
6 ? 4 C À L
La Mufe de la poéfîe épique , Calliope tient
des tablettes carrées & doubles fur la plupart des
monumens antiques. On les voit fur le- marbre
de l’Apothèofe d'Homère, fur les farcophages
du Capitole & du palais Mattéi, qui repréfentent
les Mufcs. Ces tablettes annoncent le foin que
prend Calliope de tranfmettre à la poftérité les
grandes a étions des héros : auffi voit-on cet attribut
l'accompagner fur toutes les ftatu.es antiques.
CA L L I P A T I R A , étoit fille , foeu r , femme
& mère d’Athlètes, qui tous avoient été couronnés
à diverfes fois dans les jeux olympiques.
Il étoit défendu aux femmes d’affifter à
la célébration de ces jeux. Callipatira voulant y
conduire elle-même fon fils Pifidore , fe déguifa
fous 1 habit d'un maître d’exercices j après avoir
vu remporter la viétoire à fon fils , tranfportée
de joie elle franchit la barrière qui la feparoit
des combattans , & fautant au cou de Pifidore ,
qu elle appela fo,n fils , elle découvrit fon fexe.
On la conduifit devant les juges, qui lui firent
grâce en considération de fes parens ; mais elle
donna lieu à la loi , qui ordonna que les Athlètes
à l’avenir feroient tout nuds en combattant,
ainfi que. les maîtres d'exercices. ( Paufanias ,
(16. 6 . )
CÀLLIPKAÉ , nom d'une des lonides.
CALLIPYGE, Voye^ V énus.
CALLÏRHOÉ j belle fontaine.Ce mot com-
pofé de kuXÔs , beau, & de pô« , fluide, avoit
été donne à plufieurs fontaines ou ruiffeaux,
Se par fuite aux Nymphes de ces eaux. Leur
ifiiie placée dans les montagnes, & leurs cours au
pied de ces montagnes, firent imaginer leurs dçf-
çendances de ces montagnes & leurs amours avec
elles. Cette cle f ouvrira l'intelligence des fables
géographiques,compofées fur les quatre Callirkoé.
Callïrhoé, princeffe de C a ly d o n fu t aimée
par Coréfus , prêtre de Bacchus , qui n'oublia
rien pour la rendre fenfîble j mais plus il tév
moignoit d’empreffement auprès d’e lle .p lu s elle
faifoit éclater fes mépris. Coréfus voyant que fes
foins ne fervpient qu’à irriter fa maitreffe, eut
recours au dieu qu'il feryoit, Bacchus écouta les
prières de fon prêtre', & envoya aux Calydo-
niens une maladie qui leur fit perdre- le fens ;
c ’étoit une efpèce d’ivreffe qui les portoit à fe
frapper & fe bleffer fans fe connoître. La. ville
de Calydon alloit bientôt devenir un défient,
lorfqu'on envoya eonfulter l'oracle de Dodone,
pour apprendre les moyens de fe délivrer d’une
fi facheufe maladie. L'oracle répondit que , pour
appaifer Bacchus irrité, il falloir immoler Cal-
lirkoé, ou quelqu’un qui voulût fe dévouer pour
elle à la mort. Déjà cette princefte étoit près de
l’autel, parée comme une viébime qui devoit
fauver le peuple de.Calydon, lorfque Coréfus,
prêt à lui plonger le poignard dans le fein, fit
pnç aélioii qui furprlt |e rapode, il s'immola
C A L
lui-même à la vengeance publique. Callirkoé 3
touchée de la générofîté de cet amant, fe donna
la mort près de la fontaine de Calydon, qui
porta depuis fon nom.
Callïrhoé , fille du fleuve Acheîoiis, épôufa
Alcméon, q u i , pour fuir les Furies, s étoit
retiré, par ordre de l'oracle, dans les files Ef-
chines. Lorfqu'Alcméon contraria ce mariage,
il étoit engagé dans un autre avec Arfinoë,
ou Alphéfibée , fille de Phégée, à laquelle il
avoit donné le collier d'Eriphyle. Callïrhoé ayant
entendu parler de cette merveille, déclara à Alcméon
qu'elle cefieroit de le regarder comme fon
époux, s’il ne lui faifoit préfent du collier. Celui
ci employa le menfonge pour le retirer des
mains d’Alphéfibée , & il le rèmit.à fa nouvelle
époufe. Phégée ayant appris l’ufage que fori gen*
dre avoit fait de ce fatal bijou, donna ordre à
ces deux fils d’affaffmer Alcméon.
