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Lorfque les généraux romains faifoierit leurs
entrées triomphales ( Zorar. Annal. I. 7 ) , ils
portoient ordinairement des bracelets. Cependant
oh n’en voit ni à Titus , ni à Marc - Aurèle ,
quoiqu’ils foient repréfentés fur leurs chars de
triomphe > foit parce que cette coutume n’exif-
toit plus fous les empereurs , foit aufli parce
que l’on regardoit cette parure comme peu convenable
-, fur une monument public, à la majefté
de la perfonne & du lieu.
Le comte de Caylus ( Rec. 1. pi. 94. n°. 3. )
croyoit avoir trouvé un de ces bracelets militaires.
“ Ce bracelet de bronze, qui me paroît, dit-
il , un de ces ornemens que portoient les foldats,
& qu’on connoiffoit fous le nom d*Ar-
milla , ornement qu’on leuir donnoit pour récom-
penfe de leurs belles actions, eft compofé d’un
beau fil de laton. Il ma été envoyé d’Her-
culanum. a»
BRACHIALE , bracelet du haut du bras, félon
Bartholin ( de armillis ).
^ BRACHYGRAPHIE , l’art d’écrire par abréviations.
Voyei Abréviations, & Notes de
Tiron.
BR ACTE A , lame ou feuille d’or qui fervoit
aux braftearii à dorer l’argent & les autres métaux.
V. Dorer, jfc
BRACTEARTuS inaurator. Gruter (1,074. Ii>)
rapporte une inscription dans laquelle il eft fait
mention du collège des doreurs de lames de métal,
défigné par la dénomination fuivahte, Cqllegium
B r A C T EAR TO RUM IN A U R A T O S. UM.
BRACTEATI nummi. V. Médaille Fourrée.
BRACTÉATES. Les auteurs qui ont écrit fur
les médailles , ou ( pour parler plus exactement )
fur les monnoies du moyen-âge , ont défigné par
ce nom dérivé du latin , des monnoies fabriquées
groflîèrement avec de légères feuilles de métal, 8c dont le relief d'un côté eft formé ordinairement
par le creux de lautre. Elles reflemblent
à ces ornemens de métal eftampés & repouffés,
dont on charge le haut 8c le devant des cafques,
le devant des ceinturons des troupes légères. &c.
L’Allemagne eft le pays qui fournit le plus de
monnoies braiïéates; aufli a-t on des traités fur ces
médailles écrits par de favans Allemands. Le cabinet
de Sainte-Géneviève en renferme quelques-unes,
qui font placées parmi les monnoies étrangères.
Ont croit avec raifon que le mauvais goût des
médailles du Bas-Empire, que la rareté des métaux
précieux , & plus encore l’ignorance de
l’art du monnoyage, produifirent ces monu-
mens de barbarie.
BRAGE étoit dans la mythologie d’Odin , le
proteéleur de l’éloquence. & de la poéfie. Sa
femme Iduna avoit la garde de certaines pommes
dont goûtoient les dieux lorfqu'ils fe fentoient
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vieillir; parce qu’elles a voient le pouvoir de les
rajeunir. -
BRANCHIADE. -v
BRANCH1DES. > Branchas étoit fils de Sime-
BRANCHUS. 3 ruSj qui, ayant été abandonné
à Milet par fon père Démoclus, y époufa
une fille très-riche. Devenue enceinte, la femme
de Simérus rêva, félon Varron, que le foleilentroit
par la gorge dans fon corps, 8c en fortoit
par les entrailles. On confulta les devins fur ua
rêve aufli extraordinaire. Ceux-ci le trouvèrent
d’un bon augure pour l’enfant qu’Apollon fem-
bloit avoir recherché avant fa naifiance, 8c qu’ils
firent appeler Branchas , du mot grec finyx«?,
gorge. Devenu grand , Branchas fut rencontré
dans une forêt par Apollon, qui l’embraffa, lui
fit préfent d’une couronne & d’une baguette, &
le remplit par ce feul baifer de l’efprit prophétique.
