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CÆS1 T1 US color. Voyez. Blanc.
CÆSIUS color. Bleu-clair, oppofé à C&ruleûs
cmor , bleu-f»nçé'. Minerve eft furnommé en grec
y\*uKÏ-rtçi ce mot eft traduit dans les auteurs latins
par oculis ctfiis, aux-yeux-bleus.
Quelques philologues ont dérivé C&fius , de
cèdes 3 carnage, & ils affiirent que cette couleur
dans les yeux annonçoit un caractère fanguinaire,
fans en déterminer la nuance. On fent combien
eft frivole une explication auffi vague.
CÆSO & CÆSAR y furnoms de ceux qui
»voient été tirés du ventre de leur mère par une
incifion latérale. Pline ( v il. 9.) primas C&far a
csfo matris utero diBus j qua de caufa & C&foncs
appellati.
CÆ S O N IU S y furnom de la famille Cal-
T U R N tA .
CÆUS, un des enfans de la Terre qui entreprirent
de détrôner Jupiter.
CA1Æ. Toutes les femmes romaines étoient
appelées Caia dans les cérémonies des mariages.
Feltus nous en apprend la raifon. » La femme,
dit-il, de Tarquin l'Ancien, qui s’appela d’abord
Tanaquil, porta à Rome le nom de Caia C&cï-
lia. Sa fagelfe & fon habileté dans les ouvrages
de laine étoient li renommées , que les femmes
romaines portoient dans les jours du mariage fon
nom CaU, comme un nom d’heureux préfage *>.
Caia C&cilia appellata eft 3 ut Romam venit 3 qu&
antea Tanaqu.il vocitata erat 3 ~uxor Tarquinii
Prifci, Régi s Romanorum y quA tant a probitatis
fu it 3 ut id nomen ominis boni caufâ fréquentent
nubentes y quant fummam ajfeverant lànificam
fuitfe.
Quoique l’on trouve fur plufieurs monumens
le nom de Caia exprimé par cette figle o fuivie
de libertus , ou L , Caftalion ( adv. Femin. Prén
om . AJJert. ) affiire que ce nom n’a jamais défigné
quelques femmes appelées Caia 3 mais qu’ il étoit
générique dans les infcriptions, & qu’ il y défi-
gnoit ordinairement toutes les femmes qui avoient
donné la liberté à l’affranchi dont parloir l’ infcrip-
tion. Par exemple, c. cæcilius o . l . eros. Il
feroit en effet impoffible d’expliquer fans cette
fuppofîtion, la raifon pour laquelle on ne trouve
prefque jamais fur les marbres aucun prénom
joint au nom des femmes.
C A IE T E , nourrice d’Enée, fuivit ce prince
dans fes voyages, & mourut en arrivant en Italie.
Enée lui éleva un tombeau fur la côte de la
grande Hefpérie, dans l’endroit où eft aujourd’hui
Ga'ète, en latin Ca'ieta , qui a pris fon nom de la
nourrice d’Enée.
CA1LARUS. Muratori ( Diatrib. col. 63. du
Thtf. infer. ) rapporte l’infcription fuivante trouvée
à Arles:
EX IMPSRIO
TATTIUS QUARTUS
CAILARO Y . S. L. Mi
Le baron de la Badie croyait que Cailarut
venoit de cail-ard y ou gail-ard3 qui, dans l’ancienne
langue commune aux Gaulois & aux Germains
(fauf la différence des dialeéles) , vouloit
dire gras pâturage. Ce feroit le dieu qui faifoit
engraifter les moutons.
CAILLER le lait. Les Grecs affuroient qu’ils
dévoient à Àriftée, fils d’Apollon & de Cyrène,
le moyen de faire cailler le lait.
C A IL L E S . Les Phéniciens offroient à Hercule
des cailles en facrifice 3 & difoient que cette
coutume venoit de ce que ce héros ayant été
tué par Typhon, Jolaüs lui rendit la vie avec
l ’odeur d’une caille.
Latone, perfécutée" par Junon, fut changée
par Jupiter en caille , afin qu’ elle pût fe rendre
dans l’ ifle de Délos.
Servius { n i . Æneid.) dit qu’Aftérie, foeur
de Latone , fut auffi. métamorphofée en caille.
CA1US CESAR, fils aîné d’Agrippa.
CAIUS CÆSAR AUGUSTI EILIUS
PONTIFEX CONSUL.
Ses médailles font:
O. en or & en argent, ni en G. B. de coin
romain.
RRR. en M. B.
RR. en P. B.
RRR. en G. B. de Colonies, avec fa tête &
celle de Lucius, fon frère.
RR. en M. B. avec les mêmes têtes.
RR. en P. B.
RR. en P. B. grec.,
RRR. en M. B. d’Egypte, au revers d’An-
gufte.
Ca iu s ( C a l ig u l a ). Voy. cc mot.
CALABIS. Meurfius, dans fon traité intitulé
Orckeftra, dit que calabis étoit une chanfon &
une danfe des Laconiens , qui étoient en ufage
dans le temple de diane Déarhéatide.
CALABRA-CURIA. Voyez C urie.
Ca LACTA , en Sicile. k.a a a k t in £2N.
Les médailles autonomes de cette ville font :
C. en bronze.
O. en or.
O. en argent.
Leurs types ordinaires font :
Une chouette. — Un raifîn. — Une lyre. — Ü»
caducée.
CALAGURIS, en Efpagne.
MV. CAL. IUL. Municipum Calaguris Julia,
MV. C. 1. Municipium Calaguris Julia.
Nassica, furnom d’un Scipion que portoit ce
municipe.
