
voulu parler Juyénal, dans ces vers de Ta 3«. fa-
tyre :
Quai es ex kumili magna ad faftigia -rerum
Ex tollit , quoties volait fortuna jocari.
A S T A R T É j divinité des peuples de Syrie,
fous le nom de laquelle ils adoroient la Lune.
.Aftarté & Adonis fon époux régnèrent dans la
Syrie , & après leur mort ils furent mis au rang
.des Dieux. Comme on croyoit, dans les premiers
temps, que les âmes des grands hommes alloient,
après leur mort, habiter dans les aftres , on feignit
de croire que celle de ce prince & de fon
epoufe avoient choili le Soleil & la Lune pour
leur demeure, & on les honora comme ces aftres
eux-mêmes.
Aftarté étoit ordinairement repréfentée fous la
figure d’une femme, qui avoit pour coèffure une
tête de boeuf avec fes cornes , pour marquer le
croiflant de la Lune. Elle étoit principalement
honorée dans la ville d'Hiérapolis de Syrie, où
«lie avoit un magnifique temple, & plus de trois
•eus prêtres employés au foin de fes autels. Le
Couverai n pôntife étoit vêtu de pourpre avec une
thiare d’or. On facrifioit dans ce temple deux fois
le jou r , &r il y avoit des fêtes où ces facrifices
le faifoient avec beaucoup de folemnité. Voyez
Byblos.
Cicéron croyoit que Yaftarté des Phéniciens
étoit une des quatre Vénus. Suidas penfoit de
même. Beger & Bochart ont ajouté que c’étoit
Vénus armée ., ou Vénus déefle de la guerre j &
Paufanias, fur l’autorité duquel ils s’appuient,
dit que les Cythéréens, qui l’adoroient fous cette
figure 8e fous ce nom , avoient reçu ce culte des
Phéniciens. Aftarté, félon Lucien, étoit la Lune,
Junon chez les Carthaginois, félon St. Ati-
guftin. Au refte Bochart'croit que St. Auguftin
avoit puifé cette opiniqn dans Horace, (/. i.ôd. 1.)
8e dans Virgile, ( Æneid. I. 1. iy .) -
Les peuples adorateurs A1 Aftarté lui donnoient
différentes figures & différens attributs. Les Sido-
niens la repréfentoient fous la figure d’une poule
qui couvre fes pouftins de fes ailes. L’Aftarté
dont parle Cicéron , portoit en Phénicie un carquois
& des flèches. Chez les habitans du Mont-
Liban elle pleuroit la mort de fon cher Adonis :
fa tête étoit voilée, & des larmes couloient de fes
yeux. Les Aflyriens l’habilîoient tantôt en homme
& tantôt en femme , à caufe de l’ambiguïté de
genre qu’offre fon nom dans les langues orientales :
de-là vient que fes adorateurs nè pouvoient pénétrer
dans fon temple qu’après avoir changé
d’habit, & pris chacun celui du fexe différent.
Les Mythologues penfent qu'Aftarté e ft, fous
différens noms , Vénus ou Mylitta des Affyriens,
Mitra des Perfes, Ifis des Egyptiens, Io & Vénus-
Uranie des Grecs, la grande Déefle des Syriens , '
Derceto d’Afcaion , peut-être même Diane, &ç»
Il y a fur les médailles de Bérite Se de Ccfaree
une femme demi - nue , ou ayant une robe re-
trouffée ,d a tête couronnée de tours, s’appuyant
d ’une main fur un bâton croifé par le haut, ter
nant quelquefois une corne d’abondance , placée
fouvent dans un temple, & ayant auprès d’elle
une viétoire debout fur un cippe qui la couronne.
Les Antiquaires s’accordent généralement à la
prendre pour Aftarté.
Sur une médaille d’Elagabale, frappée à Sidon,
on voit un char dont la couverture ou l’impériale
eft foutenue par quatre colonnes furm«ntées de’
rameaux de laurier. Dans le char eft une femme
aflîfe, tenant un grand bouclier devant elle. On
croit que les prêtres de Sidon promenoient Aftarté
dans un femblable char, pour amaffer de l’argent.
Le P. Jobert reconnoît encore pour Aftarté une»
femme aflîfe fur un lion, qui porte en main la fou*
dre , fur, les médailles de Carthage.
