
de Troye dureroit dix ans 5 &r, pour confirmer
fa prédiérion , il difoit avoir vu monter fur un
arbre un ferpent, q u i, après avoir dévoré neuf
petits oiféaux, en avoit auffi dévoré la mère, 8c
avoit été enfuite changé en pierre.
Calchas défendit qu’on rendît au corps d’Ajax
les honneurs du bûcher, parce quil s’étoit tué
lui-même: il ordonna depuis que Polixène fût
immolée aux mânes irritées d'Achille. En un mot,
il ne fe paflpit rien de confidérable dans l’armée
des Grecs, qu’on ne Je confultât auparavant.
Il avoit lu dans les deftinées qu’il mourroit,
Jorfqu’il auroit trouvé un devin plus habile que lui ;
c ’eft ce qui lui arriva à Colophon, ville d’Ionie,
où le devin Mopfus fe montra plus habile dans
l ’art de prédire l’avenir. La Sibylle Lampufa
étoit fille de Calchas. On lui attribué quelques
oracles en vers, & on la nomme aulïi Colopko-
nieîinc.
Homère femble avoir conftruit toute l’ hiftoire
fabuleufe de Calchas fur l’étymologie de fon
nom, qui eft dérivé de *«*£«/>«>, je médite.
C A L C H E D O N , dans la Bithynie.
KAAXAAfîNlOIC , 8c KAAXAAÛNIQN.
Cette ville a fait frapper des médailles impé*
'riales grecques en l’honneur de Trajan, de Plo-
tine , d’Antinoüs, de M.-Aurèle, de Fauftine
jeune, de Verus, de Commode, de Sévère, de
Domna , de Géta, d’Elagabale, de Sévère, de
Gordien Pie, de T’ranquilline.
CALCIOPE , fille d’Aëtes, roi de Colchide,
8c foeur de Médée, époufa Phrixus, & en eut
quatre enfans : Argos, Phrontis , Mélad & Cy-
lindrus. Son père ayant fait affadiner Phrixus
pour avoir fes tréfors, Çalciope chercha à dérober
fes enfans à la fureur de leur grand-père,
en les faifant embarquer fecrettement pour la
Grèce Mais ils firent naufrage dans une ifle , 011
ils demeurèrent iufqu’à l’arrivée de Jafôn , qui les
ramena en Colchide. Voyez Phrixus , Jason.
CALCUL 5 poids de l’Afie & de l’Égypte. Voy.
Chalcous.
_ CALCUL. Voyez A rithm é t iqu e .
CALC'ULARIÏ. Voyez E s c am o t e u r s .
C A L CU L A TO R .E S 3 calculateurs, nom que
les Romains donnoient aux maîtres d’arithmétique
, parce qu’ils commençoient l’éducation des
enfans en leur montrant à compter avec des jetons
, appelés en latin calculi. Le mot calculator
fe trouve dans Martial ( x . 6 1 .) :
Nec calculator , aut notarias velox ,
Majore quijfquam circulo coronetur.
On le rencontre plus fouvent dans les anciens
jurifconfultes. Selon d’habiles critiques, il défi-
gnoit les maîtres d’arithmétique de condition
libre ; au-lieu que par le mot calculones qui s’y
rencontre aulïi, on entendoit les efcîaves ou les
affranchis de nouvelle date, qui exerçoient la
même profeffion. Tertullien appelle ces maîtres
primi numerorum arenarii, peut-être parce qu’a-
près avoir enfeigné aux enfans la manière de
compter aux jetons, ils leur enfeignoient l’arithmétique,
en traçant fur le fable les figures des
chiffres, à la manière des anciens géomètres. 11 y
avoit ordinairement un de ces maîtres dans chaque
maifon confidérable, & le titre de fa charge étoit
a ca lculis, a rationibus , c’eft-à-dire , officier
chargé des comptes & des calculs, ou calculator.
On lit ce dernier dans l’infcription fuivante trouvée
à Vérone ( T i t . Popma DE oper is serv .) :
V. F. P. CÆGILIUS. E m PIRODIUS. VI. VIR. AUG,
CALCULATOR. JÜSTINÆ. SALENÆ. UXORI. ET.
SIBI.
