
3 <; A C A
» fur une racine acanthe. Au printems fuivant ,
D3 la p la n te p o uffa des b ra n c h e s , q u i , fe tro u v a n t
» a rrê té e s dan s le u r a c cro iffem en t , fe d iv ife re n t
» en p lufieurs rame aux j a rriv és a u h a u t d e la c o r -
*> b e ille , ces rame au x tro u v è r e n t la tild e q u i la
» c o u v ro it en la d é b o rd a n t j ils fu r e n t c o n tra in ts
» d e fe re p lie r fu r eux-mêmes. C a llim a ch u s a y a n t
» a p p e rç u c e t h eu reu x effet d u h a f a td 3 imagina
» fu r fo n m o d è le le ch a p ite a u c o r in th ie n 3 te l
» q u ’o n le p ra tiq u e e n c o re aujouvd h u i ; & la tu ile
» p o fé e fu r la co rb e ille 3 lu i d o n n a 1 id e e d u ta il-
» lo ir. » , .
» Villalpande, qui nous a donné la defcnption
du temple de Salomon, traite de fable cette^hif-
toire, & prétend que le chapiteau corinthien étoit
exécuté dans cët augufte édifice. Il elt vrai qu'il
nous le peint formé par-des feuilles de palmier : ce
qui donna lieu, dit-il expreffément, de compofer,
par la fuite les chapiteaux corinthiens de feuilles
d’olivier, plutôt que de feuilles $ acanthe. «
3® Sans entret en difcuffion avec ces deux auteurs,
je crois ce que l’un & l’autre en difentj c eft-a-
dire, que les chapiteaux corinthiens peuvent avoir
été employés dans leur origine à la décoration du
temple de jéru alem ; mais que Çallimachus, fculp-
teur habile , peut être auffi celui qui a përfeçBonpe
fa forme générale, la diftribution de fes ornemeris,
& qui lui a donné fon élégance. Ce qu’il y a de
certain, c’eft que depuis plufieurs. fiécles, ce chapiteau
a paffé pour .un chef-d’oeuvre dans fon
genre > & qu’il a prefqu’été impoffible à tous nos
architectes modernes qui ont voulu çompofer des
chapiteaux d’une nouvelle invention , de l’égaler.
( Blondel).
Les enroulemens de Y acanthe lui ont fait trouver
quelque reffemblance groffière avecles nymphées,
ces plantes aquatiques répétées fi fouvent fur les
monumens égyptiens. Dans le tres-petit nombre
de colonnes que Norden & Pocoke ont deffinees
" en Egypte, plufieurs font terminées par des efpeees
de chapiteaux ornés de feuilles des nymphées,
appelées perfea & colocafia. Ceux qui ont vu dans
Vacanthe du chapiteau corinthien une'grande reffemblance
avec les nymphées des colonnes & d é s
frifes égyptiennes , ont affuréque les Grecs avoient
pris dans l’Egypte le goût de 1-architeCture. Les
communications fréquentes des Grecs avec les
Egyptiens, ou avec leurs coloniesles Phéniciens}
les dogmes mythologiques apportés en Grèce &
•nés en Egypte, tout annonce en,effet les rapports
les plus frappans entre ces deux peuples. Il ne
feroit donc pas étonnant que les Grecs; euffent
adopte le genre d’archite&ure quiavoit été inventé
par les Egyptiens. -
Si le fentiment de Villalpande eft fonde fur des
faits, on reconnoît encore mieux la marche de cet
art. On fait que Salomon fit venir des ouvriers de
Tyr & de Phénicie, pour bâtir le temple de Jéru-
falem. Ces archite&es portèrent en Judée les con-
noiffances qu’ils avoient puifées chez les Egyp-
A C A
ti e n s , d o n t ils é to ie n t u n e c o lo n ie : p a r ce m o y e n ,
lé g o û t p o u r les c o lo n n e s ornees a le u r fom m e t
de feuilles d e p a lm ie r , d’o liv ie r , de n ym p h e e o u
d'acanthe, fu t ré p an d u dans P A f i e , & d an s 1 - orne
en p a rtic u lie r. D e -là il paffa en G r e c e , o u il fu t
fournis à des lo ix , ainfi q u e to u s les au tre s mem b
re s d e l’A r c h ite c tu re . ( es ap p e rçu s d em a n d en t
u n d év e lo p p em en t plus é te n d u , q u o n tro u v e r a a
P e r s é p ô l is . , V ; \ .. . ■ , . ,
ACANTHES eft le n om d u L a c e d em om e n q u i
p a ru t le p rem ie r fans au c u n v ê tem e n t dans le itau e
o lvm p iq u e , p o u r y d ifp u te r le p rix de la co u rfe .
