps d’Ofiris,
fon mari ; ce qui n’a aucun rapport dired avec
Anubis. Quelquès autres, & Julius Firmicus avec
eùx, difent qu’Ifis fe fit accompagner du chajfeur
Anubis , & qu’on donna pour fym’bole à ce dieu
l ’animal qui fert de guide aux chafleurs. On apper-
çoit dans cette variété d’opinions, que les prêtres
égyptiens fe contentoient de rapporter la fable
dAnubis, racontée plus haut d’après Plutarque j
& que les éfcrivains des tems poftérieurs s’étoient
donné la torture pour découvrir le motif d’une
auffi étrange métamorphofe.
Mais le'plus grand nombre des anciens écrivains
s’accorde à le trouver dans l’attachement
dAnubis pour fon père & pour la femme de fon
père. De-là, Plutarque conclut que les Egyptiens
firent de leur Mercure un chien, pour exprimer
par ce fymbole fa fidélité ; de-là vient que Pro-
clus, dans Platon, {voXirtU)appelle Anubis le
gardien d’Ofiris; de-là naquit l’ ivfage de placer
Miibiq qu un dç fes petits temples à l’çntréç
A NU M*
de ceux d’Ifis, & celui de le faire précéder la
ftatue d'Ifis dans les proceflions de cette déeffe.
Apulée, qui en avoit vu une à Cenchrée, parle
ainfi (Métam. lib. 2) : « Les divinités fe mettent
en marche dès qu’elles veulent bien fe fervir des
pieds des mortels qui les portent. On voit pa-
roître d’abord celui qui a la tête d’un chien terrible
, qui accompagne les dieux fupérieurs &
inférieurs, qui eft tantôt de couleur noire, tantôt
doré ; qui porte enfin un caducée de la main
gauche, & fecoue de la droite une palme verdoyante
».
Commode, qui renouvela à Rome le culte &
les pompes d’Ifis, fe rafoit la tê te , portoit lui-
même la ftatue d’Anubis, & donnoit des coups
très-violens aux iliaques avec cette repréfentation
du dieu. Ce culte y avoit été jadis introduit ; maïs
les confuls Pifon & Gabinius le pourfuivirent
févèrement. Pour tout dire en un m o t, partout
oùparoiffoit Ifis, on voyoit avec elle le chien
ou cynocéphale (dieu à tête de chien). La Table
Iliaque offre un témoignage authentique de cette
alfociation confiante.
Cherchons à préfent quelles furent les divinités
par lefquelles les Grecs remplacèrent dans
leur Mythologie le fils d’Ofiris. Plutarque dit dans
fon livre fur Ifis & Ofiris, ouvrage fi rempli de
puérilités, que l’auteur femble les avoir recueillies
à delfein de plaire à la fuperftitieufe Cléa ,
à qui il l’a dédié : » Quelques-uns croient qu’^4-
nubis eft Saturne, parce que produifant tout de
lui-même, & portant tout dans lui-même comme
une femme groffe (ce qui s’exprime en grec par
le mot kvuv ) , il a été appelé kuuv , chien «.
Cette interprétation, qui repofefur un jeu de mots, •
eft ridicule. D’ailleurs, Plutarque a confondu ic i,
comme il l’a fait auffi dans d’autres endroits,
Anubis avec Phtha, le Vulcain des Egyptiens. Un
très-petit nombre d’écrivains a fuivi Te fentiment
de Plutarque, & a reconnu Saturne dans Anubis.
Les autres, en très - grand nombre , affurent,
avec raifon , qu Anubis & Mercure étoient la
même divinité.
En effet, dans le même livre fur I fis , Plutarque
dit que les Egyptiens ne croient pas que
leur, Mercure foitun chien * mais qu’ils afiimilent
au plus rufé des dieux l’animal -qui a la vigilance
en partage, & qui diftingue avec tant de faga-
cite l’ami de l’ennemi. Il eft évident qu’il parle
ici d Anubis. Les Egyptiens, dit-il encore dans
le même livre, alfurent que Mercure habite dans
la lune, & marche avec elle. Ne reconnoît-on
pas ici évidemment Anubis, le fidèle compagnon
d’Ifis ? Servius .& Porphyre font du même fentiment
; & • Lucien penle de même, puifqu’il
donne à Anubis le caducée, attribut particulier
de Mercure.
Anub, en langue cophte, qui étoit celle des
anciens Egyptiens , veut dire o r , & annub doré.
Dçdà vient que Luçien (in Jove Tragocdo ) dit
E e ij