Properce, (r. 16. 37.-)
Te non alla me*. Ufit petulantia lingiu,
Qu* folet irato dicere verba loco.
L ’a&ion de dire des injures à une porte , étoit
exprimée par ces mots, occèntare oftium.
D’autres fois ces amans tenoient aux portes
de leurs maîtrefles des diicours paflionnés, pour
fe les rendre favorables. Ovide ( Remed. Amor.
n. 95. ) : •.
Et modo blanditias , irigïdo modo jurgïd pofii '■
Dicat, & exclufus jîebile cantet amans. 1
Las enfin de ne rien obtenir par menaces,
ni par prières, ils frappoient aux, portes; & aux
fenêtres a coups redoublés, les brifoient & les
forçoient avec fracas. Horace,, ( Qde..i. 15. î-) :
Parçius junSt'as quatiunt feneftras .
lEiibus crebris juvenes protervi
Nec tibi fomnos adimunt : amatque
Janua limen.
Telles étoient les folies qu’infpiroient à ces
jeunes amans une paflion infenfée, & les fumées
du vin.
AMANTIA, en Hlyrie. amantûn*
Les médailles autonomes de cette ville font :
RRR. en bronze.
O. en or.v
O.- en argent.
Leur type ordinaire eft un foudre dans une
couronne de laurier.
AM A N V E N SIS. On appeloit de ce nom des
efclaves qui faifoient les fondions du fecrétaire
dans fon abfence. Leur main ftylée à écrire avec
promptitude , leur avoit fait donner ce nom.
AM A N U S ou O m a n u s , dieu des anciens
Perfes , que l’on croit être le foleil, ou le feu
perpétuel que les Perfes adoraient comme une
image du foleil. Strabon l ’appelle Dsmon Perfa-
~rum , le génie des Perfes. Tous les jours les mages
alloient dans fon temple, chanter leurs hymnes
devant le feu facré, tenant de la verveine en main ,
& ayant fur la tête des thiares, dont les bandelettes
leur pendoient des deux côtés le long des joues.
AMARYNTHIA, furnom de Diane, pris d’un
village de l’ Eubéc , où elle étoit adorée par des
fêtes & des jeux.
A MASIA, dans le Pont-Galatique. am a s s e ia s
& A M A C IA .
Les médailles autonomes de cette ville font :
RRRR. en bronze.
O. en or.
O. en argent.
Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques avec fon époque, en l’honneur
de Plotine, de Fauftine jeune, de Commode, de
Seot.-Sévère, de Julia-Domna, de Caracalla, de
Geta, d’Alex.-Sévère, de Marnée, & peut-être
d’Hadrien 5c d’Antonin. (P ê lier in y P , n i , 209).
ÀMASTRÏS, en Paphlagonie. AWASTPIANOEn ,
AMASTPES2 & AMASTPIS.
Les médailles autonomes de cette ville font î
R. en bronze.
O. en argent.
O. en or.
Elles ont quelquefois pour type l’Égide.
Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques, en l’honneur de Dcmitia, de Nerva, de
Plotine, d’Hadrien,d’Antonin, de Fauftine mère,
de M.-Àurele, de Fauftine jeune, de Yérus, de
Crifpine,' de Caracalla, deMo éfa, de Gordien-
P ie , de Sept.-Sévère.
AM ATA. Lorfque le fouverain pontife avoit
élu une veftale par le fort, & qu’ il l’ôtoit à fes
parens, il l’appeloit Amata ; parce que, dit Gel-
lius i. 12 ., c étoit le nom de la première fille qui
fut choifie pour veftale.
AMATHIE, une des cinquante néréides, félon
Homère.
AMATHONTE, ville de l’ifle de Chypre, où
Vénus étoit adorée d’un culte particulier. Cette
déelfe y avoit un fuperbe temple, dans lequel on
immoloit autrefois les étrangers. Vénus, irritéç
de cette cruauté, changea tous les hàbitans en
taureaux', afin qu’ils fervilfent eux-mêmes de
vi&imes aux- facrifiCes. Pour punir leurs femmes
du mépris qu’elles avoient témoigné pour fes
myftères, elle leur ôta toute pudeur > de forte
quelle fe proftituoient à tous les hommes indifféremment.
