
qui défendoit , fous- peine de la v ie , de leur dé-
iobéir.
On les confond fouvent avec les arufpices,
qui n’examinoient que les entrailles des victimes,
tandis que les augures ne s’occupoient en aucune
manière des facrifices. Les arufpices expliquèrent
cependant auffi quelquefois les tonnerres & les
autres prodiges^ céleftes 5 de manière qu’il eft difficile
de déterminer avec précifion les limites des
fondions des arufpices , des augures & des aiif-
pices. La plupart des écrivains latins les nomment
indifféremment les uns pour les autres. Auffi leur
applique-t-on à tous les trois colle&ivement, ce
que difoit Cicéron des augures , qu’ il s’étonnoit
comment deux d’entr’eux pouvoient fe rencontrer
& fe regarder fans rire. Dès les plus anciens
teins de Rome , quelques poètes penfoient de
même ; car on trouve dans Yarron {de Ling. lat.)
ce fragment d’Attius :
N ik il credo auguribus, qui aures verbis dévitant
A li enas , fuas ut auro locupletent domos.
On voit fur plufieurs médailles des familles
iomaines, & fur une fardoine étrufque de Stofch ,
un augure debout3 fans barbe, tenant le lituus
de Sa main droite. Les anneaux qui font aux doigts
de prefque toutes les ftatues de bronze des empereurs
, trouvées à Herculanum , portent pour
gravure un lituus, & désignent leur dignité de
fouverains chefs de la religion.
Les Gaulois furent auffi adonnés aux vaines
pratiques des augures 3 que les Grecs & les Romains.
Augurium coelefte étoit, félon Paullus, l’éclair
ou le tonnerre.
Augurium coaBum, augure extorqué en laiffant
jeûner les poulets facrés.
Augurium impetrativum , préfage déliré 3 que
l ’on ne pouvoit refufer.
Augurium nauticum 3 étoit l’apparition des cygnes
que les matelots croyoient être d’un bon augure3
parce qu’ils ne s’enfoncent jamais dans l ’onde.
V o y e i Cygnes.
Augurium oblativum, augure fortuit, que l ’on
pouvoit accepter ou refufer.
Augurium falutis 3 efpèce de divination par laquelle
on cherchoit à connoître fi les dieux accor-
deroient la demande qu’on leur vouloit faire pour
le bonheur & le falut du peuple romain. On lui
confacroit chaque année un jou r , dans lequel
aucune armée n’étoit fortie de Rome-pour combattre
fes ennemis, & ne leur avoit livré de combat.
Lorfque l’infpeâion des viétimes ne pro-
mettoit rien d’heureux , on ne célébroit pas
f augurium falutis ,* & l’année entière s’écouloit
quelquefois fans que l’on pût trouver un jour
favorable. Augufte-étant conful pour la cinquième
fois avec Sextus Apuleius, rétablit cette pratique
jeljgieufc, qui ayoic été interrompue pendant
quarante-quatre ans, depuis le confulat de Cicéron
& d’Antoine. On la négligea encore après
cet empereur 5 car Tacite {Annal, x u . 23.) dit
que Claude la rétablit de nouveau.
Pour rendre cet article complet, voyez Arus-
pices & Auspices.
A U G U R IN U S , furnom de la famille Mi-
k u t i a .
AUGÜSTA. Ce nom fut donné aux princeffes
du fang des Auguftes dès le Haut-Empire. On
trouve fur les médailles Julia Augufta, Antonio.
Augufta , Agrippina Augufia : ce nom fe lit fur
les médailles des princeffes mêmes qui ne furent
jamais femmes d’empereurs, telles que JuliaH\t\ 3
Marciana , Matidia3 &c.
Le moyen âge conferva cet ufage ; car Herric
ou Henri, dans le premier livre des miracles de
S. Germain, appelle indifféremment Chrotéchilde
femme de Clovis, ou Reine, ou Augufte.
Augusta , en Cilicie. ArroYCTANrm.
Les médailles autonomes de cette ville font :
RRR. en bronze. (Pellètin)i
O. en or.
O. en argent.
_ Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques, avec fon époque, en l’honneur
d’Augufte, de Néron, de Gordien, de Valé-
rien.
