
» fîte s : car on fait que les anciens le plaçoient
au rang des pierres précieufes. Quant a la propriété
médicale qu'on lui attribue ici, nous n'avons
garde de nous en occuper. Les lumières que l'on
a acquifes fur ces prétendues vertus des pierres pré-
cieiuès, nous en difpenfent formellement j & nous
uferons de cette aifpenfe dans tous les autres
articles relatifs si la Minéralogie.
ACQUA CHE F a v e l l a , 1‘ eau qui' parle. On
a donné ce nom à une fontaine de la Calabfë-
Citérieure , fituée près des ruines de l’ancienne
Sybqris. On crut fans doute que l'oracle par lequel
fcs Sybarites apprirent leur deflruétion prochaine,
croit forti de cette fontaine ; & cette opinion l'a
fait nommer Aequo, die Favella. On a cru aufïi
que ceux qui fe baignoient dans fes eaux, en
fortoient plus fains & plus beaux.
A CRÆ , en Sicile. Akpa iq n .
Les médailles autonomes-de cette ville font :
RRRR. en bronze. ‘
O. en or. '
O.- en argent.
ACRÆA ( i) ', furnom de la Junon de Corinthe,
qui avoit un temple dans la citadelle de cette
ville : on ne lui immoloit que des chèvres. La
Fortune eut suffi le même furnom, & pour la
même raifon. **
Acræa ou Acrona , c’eft encore le furnom
d’une nourrice de Junon, fille du fleuve Aftérion,
au pays d'Argos. V. Astérion, Junon.
ACRÆPHIA, dans la Boëotie.
On ne trouve des médailles impériales grecques
de cette v ille, que dans Goltzius feul.
ACRÆUS, furnom de Jupiter, fous lequel les
habitans de Smyrne l'honoroient dans un lieu
élevé proche de la mer, où ils lui avoient bâti
un temple.
ACRAGAS , en Sicile. AKPAran tin on .
Les médailles autonomes de cette ville font:
RRR. en or.
• C. en argent.
'C. en bronze.
Ses types ordinaires font un crabe, ou un aigle
dévorant un lièvre.
ACRASUS, dans la Lydie, a k p a c iq tü n .
On a des médailles impériales grecques de cette
v ille, frappées fous fes préteurs, en l'honneur de
Sévère, de Plautille, de G eta, de Julia Paula ,
d'Alex.-Sévère, de Caracalla.
ACRAT1SME, ^çfirikfüei Les Grecs donnoient
ce nom à leur déjeûner, ce léger repas Qu’ils
faifoient dans la matinée, en attendant le dmett
Si l’on ajoute foi à l'étymologie qu’en a donnée
Schrevelius, on pourrait dire que Pufage général
des Grecs étoit de prendre pour déjeûner du pain
trempé dans du vin pur : ayant cette
lignification.
(i) A’afis, haut, élevé, parce que le temple étoit dani un
U eu clerc.
ACRÀTOPHORE , furnom de Bacchus, fous
lequel il étoit principalement honore , félon l arron
* à Phigafie j ville de i’ Arcadie 5 il ngnifie
celui qui donne le vin pur (1 ). . '
ACRATOPOTES , c’eft le nom d’un héros de
la Grèce j qui étoit honoré, félon Athénee, a
Munichia, un des bourgs de l’Attique : fa plus
belle qualité , fans doute, étoit de bien boire >
car fon nom fignifie un grand buveur de yio
pur (2). 1 , . , .
ACRATUS ou A cr Ates , c’eft le nom, du genie
de Bacchus. Le P. Froelich n’ayant pas fait attention
aux ailes qu’il porte fur une médaille , 1 a
nommé Pan , ou un des fatyres. Paufanias dit
que l’on voy.oit encore à Athènes , dans une muraille
, le vifage de ce génie. .
ACRIDOPHAGES, peuple qui mangeoit des
fauterelles, àxpts, fauterelle, 8c je mange.
Cette nation habitoit l’Ethiopie, 8c etoit voifine
des déferts. Les Acridophages faifoient au pnntems
une grande provifion de fauterelles, qu ils faloient
pour s’en nourrir pendant le refte de 1 année : car
ce peuple étant éloigné de la mer, ne pouvoit
avoir des poiflons, & il n’élevoit point de bétail.
