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vie aux travaux publics ou exilés 'dans uneïfle.
perd oient le droit de- bourgeoifîe romaine,
APOLLINAtRES ( jeu x ). Voye{ ce mot.
A P pU JN AW S , prêtre d'Apollon. Muratori
( lh e j. mjcr.j a prouvé la lignification de ce mot
par un grand nombre d'inferiptions.
APOLLON j fils de Jupiter & de Latone ,
naquit dans I'ifle de .Déios, en même-tems que
Diane, fa fbeur. V. D é io s . Parmi les dieux, il
n en eft point dont les poètes ayent publié tant
de merveilles que d‘Apollon, 11 fut l'inventeur
de tous les beaux arts, tels que la Poéfie, la
Mufique & l'Eloquence, & fut regardé comme
le protefleur des poètes, des muficiens & des
orateurs : perfonne ne jouoit de la lyre comme
lui ; il connoifloit tous les fecrets de la Médecine.
Les Mufes étoient,fous fa proteélion, 8cil préfi-
doiç fur le mont Parnafleà ieurs concerts. Aucun
des dieux n avoit comme lui le talent de con-
noître l'avenir; auffi fut-il celui de tous qui eut
un plus grand nombre d'oracles. A tant de’ per-
feétions, ü joignoit la beauté, les grâces, une
jeunefle éternelle, l'art de charmer les oreilles
par la douceur de fon éloquence & par la douceur
de fa ly re , qui enchantoiènt également lès
hommes &: les dieux. Il fît un très-grand nombre
de conquêtes amoureufesj qui-le rendirent père
de plufîeurs enfans.
Jupiter- ayant foudroyé Efculape, fils d'Apollon,
celui-ci tuaj à coups de flèches, les Cyclopes
qui avoient forgé les foudres de Jupiter, ce qui
le fît bannir du ciel. D'autres ont attribué ce ban-
niffement à une. confpiration de tous les dieux
contre Jupiter, dans laquelIcApolldn étoit entré. •
'Quoi qu'il en T oit, il fut c.haffé du ciel, & ffe ;
■ retira chez Admète , roi dëTheflalie;, dont il fut !j
réduit à garder les troupeaux, afin de pourvoir à ■
fa fubfîftance. De la maifon d'Admète., il paffa au j
ferviçe de Laomédon, & lui aida à bâtir les murs !
de Troy e, conjointement avec Neptune, difgracié
•pour la même confpiration. V . L aom éd on . ;
Après quelques années d’exil, Jupiter le 'rétablit
‘dans les droits de la^ drviAit-é, & lüi 'donna ié foin
de répandre la lumière dansl'unjversj, en un mot,
il devint le foleil. Qui eft-ceqùïéclairqitle^monde
& fai foie les fonctions de foleil, avant ^û'Apoi-
Ion eût cette charge ? C'eft ce que les poètes fe :
font peu inquiétiés de nous expliquer. ‘
Ses oracles les plus .célèbres furent ceux 4 e
Delphes, de Glaros, de Tënédos , & c . Il eqt des
temples dans toute la Grèce & dans-toute l'Italie.
Oq.le repréfentoit fous la figure d'un beau jeune
hoinme“ jouant de la lyre , "ou la teqanç d'une
main, & couronné de Hunier. Cet arbre Ipi étoit
eonfacré depuis H métamorphofe de Daphné ;
de-1 advint que les poètes, ^ fes"favoris, portèrent
Ja merpe couronne. Sqn.hiftoire fera complète ,
•fî Bon y ajoute, les articles H y a c in t h e , HYPER-
BORÉ EN , L a ©MEDON., L a t O^E , Ma RSIAS \
Muses-, Phaéton, Phoébus & Pythgn.:
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Les fondions de ce dieu étoient fi multipliées,
q uil fallut lui donner plufîeurs furnoms pour
rappeler chacune d'elles : ce qui produifît les divers
attributs & les différens noms qui le caraété-
nfèrent.
Apollon Acefius ou A cehôs. V. ce mot.
Apollon-Afthofirus. Apollon fut ainfî nommé
par les Scythes.