A S T E R I E , foeur de Latone , fut aimée de
Jupitsr, qui prit la figure d’un aigle /pour la
tromper, & la rendit mère d’HercuIe-Tyrien.
Dans la fuite ayant perdu les bonnes grâces du
Dieu, & fuyant fa colère, elle fut changée en
caille, & fe retira dans une ifle de la mer Egée, à
laquelle elle donna le nom d’Ortygie. opol, caille.
C’eft l’ifle de Délos , qui fut c?abord appelée Or-
tygie, parce que c’eft dans cette ifle qu’on trouva
les premières cailles. Voyez Délos. Suivant une
autre tradition, Jupiter ayant ceïi'é d’aimer Aftérie,
la donna en mariage à Per fée, qui la rendit mère
d’Hécate. Voyez Hécate.
Astérie , fille d’Hydée, fut aimée de Bellé-
rophon, qui la rendit mère d’un fils qu’elle
nomma Hydis ; il fut le fondateur de la ville d’Hy-
difîùs en Carie.
ASTÉRIE, àfterius lapis ou aflerites 3 piçrrd
précieufe des anciens, qu’ils ont mal décrite.
Denys Périégète dit quelle brille comme une
étoile , & que fon feu refîemble à la flamme des
lampes. Pline ajoute à cette defeription fi vague „
que l’aftérie reffembloit à la prunelle de l’oeil.
M. Lehmann décrit dans les mémoires de l’Académie
de Berlin, année 1 7 5 4 ,une pierre cryftal-
lifée fingulière , qu’il croit être Y aftérie de Pline.
Mais la reffemblance que le Naturalifte romain lui
trouve avec la prunelle , la doit plutôt faire re-
connoître pour un oeil de chat, ou plutôt encore
pour le girafol. Au refte, quelques Minéralogiftes
modernes ont donné l’aventurine pour l’aftérie de
Denys Périégète , à caufe de fes points brillans.
Nous ne croyons pas qu’ ils ayent raifon, à caufe
de la defeription de Pline.
A S T É R IO N , fleuve du pays d’Argos, fut
père de trois filles, nommées Eubea , Porfymna
& Acrela, ou Acrona,, qui furent, dit-on , les
nourrices de Junon. Dans ce fleuve croifloit une
herbe, nommée auflï aftérion, dont on faifoitdes
couronnes à 1a Junon d’Argos. Voyez In a ch u s ,
Junon,
Astérïon.
Astérion , de la race des Eacides, fut un |
des Argonautes.
ASTÉRIUS, frère de Neftor, fut un des Argonautes.
A s t é r i u s , petit-fils de la T erre, un des
Géans.
ASTÉROPE , une des filles d’Atla s , la première
des fept étoiles principales qui compofent
les Pleïades. Ovid. (faft* 4. 170*)
ASTHÉMENES. Voyez Cratée.
ASTIANAX. Voyez Astyanax.
A S T IG I , dans la Boetique. ^
Cette ville a fait frapper des médailles impériales
latines , félon le P. Hardouin.
ASTIMÈDE , fécondé femme d’GEdipe , per-
fécuta les enfans du premier lit de fon mari ;
& pour les rendre odieux à leur père , elle les
accufa d’avoir voulu attenter à fon honneur ; ce
qui irrita tellement le malheureux CEdipe, qu’il
remplit de farig fa maifon, félon l’expreflion de
Diodore. Voyez ®‘DIPE*
ASTIOCHÉ , fille d’A & o r , n’ayant pu réfîfter
à la force du Dieu Mars, qui la furprit dans le
palais de fon père, devint mère A'Ialmanus &
d’Afcalaphe, généraux grecs au fiége de Troye.
A s t i o c h é , fille de Philante , ayant été
faite captive par Hercule dans la vallée d’Ephyne
en E lide, fut aimée de ce béros, & en eut un fils
nommé T-lépolcme.
Astioché ou Hier a , femme de Téléphus,
fils d’Hercule , combattit avec fon mari contre les
Grecs qui, allant au fiége de Troy e, avoient fait
une defeerite dans fon royaume, la Myfie. Elle fut
tuée par Nir’é ê , le plus beau des Grecs après
Achille. Une pâte antique d^u baron de Stofch,
offre cette reine étendue morte, & Nirée debout
contre uiï arbre, contemplant avec douleur la
beauté de l’héroïne à laquelle il a donné la mort.
Philoftrate en a parlé dans fes Héroïques, p. 690.
