
en greo 8c &xxoç ou 5 3 *« ; 5c des tables
fur lefqueiles étoient écrits les noms des
oi féaux j ceux de leurs différentes efpèces de v o l,
tout ce oui concernoit enfin la fcience des Augures.
Lorsqu’ils obfervoient, ils regard oient le Nord,
& tenoient pour heureux tous les augures qui
venoient-du .côté droit; ceux du côté gauche
étaient malheureux.
L’efpèce d’oifeaux , le côté d’où ils prenoient
leur vol , & la manière dont ils voloient ou dont
ils chantoient, rendoient les augures favorables
ou contraires j caries mêmes oifeaux préfageoient
des choies oppofées dans des circonftances différentes.
Mais en général leur vol par compagnie
étoit d’un bon augure 5 c’eft ainfi qu’ il préfagea ,
félon Diodore de Sicile, à Gordius, fimple particulier
, fon élévation au trône de Phrygie.
Quant aux augures que fourniffoit chaque ef-
:pèce d’oifeau, voye% Aig l e , Va u t o u r ,
Epervier , Hirondelle, Chouette, Colombe
, Corbeau & Coq.
Les oifeaux n’étoient pas les feuls animaux
’dont on tiroit des augures. On obfervoit les
Fourmis, les Abeilles 5 ( Voye[ ces mots;)
4a faute relie verte, félon Suidas , les crapauds
qui étoient d’un heureux préfage , les ferpens ,
-le lièvre & le fanglier, dont la rencontre 8c tous
les préfages étoient funefles. .
Les Augures confidéroient avec un foin particulier
les météores, non pas comme les A urologues
, pour prédire l’ avenir par leur infpeéfcion,
mais pour en tirer des préfages relatifs au moment
préfent. De ce nombre étoient les comètes
8c les éclipfes de foleil 8c de lune, qui effrayèrent
tant de fois des armées , 8c qui caufèrent prefque
la mort d’Anaxagoras, parce que ce phiîofophe
en avoit donné des explications naturelles 8c physiques.
La connoiffance des éclairs 8c des tonnerres
, ( voyei ce mot ) faifoit une grande
partie de la fcience des Augures, les vents mêmes
étoient pris pour augures, Stace ( Thebdide n i .) :
Ventis , aut alite vifâ
Beltorum proferre diem.
On regardoit fur-tout comme un funefte préfage
les tremblemens de terre. On facrifioit à
Neptune , que l’on en croyoît l’auteur , afin
de l’appaifer ; & s’il avoit fait entr’ouvrir la
terre, on précipitoit dans ces trous des meubles
précieux. Midas, roi de Phrygie, y jeta fon
fils 5 & Curtius , Romain , s’y précipita tout
armé.
Les feux follets étoient interprétés favorablement
par les Augures , fuivant leur nombre. Pa-
roiffoient - ils fous deux flammes diftinétes ; on
croyoît y reeonnoirre Caftor 8c Pollux, 8c les
matelots en auguroient le retour du calme. Une
feule flamme étoit appelée Hélène, 8c on la
redoutoir lorfqu’elle fuccédoit aux Diofeure-s-,
qu’elle fembloit chaffer. Cette flamme paroiffoit-
elle s’attacher à. la tête ou aux pas de quelque
mortel ; elle lui préfageoit le bonheur le plus
complet. Tel fut Servius Tullius, roi de Rome ;
tel avoit été le jeune Afcagne au départ de Troye,
félon Virgile.
Quoique les Grecs n’entrepriffent aucune affaire
importante fans avoir confulté les AuguresL
quelques-uns cependant n’ont pas craint de s’ en
moquer ouvertement. Euripide , entr autres, fait
dire à Théfée , qui condamne Hyppolite fans
confulter les Augures : La lettre de Phèdre e f U
témoin qui le condamne $ quant au vol des oifeaux
je réeufe ce témoignage trompeur.
Augures romains. Les Romains empruntèrent
des Etrufques la fuperftition des augures , que
ceux-ci avoient reçus des Grecs. Romulus en
exerça les fonctions le premier, lorfqu’il obferva
le vol des oifeaux avec fon frère Rëmus, pour fa-
voir lequel des deux donneroit un nom à Rome.