Il a fait frapper des médailles latines en l’honneur
d’Augufte , de Tibère. C’eft aujourd’hui
C a l a h o r r A. Voyez* ce mot*
CALAHORRA , yille d’EfpagnG fur l’Ebx*»
C’eft l’ancienne Calaguris, dont les médailles font
l’objet de l’article précédent. Elle eft célèbre par
le féjourdu grand Sertorius, par le choix de fes
troupes, & par fes belles aérions.. On y trouva,
en 1707, l’infcription fuivante ; elle conferve la
mémoire d’un officier né à Calahorra, qui fe crut
obligé par les liens de l’amitié & du ferment, de
mourir & de fe dévouer aux mânes de ce fameux
général ;
D. M.
Q SERTORII
>£I BREBICIUS CALAGURITANUS DEVOYI
ARBITRATUS RELLIGIONEM ESSB
EO SUBLATO
QUI OMNI A
€U,M DIIS IMMORTALIBUS
COMMUNIA HABEBAT -
ME INCOLUMEM
RETIN.ERE ANIMAM
YALE VIATOR QUI HÆC LEG1S
ET MEO DISCE EXEMPLO
ÏIDEM SIRVARE
IPSA FIDES
ETIAM MORTUlS PLACET
CORPORE HUMANO EXUTIS.
Mahulet, favant antiquaire de l’acadé'fnie des
infcriptions & belles-lettres, traduifit ainfi cette
infeription fingulière. ” Je , Brebicius, natif de
»» Calahorre, me fuis immolé aux mânes de Quin-
» tus Sertorius, m’étant fait un fcrûpule de reli-
»9 gion de vivre après la mort de ce grand homme,
>9 qui étoit fembiable en toutes chofes aux im-
»> mortels. Adieu , paffant} toi qui lis ces mots,
93 apprends à mon exemple à garder ta foi : les
» morts, quoique dépouillés de leurs corps , ne
99 laiffent pas d’être touchés de cette vertu ». Ce
généreux dévouement ne furprendra plus, quand
on lira dans Aulu-Gellc qu’aucun Efpagnol ne
déferta de l’armée de Sertorius, quelques défa-
vantages qu’ait eus ce général ; au-lieu que les'
Romains l’avoient fouvent abandonné.
CALAIS & ZÉTHES étoient deux jumeaux,
& les premiers nés du mariage d’Orithye avec
Borée. Quelques auteurs ne les font naître qu’a-
près trois filles. Ils furent du nombre des Argonautes,
& rendirent un grand fervice à leur
beau-frère Phinée 5 ils donnèrent la chafte aux
harpies, qui le tourmentoient. Çes monftres en-
levoient tout ce que l’on portoit fur fa table ; &
fi elles y laiftoient quelque chofe, elles l’infec-
toient d’une puanteur horrible. Les Boréades-,
ou fils de Borée , les pourfuivirent jufqu’ aux ifles
Strophades , où ils les euflent tuées, fi une voix
inconnue ne le leur eût défendu de la part des
dieux. Leur pourfuite fut d’autant plus vive ,
qu’ils avoient des ailes comme leur père. Hercule
les tua dans l’ifle de Ténos, aux obfèques
du roi Pélius, parce que ces héros prirent le
parti de Typhis, pilote du navire Argo , contre
Télamon, qui vouloit que l’on attendît Hercule
defeendu à terre pour chercher H y las. Les dieux
les changèrent en ces vents q u i, pour l’ordinaire
, 'précèdent de huit jours le lever de la
canicule. D’autres ont dit qu’ils furent inhumés,
& que l ’on voyoit leur fépulcre s'ébranler au
fouffle de leur père. Voyez Borée, Harpies ,
Or ith y e , Phinee.
CALAMINE, pierre qui contient de la chaux
de zinc , & qui, mêlée avec le cuivre rouge ,
produit le laiton. Il eft certain que les anciens
en faifoient ufage, puifqu’ ilsfabriquoient le laiton
5 mais il. eft certain auffi qu’ils employoient
la calamine faiis favoir qu’elle renfermât aucune
fubftance métallique.
CALAMISTRUM. Voyez F er-a-tFriser.
CALAM1STRO Aug. ( a ). Muratori (991. 2.;
Thef. infer.) rapporte l’infcription fuivante :
D. M
CORNELIAE. A. L
A. CÀLAMISTRO
V. A. XXX. M. V.
Cette affranchie d’une impératrice étoit fa coëft
feufe ; car on explique calâmifirum, par fer-h-
frifer.
CALAMUS. Ce mot défignoit un jonc ou ro-
feau î c’eft pourquoi les anciens l’appliquoient
aux flûtes , aux rofeaux avec lefquels ils écri-
voient , aux rofeaux qu’ils enduifoient de glu
pour prendre les oifeaux, à la canne à fucre ,
& enfin à plufieurs autres végétaux de l’efpèce
des joncs. Nous ne devons parler que des trois
premières acceptions du mot calamus.
Les premières flûtes étoient de Amples rofeaux
réunis avec de la cire : on les appelle encore
fyringe de Pan, du nom de leur inventeur. A ces
rofeaux greffiers fuccédèrent les os des animaux ,
le bois , le buis en particulier & l'ivoire. Mais
les poètes confervèrent fouvent aux flûtes le nom
de la première fubftance dont elles avoient été
fabriquées 5 ils les appelèrent calami. Tel fut
Virgile (Ec/. vu 69. ) :
Hos tibi dant calamos.; en accipe , Mufc
Afcr&o quos ante feni , quibus ille folebat
Cantando rigidas deducere montibus ornos.
Tel fut auffi Néméfien (Ec/. 1. 3. ) :
Incipe3f i quid habes gracili fub arundine carmen
compofitum. Nam te calamos inflare labello
Pan docuit.