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quand Jupiter , fon père , envoya à Ton fecours
une grêle de pierres 3 dont Hercule fe fervit pour
terraiier ces géans. Le champ où les pierres tombèrent,
fut depuis appelé le champ de pierre ,
campus lapideus,* c'eil aujourd’hui la Craux, peut
canton de la Provence, à l’embouchute du Rhône,
qui a l'ept à huit lieues de circuit, & qui eft tout
couvert de cailloux.
A L B O G A L E R U S , bonnet des Fl ami nés Diales
ou de Jupiter. Ils le portoient toujours au-dehors,
& ils ne pouvoient le quitter que dans leurs mai-
fons. Ce bonnet, dit Feftus, étoit fait de la peau
d’une victime blanche : il étoit terminé par une
pointe de branche d’olivier. 11 étoit quelquefois
orné de la foudre de Jupiter, pour défigner la
divinité dont étoient lçs miniftrçs ceux qui portoient
l’albogalerus. Le P. de Montfauçon en a
publié un d’après les monumens antiques : on en
voit plufieurs fur les médailles de familles.
A L B Ü L A . C’étoit l’ancien nom du Tybre.
Virgile, (Æneid. 8. 331.) ;
*— Aquo itali fiuvium cognomine Tibrim
Diximus : amifit verum vêtus Aibula nomen.
ALBUM. Le côté extérieur de la porte de la
ville de Fompeï étoit blançhi, 8c l’on voit encore
fur l’enduit dont on avoit revêtu les pierres, des
infcriptions tracées des deux côtés avec une çou-
.Ieur rouge, dont , aux chiffres près, il n’effc guères
poffible de rien diftinguer. Comme le ftuc ou
- l’enduit eft tombé en plusieurs endroits, on n’en
peut rien conclure de raifonnable. J’ai remarqué
cependant, dit Winkelmann, que ces infcriptions
ont été tracées par-deffus d’autres qui s’y trou-
. voient antérieurement, 8c fur lefquelles on 11 avoit
fait que, paffer une légère couche d’un enduit
blanc. Il faut fe rappeler ici l’infcription que nous
.rapportons à l’article C a b a r e t , 8c qui eft une
affiche de location de bains 8c de maifons où l’ori
donnoit à boire 8c à manger. Au-deffous de celle-
là , il y avoit eu précédemment Une autre infçrip-
tion, qui y paroiffoit encore avec l’enduit; mais
elle étoit en couleur noire. Elle n’étoit pas écrite
entièrement en couleur rouge ; les caractères des
premières lignes étoient noirs; la dernière ligne
feule étoit écrite en lettres rouges.
Cette infcription 8c celle de la porte, peuvent
fervir à éclaircir ce qu’on n’avoit pas entendu juf-
q u ’à prcfent ; favoir, l’ufage des anciens Romains,
de publier in albo les ordonnances du préteur,
avant qu’on prononçât un jugement légal. Accurfe
avoit compris qu’ il étoit queftion d’une rnurailie
blanche, fur laquelle on écrivoit ; on avoit cependant
rejeté fon idée. D’autres avoient cru aufïi
trouver cet ulage indiqué dans Plaute, mais ils
avoient néanmoins douté de l’exaélitude du texte,
| Perf. '11. 1 . i l . ) :
. . . .N a ifii faxim nufquam adpareant ;
Oui hic a lbo p a r ix t e aliéna oppugnant bona.
A L B
dans lequel la plupart des commentateurs Iifent
rete, au lieu de pariete ,* quoique Suidis dife
expreiïémenc ( verbo 3 qu’une muraille
blanche feryoit à annoncer les affaires civiles.
Les infcriptions que nous venons de citer,
lèvent entièrement le doute où l ’on étoit fur l’authenticité
du paffage de Plaute, 8c nous font voir
clairement la manière dont on aiffichoit les affaires
publiques en général, & en particulier les ordonnances
du préteur. Cette muraille blanchie peut
donc être regardée comme l’endroit ordinaire &
fixé pour cette efpèce d’annonces ; car on crépif-
foit de nouveau ce mur chaque fois qu’on vouloit
faire une nouvelle publication.
A l b u m decnrionum. Les décurions imitoient
le fénat ; 8c à l’exemple de cette compagnie, ils
faifoient écrire leurs noms fur une muraille blanchie
deftinée à cet e ffet, appelée album decu-
rionum.
A l b u m pr&toris. Les ordonnances, du préteur
étoient écrites fur un mur, qui en prenoit le nom
& album pr&toris.
Al b u m judicum.-X? étoit le tableau des juges
tirés des centuries, qui dévoient fiéger à certaines
époques.