AMATHUSIA, furnom de Vénus, pris de la
ville d’Amathonte, où elle étoit particulièrement
honorée.
AMAZONES > c’étoient des femmes qui for-
moient une république , dans laquelle elles ne
fouffroient point d’hommesj pour perpétuer leur
race , elles envoyoient de tems en tems quelques-
unes de leurs compagnes dans les états voifinsj
quand celles-ci fe croyoient sûres d’être mères,
elles revenoient auprès de leurs foeurs. Tous les
enfans mâles qui naiffoient éteierit immolés, mais
on élevoit les filles avec grand foin 5 on leur
coupoit , difoit-on , la mamelle droite , afin
qu’elles fuflent plus en état de tirer de l’arc :
on les formoit aux exercices militaires 5 & l’hif-
toîre eft remplie des exploits de ces héroïnes^
On a dit que le pays quelles habitoient étoit
dans la Cappadoce, fur les bords du fleuve Ther-
* modoon. Pour connoître leur hiftoire, voye^
A ntiope , Hy p po l it e .
Nous lailfons aux hiftotiens la difculfion du
problème qu’offre l’exiftence des amazones, & nous
n’examinerons ces héroïnes célèbres que par rapport
aux arts & aux monumens antiques.
On à répété mille fois, & nous l’avoris dit aufli
I plus haut, que les amazones fe bruloient une,mamelle
, afin de tirer de rare avec plus de facilité >
que leur nom venoit de cette cruelle opération,
de T * privatif & de^#£v, mamelle. On a même
cite
jrîté Hippocrate à ce fujet. Mais ce médecin célèbre
n’a parlé dans l’endroit cité que des^ jeunes
farmates, & non des amazones. Aucun écrivain
ancien ne fait mention de cette coutume fangui-
naire > ce font les modernes qui ont applique
aux amazones ce qu’Hippocrate avoit dit des
Sarmates. . . 1
Les monumens antiques détruifent encore plus
vifiblement cette ridicule opinion ; _ car aucun
d’eux ne repréfente ces héroïnes privées d une
mamelle. 11 y a dans Borner feule fept ftatues
éî amazones , qui ont toutes les deux feins. On
les diftingue aufli à deux amazones fur des lampes
de Bartoli. Vaillant a cité, à la vérité, le revers
d’une médaille de Gallien, fur laquelle il croit voir
une amazone privée d’ une mamelle. Mais la pe-
titeffe de ce monument, & peut-être fa vétufté;,
ont trompé cet illuftre antiquaire. Maffei n’a pas
été plus heureux lorfqu’il a apporté en preuve la
^nymphe, endormie de la Villa-Mattel, appelée
faunèment Cléopâtre.
La beauté des amazones étoit une beaute de
convention, exécutée par tous les artiftes de la
même manière. Les airs de tête de toutes ces
héroïnes paroiflènt avoir été pris fur le même
modèle : elles offrent une phyfionomie grave ,
mêlée d’affli&ion & de douleur. Toutes leurs
fratues ont une bleflure au feinj & celles dont
la tête feule a été confervée, étoient fans doute
figurées de même. Les fourcils font indiqués par
une arrête vive. Comme cette pratique étoit principalement
en ufage dans l’ancien ftyle de la
fculpture, on pourroit conjecturer que Y amazone
d’Etéfilas, ftatue qui, préférablement à celles de
Polyclète & de Phidias, mérita lè prix, a fervi
de modèle' aux artiftes qui l’ont fuivi.
Ceux, dit Winkelmann, qui ont fait reftaurer
deux amazones de grandeur naturelle au mufæum
du capitole. , n’ont fait aucune attention à ces
caraéleres diftinétifs : aucune des têtes, ni» l’antique
ni la moderne, n’eft d’accord avec la ftatue.