AUGUSTA LE . On donnoit ce nom à la tente
de l’empereur, qui étoit dreffée dans l’enceinte
appelée Prétoire.
A u g u s t a l e , (avvyttçoç, Suidas) étoit un ter-
rein confacré dans les Colonies à Augufte, & fur
lequel les préfets & les gens prépofés au culte
de cet empereur s’affembloient, & formoient des
danfes religieufes. C’eft ainfî qu’on en formoit dans
le forum des comeftibles , obfoniorum , en l’honneur
de Tibère.
AUGUSTA LE S, Auguftalia , fêtes établies en
l’honneur d’Augufte. Après qu’il eut terminé
toutes les guerres de l’Empire, & réglé les affaires
de Sicile, de Grèce, d’Afie, de Syrie & des Par-
.thés, on établit les Auguftales y le nom d’Augufte
fut inféré dans les faftes de Rome au 4 des
ides d’o&obre : iv. eid. octob. august. 5 c’eft-
à-dire, Augustalia. Ces honneurs lui furent
décernés l’an de Rome 735 , fous le confulat de
Saturninus & deVipfanius. Huit ans après, un
fénatus-confulte établit, à la même époque, des
jeux publics, que l’on appela de fon nom. La
flatterie fit renouveler les mêmes honneurs pour
chaque fucceffeur d’Augufte 5 & les jeux établis
en leur honneur, que l’on appela de leur nom,
font répétés fréquemment fur les médailles des
villes grecques.
Gruter a publié une infcription trouvée à Narbonne,
fur laquelle on voue un facrifice à Augufte,
au jour anniverfaire de fa naiffance, qui
eft ainfî exprimée ;
YIII. K. OCTOBR. QUA. DIE. EUM. SECULI
FELICITAS
ORBI. TERRARUM. RECTOREM. DEDIT.
AUGUSTALES. Voye£ August aux.
AU G U STA IJC I. Muratori ( 2026. 6 . Thef.
infer.) rapporte une épitaphe dans laquelle on lit
Augustalicls , probablement pour Augusta-
libus.
AUG-USTANI3 nom des foldats d’une légion
que forma Néron , & qui étoient au nombre de
cinq mille. (Tacit. Annal, x iv. 1 y). Ils étoient
chargés d’applaudir, lorfqu’il chantoit ou jouoit
des inftrumens dans les jeux publics. Par la luite,
un des comtes d’Afrique en eut un corps fous
fes ordres. On les reconnoiffoit à un bouclier
rbuge, avec un globe blanc & quatre cercles de
couleurs différentes, qui lui fervoient -de bordure.
AU G U S T A T ICUM , largeffe des empereurs
grecs, appelée anciennement congiaire.
AUGUSTAUX, Auguftales, Auguftalis. Ces
noms, qui fe trouvent mille fois^dans les recueils
d’inferiptions , défignoient plufieurs fortes de
perfonnes.
. i° . Ceux qui conduifoient les premiers rangs
de l’armée, comme le témoigne Végèce fÇRei
mi lit. i l . c. 7 ) .
2°. Les préfets de l’Egypte, établis par Augufte
après la défaite d’Antoine & de Cléopâtre. 11 en
eft fouvent fait mention dans les hiftoriens de la
Byzantine 3 ils réfidoient à Alexandrie.
30. Tous les officiers du palais des empereurs.
40. Selon Alciat, Velfer, Reinefius & d’autres,
un ordre diftingué de citoyens dans les Colonies
& les Municipes, qui tenoient le milieu entre les
décurions & le peuple. Les inferiptions des Colonies
diftiuguent fouvent ces trois ordres, en ces '
termes : ordo. decurionum. augustalium.
EJ. PLEBS; UNIVERSA , OU ORDO. DECURIONUM.
et. augustalium.... Les décurions les
choififfoient.... c. v i . vir. augustalis. qui.