A l b u m fenatorum. Augufte réforma le fénat
l’an 746, impofa des amendes aux fénateurs paref-
feux , fixa le nombre de fénateurs au-défions
duquel on ne pouvoir rendre de fénatus-confulte,
8c établit Y album fenatorum, ou le tableau des
fénateurs, qui fe renouveloit chaque année , &
qui étoit pjacé dans la c u r i e .
ALBUNEE, étoit tout enfemble le no.m d’un
bois, d’une fontaine & dkme divinité de la montagne
de Tibur : Horace n’en parle que comme
d’une fontaine, &domus Albune& refonantis. (Od.7,
lib. 1 ). Virgile, comme d’un bois 8c d’une fontaine.
{Æneid. lib. 7 , v. 81 )• D’autres enfin j ont
dit qu’Albunée étoit la dixième des fybilles, 8c
qu’on l’honoroit à Tibur, aujourd’hui Tivoli,
comme une déefle. Son fimulaçre , difoit-on,
avoit été trouvé dans le fleuve Anio, tenant un
livre à la main ; d’autres aflurent que c’étoit dans
la fource même du fleuve, 8c que pour cetté
raifon on fit de la fontaine une divinité j à laquelle
on confacra un bois 8c un temple, où elle rendit
des oracles. Le fénat de Rome lui inftitua des
fàcrifices dans le çapitole.
ALBURNE. C’étoit le nom d-une montagne
de Luqanie, dont .on fit un dieu. On donna plus
vraifemblablement le même nom au dieu de cette
montagne; 8c Tertullien ( Apolog. y , 8c adv.
Marcion. / , c. 18. ) dit que M. Æmihus Metellus
introduifit ce nouveau dieu à Rome.
ALCAN N A , arbriffeau de la famille des Ciftes.
Il n’eft pas douteux, dit M. Ad a n s o n , par les
propriétés de Xalcanna3 8c par l’ufage que î’on en
Fait aujourd’hui, qu’il ne foit le cypriis 'des anciens
8c Ykdcopher de l’Ecriture fainte. Il eft dit (c. 1
du Cantique des Cantiques 3 v. 14) que l’ami de la
inariéç
A LC
fcarhle ceffemMe à ïefihol acpphçr,
la crappe de fleurs diA cyprus , appelé en,cote
ces Hébreux, p ^ e qu'ulpn « M l
d o i t , ainlî quon le pratique
d’hui, les fleurs dans le lit nupl-ial.il
..que, malgré tant de notes
.plupart des botaniftes depuis Hatthiplç, fe fpieut
Ipbltinés à attribuer le no» de cyprps a notre
troéfne, ligufirum, qui non-feulement ne .croit
|, pas en Egypte comme l’ancien cyprus, mavS qui
i p ’a aucune des propriétés affeéfoes en apparence
|aù feul cyprus. C’eft à -cette plante, connue fous
I les deux noms d.e cypms 8c A'alcqrma, que Linnee
a encore donné celui' de lawfonia.
I Les feuilles du cyprus fervoient autrefois 8c
I fervent encore à teindre les cheveux en couleur-
I fauve, 8c c’ eft un grand objet de commerce pour
l’Égypte 8cl’Afrique, où cet arbriffeau a toujours
E té cultivé. . v
I ALCATHEES., fêtes qu PU çelebroit a My-
I cènes en 1’ h.onneur d’Alpachoüs. x
I ALCATHOUS, fils de Pélops 3 fut pere de
Pérybée, femme de Télamon, de qui elle eut
! Ajax. Alcatkoüs ayant été foupçonne d.avoir fait
[.' affafliner fon frère .Chryfip.pe, chercha un afyje
I chez les Mégariens, 8c époufa la fille du roi de
[ Mégare, après avoir délivré le pays d tin -lion
I furieux qui y faifoit de grands ravage?. Il régna
I à Mégare avec fon beau-père, 8c mérita d y etre
i honoré comme un héros. Outre les monumens
[ héroïques qu’on lui éleva, il eut encore de? fetes
I annuelle?. K. Ch ry sippe.
ALCÉ, quadrupède qui porte un bois comme le
[ cerf , 8c qui lui refiemble beaucoup. Au travers des
[ deferiptions, en apparence contradictoires^ qu en
[ ont faites les anciens, on a reconnu l’élan. Capitolin
I rapporte que Gordie.n, entre plufieurs autres betes,
avoit fait venir à Rome dix alcés, 8c que Philippe
[ s’en fervit dans les jeux féculaires qu’il donna. On
l trouve fur les médailles de Philippe, le fils , .ces
mots, sæ c u lare s augg.^lVqc un. a nima 1 ;ext ra o r-
din-aire,, que fipanheim croit être un fllcé. Réger
I eft de fon .avis. : > Â ’
A LC E E , fils de Perfée, époux ffHipppnôme,
fut père d’Amphitrion, Sc ayeui d^Hercule, qui
en prit le nom d’Alcide. V. Alc.m-èeiÉj Ami?hi-,
•TRION.
