
C EPHA LEN1A , ifle. ke.
Les médailles autonomes de cette ville font :
RRRR. en bronze.
Leur type ordinaire eft une tête de bélier,
eu un oifcau.
CEPHAL O ED IUM , en Sicile. ke<&aa .
Les médailles autonomes de cette ville font :
R. en bronze.
O. en argent.
RRR. en or.
Goltzius feul a attribué des médailles impériales
Grecques à cette ville.
M. Neumann reftitue à Paies, dans Tifle de Cé-
phallenie, les médailles d’argent fur lefquelles on
lit keoa , ke<ï>a A, avec un homme affis fur des
rochers & tenant un long bâton.
CEPHALÔNOMANTIE , K.t<pu\ovcfeuiTtiet ,
divination par la tête d’ un âne. Les anciens la
pratiquoie'nt en mettant fur des charbons allumés
la tête d’un âne, en récitant quelques
prières, en prononçant les noms de ceux que
l’on foupçoniToit d’un crime , & en. obférvant le
moment oiVles mâchoires de cette, tête fe rap-
prochoient avec un léger craquement. Le nom
prononcé à cet inftant défignoit, dit-on , le
Coupable.
CÉPHÉE , fu t , dit-on , un roi d’Ethiopie ,
père de la célèbre Andromède , & placé au
rang des aftres avec fa fille, fon gendre & fa
femme. V.oyep. Andromède , C assiopée ,
Persée , Phinée.
Nous voyons , dit M. Rabaudde St. Eftienne,
dans la région fublime du p ô le , un roi | une
reine, une princeffe & un guerrier , leur gendre
futur , dont les aunes &r le maintien annoncent
la plus grande bravoure : ceci rappelle ce que M.
Bailli a rapporté des Chinois, qu’ils ont placé
au pôle l'Empereur , VImpératrice & l'héritier
préfomptif de la couronne (Tlifl. de l 'Aftron. ancienne
, p. 102 ). La reine eft affife fur un trône,
le toi debout met le pied fur Taxe du monde ,
fa-main tient un fceptre. Etpour le dire en paf-
fant, ils étoient peints avec le vifage noir. Bayer,
qui s’eft attache à rendre les cônftellations aufli
femblables qu’ il lui étoit poftible à la peinture
antique, n’a pas oublié cette circonftance. Use
ancienne tradition apprenoit que Céphée , ce
roi du pôle , étoit Ethiopien ; ( Ethiopum populo s ,
Cephaeaque confpicit arva. O V ID . METAM. L.
iv . Germanicus Cëfar dit la même chofe. ) &
il y a plufieurs raifons de croire que c ’eft de
l’Ethiopie que les fciences fcpt parvenues ^n
Egypte.
CÉPHTSE, fleuve dans le voifinage d’Argos >
père de Narciffe. Voye% Inachus.
CÉPION , air de fia te des Grecs.
CERÆTANIA , en Crête, kepaitam
Hunter poffédoit une médaille autonome
d’ argent avec la légende ci - defliis , que M.
Combe attribue à Ccr&tania.
CÉRAMBE, vieux habitant du mont Othrys,
en Theffalie , s'étant retiré fur le Parnafle , pour
éviter l’inondation du déluge de Deucalion , y
fut changé en oifeau par les Nymphes de cette
montagne ; ou , félon d’autres, en cette efpèce
d’efearbot qui a des cornes , appelé en grec
Kip*tcGw. Il paroît que le nom de Tcfcarbot a
fait imaginer la métamorphofe.
CERAMICIES , fêtes mieux nommées Céramiques
Voyei le mot fuivant.