Quoique Callirkoé fût infidelle à fon mari y
elle ne laifîa pas d'être fenfible à fa mort, & dé
fiouhaiter de la voir vengée. Un jour qu'elle fe
trouvoit feule avec Jupiter, elle obtint de ce
dieu , que les enfans qu’elle avoit eus d'Alcméon,
& qui étoient encore petits, devinffent en un
moment des hommes fiffts , pour venger la mort
de leur père. Aufii-tôt Amphitère & Acarnas , fes
deux fils, partirent pour exécuter cette vengeance.
Ils trouvèrent fur leur route les aftafîins d'Alcméon
, qui alloient offrir à Delphes le collier &
la robe d’Eriphyle , & ils les tuerent. Ils allèrent
enfuite à Pfophis , y maflacrèrent Phégée & fon
époufe. Acheîoiis les envoya, après cette funefte
expédition , confacrer le collier & la robe à
Delphes.* Ils. fe retirèrent depuis en Epire , où
ils fondèrent une colonie, roye^ Alcméon ,
Eriphyle.
Callïrhoé , fille de l'Océan, félon Héfîode,
époufa Chryfaor, & en eut Géryoti , ce fameux
géant à trois têtes , & un autre monftre nommé
Eckidna. Voyez, Ch r y sao r , Echidna.
Callïrhoé -, femme de Tros., fut mère
d'Ilus , d'Affarcus. &. de Ganymède. Voye£ ces
mots, ;
CÂLLÏSTES, ou Calli’fthes, fêtes en I'hon-
nçur de Venus, qui étoient particulières à i'ifle
de Lesbos , &: dans' lefquelles les femmes fe dif-
putoient le prix de la beauté, »«aais-o?, veut dire
très-beau.
Cypfelus établît des jeux facrés chez les Parrha-
fiens, pendant les fêtes de Cérès Eleufine , ou
l'on difputoit auffi le prix delà beauté. Hécodice,
femme de ce prince y remporta la première
victoire, félon Athénée (-Deipn. lib. i }. )
Il y avoit de femblables prix établis chez les
Eléens. Celui qui étoit déclaré folemnellement
le plus beau des, prétendant , avoit pour récom-
penfe une armure entière qu’il confacroit à Mi-*
nerve furnommée Cullifie , ou très-belle.,
ÇALLYNTERIE&
C A L G A L
CALLYNTÉRIES. Le grand^ étymologifte
nous a confervé lé nom de ces fêtes , fans aucun
détail fur leur objet.
CALlilE, T ranquillité. Un des autels dédiés
à quelquès divinités de la mer, trouvés à An-
tium & confervés au, Capitole , porte cette inf-
cription : a r a tranqu lllitatis : au-deftous
eft fculpté un navire voguant à pleines voiles,
avec un pilote. C'eft le feul monument confacré
à la Tranquillité de la mer, qui nous foit parvenu.
Paulànias en avoit vu une ftatue placée fur
un grand piédeftal dans le temple.de Neptune, de
rifthme de Corinthe. Oétavien partant pour fon
expédition de la Sicile, contre Sextus-Pompée ,
facrifia à Neptune , aux vents favorables & à
la mer tranquille , félon Appien.
CALO y goujat , valet d’armées. Ces hommes
n’étoient armés que de mafliies appelées,
par les Grecs > & de-là fut formé leur nom.
D’autres le dérivent de calare, appeler, parce
qu’ils étoient aux ordres même du fïmple foldat.