Apollon Aciiaque. Nous ajouterons ici quelques
obfervations à ce que nous avons dit à l'article
A c t iAque. Cet Apollon paroît fur les médailles
avec des habits de femme, félon les auteurs qui
ont écrit fur la fcience Numifmatique. Cette def-
cription eft incomplète. Il porte, à la vérité,
des habits très-longs, c’eft-a-dire, unê tunique
flottante jufqu àterre, & un manteau traînant ou
la pâlie des femmes. Les joueurs de lyre ne par
roiflbient fur les théâtres qu'avec cet habillement,
& les aéleurs tragiques portoient comme eux des
tuniques traînantes, qui cachoient la hauteur
exceflïve de leur? cothurnes. Il étoit naturel de
donner au dieu qui jouoit li bien de la ly re, le
meme habillement que portoient fes élèves.
Cet Apollon reçut depuis le furnom d'AUiaque.
.On en’ voit deux ftatues au mufæum Pio-Clé-
mentin.
Nous finiflions cet article, lorfque nous avons
vu dans le muf&um Pio-Clémentin ou du Vatican,
la belle llatiie d'Apollon joueur de lyre , trouvée A
Tivoli avec les Mufes, & qui eft vêtue comme les
femmes. Celle du même muj&um, que Winkelmann
avoit appelée^ Erato, tant fon habillement reff-
lemble à celui des femmé.s, & qui eft Y Apollon
Palatin ou Àctiaqiie des médailles, ou l'Apollon
joueur de lyre3 nous a confirmé auflï agréablement
dans les. idées que nous avions expofées ci-deffus.
Apollon Agyieus ou Agyiates. A'yvtet fîgnifje
rue y & Agyieus qui préfide aux rues. Les Grecs
avoient coutume d'élever des colonnes, des ftatues
& des autels dans lès rues auprès des maifôns.
Une partie de cès mônqmçns étoient confaerés à
Apollon qui préftdoit auii rites 3 Agyieus. Paufanias
parlé fouvept de fes ftatues.
Apollon :d j appel« A'xeiçoxaftijç & A’xipfrtxo/xqs
dans fon faÿrnne attribué à Homère. Cè1 furnorti
exprimoit fâ. longue chevelure, : & étoit traduit
chez les Latins par intonfus-, Properce, (3. 1-1.):
D.um petit ititonfi Pytkia régna dpi.
Horace l'appelle Cynthius intonfus , (Od. 3. 2I.)i;
> Intonfum pueri dicite Çynthium.
Apollon A’XiZkciKoç y qui chaffè le malheur.
Apollon Aperta. Feftus fait venir Ce nom de ce
que le dieu rendoit fes oracles <jc huis ouvert,
cortinâ apertâ. Scaliger le dérive d'uneparoeç • qui
par des çhangemens propres au dialeéte Æolien,
viefit d’HVî/p«r^f. Ceux qui venoient de la .Grèce
à Rome., furent défignes fous ce nvom dan.s lés
premiers tems de la . république, comme s’il»
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eufient été originaires de l’Epire feule. Apollony
inconnu à Rome au tems des rois, n'y fut honoré
que fous les confuls.
Apollon A'iroTpoiretHS’ Ce nom eft iynonÿme à
A'Xiltxaxoç. On racontoit fes Congés a Apollon ,
afin qu’il en détournât les fuites funeftes.
Apollon Arcitenens, chez les Grecs
Apollon étoit repréfenté fort Couvent avec un
arc & des flèches. C'eft l’attitude du merveilleux
Apollon du Belvédère. Le ferpent Python , les
fils de Niobé , les Titans & tant d'autres qui périrent
fous les traits $ Apollon, rendirent fon arc
redoutable.
Apollon Argenteus. Muratori (179* I,<) raP~
porte une infeription dans laquelle il eft fait mention
d’un champ confacré à cet Apollon 3 qui tenoit
peut-être un arc d'argent.
Apollon Argyrotoxus, ayant un arc d’argent
ou des flèches de ce métal ; car r«Ios exprime l'arc
te les flèches.
Apollon Auricàmus , chez les Grecs Xpv(roKl/z>]$,
aux blonds cheveux. Cette épithète étoit relative,
félon Macrobe, aux rayons & Apollon Soleil.
Apollon Belenus. Voye^ BéLENUS.
Apollon Branckides. y . Br ANCHUS.
Apollon Çlarius. y . CLAROS.