Mais les Romains changèrent l’état du ciel
établi par les Grecs. Les premiers l’obfervèrent
tournes vers le feptentrion, 8c les Romains fe
tournèrent vers le midi 5 de forte que la droite
8c la gauche de ces deux peuples étant oppofées
dans le temps de l’obfervation des Augures, &
leur droite préfageant les chofes heureufes ,
comme les malheurs étoient annoncés par les
Augures de la'gauche , les réfultats des uns 8c
des autres étoient diamétralement oppofés.
Les Romains étendirent Tinfpeélion des Augures
à un plus grand nombre d’objets que les
Grecs. Ils les rapportoient à douze points capitaux
qui par leur nombre, fe trouvoierit analogues
aux douze Agnes du Zodiaque. Ils tiroient des augures
3 i ° . de l’entrée extraordinaire, mais volontaire,
d’une bête fauve ou privée dans la maifo'n
de quelqu’un ; i ° . delà rencontre d’une bête féroce
fur un chemin ; 30. du feu qui fe cammuniquoit
fubitement aux habits, 8c par analogie, de la
foudre, des éclairs,, 8c de l’incendie des maifons;
40. de la corrofion d’un livre, ou de quelque
meuble agréable, par des fouris, 5c par analogie,
d’ un loup dévorant un boeuf ou un cheval, d’un
chien ou d’un renard, déchirant des poules ou
des oies ; y0, d’un bruit entendu dans la maifon ,
8c que l’on croyoît produit par des lémures ou
efprits 5 6°. de la-prife d’un milan qui tomboit lié
entre les jambes des voyageurs,. de la prife des
oifeaux qui entroient par hafard dans les maifons ,
par analogie, du croaffement fubit des crapauds.,
du chant des corneilles, 8cc. ; 70. de l’entrée
inattendue par quelque trou, d’un chat ou dequeh
qu’ autre quadrupède .; 8°. de l’extinéïion fubitç
d’un flambeau, que l ’on attribuoit à quelque
efprit; 90. d’un bruit léger, mais extraordinaire.,
produit par un brafîer-, que l’on prenoit pour un
oracle de Vulcain ; io°. d’un grand bruit extraoiv
dinaire produit par le feu, ainfi que de fes étincelles;
ii°._ des mouvemens pu exploitons fubites
de la flamme, que l’on croyoit être agitée par
les Lares; 120. enfin d’une trifteffe fubite, involontaire,
caufée par l’apparition d’un fantôme,
ou par quelqu’objet furprenant.
Une des chofes qui occupoient le plus fouvent
les augures romains, étoit L’infpe6tion des poulets
facrës. On nourriffoit dans les temples, 8c l’on
portoit à la fuite des armées 8c des légions, des
poulets renfermés dans des cages. Lorfque 1 on
devoit délibérer fur quelquobjet important, ou
livrer une bataille, on confultoit ces oifeaux
facrés. Les miniftres appelés Pullarii, ouvroient
la cage 8c prefentoient de la nourriture aux poulets.
Si les oifeaux ne vouloient ni fortir , ni
manger, ou s’ils prenoient la fuite, c ’etoit un
augure des plus funeftes; 8c l’on attribua la de-
faite de Publius "Claudius, dans la première guerre
Punique , au mépris qu’il en avoit témoigné.
Mais fi les poulets mangeoient avec avidité, Y augure
étoit favorable , il s’appeloit tripudium ; 8c
s’ils frappoient plufieurs fois la terre avec le bec,
pour ramaffer les grains qui leur étoient échappés
(ce que l’on appeîoit pavirej , Y augure étoit des
plus heureux, 8c fe nommoit tripudium folifti-
mum. Les augures obfervoient avec un foin pref-
qu’égal la démarche ou le vol des oifeaux, 8c
leur chant.
. Les augures romains exerçant leurs fondions,
étoient revêtus de la prétexte ; car Cicéron dit
{pro Sextio) du fils de Lentulus Spinther, que le
peuple avoit nommé augure dans l’année meme
ou il avoit pris la' robe virile *. Cui fuperior annus
idem & virilem patris & prstextam populi judicio
dédit. Quelques auteurs ont cru , d’après des paf-
fages d’écrivains romains corrompus ou mal interprétés
, que les augures portoient la trabea
teinte deux fois en pourpre ; mais il paroit plus
vraifemblable que leur prétexte étoit feulement
ornée de bandes de pourpre. Ils portoient auffi
une couronne.