A c a n t h u s . L e s R oma in s o rn è re n t les Doras
d e leu rs h a b its de b ande s de p o u r p r e , d é c o u p é e s
e h feuilles d ’a c an th e , & ils leu r d o n n è r e n t le n om
d e la p la n te e lle-mêm e. ( Ærieid. v. 6^3 ) .
Et circum textum croceo vdam.cn acanthe.
Iïéfychius leur donne le même nom dans fon
Eiétionnairé : nulta-fiy.«. ifue-fu>»>.
On en peut prendre une idée en jetant un coup-
d’oeil fur ies vafes étrufques; car les habillemens
des perloimages qui y font repréfentés, offrent
fouvent ces feuillages & ces enroulemens.
A c a n t h u s , en Macédoine. AKAN0 .
Les médailles autonomes de cette ville font :
O. en or.
R. en argent.
RRRR. en bronze. _ (Hunter. )
Leur type ordinaire eft un lion déchirant un
boeuf. , ■ •_,
ACANTIDE , fiirnom d’Ajax, fils de I elamon.
y . Aj a x. C’eft suffi le nom d’un des fils de cet
Ajax & de Glauca. 1 , ; ■ . .
A C AR N AN IE. Les chevaux du peuple qui
habitoit cette partie de l’Épire , etoient tres-
eftimés chez les anciens.;
A cÂRNANIE. AEAPNANfîN.
Les médailles autonomes de ce peuple font:
RRRR. en or.
RRR. en argent.
O. e n b ro n z e .
Leurs types ordinaires font Apollon aflis, tenant
un arc , & la tête d Acheloiis.
A c a r n a n ie eft auffi le nom dune ville de
Sicile, célèbre par un temple de Jupiter.
ACARON. V. A c h o r . , .
A CASTE, une des nymphes Oceamdes, ou
filles de l’Océan & de Thétys. V. O c é a n id e s .
A c a s t e , fils de Pélîas, & parent de Jafon,
fut un des argonautes : il a. paffe poür un grand
-chaffeur, habile fur-tout à tirer de lare : Jaculo
intimis Acaflas, dit Ovide. A fon retour de 1 expédition
de la Colchide, ayant trouve fon pere
mort, il engagea les Argonautes a defeendre avec
lui en Theffalie, pour y célébrer des jeux funèbres
en l’honneur de Péiias. Pline ( i i k . j
veut qu’Acaftc foit le premier qui ait fait célébrer
des jeux funèbres. Ce prince voulut enfume venger
la mort de fon père fur fes foeurs, qui 1 avoient
A. Hf C
égorgé ; mais Hercule s’dppofa à fa. vengeance.
avoir chez les Romains
•• 'Alexandrin circa oppugn.a-
Ÿionlm ponds * emptione hofiium fubitacomplus
■ rcavham défilât. Plutarque racontant le. meme
événement, fe féru du mot , acatium, pour
le grand mât ou le
m A C C A L A Ü R E N T IA , n o u rr ic e d e R om u lu s ,
f u t mife a u ra n g des d iv in ité s d e R om e , fé lo n
Quelques a u t e u r s , & h o n o ré e d’une fe te q u o n
c é lé b ro it au m ois d e d é c em b re . D a u tre s P « “ n d “
o u ’elle n’a jamais é té re g a rd e e c om m e d e e f ie , p a r
» q u ’o n Céléb ro it to u s les ans fes fu n é ra
illes : ce q u i n e s’o b fe rv d .t jamais a e g a r l d e
ceu x q u i é to ie n t re c o n n u s p o u r dieu x . Sa m e
■ te n d u e fête n’é to it q u e d e s je u x f u n è b r e s , c
b ré s en fo n h o n n e u r dans le m o is de d é c em b re .
a , célèbre courtifane'de
Rome , qui Vécut fous le règne d’Ancus Marnus.
Cette femme , une des plus belles
ayant paffé une nuit dans le temple d Hercule,
pïut à ce dieu, qui lui promit que la première
perfonne par qui elle feroit rencontrée au fortu
Su temple”, la rendroit heureufe, & la combleroit
de bienS. Tarutius , homme puiflant & riche, fut
le premier qui fe prélènta à elle, & qui, a la première
vue, en devint éperduement amoureux. 11
l’époufa auffi-tôt; & étant mort quelque tems
après, il lui laiffa toutes (es ncheffes. Elle: les
augmenta encore beaucoup par 1 .Marne métier
qhelle continua d’exercar pendant pluueurs anntes,
mais à fa.mort ayant nommé le peuple .romain
héritier de tous fes grands biens, la reconnoilünce
couvrit l’infamie de fa vie ; fon nom fut infcrit
dans les faftes de l’-état. On ^ ‘“ ^ e s fetes en
fon honneur, fous le nom de la deeffePlore , &
on les célébroit dans le mois d avili. V. F l o r e
& F l o r a u x . ■ ;
ACCAL1A. On donna ce nom aux jours coti-
faefés à la fête d’Acca Laurentia. Ils portoient
suffi le nom de laurentalia ou larmtaha.