CALOMNIE, perfonnifiée par Appelle. Ce
grand peintre fut accufé d’avoir confpiré
contre Ptolémée, roi d’Egypte, dont il étoit
fort confidéré, & il faillit à fuccomber dans
cette accufation. Délivré du danger, il chercha
■ à fe venger de la Calomnie par un tableau à jamais
célèbre. A droite étoit aflis un homme à
grandes oreilles, comme Midas} cet homme avan-
çoit fa main vers la Calomnie , qui s’approchoit :
il avoit près de lui deux femmes l’ Ignorance
& la Méfiance. De l’autre côté venoit la
Calomnie ,* c’étoit une très-belle femme qui pa-
roiftbit émue , irritée, & portant la rage dans
l’ame } elle tenoit de fa main gauche une torche
ardente, 6c de la droite i elle traînoit par les
cheveux un jeune garçon , qui tendoit les mains
vers le c ie l, & prenoit les dieux à témoins. Devant
elle marchoit un homme pâle & difforme ,
qui, avoit des yeux perçans : il fiembloit relever
d’une longue maladie > c’étoit l’Envieux. Deux
autres femmes parioient enfemble à la Calomnie;
c’étoit l’Effibuche & la Tromperie- Une autre
femme qui fuivoit, vêtue de n oir , dont les habits
étoit tous déchirés , s’appeloit la Repentance
: elle tournoit la tête en arrière, fondant
en larmes, & regardoit avec honte la Vérité
qui s’approchoit d’elle. Lucien , dans fon Dialogue
contre La Calomnie, nous a confervé ce
modèle d’allégorie morale.
CALPAR. Les Latins appeloient de ce nom
le vin nouveau dont ils faifoient des libations à
Jupiter, félon Feftus.
CALPE , dans l’Efpagne. calp.
Pellerin a publié une médaille autonome de
cette v ille, en expofant des doutes fur fon authenticité.
C A L PU R N IA , famille romaine dont on a
des médailles :
Antiquités t Tome I »
s
C. en argent.
■ C. en bronze.
O. en or.
Les fiurnoms de cette famille font Bestia ,
Bibulus , Cæsonius , Frugi , PlSO.
Goltzius en a publié quelques médaillés inconnues
depuis lui.
C A L TH U L A , tunique teinte de couleur de
fouci, ou avec cette plante j de même que la
crocotula, prenoit fon nom du faffran. Plaute en
fait mention ( Epid. i l . 2. 47. ) :
lndufiatam3patagiatam3calthulam aut crocotulam.
CALVINUS , furnom des familles Domitia
& Sestia.
CALV1 SIA ,• famille romaine dont Goltzius
feul a publié des médailles.
CALUS. Voyc^ T alus. -
CALVUS furnom des familles CdECiLiA &
CORNELIA.
CALX. Voyez Cr e ta.
CALYBÉ , vieille prêtreffe du temple de Ju-
n ofi, dont la Furie Aleûo prend la figure dans
l'Enéide, pour parler à Turnus.
CALYCE. Athénée parle d’une chanfon de ce
nom, qui étoit d’ ufage chez les femmes feules.
CALYCOP1S , fille d’Otreus, roi de Phrygie,
étoit femme de Thoas, roi de Lemnos. Bacchus,
devenu amoureux de Calycopis , fut furpris dans
un commerce de galanterie avec elle ; mais il
fut appaifer le mari, en le faifant roi de Chypre.
Voye£ Thoas.
CALYDON , dans l’Aetolie.
Cette ville a fait frapper quelques médailles
impériales grecques, félon le P. Hardoum.
Calydon ( cha(Te1 fameufe du fanglier de }.
On en peut voir l’hiftoire avec celle des événe-
mens dont elle fut fuivie , dans Althée , At A-
LANTE J MÉLÉAGRE , OENÉE.
CALYNDA 5 dans la Carie.
Cette ville a fait frapper quelques médailles
impériales grecques , félon le Père Hardouin.
CALYPSO , fille de l'Océan & de l'ancienne
Thétis, o u , félon Homère, fille d'Atlas, rëgnoic
fur I’ifle d'Ogygie, dans la mer d'Ionie. Elle y
reçut Ulyfie à fon retour de l’expédition de Troy e,
& l'arrêta pendant fept ans, lui offrant même
l’immortalité s'il vouloit l’époufer. Mais Ulyflê
ne pouvant oublier fa chère Pénélope, préféra le
féjour de I’ifle d'Ithaque à tous les avantages que.
Calypfo lui faifoit efpérer, & prit congé de la
déefle, non fans témoigner beaucoup de regret.
Elle eut deux enfans d’Ulyffe, appelés Naufi-
thoüs & Naulinoüs. Le nom de Calypfo eft tire
de xxMw,cacher. Cette nymphe devint la déefle
1 du fecret. Au relie, la fable d'Homère à «té
K ic k k