
tous les dieux des trois parties du monde connu.
En voici l’infcription :
©EOIS ASIAS KAI EYPQIIHS
K a i a y b y h s
0EQ ArNÛSTQI
KAI
gENÛI
« Aux dieux d’Afie, d’Europe 8c de Lybie ; au
dieu inconnu & étranger. »
Les Athéniens , comme l’obferve Xénophon,
( de Repub. Ath. ) célébraient , dans le courant
de chaque année, deux fois plus de fêtes que
tout autre peuple de la Grèce, & le nombre de
ces fêtes ne faifoit rien diminuer de leur fplendeur 8c de leur pompe. On fermoit pendant leur célébration
les atteliers, les magafins & les tribunaux
; on quittoit même les habits de deuil, afin
que rien de trille ou de lugubre ne profanât la
fainteté de ces jours. La joie, les feltins & les
danfes occupoient feuls tous les citoyens.
C’étoit le tréfor public qui fourniffoit aux dé-
penfes du culte, qui lui étoient fort- à charge j
& pour le foulager, on condamnoit les citoyens
riches ou puiffans , dont on craignoit l’influence
dans le gouvernement, à fupporter ces frais
énormes. Quelque onéreufes que fuffent ces im-
pofitions, ils étoient obligés de s’en charger avec
les apparences de la joie 8c de la re.connoiffançe,
quoiqu’elles fulfent établies à Xinftàr de l’ollra-
cifme.
Les Athéniens portoient à là guerre des tuniques
ou furtouts de lin qui leur fervoient .de
cuirafle. ( On parlera des cuiraffes faites de plu-
fieurs toiles de lin piquées enfemble, à leur article.
) Peu de temps avant Thucydide, qui nous
l'apprend , ils quittoient ces tuniques & leur
armure pendant la paix j car j ufqu’al ors les Grecs-
étoient toujours armés. Ils portèrent alors des
habits de laine 8c non de lin, comme Follux.
^ 7. 16.) rafîur,e fans fondement , en ajoutant «
que ces tuniques de lin defcendoient jusqu’aux
talons. On fait pôfitivement que les femmes feules
portoient & des tuniques de lin, & des tuniques
de cette longueur ; ce qui eft confirmé par le
récit fuivant de Paufanias. Théfée étant venu
(lib. 1. ) à Athènes, & ne voulant pas y être reconnu,
prit une tunique flottante fur les talons,
Xirirtc z-oé'éfii ; non la pal/a, comme l’a' traduit
un interprète ; & frifa élégamment fe$ cheveux.
Ceux qui le rencontraient ainfi dé^uifé , lui de-
mandoient pourquoi une jeune fille, comme il
paroiffoit l’etre , alloit toute feule dans les rues..
Elien (/i£. 4. 22.. ) dit auffi qu’ils portoient
des tuniques de couleur pourpre fans mélange ,
ixtsfyî).. . . IpccTia 3 8c des tuniques rayées ou de
différentes couleurs , itoix'iXxç o^iTwotç. Le fait
paraît douteux ; car les.rois, les empereurs, les.
afiarqués dans leurs fondions publiques, 8ct,
portoient feuls des vêtemens teints en pourpre
v if , c’ell-à-dire, fans mélange. Voye^ àtepyiâ'ts.
D’ailleurs cet ufage étoit fi peu reçu à Athènes,
que Plutarque raconte qu’Alcibiade fut blâmé ,
parce qu’il avoit le luxe le plus recherché, & quil
portoit des habits précieux & teints en pourpre.
Lucien dit auffi que l’on y reprochoit comme
un luxe afiatique les habits teints, & que l’on
défigna par le nom de paon ,. un étranger qui fe
montrait dans la ville avec des habits tiffus d’or 8c de plufîeurs couleurs.
Les jeunes Athéniens qui fe préparaient aux
emplois militaires en veillant à la sûreté de la
ville, portoient une chlamyde , ou manteau noir.
Cette couleur ne fut changée que dans le fiècle
d’Hadrien , où le célèbre Hérode-Atticus leur
donna des chlamydes blanches.
On ne brûloit point les corps à Athènes ; mais
on les enterrait dans l&céramique des fauxbourgs,
& les funérailles dévoient fe faire avant le lever
du foleil, fuivant une des loix de Solon. Lorfque
le mort avoit été affaffiné, tous ceux qui affifi*
toient aux funérailles juraient qu’ils n’étoient
pas coupables de ce meurtre, 8c l’on plantoit
une lance fur fon tombeau, ou on la renfermoit
au-dedans, pour annoncer aux meurtriers la ven-r
geance que leur préparaient les loix, C’eft à cet
ufage que fait allufian la onzième déclamation de
Quintiljen : Mifer ego ! nec ad fanera accejfi, neq
licuit fuper ipfa çorpora proclamare , n o n f e c i .