C A L C U L I , calculs, jetons. Le mot calcul vient
du latin calculas , qui fignifie une pierre, parce que
les anciens fe fervoient de petits cailloux plats pour
faire leurs fupputations, foit des fommes multipliées
ou divifées dans les comptes, foit en
agronomie & en géométrie. De-là vient que nous
avont donné le nom de calcul aux fciences des
nombres, à l’ arithmétique, à l’algèbre. Les Romains
s’en fervoient encore pour donner les fuf-
frages dans les affemblées & dans les jugemens;
ils marquoient auffi les jours heureux avec une
pierre blanche , dies albo notanda lapillo , dit
Horace, 8c les jours malheureux par une pierre
noire. Ils avaient emprunté la première de ces
coutumes des* Grecs , qui nommoient ces efpèces
de jetons naturels JifgSay. ; c’ étoient d’abora des
-coquilles de mer , remplacées, depuis par des
pièces d’airain de la même figure, appelées fpon-
dyles.
Deux chofes diftinguoient les calculs y la forme
& la couleur. Ceux qui portoient condamnation
étoient noirs 8c percés par le milieu > les autres
étoient entiers 8c blancs. L’abbé de Canaye dit
( Mém. de VAcad, des Belles-Lettr. 1. 6* v i l. )
qu’on pourroit regarder la précaution de percer
les noirs , comme une preuve que les Aréopa-
giftes, qui s’en fervoient, jugeoient pendant la
nuit j car , à quoi bon percer les calculs noirs, fi
l’on eût pu voir les uns 8c les autres , 8c apper-
cevoir par le fecours de la lumière , la différence
de leurs couleurs ? au-lieu qu’en jugeant dans les
ténèbres, il eft clair qu’on avoit befoin d’une
différence autre que celle de la couleur & relative
au ta é l, pour démêler les calculs de condamnation
d’avec ceux qui marquoient l’abfolu-
tion. On comptoir ces calculs, & le nombre des
uns ou des autres décidoit pour ou contre l’ac-
cu fé ..
On fe fervoit auffi de calculs ou bulletins pour
tirer les athlètes au fort dans les jeux publics,
& pour les apparier. Voici comme la chofe f e
pratiquoit aux jeux olympiques , au rapport de
Lucien, dans fon dialogue intitulé : Hermotime
du des Sellés, « On place, dit-il, devant les
»juges, une urne d’argent confacrée au dieu en
* l’honneur dé qui fe célèbrent les jeux. O11 met
» dans cette urne des ballotes de la groffeur d’une
>3 fève , 8c dont Iè nombre répond à celui des
» combat tans. Si ce nombre eft pair, on écrit fur
* deux de èè's ballotes la lettre A , fur deux
» autres la lettre B , fur rfei& autres la lettré I ,
» 8c ainft du rëfte. Si îè nombre eft impair , il
» y a de neceffité une des lettres employées qui
» ne fe trouve infcrite que fur une feule ballote 5
» enfuite les athlètes s’approchent i’un. après
» l’autre, 8c ayant invoqué Jupiter, chacun met
» la main dans l’urne, & en tire une ballote.
» Mais un des maftigophores ou porte-verges lui
» retenant la main , l’empêche de regarder la
» lettre marquée fur cette-ballote, jufqu'à ce que
» tous les autres ayent tire' la leur. Alors un des
» juges faifant la ronde , examine les bal’otës de
» chacun , & apparie ceux qui Ont les lettres fem-
» btables. Si le nombre dés athlètes eft impair,
» celui qui a tiré la lettre unique eft mis en ré-
» fervë pour fe battre contre le vainqueur. ”
On a trouvé quelquefois, en faifant des fouilles
dans des ruines anciennes, des calculi y mais fou-
vent on ne les a pas reconnus pour tels. C’eft ce
qui eft arrivé , à nôtre avis , au Lavant comté de
Caylus, au fui et de quelques morceaux d’ émail
trouvés en Egypte qu’ il a pris polir dés parures , •
& qui nous paroiifënt avoir férvi de calculi ou
jetons. « Dans le nombre des petits morceaux ,
dit-il ( Rec. d‘ A,idg. v i l . pi. 7. n°-. 3.) , ou de_ la
petite collection que j’ ai achetée à Marfeille ,
j’ai trouvé environ cinquante pièces de porcelaines
plus ou moins fines, mais toutes recouvertes
d’un émail bleu, ou vérd. Ce n°, repréfente
une vingtaine d e . morceaux de différens