Diodore de Sicile & Strabon en ont parle} mais
ils ajoutent à ce récit une fable ridicule. Ib difent
que lès Acridophages ne vivoient que jufqu a quarante
ans, & qu’ ils mouroient conftimes par des
infeCtes ailés qui s’engendroient de leur propre
fubftance. . .
Pline parle dAcridophages qui habitoient un
canton du pays des Parthes, 8c S; Jérôme en place
dans la Lybie. Au refte, les voyageurs aflurent
que l’on mange encore des fauterelles dans plufieurs
endroits de l’Orient. Les poètes Nicophon &
Ariftophane parlent de ces animaux, comme^ de
la nourriture de la plus vile populace de la Grèce.
' Les payfans feuls en mangeoient, félon Theo-
philaCte. Ælien, dans fon Hiftoire des Animaux,
dit que l’on mangeoit de fon tems des cigales,
infedle que l’on confondoit avec les fauterelles.
ACRISIUS, roi d’Argos, père de Danaé, ayant
été détrôné par fon frère Proëtus, fut rétabli par
fon petit-fils Perfée, qui le tua en fuite par un
accident malheureux. Perfée voulant un jour faire
preuve de fon adreffe au jeu de palet, en prefenc©
de fon grand-père, jeta le palet de toute fa force}
il atteignit Acrife, 8c l’étendit mort fur la place.
Ainfi fe trouva accomplie la prédiction qui lui
avoit été. faite, qu’un jour fon petit-fils lui ravi-
roit la couronne & la vie, fans que les rigueurs
qu’il avoit exercées contre fa fille, 1 en euflent pu
garantir. JC Danae , Persee, Proetus.
ACRO. Ce mot, qui vient du grec élevé
au fommet d’une montagne , fignifie la citadelle
d’une ville, lorfqu’il eft joint a fon nom. L o n
conftruit en effet les citadelles fur des lieux élevés,
(i) Du grec /ÀKfoiTiv, vin pur, faûs mélange.
(t) Du mot grec jfxpeiTov, yin pur, fans mélange*
„ai commandent les villes. Vacroçorlnthe étoit
la citadelle de Corinthe, & onia voit fur plufieurs
médailles de Colonies frappées dans cette ville.
Les Athéniens appeloient leur ville du nom* ablQlu
rlhis, ville par excellence, comme les Romains
appeloient Rome fimplement urbs, ville. Ils donnèrent
à leur citadelle le nom d acropole. Pellerm
a publié une médaille unique d'Athènes, fur
laquelle on voit la colline & les bâtimens de
l‘acropole. On reconnoît la même racine dans
Xacradine, citadelle de Syracufe.
ACROAMA. Les Romains adoptoient ce mot
grec, pour exprimer des contes amufans, que 1 on
récitoit aux convives pendant les repas, & meme
ceux qui les faifoient. On introduifoit dans les
feftins ces efpèces de rapfodes ou de troubadours ,
afin, dit Cornélius Nepos , que l’efprit des convives
fût aufli fatisfait que leur palais : ut non
minus animo, quant ventre convive delettarentur.
Le même écrivain ajoute que dans un repas 1 on
n’admit d’autres rapfodes, qu’ un efclave occupe
à faire des leCtures aux convives : Nemo in c&n-
vivio ejus aliud acroama audivit quatn anagnoften.
Cet tifage fubfîfte encore chez les peuples, qui
n’ont pas des fpeCtables réguliers comme ceux
des Européens.
Acroama, nom que les Romains donnoient
aux muficiens qui jouoient d’ un inftrument, jpour
les diftinguer de ceux qui chantoient. On prétend
aufli qu’ils zppeioient^acroama la mufique inftru-
mentale, & fur-tout celle qui étoit gaie. ( M. de
Caftillon fils ).
A C R O B A T E S . C’ étoient des danfeurs de
corde, dont on connoifloit quatre efpèces différentes.
Les premiers voltigeoient autour d une
corde, comme une roue tourne autour de fon
eflieu, & ils fe fufpendoient par le cou , par le
pied, &c. Les féconds voloient du haut en bas
fur une corde, appuyés fur l’eftomach, ayant lès
bras & les jambes étendus. D’autres couroient fur
une corde étendue obliquement de bas en haut.