(Laciantius ad StatiiTkeb. 8). Le dieu l’enleva
enfuite, 8c les Ioniens joints aux Eoliens lui
rendirent un culte particulier, lui attribuèrent des
oracles, qui paffoient dans toute la Grèce pour
les plus véridiques après ceux de Delphes. (Photii
Bibliptk.)
Ces oracles fe rendoient dans lin temple con-
facré à Apollon dans le territoire de Milet. De-là
vint que ce dieu fut furnommé Branchiade. On
donna aufli le nom de Branchides à la famille de
prêtres qui fe dévoua au culte d’Apollon-Branchiade.
Lorfque Xercès fe préparoit à ravager la
Grèce, les Branchides lui livrèrent le temple 8c
les richefles qui leur avoient été confiées. Après
cette impiété, ils fe retirèrent dans la Sogdiane ,
où Xercès leur permit de bâtir une ville pour
qu’ils puflent être à l’abri de la vengeance des
Grecs. Mais Alexandre ayant vaincu Darius, 8c
s’étant rendu maître de l’empire des Perfes, punit
les defeendans des Branchides de ^irréligion de
leurs pères. Il rafa leur ville, dit Quinte-Curce, 8c fitpafler tous les habitans au fil de l’épée.
B R A S. Les foldats Lacédémoniens avoient
coutume de lier autour de leur bras gauche une
petite tablette, fur laquelle étoient écrits leur
nom, leur pays 8c leur âge ; afin que l’on pût les
reconnoître, s’ils venoient ~à .être tués dans les
combats. Les foldats romains portoient fur eux
des marques plus durables. On leur appliquoit fur
le bras ou fur la main des fers chauds, fur Iefquels
étoient gravées en relief des figles. Nous ignorons
ce que défignoient précifément ces cara&ères
abrégés; mais.une expreflion de S. Auguftin (epift*
yo), qui les appelle régi us charaller, peut faire
croire qu’elles étoient l’abrégé ou le monogramme
du nom de l’empereur. Au refte, il eft aflez probable
que çes marques défignoient la légion à
laquelle appartenoit le foldat qui les portoit fur
fon bras y car les empereurs Arcade 8c Honorius
/. 3 . de Fabric. ) ordonnèrent que les ouvriers
attachés aux fabriques des armes, porteraient ftf*
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lés bras les marques de la fabrique à laquelle ils
étoient attachés, afin que l’on pût les reconnoître
& les ramener à cet attelier ; comme on le prati-
quoit pour les foldats nouveaux : Stigmata, hoc
efi 3 nota publics, fabricenfium brachiis ad imitatio-
nem tyronum infligantur, ut hoc faltem modo pojfint
Utitantes agnofei.
Les monumens antiques nous font voir que les
femmes 8c les hommes mêmes ont porté quelquefois
au haut du bras des Bracelets. Voye%
ce mot.
Lorfque les anciens vouloient montrer une
grande douleur, ils frappoient à coups redoublés
leur poitrine & leurs bras. Il eft parlé fouvent
dans les poètes de ces marques de douleur. Virgile
{Æneid. vu. yô8.)À .
Silvia prima for or 3 palmis percujfa lacert os ,
Auxilium vocat.
Ovide (Met. iv. 137.) :
Sed pofiquam remoratd fuos cognovit amores,
Percutit indignas claro plangore lacettos.
Et Claudien (de Rapt. Prof. il. 247.) :
................ Plancluque lacertos
Verberat.
Le manteau des.Grecs, pallium, ainfi que la
«hlamÿde des ftatues héroïques, s’agraffoit fur
l’épaule droite, & laifToit le bras dioit entièrement
découvert. La toge des Romains étoit beaucoup
plus ample que le manteau grec : cependant
elle laifloit aufli la liberté de découvrir en entier
le bras droit 8c l’épàule à laquelle il eft attaché.
II refte un très-grand nombre de ftatues qui repré-
fentent des Romains vêtus de la toge ; le bras
droit de ces figures eft prefque toujours dégagé de
la toge : ce vêtement eft alors abaiffé au-deflous
de l’épaule droite; il pàfle fous le bras droits remonte
au-travers de la poitrine, 8c va repafîer
fur l’épaule gauche, d’où il étoit tombé- par-derrière.
