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fur-le-champ. La même chofe arrîvoit à tous les
dieux que Jupiter privoit du ncftar & de Yam-
b roi fie 3 pour avoir juré mal-à-propos par le ftyx.
V . St y x . Les dieux ne prenoient pas feulement
du neétar par néceflité , ils en prenoient encore «
par habitude, par goût, par défoeuvrement : il ne fe
tenoit aucun confeil dans l'Olympe* qu'on n'y
fervit du ne&ar.
Au relie, il y avoit de l'ambroifie de différens
degrés j- celle dont les divinités fublunaires, &
principalement les nymphes faifoient ufage, n’étoit
pas j a beaucoup près, d'une aufli bonne qualité
que celle dont ufoient les dieux céleftes. Il paroît
aufli que les dieux ne faifoient pas de Yambroifie
leur unique nourriture , & qu'ils mangeoient aufli
du pain. V. Erese.
Ambroisie , fille d’Atlas, fut une des hyades.
y . Hy a d e s .
AMBROSIES, fêtes célébrées dans l'Ionie &
dans prefque toutes les contrées de la Grèce ,
en l'honneur- de Bacchus, au tems de la vendange.
ô n les appeloit aufli Choa ou Len&a , parce
qu’on les célébroit dans le mois len&on, confacré
à Bacchus.
AM BUBA IÆ . Horace (Sat, i. i , i . ) ditî
Ambuhajarutncollegia , pkarmacopoU.
Ses interprètes ont donné plufieurs lignifications
différentes au mot ambubaia. ,* mais il n’y a
que la fuivante de ralfonnable. Horace parle de
femmes venues de Syrie, qui fe tenoient ordinairement
dans le grand cirque & dans les lieux
publics, où elles amufoient par des chanfons, &
par le fon des inftrumens qu elles avoient apportés
de l’Afie. A ces talens agréables, elles joignoient
un libertinage honteux, qui les couvrait d'opprobre.
On fait que la Syrie étoit en réputation de
fournir les meilleurs hiftrions , baladins, chanteurs
& joueurs d’inftrumens. C'eft à cela que fait
allufion Juvénal, ( Sat. i i i 3 61. ) :
Jam pridtm Syrus in Tiberim dcfiuxit O route s ,
E t linguam3 « mores, & cum tibicine çkordas
Obliquas , nec non gentilia tympana fecum
y e x it, & ad circum jujfas proftarc paellas.
Suétone peint l'empereur Néron fe faifant fervir
à table par ces femmes fyriennes, & par les autres
courtifannes de Rome : Coenitabat non numquam....
inter fcortorum totius urbis , ambubajarumque mu
nificria.
AM BU LA T IO . V. Portique.
A M B U L I E Jupiter, Minerve, Caftor &
Polinx portoient ce nom à Lacédémone, où iis
avoient des autels placés auprès d’un vafte portique
, dans lequel les habitans alloient fe promener.
On fait venir le furnom «/«(SsA'W du mot
ttpZoxii, retard ; parce qu’on croyoit que ces divinités
retardoient l'inftant de la mort.
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AMBURBALES, A m b u r b ia l e s o u à m b u r -
bium , fêtes qu’on célébroit à Rome en faifant
des proceflions autour de la ville. Elles répon-
doient aux ambarvales, & on y pratiquoit les
mêmes cérémonies. Lucain fait la description
d’une amburbale dans fa Pharfale..(Lzv. /, v. 391,
& fuiv. ) Les victimes que l'on conduifoit autour
des murs de la ville, s'appeloient aufli asnbur-
baies.
On célébroit ces fêtes lorfque des prodiges
avoient alarmé les citoyens, j & l'on y puriftoit
fa ville menacée de malheurs, en brûlant des
torches, du foufre, & en répandant de l'eau.
AMBU S FUS , ‘ furnom de la famille Fabia.
II lui venoit de ce qu'un des Fabius avoit été
frappé du tonnerre.
AME. Les opinions des anciens fur la- nature
de Yame, appartiennent à la Philosophie ancienne ;
c’eft pourquoi elles ne doivent pas trouver place
dans cet article. Nous n'en parlerons que relativement
à la Mythologie, & aux ufages que ces
opinions ont fait naître*
Les anciens çroyoient que les âmes ne mou-
roient pas avec les corps ; mais qu'elles étoient
douées après le trépas d'une vertu célefte qui
les confervoit attentives aux événemens fublunaires.