Alcée , fils d’HercuIe 8c de Malis.; c’eft de
lui que defeendoient les Héraclides. V . Hercule ,
Omphale.
'A L C E S T E fille de Pélias.-Sc d’Anaxabie, étant
recherchée .'en mariage par .un grand sombre
d’amans, fon père jura , .pour fe défaire de leurs
pourfuites, qu’il la donneront à çelui-là feul qui
pourroit atteler à fon char deux bêtes féroces
de différentes .efpèces, pour promener Alcefie.
Admète, roi de ThefiTalie, qui étqitfort amoureux
de la prineeffe, eut recours à Apollon ; ce
dieu avoir été,autrefois fon-hôte :8c en .avoit été
. .bien reçu. Au(G fe montrart-jl reconaoiffant :en
Antiquités., T »me I.
A L Ç 113
cette occaïîoB ; car il donna a Admète un lio^
8c un fanglier apprivoifés, qui traînèrent le char
de la prineeffe* ,
Alcefie, accufée d’avoir eu part au meurtre
de Relias, fut pourfuivie par Acafte, fon frère ,
qui déclara la guerre à Admète, le fit prifopmer,
SfC alloit yenger ffir lui le crime des filles de Pélias ,
lo.rfque la généreufe Àlcefte alla s offrir volontairement
au vainqueur pour fauver fon epoux- Acafte
emmeno.it déjà à Yolchos Ja reine de Theffalie,
dans l.e deffein de l’immoler aux mânes de fon
père, lo.rfqu Hercule, à la prière d’Admète, ayant
pourfriivi Acafte, l’atteignit au-delà du âeuve
Achéron, le défit, 8c lui enleva Alcefie pour U
rendre à fon mari.
La fable .dit qu Alcefie mourut effefriyement
pour fauyer fon mari, 8c ,qu’Her;cuîe ayant rencontré
la mort, combattit contr’elle, la vainquit,
8c la lia avec des chaînes de diamgns, jufqu’à ce
qu’elle eût confenti à rendre Alcefie à la lumière.
Ce qui aidpit encore-g la fable, c’eft qu ‘Al-
çefie ayoit déjà paffé le fleuve Achéron ayec
Acafte, lQrfqu’Hercule la délivra. D ’autres ont
dit qu’Hercule defeendit jufqu’aux enfers, 8c en
arracha cette prineeffe .pour la rendre à la vie.
Ce frit d,an? ce voyage qu’il .enchaîna Cerbère, 8c
l’entraîna fur la terte.
Homère frirnomme Alcefie la Divine ; fans
doute , dit madame Dgcier, parce qu elle *aima
fon mari jufqu’à vouloir .mourir pour lui fauvçr
la vie. Euripide, -qui nous a donné une tragédie,
flont le fujet eft le déypuement à Alcefie à la
mort pour fon mari, traite autrement cette fable.
Admète, d i t - i l , fauvé par Apollon qui gvoiç
trompé Je.s .Parques, en forte qu’il ne lui .étoit
plus libre de mourir, fut contraint de chercher
une autre vi&ime de la mort- Tous fçs proche?
refufèrent de l’être ; il ne reftoit qu Alcefie : elle
fe dévoue, 8c les Parques l’acceptent, fur quoi
Platon frit,cette réflexion fingulière : Alcefie feule
eut lp courage de mourir pour fpn mari, quoi-
qu’Àdmète eut fon père 8c fa mère, dont l’amour
fut plus foible que celui d’une étrangère. Ils montrèrent
en cette. qccafion qifils n’étoient liés à
leur fils que par le nom , 8c qu’ils étoient véritablement
étrangers à fon égard. Alcefie eut d’Admète
un fils nommé Eumélus.
La Villa- Albani renferme un bas-relief antique,
fur lequel on-voit Alcefte ramenée des enfers, par
Herc,ule.
ALCHYMIE. Cptte prétendue fcience, qui eft
tcès-diftinguée de la Chimie, confifte dans la recherche
de deux objets principaux, la tranfmu-
tation des tijétaux , ou la pierre philofophale, 8c
l’immortalité, ou plutôt un rajeuniffement qui
puiife s’opérer .à volonté.
Les 'Grecs -8c les anciens .Romains paroiftent
avoir ignoré jufqu’aux norus de ces deux folies ,
Ji moins que l’on ne veuille prendre à la lettre ,
avec les auteurs hermétiques, le rajeuniffemeqe
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