
malade dans la maifon de campagne de Scipion
l’Africain, où j’ai vu avec un refpeft religieux
les mains de ce héros & fon arche, que je crois
être le tombeau de ce grand homme. » La refifem-
blance des arches fépulcrales & des arches de limites
3 rendoit incertain le précepteur de Néron.
Area publica 3 area populi 3 étoit le fife ou tréfor
.public.
Area feputcralisy étoit un tombeau ou cercueil,
que l’on appelle aujourd’hui urne3 en parlant des
monumens antiques. Ces urnes étoient faites comme
un coffre, area,- c’eft-à-dire, quelles étoient qua-
dr'angulairés, & fermées .par un couvercle dont la
forme varioit fuivant Je goût des ouvriers. Des
briques ont ordinairement été la matière des urnes j
mais elles étoient faites fouvent de marbre > Scies
bas-reliefs dont ori aimoit à les orner, font aujourd’hui
la plus belle partie des collections d’antiquités.
Area pontifieum. On appeloit de ce nom un
tréfor qui étoit gardé par les pontifes, dans lequel
on d^pofoit certaines amendes, & en particulier
celles que dévoient payer les violateurs de la fain-
teté des tombeaux. Les épitaphes font fouvent
mention de ces amendes, & du tréfor où on les
dépofoit. En voici un exemple : hoc. monü-
MENTÜM. NE. DE. NOMINE. NOSTRO. EXIAT.
QUI, EXTERNUM. INDUCERE. VOLUERIT- POE-
NAE. NOMINE. INFERAT. ARCAE. PONTIFICUM.
H-S. L. M. N.
Les pontifes prépofoient à la garde de ce tréfor
un tréforier, des officiers, appelés Curatores, &
d’autres nommés Quatuorviri.
ARCAD IA, en Crète.. AP-KAAûN.
Les médailles autonomes de cette ville font i
RRR. en argent.
O. en or.
O. en bronze*
ARCADIE, nymphe, mère de Phiîonomé.
ARCADIENS, dans le Péloponnèfe. AP. en
monogramme.
Leurs médailles autonomes font :.
R. en argent.
RR. en bronze.
O. en or.
Leurs types font :
Pan affis fur des rochers. — La fyrihge de Pan.
»— Une lyre.
Ce peuple a fait frapper une médaille ,en l’honneur
a’Antinoüs, avec i’inferiprion a p x a ç i .
Les Arcadiens parodient avoir été le dernier
peuple dvilifé du Péloponnèfe. lis habitoient un
pays montueux, éloigné des côtes de la mer j
c’eft pourquoi ils communiquèrent tard avec les
étrangers. On doit rapporter fans doute à l’époque
tardive de leur civilifation > le furnom de mangeurs
de glands 3 fiuXxvtiQctyol3 qui, dans l’origine,
devoit leur être commun avec les autres peuples
agreftes du Péloponnèfe, mais qui relia à eux
feul s.
Us rendoient un culte particulier au dieu Pair.
Dans les premiers tèms, ils avoient immolé des’
garçons à Jupiter , & avoient fait mourir en fon
honneur de jeunes filles fous les coups de verges.
Comme les Arcadiens étoient pafteurs, ils confer-
vèrent long-tems l’extérieur groffier & ruftiquè
des peuples qui nonrrifTent lès beftiaux ; de forte
que, malgré leur goût pour la Mufique, ôn défi-'
gnoit en Grèce les ânes fous le nom de roffignols
d’Arcadie.
ARCADIUS, fils aîné de Tftéodofe L . F la v iu s A rcadius A ucus tus ,
Ses médailles font :
Ç. en or.
Il y a au cabinet du roi deux médaillons en or
Arcadius5 ils font d’ une grande forme.’
C. en argent quelques revers R.
RR. en médaillons de B.
C. en M. & P. B.
La colonne qui avoit été élevée à Confiant^
nople en l’honneur de ce prince, étoit ornée de
bas-reliefs qui ont été gravés d’après les deffins
de Gentîle Bellîno, peintre' vénitien, appelé à
Conftantinople par Mahomet II. Il paroît que cet
artifte a beauconp em,belli l'ouvragé dans fon deffin'’.