C'eft pourquoi ils les prenoient à témoin,
comme fi elles euflent été placées fous leurs yeux.
Germanicus ( Tacit. Annal. 1. 43. 3. ) adrefîe la
parole aux âmes d’Augufte & de fon père Drufus:
Tua dive Augufte coelo rçcepta mens. , tua3 pater
Drufe , imago. '
Les philofophes difoîent que les âmes des morts
étoient purifiées de leurs fouillures par le moyen
de trois élémens, de la terre ou du feu qu'ils
çroyoient homogènes, pour les plus criminelles j
de l'eau, qui recevoit fous la forme de poiflons
les âmes moins coupables ; & de l'air enfin, qui
retenoit fufpendues & errantes dans fon fein les
âmes légèrement entachées. Virgile expofe cette
doctrine dans le fixicme livre de l'Ænéide ,
vers 739:
Ergo exereentur poenis, veterumque malorum
Suppliçia expendunt. Alis panduntur inancs
S ufp en fs ad ventos : aliis fub gurgite vafto
Infeclum eluitur fcelus , dut exuritur zgni.
De-là vinrent les trois efpèces d’expiation o.u de
purgation ufitées dans les faerifices, par le moyen
des torches, de l'eau & de l ’air. Ün beau vafé
étrufque du comte Hamilton,- nous offre le malheureux
Orefte accroupi fur un autel, les mains
liées derrière le dos, qui eft purifié de fon parricide
par les torches des prêtrelfes. La purification
de l’eau fe pratiquoit par l’afpeçfîon de l’eau luf-
trale , ou par les bains pris dans les fontaines
façrées. Quant à celle de l’air, elle fut pratiquée
par les Athéniens, qui, pour expier le fuicide
d’Erigone , occafionné par leur négligence, fe
balançoient avec des cordes pendant les ïèt&
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appelées a lé t id e s ou é o r ie s . Ayant été ainfi purifiées
par les élémens, les âm e s étoient reçues dans
les champs-élyfées.
On croyoit que Y am e fortoit du corps par la-
bouche, de-là vint l'expreflion latine, a n im am in
p r im o o r e , v e l la b r is t e n e r e , que rend fi bien la
phrafe, avoir l'ame fur les^ lèvres. De-là vint qu au
moment où un malade étoit près d'expirer, fes
pareils ou fes amis approchoient leurs vifages du
fien, pour recevoir fon am e . Ils recueilloient avec
autant de foin fes dernières paroles, lis çroyoient,
e n effet, que Y am e fe dégageant des liens ter-
reftres, jouifloit déjà des perie&ions propres aux
intelligences céleftes, & en particulier de l’efprit
prophétique. C’eft pourquoi on trouve fi fouvent
dans les anciens écrivains, les dernières paroles
de ceux dont ils tracent la vie ou les exploits.
Après la fépulture, on penfoit que les âm e s
des méchans feuls reftoient fur la terre, & erroient
autour des tombeaux, pour expier leurs crimes.
Elles confervoient une partie de leur caraélère
vicieutf, & aimoient le fang. Pour les fatisfaire,
®n leur immoloit des captifs ou des efclaves
achetés à ce delfein. Les gladiateurs furent fubf-
ticués par la fuite à ces vi&imes malheureufes,
& l’on fit un jeu, un exercice public de ces
meurtres odieux.-
Quelques-uns çroyoient avec les métcmpfyco-
liftes, que les âm e s paffoient dans les corps de
différens animaux pour expier leurs crimes, ou
dans la fubftance des fèves. Mais on étoit per-
fuadé que celles des empereurs s'envoloient au
ciel, portées par des aigles, que l’on faifoit voler
du haut de leur bûcher. Quant aux âm e s des fui-
cides , elles expioient leurs attentats en errant
pendant autant d’années quelles en auraient dû
vivre. De-là vint l'ufage des Romains, de proclamer
que le mort aux funérailles duquel on
invitoit les amis, n’avoit point été privé de la
lumière par la violence, le meurtre ou le poifon.