La lettre N , gravée fur la bafe d’une de ces
amazones y & qui vaut cinquante , nous apprend
que cette ftatue-étoit la cinquantième de l’endroit
où elle étoit placée dans les tems anciens.
Les amazones ont toujours de grofîès mamelles,
dont le mamelon eft prononcé , parce que ces
héroïnes étoient des femmes.
Leur habillement eft court & léger. Souvent
un cafque couvre leur tête. Elles portent ordinairement
des tuniques courtes , & ferrées par
une feulé ceinture, qui leur eft commune avec
les guerriers des tems héroïques. Cette ceinture
n’eft pas placée comme aux femmes, immédiatement
au-deffous du fein > mais les amazones la
portent comme les hommes, fur les reins, pour
tenir leur tunique relevée , & pour caraâerifer
leur humeur belliqueufe. La feule amazone du
jpalais Farnèfe, ftatue au-deffous du naturel a
Antiquités y Tome I.
une ceinture attachée au-deffous du fein. Elle eft
bleftee & tombe de cheval.
On én voit une morte aii palais de Rome appelé
la Farnefina; cette ftatue eft de marbre de Paros.
Entre fes bas-reliefs de la Villa-Albani, il y en a
un qui repréfente un combat des amazones y &
Winkelmann en a publié un autre dans fes Monur
menti inediti, fur lequel ces héroïnes arrivent au
fecours des Troyens, foris la conduite de leur
reine Penthéfilée.
Virgile parle de cette reine dans l’Ænéïde : .
Ducit ama^ônidum lunatis agmina peltis.
Cette pelte dont il l’armç, étoit un bouclier
contourné en forme de croiffant. 11 caraélérifoit
les amazones, ainfi que la bipenne , ou hache à.
deux tranchans, femblable à celle que les artiftes
modernes placent dans le milieu des faifeeaux,
contre l’ufage antique & l’autorité des monumens
-
A m a zon es. On en voit Une à cheval fur les
médailles de Trajanopolis, en Phrygie. D’autres
villes de cette province, de la Lydie, d’Ionie
& d’Æolie, mettoient fouvent fur leurs médailles
ces héroïnes, ou feulement leurs armes.
Elles vouloient marquer par-là l’origine dont
elles fe glorifioient î car, félon Diodore de Sicile ,
Myrine , reine des amazones d’Afrique, après le
combat qu’elle livra aux Gorgones, traverfa ces
contrées, où elle bâtit plufieurs villes. Elle donna
fon nom à celle de Myrina, & aux autres ceux
des héroïnes qui l’avoient accompagnée.
AMAZONIE)S. Apollon fut ainfi nommé, â
caufe du fecours qu’il avoit donné aux Grecs
contre les Amazones.
A m a z o n iu s . Les flatteurs de l’empereur Commode
donnèrent ce nom au mois de décembre,
en l’honneur d’üne courtifanne qu’il aimoit éper-
duement, & qu’ il avoit fait peindre en amazone.
Ce prince, par la même raifon, prit auftï le fur-
nom d* Amazonius.
AMB A , en Efpagne.
Les médailles autonomes de ce lieu font :
RRRR. en bronze. (HunterJ,
O. en or.
O. en argent.
AMBACTUS, dans les Gaules
Les médailles qui portent cette légende fonts
RRRR. en bronze.
O. en or.
O. en argent.
A mb a c tu s . Les Romains donnoient cê nom
à un domeftique, que nous appelons commijjion-
naire. Son nom venoit cYambagere 3 ancien mot
latin, qui étoit fynonyme avec ambire , cireurn
agere, & c . faire plufieurs tours & retours.
Céfar nomme ambatti une efpèce de clients ,
qui, fans être efclaves, étoient attachés à quelque
feigneur ou chef. En parlant des cavaliers
I gaulois, jl dit que d’eux, à proportion