
appelée fcrulc , qui fer voie d’appui aux' vignes
8c de flûte aux bergers. Kircher trouve qu’à ces
deux titres la férule convient parfaitement à
O fois , qui avoit enfeigné l’art de cultiver la
vigne » 8c qui avoit inventé la mufique {ibid.
pag. 232. ). Ac primo quidëm Ofiridi feu Dionyfio
MgypÙO attribuitur, eo quod docuerit primo vitem
plantpre , ac eam thyrfo ferulaçeo veluti ftatumini
fficntandA vite aptcjfimo ap plie are................vel
quod ex ejus intervallis conjugatis compingeretur
feptenis , ut Ovidius ait , fiftula cannis.............
Ofiridi autem non vint tantum inventionem per'
thyrfo s ferulaceos , ut dicium eft 3fignificaiam 3fed et
muficA quoque attribuèrent 3 ut refert Diodorus.
Ces variations dans l’explication d’un des principaux
attributs d’Ofiris-, n’annoncent pas dans
Kircher une clarté 8c une Unité de principes, telles
que fon fyftêmé l’exigeoit.
La troinème ( ibid. pag. 490. ) explication qu’il
en donne s’éloigne également des deux premières.
Ce croc eft, félon lui, un harpon, emblème de
celui à l’aide duquel, ainfi que d’un filet, Ifis
tira du fond de la mer le corps d’Qfiris. Ifis Plu*
tarcho tefte 3 cadaver Ofidiris a Typhone in Nilum
projeftum , uncino extra Nili fiuenta reti excepijfe
memoratur. At.que hoc eft 3 quod apte fane hoc loco
exprimitur per uncinum & rete ab kumeris depen-
dens. Nous parlerons ailleurs de ce prétendu
filet d’Ifis -, mais nous ne quitterons pas cette
charrue fimple ou ce croc, fans ajouter que Schaw
l’a prife pour une houlette-
Les fenrimens font auffi partagés fur l’attribut
triangulaire que tiennent fouvent les figures
égyptiennes * & qui reffemble au précédent chargé
d’une traverfe. Kircher n’eft pas ici plus d’accord
avec lui-même , que dans l’explication des autres
attributs. Dans fon alphabet myftique il croit
qu’il eft formé par la réunion des lettres ( ibid.
pag. 50.) grecques majufcules A & A , qui font
les initiales des mots ’Ayctûoç Aulftav, bon génie,
furnom du ferpent facré. Hic car-acier idem figni-
ficat, qui ' Ayecèoç Actif**» , id eft > bonus genius ;
& cqmponimr ex initialibus litteris A & A. Ailleurs
c’eft l’emblème de l’alphabet littéral, par lequel
©a en défigne l’invention attribuée à Gfiris. L’a ,
félon Kircher étoit la première de ces lettres.
Cleytoa : Journal from grand Cairo Writtent by
}he Prcfeteo & Egypt. ) a fait de cet attribut
triangulaire un infiniment de mufique, que l’an
touchait avec le pleclrum , ou crochet placé
ordinairement avec lui dans les mains d’Onris.
L’invention de la mufique , dont on faifoit
honneur à ce héros déifié , une reffemhlance
éloignée avec le fiftre , 8c un paffage de ■ Spon
relatif au prétendu fouet qu’il croit être un
inftrument de mufique , ont pu faire naître cette
opinion. Voici le paffage de Spon. ( z&c D-iJfir-
pation, ou réponfe à IA. Chaillou dans les Iri s*
cell. Erudit A ktiqoitatrs.). Flagrum. . . . .
nifi hoc irçfsrumentupi muficujn die as cujusjnodi
| fuît Ifidis fiftrum ? lta ut Itvâ manu pie.Arum
I teneat , dexterâ inftrunientum ferreum , aut sneurti ,
quod percujfum pie Ara fonitus edit. Mais nous-
ferons remarquer à Cleyton , d’après l’obfervation
de Winkelmann, que l’on ne trouve le fiftre dans
la main d’aucune ftatue antique égyptienne [ I An.
lib. 2, ch. 2. 6.6.) confervée à Rome 5 qu’il n’eft
même repréfçnté fur aucun autre monument que
fur les bords de la table iliaque > car Bianchi
8c quelques autres ont cru mal-à-propos le
reconnoître fur les obélifques. L’attribut qui
nous occupe feroit au contraire par-tout dans
les mains d’Ofiris ; ce qui prouve qu’il n’a aucune
analogie avec le fiftre. Mais ce qui la détruira
entièrement, ceft une figure qui fe trouve dans
le cabinet du roi 8c dans celui de Ste Geneviève.