A m e . Le papillon étoit le fymbole de Y a m e ,
que les Grecs appellent Pfyché. On trouve quelquefois
Cupidon tenant un papillon par les ailes,
pour exprimer l'efclavage où eft réduite Y a m e qui
fe laifle maîtrifer par Y amour, y . Ps y c h é .
Winkelmann a publié dans fes M o n u m e n t i in e -
d i t i3 n°. 170, une allégorie plus facile à entendre,
& dans laquelle Y am e eft repré fentee par un papillon
, fon fymbole ordinaire. C'eft une pâte
antique du baron de Stofch. On y voit Platon
aflis, tenant un livre, & méditant profondément
à la vue d'une tête de mort, fur laquelle eft pofé
un papillon. 11 eft difficile de méconnoître ici l'immortalité
de Y am e .
A M E L I U M . V o y e i Me l l a .
AMENTHES, chez les Egyptiens, étoit la
même chofe qu*ades chez les Grecs 5 c’eft-à-dire,
un lieu fouterrai« ou dans le centre de la terre *
ou toutes les âm e s fe rendoienr. 11 fignifie celui
qui reçoit & qui 4ownçi parce qu’on fuppofoiç
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que ce gouffre qui recevoit les âmes, les rendoit
de même , & qu’au fortir de-là, elles alloient
habiter d'autres corps. F". Adès.
AMENTUM. C'étoit. le mom de la courroie
qui fervoit à retenir les lances, lorfqu’on en
portoit un coup à l’ennemi. La longueur & la
pefanteur de cette arme rendoient cette précaution
néceflaire. Le Toldat paffoit un doigt dans
la courroie, pour lancer fa pique avec plus de
force.
On fe fervoit aufli de Yamentum pour lancer
certains javelots forts & pefans. Avant de les
jeter, on les balançoit par lè moyen de cette
courroie, comme une pierre dans une fronde.
Quelques guerriers dédaignoient cette reflource
néceflaire a'ux hommes foibles, qui fyppléoient
à la force par l'adreffe. Us n’employoient que
leurs bras pour lancer le javelot, fans fe fervir de.
Yamentum. (SU. Irai. ix. $10.) :
Indignatus opem amenti, focioque juvare
Expulfum nodo jaculum.
A m e x t u m , étoit encore la courroie avec
laquelle on lioit furie pied la fandale ou chauflùrc
appelée, folea.
AMES -| gâteau dont les Grecs faifoient un
grand ûfage. La farine & le lait en étoient U
bafe.
AMESTRIS, femme de Xerxès, roi. de Perfe*
ayant réufli à affaffiner fa rivale, offrit en aélion
de grâce aux dieux infernaux, quatorze enfans
des premières familles de la Perfe, qu'elle fit
enterre^ tous vivans.
AMÉTHYSTE, cryftal de roche teint en violet.
Quoique cette pierre- ne foit pas plus dure que
le cryftal, dont elle fait partie, les anciens l'ont
cependant choifie très-fouvent pour la gravure, &
en particulier pour graver Bacchus, à caufe de fa
couleur viseufe. 11 eft rare d’en trouver d’une
certaine étendue, parce que la teinte de violet
n'eft pas égale 5 elle s'adoucit & fe détruit par
nuances.
Les anciens la recherchoient à caufe de la mer-
veilleufe propriété qu'ils lui prêtoient, d'empêcher
l'ivrefle. Sa couleur vineufe lui avoit fait
donner fon nom, de Vu privatif, 8c de p,t('u<ncco,
je m'ennivre. Peut-être aufli le nom avoit-il fait
imaginer cette ridicule propriété.
AM ET H YST INA vejlimenta, étoient des
habits teints en pourpre mêJee. La pourpre, fans
mélange d'aucune autre couleur, étoit d’un rouge
de fang : on la réfervoit pour l’habillement des
empereurs. Etoit-elle mêlée d’une petite quantité
de violet, elle devenoit améthyfte. Si le violet
dominoit, on avoit Yaméthyfte-pourprêe, telle que
nous l’offrent les belles améthyftes de Vie , en
Catalogne. Les anciens donnoient encore improprement
le nom de couleur à'améthyfte, à une
teinte feinblable à celle de I’Hyacinthb. K. ce
» 0 f*