On voit encore dans le quartier nommé Concajui *
la bafe de cette colonne, qui eft de granit. La
colonne a été démolie par les Turcs au comment
cernent de ce fiècle, parce'qu’elle avoit été ébranlée
plùfieurs fois par les trembîemens de terre, 8ë
parce que fa chûte pouvoit caufer de grands dommages.
'
ARCARIUS, garde d’un tréfor. On connoît îe
tréforier du fife, celui de Y area pontifie um, da
tréfor des pontifes, & celui des préfets du prétoirei
Le premier eft nommé dans l’infcription fuivante 3,
trouvée à Naples. Arcarius y eft écrit par un K :~-
D. M.
MÀRCTAE, MELISSAE. CONJU.GI
1NCOMPARABILI. FELIX. À RK.-
RE IP. NEAPOLITANORUM..
L. D. EX. PERM; MAGlSTi■
ET. MARCIUS. FELIX. MATRI. B M.
Lestréforiers de la maifon d’Augufte, arcarit
lié. Aug. étoient- ordinairement dès affranchis ,,
comme l'annoncent leurs épitaphes-, ceux des par*-
tîculiers étoient de fimples éfclaves; On donnoit
auffi le nom à*Arcarius à celui des derniers qui
avoit la garde des habits que l’on quittoit & re<*
prenoit au bain, & même de tous les habille-
mens du maître. Arcarius venoit alors Sarca 3
coffre ou armoire dansjaquelle on renfermok les-
habits. ' ' ' ; ■ ’ ' ' •
ARC A S , fils de-Jupiter & de Califto, régna
d’ans l’Arcadie, à laquelle il donna fon nom 5 «ç
inftruit par Triptolème, il apprît à fes fujets à
femer du bled 8c à faire du pain. Ariftée lui montra
auffi à filer la laine-, 8r à- en faire des étoffes.
La fable dit qu’Areas devenu grand, étant à Ja
çhaffe, rencontra fa mère fous la figure d’ une I
ourfe.: il ne la reconnut pas, quoique lui-,même
en fût connu. Califto s’arrêta pour le .voir 5 mais
Arcqs alloit la percer de fes traits, quand Jupiter,
voulant empêcher ce parricide, le métamorphofa
auffi en ours , & les enleva tous.deux dans le ciel,
où ils forment les conftellations de la grande 8c de
la petite ourfe. Voye^ J u p it e r . Selon une autre
tradition , Areas eut deux enfans d’une Hama-
dryade, nommée Profpela. V. P r o s p e l a . Il
époufa enfuite une dryade qui s’appeloit Erato, 8c
qui le rendit père de trois garçons. F. C a l î s t o .
A R C E , fille de Minos, fut aimée d’Apollon,
& le rendit père de Milet, de qui Byblis 8c Cau-
mus reçurent le jour. V. Mil e t . .
ARCERAj chariot qui fervoit aux vieillards 8c
aux infirmes. Arcera étoit proprement un lit cour
vert, que l’on plaçoit fur un chariot découvert,
plaufirum.
ARCERII milites. V . Ferentarii.
ARCÉSILAS, un des cinq chefs de l’armée
grecque, qui conduifoient les Béotiens de Thèbes
au fiége de Troye,.félon Homère j il étoit fils de
.Jupiter & de Torédie. Les autres chefs étoient
Pénéiée, Leitus,,Prothénée & Clonius.
ARCÉSIUS, grand-père d’ Ulyffe, étoit fils de
Jupiter , félon Ovide , ou de Céphale, félon
Àriftote. Céphale, dit-il, ayant été long-tems fans
avoir d’ênfans, alla confultèr l’oracle, qui lui dit
de rendre mère la première femelle qu’il rencon-
treroit. -Ce fut une ourfe qui fe préfenta à lui : il
en eut un fils qu’il nomma Arcefius, du nom de
fa mère. Toute cette fable n’eft fondée que fur '
le nom grec de l’ourfe, ou «p*«?.
