
les lettres. On en voit des exemples dans Xéno-'
phon. Hellen 3 liv. i ; dans Quinte-Curce, liv. vi ,.
c.‘ 6 i dans Juftin, liv. x l i i i 3 c. 3 , où Ton apprend
encore que ce fut une charge auprès de l’empe-
rei:r, que d avoir la garde de Vanneau. Le référendaire
faifoit autrefois la même fonction auprès
de nos rois , de même qu’aujourd’hui les fceaux
font entre les mains du chancelier ou du garde
des fceaux. Alexandre donna fon anneau en mourant
à Perdiccas, pour le défigner fon fucceflëur ,
fi nous en croyons Lucien , dans fes Dialogues.
On s’en fer voie encore pour fceller l’entrée de
tout ce qu’on vouloit tenir exactement fermé. On
fcelloit de même l’entrée des maifons, Arifiote,
(de Mirabili. aud.) ; l’appartement des femmes ,;
Aristophane , dans la fête de Cérès 5 tous les
meubles , les coffres , les cadettes 3 les bouteilles
de vin3 les bourfes, comme on le voit dans Pline,
liv. x x x i i i 3 c. 1 ; Plaute, Cafin, att. u , fc. 1 5
Martial, liv //, épi g. 89 ; Tacite, Annal, liv. 11,
c. z 3 &c. Voye^ J a n u s rutgersius, Var. LeSl.
lx v 3 c. y. C’eit pour cela, fans doute, que cet
anneau 1e rrcuvoit le plus fouvent entre les mains-
des meres de famille. Solon fitune lo i, par laquelle-
il défendit, pour la fureté publique, à tous fai-
feurs ou marchands à'anneaux, de garder un modèle
d’un anneau qu’ils auraient vendu.
Chez les anciens les figures gravées fur les
anneaux n’étoient point héréditaires^ & chacun
prenoit celles qu’il lui plaifoit ; Nu ma avoit défendu
par une lo i , que l’on y gravât les figurés
des dieux. Pythagore défendoit la même chofe a
fes difciples, Clem. Alex. Strom. L. v. L ’ufage
abrogea la loi de Numa, & les Romains gravèrent
fur leurs anneaux , non-feulement leurs dieux ,
mais encore les dieux étrangers, & for-tout ceux
des Egyptiens, ainfi que Fline le rapporte, /. n 3
e‘ 7 î A 33^ c‘ 2- Us y gravèrent des hommes, des
animaux, des chofes inanimées, leurs aveux, leurs
fondateurs, leurs capitaines, leurs princes & leurs
favoris, &c. Les antiquaires trouveront ici réunies
les figures des anneaux, dont l’hiftoire nous
aiconfervé la mémoire.
Jules-Célar avoit une Vénus fur fon cachet,
E ion , /.43. Le philofophe Afelépiade, Uranie;
la famille des Mucnens, Alexandre. Les anciens
gravoient aufli leurs ancêtres ou leurs amis.
P-. Lentulus Sura portoit for le fien fon ayeul.
Cicéron , cuti lin. 3 ; Ovide, T ri fl. liv. /, éleg. 6 .
Scipion le jeune, Scipion l'Africain ; Scipion
1 Africain , Siphax ; Sylla , Jugurtha ; les amis
d Epicure , la têre de ce philofophe. Cic. de Fin.
liv. v. L’empereùr Commode, une amazone,
reprefentant Ma rua, Jul. Capit. d ms la vie d‘Albin,
c. 1. Ariftomène, Agathocle, roi de Sicile, Polyb.
liv. xv. Callicrates, Llyffe, Athen. I. vi. Auguite,
Alexandre ; plufieurs focceffeurs de cet empereur,
Augufte, Sué ton. dans Augufie, c. yo ; Dion. I. l i .
Narciffe, Pallas ; plufieurs Romains , Séjan ;
ies Crées, Hellen; les Troyens, Pergamus; les
habitans d’Héraclée, Hercule; ceux d’Athènes,
Solon ; ceux d’Alexandrie , Alexandre ; ceux de
Séieucie, Séleucus ; ceux de Lacédémone, Lycurgue
; les Cherfonites, C’onftantin.
Quelques-uns fe faifoient graver eux-mêmes fur
leurs anneaux, Plant. Pfeudoi. , a61. 1 | fçen. 1.
L’anneau d’or de Childéric, trouvé dans fon tombeau
, & qui fe voit à la bibliothèque du Roi,
porte le portrait & le nom dfe ce prince.
