
fur le pied avec des bandes, fans le couvrir entièrement.
Plaute en a parlé (Men. il. 3. 40.):
Qui s eft ifte p c nie u lus , quï extergentur b axe a ?
Apulée nous en donne une idée plus diftin&e, &
nous apprend que les baxee étoient une chaufiiire
particulière des philofophes, aufii connue que la
barbe, le manteau & la beface (Met. xi.): Nec
deerat, qui pallip , baculoque , & baxeis, & hir-
cino barbitio philofophum fingeret. Tertullien parlant
d’Ariftippe, qui joignoit les recherches du
luxe aux livrées de la philofophie, demande pourquoi
il ne faifoit pas teindre en pourpre fes baxee.,
comme fon manteau (de Pallio, c. 4.) : Si phi-
lofophus in purpura, fur non <& in baxea Tyria
calceare ?
On en portoit qui étoient faites avec des feuilles
de palmier., félon Apulée (Met. I. xi.) ; Juvenem
pedes p aime if baxeis indutum producit i(i medium.
BEBON. Voye£ Babis.
BEBRYCES, peuple des plus , anciens de la
Bithynie. Ils l’habitoient déjà lorfque les Argonautes
s’embarquèrent pour la Colchide. Etienne
de Byfance rapporte Torigine des Bébryces à un
certain Bébryx, dont aucun autre écrivain ne fait
mention. Mais fi l’on en croit Euftathe (in Dion.),
c’eft de Bébryce, fille de Danaüs, que ces peuples
avoient emprunté leur nom. Il aflure que, malgré
les ordres de fon père, elle conferva la vie à
celui des enfans d’Egyptus qu’on lui avoit donné
en mariage.. Craignant que Danaüs ne la facrifiât
à fon reffentiment, elle alla chercher un afyle
dans les contrées de l’Afie, occupées alors par
des peuples barbares. Apollodore dit aiifli qu’il
y eut deux Danaïdes allez généreufes pour fauver
leurs maris. Pindare cependant (Nem. 10.), &
Horace (/. 3 . od. 1. v. 5)3 ) , ne parlent que d’Hy-
permneftre feule.
Bébryce , fille de Danaüs. Voye-^ B é b r y c e s -.
BEC-Figue, ficedula. Les Romains faifoient
un grand cas de cet oifeau. Ils le regardoient
comme un aliment très-fain, à çaufe des raifins
& des figues dont il fe nourrit. Martial fait allusion
à cette nourriture (xm. 48.) :
Cum me ficus alat, cum pafear dulcibus uvis ,
Cur potiies nomen non dédit uva miki ?
Cet aliment eft très-agréable da'ns l’automne, faifon
de la maturité des fruits dont l’oifeau fe nourrit.
C’eft pourquoi Juvénal compte les bec-figues au
nombre de ces mets recherchés des gourmands,
& il nous apprend qu’ils les faifoient cuire avec
des truffes & des champignons (xiv. 7.) :
Qui radere tubera terri,
Boletum condire, & eodetn jure notantes
Mcrgerç fiçedulas didicit nebulonç parentef
Les gourmets de Rome croyoient qu’il n’y
avoit de bon & de délicat à manger dans les
oifeaux, que les cufiies & la moitié inférieure
dUAC°rps. C’étoit, félon eux, n’avoir point de
goût & de déliçateffe, que de manger les ailes
& la partie fupérieure du corps des volatiles.
Les bec-figues feuls faifoient exception, & 011 les
fervoit tout entiers.
Nous trouvons dans le repas de Trimalcion
(Pctron. c. 33.), une autre manière d’apprêter
les bec-figues. On renfermoit dans une coquille
d’oeuf un bec-figue entouré de jaunes d’oeuf aftai-
fonnes de poivre : Perfecatus putamen manu, pin-
guijfimarn ficedulam ipyeni piperato yitellio pipe -
ratam.
BECHE. On trouve gravée fur le tombeau d’un
chrétien des trois premiers fiècles (Fabretti, lnfcr.
P\ 374-) j la bêche des anciens. Elle diffère des
nôtres, en ce que fon manche eft garni d’une
traverfe, à trois ou quatre pouces du fer. Cette
traverfe ou croix fervoit à appuyer le pied pour
enfoncer la bêche dans la terre, & permettoiç
de l’enfoncer de toute la longueur du fer.
BÉEL-PHÉGOR. M g Ba a l -Péor.
BÉELZÉBUT, dieu des Acçaronites j fon
nom lignifie dieu-mouche, ou le prince des mouches
: on le nommoit ainfi, ou parce que fon
temple étoit exempt des mouches, & qu’il avoit
le pouvoir de les chafler des lieux qu’elles fréquentaient
5 ou parce que fa ftatue, toujours fan-
glante , étoit toujours couverte de mouches.
Béel^ébut étoit une des principales divinités-des
Syriens, puifque dans l’écriture il eft appelé le
prince des démons. Les Grecs adoroiènt aufii un
dieu chafle-mouche, Myagrus. V. ce mot.
BÉEL-25ÉPHON, V, le Di&ionnaire de Théologie,
BEÏZATH, monnoie d’or des anciens Perfes,
du poids de quarante dragmes. Calmet prétend
que c’eft de ce mot, &: non de la ville de Byfance,
qu étoit dérivé le mot befam ou befan, nom d’une
autre monnoie d’o r , en ufage autrefois dans
l’Orient. Ce befam valoit deux dinars, & chaque
dinar vingt ou vingt-cinq dragmes.