INTER. PRIMOS. AUGUSTALES. A- DECURIO^
nibus. augustalis. f a c tu s . est. Ils deve-
noient quelquefois déçurions 5 çar on trouve ce
titre joint à celui d'Aùguftàl, augustalis. et.
decurio. Sans être décuriçns, ils obtenoient
quelquefois la permiffion d’en porter les orrie-
mens diftinctifs j - comme les généraux romains
qui s’étoient illuftrés, obtenoient des. empereurs
la permiffion de porter les ornemens confulaires.
L. -Aurélius Victor, affranchi de Lucius Vêtus,
eft nommé fur une infcription $a c e r . p r im .
CORP. AUGUSTAL IUM. O RN A T, ORN.AM. DEÇURionalib.
Ces auguftaux des provinces étoient peut-être
confacrés. au culte d’Augufte , comme ceux de
Rome. II.'eft certain du moins qu’ils jugeoient
les affaires relatives à la religion-} nous l’apprenons
d’une infcription trouvée à Alcantara, dans laquelle
celui qui parle dit........ qu o d . eis. me.
' VIVO. TRADIDI. CANDELABRA. ET. LUCERNAS.
BILYCHN’ES. ARB1TRIO. AUGUSTALIUM. QU O.
FACILIUS. STRATI. JUS. PUBLICUM. OBIRE.
possint. Ils avoient l’infpeélion des jeux facrés.
Leur nombre fut d’abord fixé à fix, comme celui
des auguftaux de Rome. Mais l’adulation le fit
augmenter au point qu’il fallut eh diftinguer plufieurs
ordres, auxquels préfidoient les févirs auguftaux
; car nous avons vu plus haut facerdos
primi corporis auguftalium, &c. L ’honneur d’être
févir s’achetoit dans certaines provinces, ainfî
qu’on peut le conclure de l’infcription fuivanre,
rapportée par Smétius... : hic. pro. seviratu.
in. rem. p. dédit. H-s. oo oo. Une fécondé, du
même Smétius, montre qu’on faifoit quelquefois
la remife de cette fomme.. . . : huic. ordo. decurionum.
OB. MERITA. EJUS. HONOREM.
AUGUSTALISTATIS. GRATUITUM. DECREVIT.
Une troifième p orte.... : m in viro. au gu s-
tali. gratuito. d. d... ., & une quatrième .
donne à entendre que le févirat-auguftal n’étoit
pas perpétuel, & que l’on pouvoit en être décoré
plufieurs fois.....: faustus. titius. libe-
RALIS. VI. V IR . AUG.' ITER.
y0. Enfin les auguftaux, appelés plus fouvent
flamine s-auguftaux ou confrères-auguftaux , fodales
auguftales.% C’étoient des prêtres confacrés dans
Rome au culte de l’empereur Augufte. Ce fut
Tibère qui inftitua ce collège de prêtres, pour
offrir des facrifices à Augufte dans le temple qu’il
lui bâtit, & qui affigna des fonds pour leur fub-
fiftance. Il ne dédaigna pas d’être du nombre des
auguftaux 3 ainfî que Drufus, Claude & Germa-
nicus}' les autres, qui formèrent le nombre de
vingt-un, furent choîfis au fort parmi les citoyens
des premières maifons de Rome. L ’infcription
fuivante, cônfacrée à Néron, fils de Germanicus ,
réunit fur fa tête tous les différens titres des
prêtres auguftaux :
NERONI. CAESARI
GERMANICI. F.
TI. AUGUSTI. N. DIVI. AUG.
PRON. FLAMÏNI. AUGUSTAU
SODALI. AUGUST ALI
L’ un d’eux portoît le furnom de Tabularius, qui
défignoit fon emploi particulier, Sextus Apufius
Bæbius vi. vir. auguftal l’avoit^exercé.... tabu-
LARIS ( peut-être pour tabularius) SACR. AUGUSTALIUM.
Les autres collèges de prêtres inftitués en l’honneur
des fucceffeurs d’Augufte, qui furent déifiés
comme lui , portèrent le nom générique
d'auguftaux.
A U G U S T E .
I mp e r a t o r Cæ s aRj r>rri t i l tu s , Â ugus*
' 7 us 3 fils a d o p t i f de J ü le s -C é f a r , fo n o n c le .
Z 2 ij