Augufie avoit un Sphinx fur fon anneau , P lin:
l. x x x i i i , c. 1. Mécène, une grenouille. lb. Pompée
, un chien fur la proue d’un navire ; les foldats
en Egypte, un efearbot, Plutarc. de Ifide. A réus,
roi de Sparte, un aigle, tenant un ferpent dans
fes ferres, Jofcpke; liv. x n , c. y. Darius, roi de
Perfe, un cheval; Sporus, l’eillèvement de Pro-
ferpine, Suet. in Nerone , c. 46. L es Lôcriens
occidentaux , l’étoile du foir, appelée kefperus
Strabon, liv. iv. Pline le i:eune-, un char tiré.par
quatre chevaux ; Polycrate , une lyre ; Séleucus,
une ancre, Clem. Alex. P&dag. lïb. m . Fîufieurs
chrétiens des premiers fiècles portoient- for leurs
anneaux le monograme de J. C ., que l ’on trouve
aufli for plufieurs médailles des empereurs chrétiens.
ANNEAU, du jour de la naijfance , annulus nata-
litius. On l’appéloit ainfi, parce qu’on ne le portoit
que ce jour-là feulement. La plupart des
commentateurs croÿent le recônnoîtrt dans ce
vers de Perfe, ( 1., 16.) : '
Et natalitia tandem cum Sandonyche alla.
Quelques-uns appellent annulus natalitius, lin
anneau que les amis ou les- cliens enVoyoient à
leur patron ou à leur ami, pour le féliciter au
jour anniverfaire de fa naiflànce. Plaute , ( Cure.
y. 2 . 16. y:
Hic efi a n n u l u s y quem ego tibi mifi natali die.
ANNEAU des arrhes y annulas fponfionis. Lorfque
l’on concluoit un marché, on donnoit fon anneau
en gage de fa promeffe , & pour fervir d’arrhes*
Cet ufage efi Drouvé par un, grand nombre de
paffages du droit romain Le moine P la nu de, qui
a écrit une vie fabuleufe d’Efope , foppofe que
Xanthus ayant parié qu’il boiroit la mer entière ,
donna fon anneau pour arrhes de cette gageure ; ce
qui prouve que cet ufage duroit encore, fous les
empereurs grecs, tems où vivoit Planude. On
donnoit également fon anneau à celui que l’on
chargeoit d’ordonner un repas,.dont chacun des
convives devoir payer fa part. Térence, dans
l’Eunuque , ( 3 .4 . 1. ) :
Heri aliquot adolcfceniuli cozmus in Pyr&eo
In hunediem ut de fymbolis ejfemus : Ch&ream ei rei
Preferimus : dati annuli.
Cet anneau fervoit encore à faire reconnoître
au dépofitaire celui qui lui avoit remis le dépôt.
Plaute, ( Bacchi. 2. 3. 93.):
. . . . . . . . Ch. annulum gnati tui
Facito ut memineris ferre. N i. Quid opus efi
■ annulo ?
Ch . Quia idfignum efi cum Tkeotimo , qui eum
illi ajferet,
Ei aurum ut reddatur.
Anneau des joueurs de flûte. Ces muficiens fe
diftinguoient ordinairement par un brillant anneau
, orné d’une pierre précieufe. Suétone, dans
la vie de Néron, décrivant le coftume des fvm-
phoniftes, noubliepas Vanneau de la main gauche,
nec fine annulo lavis. Une rufe du joueur de flûte
grec Ifménias, attefte la généralité de cet ufage
chez les anciens. Etant envoyé en ambaflade au
roi Artaxerxès, i l fut obligé de VadorerK félon la
coutume des Perfes. On ne pouvoit lui parler fans
cette falutation préalable, que les Grecs libres
abhorroient, comme profanant un aéte de refpeét
dû à la divinité feule. Ifménias arrivé au pied
du trône d’Artaxerxès, laifia tomber fon anneau
comme par mégarde, & fe courba pour le ra-
mafifer. Les Perfes crurent qu’il adoroit le grand
ro i, & les Grecs imaginèrent Amplement que
l’ambafiadeur avoit ramafle fon anneau. Ælien,
(Hifi. 1. 21 ).