Lorfque les augures dévoient examiner le vol
des oifeaux , ils choififfoient le milieu de la nuit,
un tems ferein, fans nuages, fans vent, 8c un ef-
pace élevé 8c découvert, qu’ils appeloient arx. La,
ils fe voiloient comme les facrificateurs, c ’eff-à-
dire, en ramenant leur prétexte fur le derrière
8c le haut de la tête. Ils fe plaçoient enfuite en
demi-cercle, s’affeyoient, traçoient en l’air avec
le lituus l’efpace dans lequel ils vouloient ob-
férver, 8c que l’on nommoit templum. Ayant
apperçu quelque bon augure 3 ils l’annonçoient, 8c
attendoient qu’ un fécond vînt confirmer ce premier.
Virgile (Æneid. i l . 691.) ;
Dadeinde auxiliumpater, atque ksc omnia firma.
Ceux que l’on élifoit magiftrats , prenoient
eux-mêmes les augures dans la nuit qui précédoit
leur inauguration, hors de la ville , affis, 8c
dans un endroit confacré à cette cérémonie.-G-écoit
Antiquités , Tome /.
Ufte efpèce d*auguraculum ou d' auguratorium. Les
augures publics les afliftoient, 8c leur difoient
qu’ils venoient d’entendre tonner à gauche. Quoiqu’ils
n’euflent rien entendu eux-memes, les ma-
giltrats prenoient ces paroles des augures pour
le préfage, 8c s’en retournoient fatisfaits.
Tite-Live décrit fort au long (1. 18.) la manière
dont on prit les augures pour I’éledion de
Numa. Vaugure le conduifit dans l’efpace appelé
arx , l’y fit affeoir fur une pierre , fe voila 8c
s’affit à fa gauche, tenant un bâton recourbé ,
fans noeuds, appelé lituus. Apres avoir confideré
Rome 8c la campagne, adrefle des prières aux
dieux, Y augure détermina- les régions cpleftes depuis
l’orient jufqu’à l’occident, aflignant la droite
au midi 8c la gauche au feptentrion, 8c fixant
l’efpace des préfages auffi loin que la vue pouvoir
s’étendre. Il prit alors fon lituus de la main gauch
e , pofa la droite fur la tête de Numa, 8c dit:
« Jupiter, père des dieux, s’il eft permis à Numa
Pompïlius, dont je touche la tê te , d’être roi de
Rome , faites-le moi connoître par des lignes certains
dans l’efpace que j'ai détermine.” Il annonça
les préfages qu’il defiroit. Dès qu’ils eurent paru,
Numa fut déclaré roi par Y augure , 8c il fortit de
l’efpace confacré aux augures.
Les magifirats obfervoient les préfages ainfi
que les augures , mais avec quelque différence.
Les derniers les obfervoient pour ordonner ou
pour défendre quelqu a&ion ; les magiftrats ne le
faifoient que pour empêcher ou pour rompre
les comices. L’affiftance des premiers étoit nécef-
faire ; les derniers n’obfervoient que librement,
8c quand ils le vouloient. Il falloit l’obfervatioB
de trois augures pour la promulgation d’une loi ;
celle d’un feiil magiftrat rompoit les comices,
quoiqu’il ne fût quobferver, fans connoître les
conféquençès de- fon obfervation. Voici les paroles
consacrées pour commencer cette cérémonie
: Jovis pater, f i mihi es auâor , urbi populoqüe
romano Quiritium, h&c fané , farteque cjfc , ut tu
nunc mihi benè fponfis, beneque volueris. Ce font
à-peu-près les mêmes que celles prononcées i
l’inauguration de Numa.
Romulus compofa le collège des augures de-
trois feulement, tirés des trois tribus de Rome,
qui exiftoient alors. Ce college s’accrut enfuite
d'un augure de plus ; 8c à la fin de la république ,
il étoit compofé de cinq plebeiens 8c de quatre
patriciens. Ils fe choifirent long-tems des collègues
; mais le peuple s’attribua depuis ce droit,
8c° il appartint enfuite aux empereurs jufqu’au
chriftianifme. Le plus ancien du collège en étoit
le préfident, 8c fe nommoit magifter collegii au-
gurum. Leur office étoit perpétuel; 8c quoique
les prêtres 8c les pontifes condamnés pour quelque
crime, fuffentdeilitués fur-le-champ,les loix
confetvoient aux augures leur dimuté jufqu à la
mort. U y avait de plus une loi ods douze Tables-/