ARCHÉGÉTÉS, nom d’Apollon j fous lequel
on lui avoit érigé un autel 8c rendu un culte dans
l’ifle de Naxos. Sur des monnoies de cette ifle, on
voit une tête d’Apollon avec ce furnom. On donnoit
à Hercule le même titre dans l’ifle de Malte,
où fon culte avoit été apporté de Tyr. Ce mot
lignifie prince, chef, conduéleurj il eft compofé
d’â'p^ôiy, prince, & d’jÇyg^««, conduire.
a ’pxeion. Les Grecs défignoient par ce nom
le lieu le plus retiré & le plus fecret des temples i
celui où P on confervoit les richefles du dieu, &
.celles.que les particuliers y mettoient quelquefois
_cn dépôt. C’eft ainfi que Xénophon dépofa fes
. richefles entre, les mains d’un prêtre de Diane
d’Ephèfe. De-là vinrent les épithètes que lui donne
Polîux, dans fon Ono'mafiicon (/. I .) , ptycihèzrteTQi,
_ vroXvfcptxro'j, «p^«t/owAîfroy, &c. qui font toute.s relatives
à l’or & au.x tréfors qui y étoient renfermés.
Les Romains imitèrent cet ufagé des Grecs, &
dépofèrent leur tréfor public dans le temple de
Saturne.
A’p^eiov devint par extenfion lè nom du cabinet
dans lequel ori confervoit des meubles anciens ,
r des antiquités & des titres de pofleffion-.
a ’pxé7<jv étoit le bâtiment ou la bafilique dans
laquelle on rendoit la juftice, & que l’on appeioit,
fuivant.les pays , prétoire, ou forum, ou
curie.
ARCHELAIS, dans la Cappadoce. _
Goltzius feul a attribué des médailles impériales
grecques à cette ville.
ARCHELAUSI, r®i de Macédoine. APXEAAO.
Ses médailles font:
RR. en argent;
O. en or.
O. en bronze.
A rchelaus , roi de Cappadoce. b a s iA-e^-S
a f x e a a o t :
' Ses m é d a i l l e s ' font ;
O. en bronze.
RRR. en argent,
O. en or. .
La maflue eft le type ordinaire de fes médailles;
ARCHÉMORË , fils de Lycurgue, roi de Nc-
mée, en Theflfalie, 8 c d’Euridice, eut pour nourrice
Hypfipile, femme de Thoas. Les Grecs de
l’armée d’Adrafte traverfant un jour la forêt de
Némée , trouvèrent cette illuftre nourrice feule
avec le jeune prince qu'elle allaitoit : ils étoient
extrêmement preflfés de la foif j & prefque toutes
les fources étant taries par l’ardeur de la faifon,
ils la prièrent de leur indiquer quelque fourcê
d’eau vive pour fe défaltérer. Hypfipile les con-
duifit à une fontaine qui n’étoit pas loin de-la 5 8c
pour aller plus vîte , elle lai fia le jeun eArchémore
feul fur l’herbe} mais en fon abfence, un ferpent
ôta la vie à l’enfant. Les Grecs, furpris & affligés
de cette funefte aventure, tuèrent le ferpent,
firent à cet enfant de fuperbes funérailles i & infti-
tuèrent en fon honneur les jeux néméens. Voye^
Néméens, Hyp s ip il e .
Winkelmann a publié dans fes Monumenti and-
chi inediti3 un bas-relief fur lequel on voit Arché-
more entortillé dans les replis du ferpent , deux
Grecs qui lancent des flèches au reptile venimeux,
& l’infortunée mère avec le vafe qui eft tombé
de fes mains.
A’PXEIIiTHS, sarckeotas, antiquarius. On donnoit
ce nom aux officiers prépofés à la garde dés
archives des villes grecques, & au rétabliflement
des titres v i e i l l i s , ou gâtés. 11 en eft fait mention
dans le Droit Romain , fous le nom d’archeota 8c
à‘antiquarii.
A R CH E O T A Voyez a 'p x e i& 't h s .
A R C H C R , foldat qui lance des traits. Les
Grecs 8c les Romains employoient les archers,
les jaculateurs, en général tous les gens de trait,
pour engager une a f fa i r e 8 c pour , attirer l’ennemi
au combat. Quoiqu’ils ne l ’ a t t a q u a i e n t que de
loin , ils ne laifloient pas de brifer beaucoup
d’armes, de b l e f f e r , de tuer beaucoup de monde,
& de mettre le défordre dans les rangs. Leurs
attaques brufques arrêtoient l ’ im p é t u o f i t é d’une
aile de cavalerie, & la forçoient de plier. Les
archers fervoient-encore à favorifer les retraites,
à fouillg^ les endroits fufpe&s, à éventer, 8c