L’attribut triangulaire y eft double,. 8c a fait dii-
paroître le prétendu pleclrum.
Que fubftituerons-nous aux hypothèfes de
Kircher & de Cleyton ? Diodore nous a mis fur
la voie; ce fera une charrue fimple fans manche,
munie d’une traverfe pour en affiner la folidité.-
Que l’on dépouille de leurs manches les charrues
des Egyptiens modernes publiées par Norden 8c
Niebhur, 8c l’on y verra diftindement le prétendu
alpha hiéroglyphique , 8c l’inftrument de
Cleyton. Avec notre explication Offris portera
les inftrumens de fon invention , la charrue fimple
§ ou croc , 8c de plus ce croc fortifié par
une traverfe, qui fut fans doute le premier degré-
de perfedion ajouté à la charrue■ Peut- être -même
en donnant aux ftatues d’Ofiris le croc- fimple 8c
la charrue avec une traverfe , a-t-on voulu exprimer
par ces attributs qu’il inventa d’abord le
premier , 8c qu’en le perfectionnant il en fit
enfuite le fécond : Primus aratra manu falerti
fecit Ofiris.
Ch a r r u e ( on voit une) fur les médailles de
Centurips, d’Enna , d’Obulco , de Mens , des
Le:ontms, de Panorme , des Siciliens, 8çc.
CHARTA. Voyei Pa p ie r .
CHARTARIUS. Cet officier exerçoit les mêmes
fondions que le Chartophylax 8c le Chartw
larius. 11 en èft parlé dans Cafliodore ( Van
vin. 25. ) ; 8c on lifoit à Rome l’infçsiptio»
fuivante :
• 3LOCUS YALERIANI CHARTARII
CHARTES. Toure matière fur laquelle on
pouvoit écrire, étoit exprimée par Je mot charta,
C’eft le fentiment de dom Mabillon. De-là vient T
félon lui, la dénomination de charte, commune
à tous les genres d’aCtes. Mais ne l’aurort-on pas
plutôt empruntée du papier d’Egypte ? Avant le
Yiiie fiècle, on avoit coutume d’expédier les
diplômes fur ce papier, 8c jufqu’à cette époque
c’étoit-ià ce qu’on appeloit charta par excellence>
car ce nom lui étoit réfervé privauvement a toute
autre matière.
S’il exiftoit dès-lors une forte de papier de
plomb, nommé x.hTi>e carta plumbea ?
comme le prétendent les PP. Mabillon 8c de
Montfaucon ( PaUograpk. p. 16. ) , l’éplthete qui
l’accompagne le diftinguoit fuffifamment du papier
d’Egypte. A force de coups on réduifoit le plomb
en lames ; 8c à' force de l’étendre on lui com-
muniquoit avec, le papier quelque reffemblance
qui lui fit donner le nom de carta. Mais c’eft juf-
tement ce qui ferôit douter fi la carta de plomb,
dont Néron couché fur le dos avo t la patience
de charger fa poitrine pour fortifier fa voix,
étoit écrite ou même faire pour l’être. Une lame
de plomb auffi mince que la fuppofe l’écriture
à laquelle on la deftinoit, étoit-elle capable par
fon poids de mettre la patience de cet empereur
à une épreuve qui montrât l’excès de fa paffion
pour la mufique ?
Ce prétendu papier devoit donc avoir une
épaiffeur plus confîdérable que celle qu’on donne
maintenant au plomb laminé,-deftiné à garnir
les caiffes où l’on renferme certaines marchan-
difes. Ces ( Allatius animadv. in antiq. etrufe.
fragm. n. 72. ) papiers de plomb dont il eft parlé
dans Un ancien auteur cité par Jofephe, dans Apollonius
deTyr, 8c dans Anaftafe le bibliothécaire,
fur les papes Serge 8c Grégoire III, devoiènt
être de la forme de celui que Néron mettoit fur
fa poitrine.
Qu’on entendit anciennement par le feul mot
carta le papier d’Egypte , c’eft ce que mille
témoignages concourent à prouver. Pline l’hif-
torien ( lib. 13. cap. 11 & 1 3 .) , après avoir
obfervé que Varron en fixe l’invention au fiècle
d’Alexandre , combat fon opinion par la découverte
des livres de papier renfermés dans le
tombeaju de Numa Pompilius. D’où il s’enfuit
que trois fiècles avant la fondation d’Alexandrie ,
ce papier étoit en ufage. Or , dans l’un 8c l’autre
endroit, carta eft le feul terme employé par
Pline. Ulpien ( livre 39 fur ledit) , S. Jérôme
( lettre a Cromace) , Jovin 8c Eufèbe, Jufti-
nien {lib. 2. tit. 10. §. 12. ) dans fes inftituts,
diftinguent nettement charta du parchemin.