ANNEAU de Samothrace, annulus Samotkracius
ferreus. C’étoient des efpèces de talifmans que
la foperftition avoit inventés, & que l’irnpofture
accréditoit. On gravoit for ces anneaux des caractères
magiques, & l’on y renfermoit de l’herbe
coupée en de certains tems, ou de petites pierres
trouvées fous; de certaines eonftellations. Ceux
qui portoient ces anneaux , fe croyoient à l’abri
de toutes fortes de revers, & afiurés du foccès
4 e tout ce qu’ ils entreprenoient. On les appeloit
Samotkraciens, parce que les peuples de cette ifle
s’appliquoient particulièrement à étudier les fecrets
de la nature. ( L ) .
anneau du pécheur. Les brefs apoftoliques
font ficelles de Vanneau du pécheur. Ce fceau efi
.ainfi appelé, parce qu’on foppofe que S. Pierre,
qui étoit pécheur , en a ufé le premier, & que les
papes s’en fervent.d’après lui. Il n’y a cependant
qu’environ quatre cens ans que ce terme efi en
ufage. Ce fceau s’appelle ainfi, parce qu'il porte
l’image de S. Pierre.
ANNEDOTS, étoient trois animaux célèbres
dans la'raythologie chaldéenne; ils fortirent l’ un
après l’autre de la mer Erithrée , fur les côtes de
la Babylonie. Le premier-forma les hommes de
ces contrées dans les fciences & les arts, les raf-
fembla, leur apprit à bâtir des villes, à confacrer
des temples aux dieux, à fe diéler des loix ; en
un mot, leur donna des inftmôHons fur tout ce
qui peut établir les moeurs & les former. Il parut
la première année d Alor-us.
Les deux autres parurent depuis fucceflivement ;
ils n’inventèrent rien de nouveau, & montrèrent
feulement plus en détail ce que le premier n’avoit
enfeigné qu’en gros. Abydène les appelle demi-
dieux. Bérofe difoit que l’ on confervoit de fon
tems dans un temple de Babylone, une repréfeu-
tation du premier, qu’il appelle O annes. Voye\r
ce mot.
A N N E E . Les anciens avoient fait de cette
période de tems , une divinité, à laquelle ils
avoient élevé des autels. 11 y en avoit entr’autres
à Cadix.
Ils avoient choifi le palmier pour le fymbole de
Vannée ; parce qu’ ils croyoient fauflement que cet
arbre pouffe une nouvelle branche à chaque lunai-
fon.A
nnée ( fouhaiter la bonne année. ) On croit
que cet ufage vient des Romains. Ils fe rendoient
des vifites & fe faifoient réciproquement des com-
plimens avant la fin du premier jour. Ils fe préfen-
toient des étrennes, firent., & offroient aux dieux
des voeux pour la confervation les uns des autres.
Lucien parle de cet ufage, comme d’une chof«
très-ancienne, & il en rapporte l’origine à Numa.
Ovide y fait allufion au commencement de fes
Faftes.
Pofiera lux oritur , linguifque animifque favete ;
Nune dicenda bono funt bona verba die.
Pline efi un témoin encore plus fur ; il dit
( lib. 28. c. 1. ) Primum anni incipientis dïmi taxis
precationibus invicem faufium ominamur.
Le Comte de Caylqs nous a confervé deux petits
monumens ( voye^ Étrennes ) qui font très-
précieux , à caufe des fouhaits qu’on y voit exprimés.
Sur l’un on lit : a n n hm n o v um f a ù s tum
f e l i c lm t i b i ; & for l’autre : a n n u m n o v um
f aus t v m f e c ic em m ih i . Ce dernier monument
nous apprend que chez les Romains l ’on fe fou-
haitoit à foi-même là bonne année.
On trouve dans la collection du Baron de Stofch
un criftal de roche fur lequel font gravés trois petits
médaillons, avec une feuille de laurier , une.
figue & une datte , préfens que fe faifoient les
Anciens au premier jour de l’an. Un de ces. me-:
daillons repréfente Commode; le fécond une Victoire
avec i’infeription Vie. Au g . & le troifième
Janus debout dans un temple. On lit tout autour
l’infcriptîon fuivante , qui efi effacée en quelques
endroits : f eu .•. . e r a . . . an num n . . .
F au s . . . em. Elle fe rétablit ainfi : e e u c i .-
7 MP ER AT'O RI . A N N U M . N O V U M . F A U S TUM .
F P v i-C EM . / ;
Année des Egyptiens. Ce font les Égyptiens, fi
on en croit Hérodote, qui ont les premiers fixé
Vannée y & qui l’ont établie de 360 jours, partagés en
douze mois. Mercure Trifmégifte ajouta cinq jours
à Vannée Égyptienne, & la fit de 36 f. Nous liions
dans 'Diodore de Sicile, livre I. dans la vie de
Numa par Plutarque, & dans Pline, livre VII.
Aa ij