CÉRAMIQUE. C’eft un nom grec , qui vient
de ^tpapos , tuile , OU de*epupixos lieu ou l'oit
fwh de la tuile , tuilerie , & lieu bâti de tuile ,
c’eft-à- dire, comme nous parlons en françois ,
bâti de brique. Plufieurs endroits ont porté ce
nom. Hefychius & Suidas difent qu’il y avoir
deüx céramiques à Athènes , l’un dans la ville
& l’autre hors de la ville. Le céramique de la
ville étoit un lieu où l’on faifoit aux frais du pu-
• blic , les funérailles & les oraifons funèbres de
; ceux qui avoient été tués dans là guerre. On
élevoit fur leurs tombeaux des colonnes fur
lefquelles on faifoit graver l’endroit où ils
avoient été tués , & leur épitaphe. Le céramique
du fauxbourg étoit un lieu où les femmes
débauchées s’ affembloient. Le céramique de la
ville formoit l’un des pins beaux quartiers de la
ville d’Athènes. ( Spon en parle dans fon\ voyage
de Grèce , p. xi. p. i8 l & 193 : voyeç aufli Meur-
fius Athèn. Att. ). Le feholiafte d’Ariftophane
dit qu’on y célébroit des jeux , qui s’appeloient
a T»]Ç Xu.pnce.hs dlai le combat du flambeau ,
| parce que ceux qui couraient , portoient un
flambeau. Les enfans donnoient des coups du
> plat de la main à ceux des coureurs qui ref-
toient en arrière, & cela s’appeloit des coups
céramiques. ( Voye% ce feholiafte, fur la fin du
IVe. f||e de la comédie des grenouilles , fur
\ fa ite le. de celle âes-oifeaux , & fur celle des
‘ chevaliers > allé II , fcène 3e. Paufan3 Liv. I. )•
On célébroit trois fois l’année des jeux dans
le céramique 3 en l’honneur de Vulcain & de
Prométhée. C ’étoit peut-être dans ceux de Pro-
méthée que l’on couroit avec des flambeaux,
à caufe. du flambeau que la fable difoit qu’il
avoir allumé au char du foleil , pour animer le
corps de l’homme qu’il avoit formé.
Pline ( Liv. x x x v , ch. 12 ) dit que ce lieu
fut nommé céramique , parce que Chaleoftenes,
ouvrier fameux en ‘ouvrages & ftatues de terre
cuite, avoit fon aîtelier dans cçt endroit. Mais
Paufanias ( Liv. I. ) aflure que ce nom lu-i vint
du héros Céramus , que l’an difoit être fils de
Bacchus &: d’Ariadne.
La porte d’Athènes , qui étoit voifîne de
fun des céramiques , s’appeloit porte céramique.
C ER ER IÆ } ° n ign<>re la fiSnification P‘'°Pre
ces mots. Gruter a publié cette infeription :
M. D. m/ cf.RAIAE, c’eft-à-diré , magne Deâm
matri cerarie. Muratori ( 33. 8. ) a publié cette
autre: Augustæ.bonæ d e æ cerariæ.
CERARIUM , impôt que les magiftrats Romains
l e v o i e n t fur les provinces 4s l’empire ,
pour fournir de cire l e u r maifon. Cicéron en
fait mention dans fa troifième Terrine ( 78 ) :
cerarium ver b quid ? Quomodo hoc nomen ad rations
s magiflratus , quomodo ad pecuniam publi-
cam allatuih eft ?
CÉRASTES , peuples de Tille de Chypre ,
qui avoient chez eux un autel dédié à Jupiter
Thofpitalier, qui étoit toujours teint du fa n g
des étrangers. Venus , offenfée de cette inhumanité
, les changea en taureaux. C’eft pour nous
marquer les moeurs féroces de ces peuples. .
D’aiileurs, comme le mot icépav lignifie corne ,
on dit qu’ils portoient des cornes. L ’ille même,
de Chypre a porté le faux nom de céraflç ,
ou cornue , parce qu’elle ell environnée de pro-
montoires qui- s’élèvent • dans la mer , & font
voir de loin des pointes de rochers comme des
cornes.
C ER A SU S , dans le Pont, k e pa c^yn tion
Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques , en l’honneur de Marc - Au-
rèle.
"CERÀT1UM y monnoie. Voyez K er a t iq n .
C ER AUNOSCOPION , x.ipuvvoq-x.ontiov , machine
de théâtre des anciens. C’étoit une efpèce
de guérite , ou de tour portative , d’où
Jupiter lançoit la foudre, dans les pièces telles
que YAjax, fils d’Oilée. Voye% Brontée,
CERBÈRE.