■ ACCARON. V- Ac h o r .
ACCENDONES. On appeloit de ce nom ceux
qui excitoient les gladiateurs au combat. Ils fe
tenoient près d’eux , S: leur repetoient ks rte
■ mandes du peuple, que l’ardeur du combat les
empêchoit d’entendre. La toge faifoit une partie
de leur habillement, & ils lie la quittoient pas
comme les gladiateurs pendant les jeux. ;
ÂCCENSE. Vaccenfus etoit un onicier lu bai
terne attaché, aux magiftrats romains, ainfi que
lesliéteiirs. 11 étoit chargé d’affembler le peuple,
d’où venoit fon nom, accenfus à cienio ; il mtroduifoit
auprès du prêteur, & marcho t devant le
conful, lorfqu’il n’avoit point de lanceaux. I es
officiers étoient des huiffiers. Ayant que Icis Ro
mains euffent des horloges ou clep y e , g
avertift'oit le magiftrat lonquil etoit neut heures,
midi, & trois heures du foir.
Cet officier fervoit quelquefois de greffier, car
Cicéron dit {ver. ;. 66) : Non
fendit accenfus. Cur emm fibt h ocfcnU fait afu
v a u t ? On lit fur une ancienne-înlciiption, rap-
portée par Bu lleng eru s : S i c u u i t a t i c o c n . i -
S : / , « , o J a W A u ou s r t x r « * r »
VERNA PATRON! AB EPJSTOLIS ACCx-NSUS. -
« o x o m r o Aa ousro V tsrAs iAX o
curiatius..........; & fur une autre : T. T , t iz * us
Fm .t xA vO U S T A l.IS SCRtSA L „ R . Æt>tLtS • ,
r tA TO R ÆDILts fLMBIS ACCRKSUS Les; Cooluls
& les préteurs ne forent pas les feuls qui euffent
des accenfes attachés a leurs perfonnes. Les centurions
& les déclinons en avoient auffi a leurs
ordres-, comme il paroit par ce paffage de V au
{de v it .P o p u l.R om a n , t u , apudNon. x u . b . ) . U m
étant attr ibuti decunonibus & centur ion,bus, qui
eorum lia ien t numerum , actenfi vocanlur.
A C C E N SU S . Ce nom croit dufage dans la-
milice romaine, pour déligner une efpece de fo -
dat, armé à la légère. Ils reffembloient en cela
auXforarü; mais ils en differo.ent par beaucoup
de chofes. V . R o r a r x i . Les accer.fi_combattoient
en dehors de la légion., avec des-from.es K des
pierres. Feftus dit qu’ ils etoient définies a reiji-.
placer les foldats tués ou bleffes dans le combat,
& il ne leur donne aucun rang dans la milice. Mais
Afconius Pedianus. leur en affigne un, égal a celui
de nos caporaux Sc de nos trompettes. ( n icer,
paei 90). Accenfus efi nomen oraims-, û* promo-
tionis in militia, ut nunc dicitur prmeeps, vé.
eommentarierijis , aut cornicularius. , ..
Le leâeur qui voudra connoitre en detail ces
deux opinions, pourra confulter Saumaile, de re
\ militari romanorum & Pollctps. . r
A C C E N T - Cet article a été traité avec loin
par les auteurs de la Grammaire renfermée dans
cette Encyclopédie méthodique ; nous y renvoyons
nos ieéteurs. On ne parlera ici que rte 1 ancienneté
des accent chez les Grecs & les Romains, parce
que les preuves en feront pôles dans les monumens
atitiaues , qui ont ete découverts po eue
rement aux recherches des Voffius, des Hennin,
des Weftein, des-Simon, Scc. . . r
Dans un appendix à fes eprftoU vmanenjes,
M. de Villoifon traite principalement de loneine
des accent, des efprits, des marques de dutiraftion
pour les membres de phrafes, & des fraies pour
les fyllabes longues & brèves, chez 'es Grecs. Un
grand nombre de favans en attnbuoit 1 invention
! un grammairien de Byzance, Anftophane, oui
vivoit dans la cent quarante-cmquieme olympiade,
près de deux cens ans avant .1. C . Voffius ai oit
i même allégué en faveur de cette opinion, 1 autorité