ATHÉNODORE, roi de Palmyre. o y a b a a *?
AA0OC, A0HNO. Y. ATT,
Les médailles où il eft gravé avec Aurélien #
font :
RRRR. en bronze,
O. en or.
■ O. en argent. , ■ . .. ' '■
. ATHINÉE., fête que les Lybiens célébraient
en l’honneur de Minerve. Voyeç Min e r v e . ...
ATHLETES, hommes courageux & robufles,
qui faifoient leur unique occupation des exercices
du corps, de combattre à la courfe, à la lutte,
m à d’ autres jeux femblables i pour lefquels les
anciens avaient établi des prix. Nous les diftin-
guerons foigneufement dans tout cet’article, des
Gladiateurs, dont nous parlerons fort au long
ailleurs.
. L’art des athlètes, félon la remarque de Galien,
avoir commencé à fe former un peu avant le fiècle
de Platon. Lycaon -inftitua le premier ces jeux en
Arcadie, 8c Hercule ceux qui rendirent Olympie
fifameufp. 11 paraît, parle témoignage d’Homère,
(Iliadi 25. v. 629.) qu’avant la guerre de Troye
on avoit coutume de célébrer ces jeux pour honorer
les funérailles des grands hommes, & dès-
lors Nefl.or s’y étoit diftingué-. Mais il y a beaucoup
d’apparence qu’alors ces jeux ne faifoient
point une profeffion à part, & diftinguée des
exercices militaires. Comme les. coutumes les
plus fages fe corrompent infenfibiement, il arriva
que tout ce qui r.’étoit au fond qu’un aiguillon
pour réveiller la valeur & difpofer les guerriers’ à
Te procurer une gloire plus folide en gagnant
des viéloires plus importantes, devint l’unique
but auquel afpira la vanité àes)athlétes. Ainfi ce ne
fut plus qu’à des couronnes & des palmes jointes
aux éloges, aux acclamations 8f aux autres honneurs
dont on les accompagnait, qu’ils rapportèrent
leurs talens, leur genre de vie 8c leurs occupations
les plus férieufes. Le retour fréquent
de ces jeux établis dans la plupart des villes de la
Grèce,. fut donc ce qui contribua le plus à mettre
en créait la gymnaftique des athlètes 3 8c à leur
mériter les fuffrages du peuple , tandis que les
philofophes les méprifoient ordinairement.
Les athlètes avoient un régime particulier. Leur
nourriture, dans les premiers temps, s’il en faut
.croire Pline, Oribafe, .Paufanias & Diogène
Laërce, n’étoit que des figues fèches, des noix 8c du fromage mou. Selon Pline, un fameux
maître de Paleflre, nommé Pythagore, contemporain
du philosophe du même nom , fut le
premier qui leur accorda Tufage de la viande 5 &
Je premier athlète qui en mangea s’appelôit Eu-
■ rimène : Diogène Laërce. ( /. 8. ) Certainement au
temps d’Hippocrate ils en mangeoient, comme il
.paraît par Ces épidémies , ( /. 5. ) Ils n’ufoient
?as indifféremment de toute forte de viandes.
,a plus folide, 8ç par conféquent la plus capable
d’occuper long-temps leur eftomac, & de fournir
une nourriture fdfte & abondante, étoit préférée
à toute autre. Le boeuf, le cochon , affaifonnés
d’aneth, avec une forte de pain fans levain fort
groffier, fort pefant, pétri avec le fromage mou,
appelé. coliphium, xa^çpiov, compofoient leurs
repas. Ils mangeoient ces viandes plutôt rôties
que. bouillies j .& c’efl ce régime que quelques
auteurs ont.appeléZljpoQuyluv, xerophagie, nourriture
sèche. Ils fe chargeoient ordinairement d’une
■ quantité énorme de cettè nourriture : Galien;
affûte qu’un athlète pafToit pour avoir fait uni
repas très - frugal, lorfqu’il n’avoit mangé que
deux mines ou deux livres de viande , & du pain
proportion; Milon de. Çrotone étoit à pqfîté
jtaffafié av,ec vingt mines de viande, autant de
pain, &: trois conges ou quinze pintes de vin.