temps 5 mais, comme il eft aifé de le croire, leur
travail, qui n’ eft point également b on, eft plus
ou moins confervé, d’ailleurs leur grandeur eft
variée. Celui-ci eft deffiné dans fa grandeiir exaCte
(fept lignes de diamètre) j il y en a qui font d’un
tiers plus grands, d’autres d’un tiers plus petits}
ils préfentent tous d’un côté la tête d’un Baçchus,
8c de l’ autre, ce que l’on regarde avec raifon
fur les médailles étrufques Comme la poupe d’un
vaiffeau, c’eft du moins' ce que l’on peut juger
avec la plus fcrtipuleufe attention} j’en ar d’autant
pWapporté, que tous ces morceaux étarit percés
dans leur épaiffeur, & n’aÿant pu avoir d’autre
deftination, que celle de fervir aux parures du
peuple , dès-lors il eft difficile de croire que ce
même peuple fuperftitiéux ait pu porter avec une
forte d’apparat des objets prôfcrits, comme on
fait que tout ce qui conçernoit la mer étoit eh
horreur dans un feras même très-ancien } mais foit
que la même raifon que l’on donne au revers des
têtes de Bacchus, c’eft-à-dire, que l’on vouloit
-prouver que ce prince étoit venu par mer, foit
que les Egyptiens donnaffe#t une autre valeur à
ce fymbole, on' ne peut aller contre des faits, 8c
ces faits produifent en ce cas non-feulement la
Angularité , mais l’embarras. »
Il dit encore un peu plus bas ( ibid.pl. 7. rt°. 4.) :
« Plus d’une trentaine d?autres morceaux de meme
matière, également percés pouf être enfilés, & de
toutes fortes de grandeurs, portent deffus comme
deftous la figure de cet X , ou de cette croix dont
les traits.font doubles. La variété des formés, longues,
carrées, ’rondes, dentelées, qui ne laiffent
aucun doute fur la pérçuré, confirme l*ufa*ge
de ces colliers à plufieurs rangs, & de ces bracelets
multipliés que le peuple ne pouvoit porter
auffi riches que ceux qu’on a vus fur les repré-
fentations de quelques prêtres d'un état fuperieur,
mais qui le fatisfaifoit toujours-dans la généralité
de ta mode. Je dois cependant dire q u e , félon
Horus Apollo, cette marqué X a toujours valu
10. Cette confiance 8c cette durée dans un chiffre
convenu font bien fîngùlières. *>
Quoi qu’il en foit des calculi du comte de
Caylus, il eft certain que l’on a trouvé dans les
fouilles faites par feu M. Grignon, entre Joinville
8c Saint-Dizier, dans les ruines d’une ville Gau-
loife foumife aux Romains, deux ou trois cens
morceaux d’ivoire ou d o s , ronds , 8 c reffemblant
aux jetons modernes, excepté leur épaiffeur &
leur forme un peu convexe. On ne doutera^ pas
qu’ils ne foient les véritables calculi des anciens.
Sur un bas-relief du Capitole, on voit Trajan
& Plotine. Auprès d’eux eft. un jeune homme
tenant un abaque , fur lequel font placés un premier
rang de fept jetons, un fécond d’un feul
qu’il paffe avec l’index de la main droite , & un
troifieme réduit à fix jetons, parce qu’il en a
avancé un qui forme le fécond rang.
Ca l c u l i , jeu. Voy. DAMES.
CALCULONES. Voyez Calculât ores.
C A L D A R I A * \ z tuve «.Acue Aes Thermes.
CALDARIUM s inermes.
Voy. Etuves.
C A LD U S , furnom de la famille Cqelia.
CALÈCHE , ou CABRIOLET , voiture à
deux roués^ Les monumens anciens nous ont
confervé trois calèches tirées par un feul animal.
La première a été publiée par le marquis Maffai;
la fécondé eft fur un ancien monument de la ville
de Metz} 8c la troifième', trouvée dans le royaume
de Naples, a été publiée par M. Bulifon. On ne
fait quel eft l’animal attelé à cette dernière. Les
deux autres font tirées chacune par un cheval. Ces
calèches né diffèrent des nôtres, que par la forme
du fiége fur lequel l’homme eft affis : il eft
rond.
On a trouvé dans les peintures d’HercuIanum ,
des calèches qui reffemblent a nos chaifos de
pofte, & font attelées de deirtt. chevaux. Le conducteur
eft affis fur le cheval de volée , c’eft-à-
dit'e , fur lé cheval qui ne porte pas le brancard!
B b b b ij