Cicéron (pro Coelio, c. 5.) raconte que l’ufage
des Romains qui l’avoient précédé , étoit d’interdire
pendant un an aux jeunes gens qui venoient
de prendre la robe virile, l’ufage' du bras droit ;
c’eft-à-dire, les geftestrop violens : Nobis quidem
annus erat unus ad cohibendum brachium togâ confti-
tutis y & ut exercitatione Ludoque campeftri tunicâ
uteremur y eademque erat, fi ftatim mereri fiipendia
coeperamus, caftrenfis ratio & militaris. Sénèque
étend cette défenfe aux jeunes gens qui fréquen-
toientle barreau pendant la première année ( Contl
v> 6.) : Apud patres noftros qui forenfia fiipendia
sufpicabantur3 nefas putabatur brachium extra togam
exferere. Il ne faut cependant pas donner à cette;
défenfe une aufli grande étendue quelle paroît
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l’avoir au premier coup-d’oeil. On n’interdifofr
aux candidats que le gefte forcé du bras droit qui
auroit fait rabattre la toge & découvrir l’épaule
droite avec la poitrine : mais il leur étoit permis
fans doute de gefticuler avec modération de la
main droite, fans dégager de la toge le bras entier.
L'on prenoît 8c pofoit fur fon cou, dans le
moyen âge , le bras de celui par qui on étoit
adopté , ou de qui l’on fe déclaroit ferviteur &
efclave.
Br a s . Dans les monumens antiques, le bras
pofé fur la tête des figures, exprime l'état de
repos. Lucien (de Gymnaf. tom. 1. p. 8S7.) nous
l’apprend. Dans le Gymnafe d'Athènes, ou s’exer-
f oient les luteurs & les pancratiafies, dit-il, orp
voyoit une fiatue d'Apollon ayant un arc a la main a
& pofant fon bras droit fur la tête 3 comme pour fe
repofer de fes grands travaux, . . .
Du refte, cette attitude n’eft pas affe&ée exclu-
fivement à Apollon; fouvent Bacchus, Hercule
l’Hermaphrodite 8c le Sommeil font repréfentés
de même.
B r a s plié fur les médailles, eft le fymboîe
d’Ancône. C’étoit un jeu de mot fur le nom de
cette ville, ou plutôt c’étoient (comme l'on s’eft
exprimé depuis) des armes parlantes. A’yxAi* fignific
genou ou bras plie.
BRASIDAS, un des plus fameux & des plus
courageux chefs des Lacédémoniens, fuccombx
fous les coups d’une troupe d’Athéniens fupé-
rieure à la fienne , après une longue réfiftance
auprès d’Amphipolis. Les habitans de cette ville
lui élevèrent, au milieu de leurs murailles, ua
fuperbe tombeau, 8c établirent en fon honneur
des fêtes appelées Brafidées.
BRASIDÉES, fêtes & jeux établis à Lacédémone
en l’honneur du vaillant Brafidas. Pau-
fanias (in Lacon.)., Thucydide (lib. k.) , 8c Suidai
en font mention. 11 n’étoit permis de difputer les
prix dans les Brafidées qu’à des Spartiates libres > 8c l’on condamnoit à une amende ceux qui s’en
abfentoient,
BRASIERS, T répieds. Les maifons des habitans
de la Grèce & de l’Italie avoient rarement
d’autres cheminées que celle de la cuifine. Lorf-
qu on vouloit répandre de la chaleur dans les
' appartenons, ou fe chauffer pendant l’hiver, on
avoit recours à des brafiers, dans Iefquels on métroit
des charbons allumés. Comme ils avoient la
même formé que ceux fur Iefquels on alîumoit le
feu facré dans les temples, & qu’ils étoiént portés
de même par trois pieds placés en triangle, on
donnoit indiftinétement le nom de trépieds aux
uns & aux autres. On en fabriquoit de tous les
métaux ; mais on employoic le bronze par préférence,
& les plus grands artiftes y faifoient éclater
leur adreffe. Les auteurs anciens en ont décrit un