0 :i fera peut-être étonné de trouver Cerbère
au rang des divinités infernales j car on
ne connoît aucun temple , aucun autel élevé
à ce redoutable monftre. Mais un paflàge de Denis
Périégète/relatifà la religion des Etrufques,
nous a engagé à lui donner place dans la mythologie
( Perîeg. v. 2.48. ) Grecque. Il dit d’après
Scymnus de C hio, qu’on voyoit dans la Campanie
, auprès de l’Achéron , un oracle de Cerbère.
L’endroit où on le c o h f u l t o i t étoit fouterrain.
Si le. pouvoir de rendre des oracles n’étoit pas
toujours un privilège exçlufif des divinités , il
n’étoit au moins attribué qu’à des hommes
déifiés , ou à des êtres que la crainte ou la re-
eonnoiflance égaloit aux d ie u x .
Le rèfpeét pour Cerbère étoit paffé des Egyptiens
aux Etrufques & aux Campaniens : nous
favons eu effet que les premiers rendoient un
culte religieux-aux chiens en général, emblème
groffier des chiens du ciel étoilé. Us leur avoient
Antiquités , Tome I.
confacré un nom & un attribut de la divinité,
Anubis. Les chiens étoient prépofés en Egypte
à la garde des temples & à celle des lieux qui
renfermoient les momies. Cette dernière fonction
ne pouvoit manquer de faire rejaillir lut eux
une partie du refpeôt que ce peuple avoir pour
les cadavres de fes parens. Diodore , cité par
Eusèbe , ( Pr&par. Evang. libro cap. 8. ) raconte
que le corps d Apis m o r t, étoit remis par
Mercure au bout d’un certain efpace de chemin,
à un Egyptien caché à moitié fous un
rriafque de Cerbère. Aulfi voit-on fouvent ce
dernier, placé aux pieds de Sérapis-Pluton , partager
les hommages avec cette divinité.
Les Etrufques eurent de bonne heure des
relations avec les Pélafges , depofitaires, comme
les autres Grecs, d’une partie des dogmes Egyp-
ptiens , mais très-altérés. Us les faifirent avec em-
preffement. De toutes les connoiffances qu’ils
leur furent alors apportées , la croyance des
enfers fut reçue avec lé plus d’avidité > car ayant
-trouvé dans la Campanie un fi te pareil à celui
. qu’offroit TEpire fur les bords du. trifte Açhéron,
- ils donnèrent à cet endroit & aux environs , les
! mêmes noms que portoient chez les Grecs ces
redoutables lieux. On vit donc paroitre dans
l’Hefpérie un nouvel Achéron & un nouvel
Averne. L’Oracle de Cerbère , placé dans, le
voifinage, nous donne à entendre qu’unfemblable
oracle fe trôuvoit fans doute dans TEpire, oit
dans la Thefprotie, auprès de. l’autre Achérôn.
Fondés par les Etrufques, les Romains reçurent
d’eux ces notions théologiques avec les arts &
les fciences. Une épitaphe latine trouvée à Ca-
naertum ( Kippingius antiqu. rom. lib. 4. cap.
6 3p a g .j7 i.) dans TOmbrie, en fait foi. « Infer-
n o . Plotoni. charae. uxori. Proserpinae*
TRICIPITIQUE. CERBERO. MUNUS. MECUM.
FERENS. . . . . ;.. , 8tC.
Nous trouvons dans G o r i, une forte preuve
de la vénération des Etruîques pour Cerbère „
& du pouvoir qu’ils lui attribuoient. On voit en
effet fon image gravée fur plufieurs fçarabées
qui ont été travaillés par des artiftes de cette
nation: Les trous dont ils ont été percés annoncent
qu’on les -portoit en amulette fur les
bras ou fur la poitrine.: ils partageoient donc la
confiance & la vénération avec le phallus de
Priape & les attributs des autres dieux. Les
Grecs penfoient de .même. Nous voyons dans
OEdipe à Colone, le choeur adreffer des voeux &
des prières au redoutable chien, pour le rendre
; favorable an fils de Laïus qui venoit de defeendre
aux enfers, Il lui prodigue les épithètes les plus
honorables, telles que celles d’ invincible, d’ennemi
du fommeil, &c. afin qu’il accueille avec
bpnté ce prince malheureux. Ce choeur, dans l’ardeur
de fes voeux, change même les dogmes de
la mythologie en le difant fils de la T erre &
du Tartare , contre l’opinion commune. Voilà
X x X X