Comme la plupart des livres étoient de papier
d’Egypte, le nom générique de cartes leur fut
appliqué dans l’ufage ordinaire : in ufu plerique
kibros (ft. lib. 32. tit. 3. leg. $1. §. 4.) cartas
appellant. Cette dénomination ne paffa fans doute
au parchemin que quand l’ufage du papier d’Egypte
commença à tomber. Le texte allégué
d’Anaftafe ( Anaft. in vit'. S. Sylv. tom. 1. p. 43.
nov. edit. Majfei lftor. Dipl. p. 60.) le bibliothécaire
, en faveur du fentiment contraire, ne parait
pas concluant, parce qu’au-lieu de mettre en
©ppofiti.on le parchemin avec le papier d’Egypte,
Un’oppofe peut-être que iesjeuilles non travaillées
1 du papyrus à celles qui l’étoient ( nouvelle Diplor
matique des Bénédictins ).
CHARTIATICUM, impôt de deux follis que
les officiers des empereurs levoient dans le bas-
empire pour les frais de leurs regiftres. Il en eft
fait mention dans Zonare 8c dans les Novelles.
CHARTOPHYLACIUM3 archives publiques
ou tréfor des chartes.
CHARTOPHYLAX. Nom d’office dans l’cglife
de Conftantinople. Chartophylax. Codin appelle
le grand Chartophylax , le juge de toutes les
caufes-, 8c le bras droit du patriarche 5 8c Bal-
famon, la bouche 8c les lèvres du patriarche.
Codin dit auffi qu’il étoit le dépofitaire 8c le
garde de toutes les chartes qui regardoient les
droits eccléfiaftiques ; qu’il préfidoit à la déci-
fion des caufes matrimoniales, 8c qu’il étoit
juge des clercs. Théodore Bal famon dédia fon
commentaire fur les canons à George Xiphilon.
Théodore étoit né à Conftantinople , 8c dès-lors
Numaphylax Sc Chartophylax, c’eft-à-dire, garde
des loix 8c des chartes de Sainte-Sophie , &
premier prêtre des Blaquernes ; mais il n’étoit
pas encore patriarche d’Antioche. Leunclavius 8c
d’autres fe font trompés quand ils l’ont con-
1 fondu avec le chartulaire. C'étoient deux offi-
: ciers fort différens, 8c le chartulaire étoit bien
; au-deiïbus du Chartophylax. Le Chartophylax
rédige oit les fentences 8c les déci fions du patriarche
, qui les fignoit 8ç y appofoit lé fceau. Il
préfidoit au grand confeil du patriarche, 8c con-
noiflbit de toutes les caufes 8c matières eccléfiaftiques
, tant du peuple que du clergé 8c des:
moines. Il avoit féance avant les évêques. Dans
certaines cérémonies il montoit le cheval du
patriarche ; il avoit fous lui douze notaires à fon
! fervice. Enfin, nulle autre dignité n’avoit tant de
prérogatives 8c de fi beaux droits. Legarde-chartre
ou Chartophylax, étoit à Conftantinople ce que le
bibliothécaire étoit à Rome. Il portoit les mêmes
ornemens que les miniftres eccléfiaftiques , 8c en
faifoit les fondions. C’étoit lui qui préfentoit au'
patriarche tous les évêques. 8c les clercs étrangers
, toutes les lettres , tous ceux qui dévoient
être pourvu d’é.vêchés, d’abbayes , ou promus
aux ordres : tous dévoient avoir fon approbation
' ( Anàftafi. ad vin Synod. a ci. 2.).
Quelques-uns écrivent Cartopkylax. Ce mot,
moitié latin 8c moitié grec, s’eft formé à Conftantinople
depuis que l’empire y eut été tranf-
porté, de #«,<>7« , fait du latin charta, 8c de
Çvhcttnra , je garde. Il fignifie garde-charte. C’étoit
un officier prépofé à la garde des chartes 8c des
ades. Il y en avoit un pour le palais de l’empereur,
8c un pour le patriarche 8c pour l’églife, qui
avoient encore chacun un nom particulier, comme
il par oit dans Codin. Le Chartophylax du palais
s’ap.peioit regiftrator, celui qui tient les regiftres;