On Tait qu’une fois ayant parcouru toute la/ longueur
du llade , portant fur fes épaules un taureau
de quatre ans , il l’afiomma d’un coup de
poing , & le mangea tout entier dans la journée.
Théocrite parle de Xathlète Egon, qurmangeoit
lui feul, fans s’ïnçornmoder, 80 gâteaux.
Ils étoient auffi grands dormeurs qu’ils étoient
grands mangeurs. Voye7^ Platon, de Rep. I. 3.
Galien, ad Thrafyb. c. 37. & in protrep. c. 2. .
Malgré les excès de-nourriture qu’ils faifoient,
Saint Paul & les anciens s’accordent à louer leur
tempérance , i°. parce qu’on lès contenoit dans
«ne exaéle tempérance. à l’égard du VÎA & des
Antiquités, Tome ƒ.
femmes. i°. Peut-être auffi à raifon de la fimpli-
cité dans le .choix de la préparation des alimens»
30. Enfin , à caufe de I’ufage modéré qu'ils,en fai*
foientlorfqu’ils étoient fur le point d’entrer en lice.
Ils étoient d’une, patience opiniâtre à fupporter1
les fatigues 8c les' coups, ( Sénèque, Ep. 78 6»
80.) L’un d’eux, au rapport d’ Elien, ( Var.
hiß. I. 10.) ayant eu quelques dents fracaffées
dans un combat du celle, les avala pour en dérober
la connoiflfance à fon adverfaire , 8c le
vainquit. Les chaleurs qu’il leur falloit effuyer >
ne mettoient pas leur patience à une moindre
épreuve , ( Cic._ de clar. orat. Ælian. var. hiß,
/. 4. c. 15- ) Il y avoit cependant des athlètes
délicats qui fe contentoient de s’exercer à couvert
dans les gymnafes 8c dans les paleftres.
La nature des exercices athlétiques, la chaleur
du climat, 8c la faifon où l’on célébrait
ces jeux, les obligeoient de combattre nuds. lis
avoient néanmoins une efpèce de ceinture , de
tablier ou d’écharpe appelée zufA. , dont on attri-
buoit l’invention a Paleflre, fils de Mercure. On
voit cer- ufage dans Homère, Iliade 23. v. 683.
& Odyjf. I. 68. v. 6f. ) Cet ufage , félon Denys
d’Halycarnaffe, L 4 .7., ceffa chez les Grecs vers la
quinzième olympiade, tems où les Lacédémoniens,
félon Thucydide, commencèrent à s’affranchir de
cette fervitude. L’étharpe d’un certain Orfippe
s’étant déliée au milieu de fa courfe > fes pieds s’y
embarrafsèrent ; il tomba & fe tua, ou du moins
il fut vaincu; ce qui donna lieu dérégler qu’à 1 a-
venir les athlètes combattraient fans écharpe. .
La nudité des athlètes facilitoit l’ufage des onctions
deftinées à communiquer aux parties du corps
toute la foupleffe qui leur étoit néceffaire , 8c à.
; foulager la laffitude. On employoit d’ordinaire à
ces onélions , l’huile, ou feule, o.u mêlée avec
une certaine quantité de cire 8c de pouffière , ce
qui formoit une efpèce d’onguent appelé ceroma.
On donnoit auffi quelquefois ce pom au lieu
même où les athlètes fe faifoient oindre , & .qui
étoit appelé communément Eleotlufon, Aleptcrion
& UnBuarium , ( P lin, hiß. nat. I 3 5 , c. 2. ) Ces
on&ions étoient d’ufage particulièrement pour Içs
Lutteurs 8c. lesPançratiaftes. Ils fe faifoient oindre
par les officiers ou valets de Paleflre , nommés
AliptAy unctores , & quelquefois ils fe rendoient
eux-mêmes mutuellement ce fervice. Pour que
ces onctions fuffent plus efficaces, on confeiJIojt
aux athlètes qui fe faifoient huiler & frotter,
d’oppofer au mouvement de la main du frotteur,
toute la force 8c toute la raideur de léufs
mufeies , en retenant leur haleine. ( Plutarque.)
Les a t h l è t e s , après s’être huilés, s’enduifoiept
quelquefois de l.a boue qui fe trouvoit daps
la paleftre. Le plus fouvent ils fe couvraient <je
fable 8c de pouffière , foit en s’y roulant eux-
mêmes , foit en £e fâifant faupoudrer par un autrp,
dans le lieu appelé pour cette raifon Kovirp* ou
fwtstym* Op croit qu’ils a.ç fe couvraient aiiifi .de