Astioché , fille de Priam, femme de Télè-
phe, & mère d’ Eurypile, eft la même que Laodice.
I '
A S T IO CH U S , vafe rond que les afîîegés
remplifloient de poix fondue, de foufre allumé
.& ’ d’étoupes, pour les verfer fur les aftiégeans.
(Héfychius) .
ASTOMES, peuples fabuleux, qui n’avoient
point de bouche. Pline les place aux Indes, &
d’autres en Afrique. On. dit que ces peuples
eroyoient qu’il ëtoit honteux de montrer fa bouche
, 8c qu’ils la couvraient foigneufement. Leur
nom ëft compofé de 1’« privatif 8C de ,
touche. Peut-etre qu’il a fait naître cette ridicule
opinion.
A S T R A B A . ")
A S T R A B E . > Foye^ E t RIHB.,
yJ-’^TPA'EH. 3
/hulquitcs, Tome I.
A S T R A G A L E , à^ayaXcç, aftrdgalus. Les
Grecs & les Romains donnoient ce nom à 1 os du
talon des fiflipèdes ou bêtes a pied fourchu. Les
uns & les autres employèrent ces os en guife de
dés, pour jouer au jeu que nous appelons encore
les offelets, & ils leur confervèrent dans ce feus
leur nom propre d’aftragale.
A S T R A G A L IZ O N T E S , les joueurs d’offe-
lets. Pline appelle de ce nom .un groupe célébré
dans l’antiquité, fait par le fculpteur Polyclete.
Winkelmann a cru en reconnoitre une copie au
palais Barberini/On y voit un enfant qui mord le
bras d’une autre figure, détruite par le tems, St
qu’il tient avec fes deux mains. Le favant antiquaire
avoit défefpéré long-tems de pouvoir
expliquer un fujet aufli bizarre en apparence,
lorfque le hafard lui fit appercevoir un ofteletr
dans la main qui appartient au bras mordu. Cet
aftragale lui rappela fur le champ le fameux groupe
de Polyclète. ,
Si l’on vouloit déterminer avec plus de pre-
cifion le fujet des aftragalizontes, on pourroit y
reconnoîtrePatrocle, l’ami d’Achille, q u i, ayant
eu une difpute pendant fon enfance au jeu d offe-
lets, tua involontairement fon camarade Chryfo-
nymus. Apollodore (Bibl. I. 3, p- 12.6- 6 ) .
ASTRAGALOMANTIE, divination ou efpèce
de fort qui f e .pratiquoit avec dea^offelets, fur
lefquels on inlcrivoit les lettres de 1 alphabet. Oit
les jetoit au hafard, & des lettres qui réfultoient
du coup on formoit la réponfe. C’eft ainfi que
l’on çonfultoit Hercule Buraïque dans fa caverne ,
félon Paufanias ( Arcad. ) , & Gerion a la fontaine
d’Apone. Le nom de .cette divination etoit
compofé â‘ùçfé.yaXûs , ojfelet, & de y-a'/rtU, divination.
Lorfqu’ on fe ferv.oit de dés au lieu d’offelets,
elle s’appe.loit Cubomantie, de k<j£oç , de.
A STR É E , fille d’Aftréus & de Thémis, étoit
regardée comme ladéeffe de la Juftice. Elle habita
fur la terre tant que dura l’âge d’or} mais les
crimes des humains l’en ayant chaffée, elle retourna
au c ie l, & fe plaça dans le figne de la
Vierge. Virgile dit qu’ayant été d’abord exilée
des villes, elle s’étoit retirée à la campagne parmi
les laboureurs, où elle trouva un afyle, mais qui
ne fut pas de longue durée. On la peignoit, dit
Aulugelle, fpus la figure d’une vierge qui avoit
un regard formidable : la tdfteffe qui paroiflbit
dans fes yeux, n’avoir rien de bas ni de farouche;
elle conferyoit, avtec un air tevère, beaucoup
de dignité. Elle tenoit une balance d’une
main, & une épée de l’autre. On la confond
fouvent avec Thémis, qui eft aufli la déefle de la
Juftice. Voyez Thémis, Justice.
ASTRES. La plus ancienne Mythologie dont
Thiftoire ait confervé le fouvenir, eft celle des
Egyptiens. Nous ne faifons point mention des
i indiens & des Chinois, parce que les opinions des
V y