Les derniers, enfin, danfoient, fautoient, & faifoient
toutes fortes d’exercices fur une corde
tendue horifontalement à plufieurs pieds de terre.
Nicéphore-Grégoras, Manilius, Nicétas, Vopif-
cus, &c. font mention de tous ces danfeurs de
corde.
ACROBATIQUE, premier genre de machine
dont les Grecs fe fervoient pour monter des fardeaux.
Ils Fappeloient acrobaticon.
Les Romains donnoient ce nom à une efpèce
de tour ou de guérite, dans laquelle on fe pla
çoitpour voir de plus loin, & que l’on élevoit
à differentes hauteurs.
ACRQCHIRISME, efpèce de danfe joyeufe 8c
de lutte dans laquelle on n’employoit que les
mains : ceux qui s’exerçoient ainfi, s’appeloiênt
acrochirifies, & ne fe touchoient qü’avec les doigts
entrelacés.
ACRQCOLIA. On donnoit ce nom aux mets
légers & peu fticculens par lefquelf les Romain»
commençoient leurs repas, tels que les pieds, les
oreilles, les cols, les becs, & c . ,
A C R O C O M E S , peuples de Thracc, ainfi
nommés parce qu’ils avoient les cheveux longs
pardevant, comme les femmes, au contraire des
Abantes, qui ne les portoient longs que par der*
rière. Ce nom vient d‘ax.poç, fommet, & »
chevelure.
ACRGEUS. Voyfi Acræüs'.
ACROLITHOS, ftatue coloflale que Maufole'
fit placer au haut du temple de Mars, dans la ville
d’Halicarnafîè.
ACROMALLOS, eft une laine courte & dure,-
par oppofition aux laines fortes 8c longues. C eft
de 1*acromallos que les Belges faifoient ces efpeces
de furtouts qu’ils appeloient faga, 8c qui portoient
chez les Romains le nom de Uns..
ACRONA. Voyei A cRÆA.
ACROSTICHES. Les Grecs ont connu cet abus
de l’efprit, qui confifte à compofer des poèmes
dont toutes les lettres initiales de chaque vers,
ou initiales de chaque mot des vers, forment un
ou plufieurs mots : telles font deux épigrammes
du premier livre de l’Anthologie, chap. 28, faites
l’une à l’honneur de Bacchus, 8 c l’autre à celui
d’Apollon. Toutes les deux n’ont que vingt-cinq
vers, dont le premier renferme l’expofition du
lu jet de l’épigramme. Les vingt-quatre vers fui-
vans font compofés chacun de quatre épithètes,
commençant toutes quatre par la même lettre, 8c
difpofées félon l’ordre alphabétique des vingt-
quatre lettres grecques. Les quatre épithètes qui
forment le fécond vers de chaque épigramme ,
commencent toutes par un A , les quatre du troi-
fième vers par un B , les quatre du quatrième par
un T , 8cc.j ce qui fait quatre-vingt-feize épithètes
pour chacun de ces dieux.
Les grammairiens modernes ont appelé ce genre
dacrofiiche vers lettrifés ou tautogrammes. Ce font
en général des chef-d’oeuvres de patience & de
mauvais goût.
ACROSTOLIUM. Vacrofiolium étoit la partie
la plus élevée de l’ornement qui couronnoit la
proue des vaifleaux anciens, appelée ç-oAûs-. 11 étoit
placé au-defîus de l’éperon, & étoit fait en croc.
Le comte de Caylus le compare aux fers polis 8c
tranchans faits èn manière de cou de canard ,
que les Vénitiens mettent à la proue de leurs
gondoles. On ne doit pas le confondre avec le
f chenifcus qui fe mettoit à la poupe, ni avec
Va(p?a>içov des Grecs ou Yaplufirc des Romains,
qui faifoit l’ ornement de la pouppe 8c fourniffoic
un pendant à l’acroftolium. Avouons cependant que
quelques écrivains, en petit nombre, ont pris
indifféremment ce dernier pour l’apluftre, 8c réciproquement.
Cette erreur eft venue peut-être de
ce qu’ils ont parlé en général des ornemëns des
vaifleaux, fans vouloir s’aflujétir à une exactitude
rigoureufe.