BEL , étoit le grand dieu des Chaldécns. II y
avoit eu un tems, difoient-ils, où tout n’étoit
que ténèbres &■ eau , & cette eau & les ténèbres
renfermoient des animaux monftrueux. Bel ayant
formé le ciel & la terre, donna la mort à tous ces
monftres, difiipa lés' ténèbres, fépara la terre
d’avec le ciel, & arrangea l’univers. Enfurte,
voyant le monde défert, il ordonna à un des dieux
de lui couper la tête à lui-même, de mêler fon
fang avec de la terre, & d’en former les hommes
& les animaux j après quoi il acheva la production
de tous les autres êtr/es-qui ornent l’univers.
Voyei B A A L , BÉLU/S, D e MOGQRGON*
O MO R Ç A,
BE LATUCA DR US. Divinité adorée autrefois
en Angleterre, dont il eft fait mention dans
une infeription antique trouvée-dans la maifon
de Thomas Dikes, dans le comté de Cumberland.
On y lit :
DEO
SANGTO BELA
TUCADRO AURELIUS
DIATOVA ARAM
EX VOTO POSUIT
LL. MM.
Le même comté a fourni encore les deux fui-
vantes :
* DEO BELATÜCAD
RO LIB. VOTU
M FECIT
IOLUS.
BELATUCADRO
IUL. CIVILIS. OPT
Y . S. L. M.
Selden afluroit dans fon ouvrage (de Diis Syris) ,
que ce Belatupadrus étoit le même que Belenus &
Abellion, honorés par les Gaulois. Gérard-Jean
Voffius {de Orig. & Progr. Idolol. I. 1. c. 17.) eft
du même fentüment, & croit que Belatucadrus
étoit le Soleil ou Apollon, adoré fous les noms
de Belenus & d’Abellion. Mais on voit dans Mu-
ratori (lnfcr. Thef. 43. 1.) une infeription trouvée
dans le même comté , fur laquelle on lit :
DEO MARTI
BELATUCADRO
On ne peut douter après cela que cette divinité
ne fût le Mars des Bretons. C’eft pourquoi
Thomas Gale dérive fon nom des racines an-
gloifes , cezoï, coder, cadr; combat, camp, fort.
BELBUCH & Zéomebuch étoient regardés,
«heA les Vandales, comme le bon & le mauvais
génie. Belbuch fignifioit le dieu blanc, & Zéomebuch
le dieu noir : on leur rendoit les honneurs
divins.
BELENUS, ou B e l i x , ou B e l l e n u s , divinité
des Gaulois. Jules Capitolin nous apprend
que c’étoit le même dieu que rApollon des Grecs.
& des Romains (Maximin. c. 12,}. : Ueum Bele-
num per arufpices fpopondijfe , Maximinum ejfe
vincendum. Und'e etiam pofiea Maximini milites
jaciajfe dicuntur, Apollinem contra fe pugr.ajfé. On
lit B clin, b îxtv, dans le paffage d’Hérodien (/. 8.
c. 3 .)• : Belin vocant indigent, magnaque eum relt-
gione colpnt, Apollinem interprétantes. Mais San-
maife foutient dans fes Notes fur Capitolin, qu'il
y a une faute de copifte, & que l’on doit lire
BsMm, Belenus eft {appelé aufii Apollon dans les
inferiptions trouvées a Aquilée : apollini. be-
LENO. AUG. IN. HONOREM- C. PETT., & APOL-
LINI. BELENO. C. AQUILEIENS. FELIX.
Belenus étoit honoré d’un culte particulier à
Aquilée, fous la figure d’un jeune nomme fans
barbe, avec des rayons autour de la tète, & avec
une grande bouche ouverte pour rendre des oracles.
Il étoit protecteur d’Aquilée $ il y avoit des arufpices
qui rendoient des oracles en fon nom,
(Capitolin, cité plus haut). Hérodien, déjà cité,
dit aufii qu’il avoit un oracle, appelé Xoracle du
dieu de la patrie, ©ea )%iy,a^ns.
Au refte , Belenus n’étoit pas honoré feulement
dans la Gaule Cifalpine , il l’étoit encore
dans les Noriques. Tertuilien (Apolog. c. 23.) :
Unicurque etiam provincia , & civitati fuus deus
eft , ut Syrie. Aftartés , ut Arabie. Di far es , ut
Norici Belenus. Saumaife ajoute aux Noriques
rillyrie, qui en étoit voifine. L’on voit dans
Vopifeus (Aurelian. circci init.) , que la forme Sc
les ornemens- de Belenus , chez les Illyriens ,
étoient les"mêmes que ceux du mithra. des Orientaux
; nouvelle preuve de l’identité d’Apollon &
de ce dieu.
Chorier, dans fes Antiquités de Vienne dans
les Gaules, dit que Belenus ou Belinus y étoit
aufii adoré.
Aufone a parlé deux fois de Belenus comme:
d’une divinité gauloife. Dans fes Profejfeurs de
Bourdeaux, il ait que Parera étoit de .Bayeux ,
de la race des Druides, qui fervoient Belenus
dans fon temple (4. 7.) :
Tu BagocaJJts ftirpe Druidarum fatus ,
Si fama non fallit fidem ,
Beleni facratum ducis e templo genus«
Et Inde vobis nomina :
Tibi Patere. (fie minifiros nuncupant
Apollinaris myftici)
Fratri, patrique nomen a Phcebo datum :
Natoque de Delphis tuo.
Dans la dixième pièce de ce même livre', il
parle encore d’un nommé Phoebicius, de la race
de Druides, qui étoit prêtre (edituus) de
lenus ;
Nec reticebo fenem
Nomine Phoebitium .*
Qui Beleni edituus ,
Nil opls inde tulit.
Sed tamen , ut placitunt,
Stirpe fatus Druidum ,
Gentis Aremcrice,
Burdigale, cathedram
Nati opéra obtimdt.