Apollon Coelifpex. Ce furnom avoit été donné
par les Romains, à une de fes ftatues qu’A. Viélor
place dans la 1 Ie région près de Y&des dé Portun-
nusy & qui regardoit le ciel ou le montCoelius.
■ Apollon Com&us, du mot grec ko pua, je prends
foin de ma chevelure. Apollon étoit adoré fous
cette dénomination à Séleucie, & fa ftatue en fut
t-ranfportée à Rome , où on la plaça dans le temple
d'Apollon Palatin, après la prrfe de cette ville.
Des foldats romains pillant le temple de Séleucie,
que le feu alloit confumer, découvrirent un
efpace vuide qu'ils crurent rêmpli de richeftes. Us
fe hâtèrent de l'ouvrir ; mais (dit Ammien Marcellin)
il en fortit une vapeur peftilentielle, qui
y'avoit été concentrée autrefois par la feiehee
fecrète desChaldéens. Elle engendra des maladies
de toutes les fortes, & elle répandit la pefte fur
toutes les contrées | depuis les frontières de la
Pérfe jufqu’au Rhin.
Apollon Conjervàteur. M. Foggini de Rome,
poiïede une médaille d'or d'Aurélien, fîngulière
par fon rëvëfs unique. On y voit Apollon aflis
avec la legende iA pollini Coïtservatorî. Cette
même infeription fë lit fouvent fur les médailles
de Trébonien- Galle ; & elle peut faire allufion à
la pefte affreufe qui ravagea l'univers connu fous
ce prince, pendant dix ans entiers. L'empereur aura
cru en être exémpt par la proteélion d'Apollon
Conservateur.
Apollon Coryp&us, de Corype en Theflalie , où
il rendoit des oracles.
Apollon de Cumes. Cette ftatue du fils de Latone
devint célèbre pendant la guerre que firent
les Romains aux Acnéens & au roi Ariftonicus.
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Elle pleura, difoit-on, pendant quatre jours. Le*
arufpices de Rome augurèrent mal d’un femblable
prodige, & furent d'avis de jeter à la mer Y Apollon
de Cumes. Mais les vieillards de cette ville
intercédèrent pour la confervation de leur Palladium
, & dirent que le même prodige étoit
arrivé pendant la guerre de Perfe & pendant celle
d'Antiochus.
Les Romains, vainqueurs de la Grèce, fe rappelèrent
Apollon de Cumes y & lui envoyèrent des
préfens. Alors on interrogea de nouveau les arufpices
fur le prodige qui les avoit effrayés d'abord.
Raffinés par l'événement, ils répondirent que la
ville de Qumes étoit une colonie grecque, & que
fon Apollon ayant la même origine, ce dieu s'affli-
geoit de voir la Grèce, fa patrie, vaincue par les
Romains. Il pleura encore à l'époque de cette ré-
ponfe , & l’on apprit bientôt que lé roi Ariftonicus
venoit d'être battu & fait prifonnier. Cette
défaite d'un prince qu’affeélionnoit Apollon de
Cumes, avoit de nouveau fait couler fes larmes.
S. Auguftin, (.Civil. Dei. 3. n ) ..
Les Proteftans du fiècle dernier accufèient d'im-
pofture les religieux d'un couvent d'Italie , oiï
étoit confervée une ftatue très-révérée. On affura
qu'elle avoit répandu des larmes, & on nomma
plufîeurs témoins oculaires. Les écrivains proteftans
dirent qu'il y avoit un" cep de vigne dont
les rameaux s'étendoieit en dehors & le long des
murs de l'églife de ce couvent, qu’on en avoit
fait.pafîer une branche au-travers du mur & de lx
tête de la ftatue, & que dans la faifon où la fève
de la vigne monte, elle s'étoit fait iflue, goutte-
à-goutte , fous la forme de larmes au-travers des
yeux. Cette explication peut faire connoïtre le
moyen dont fe fervoiënt les prêtres d'Apollon de
Cumes j quoiqu'elle paroiffe être une calomnie
relativement aux religieux d'Italie dont nous venons
de parler.
Apollon Cynthius. Ce nom fut donné à Apollon
y à caufe du Cynthius, montagne de I’ifle de
Déios, où il avoit pris naiffance.
Apollon Aîtpuiï'iaTqç. Voye^ DIRAS.
Apollon Délien, de I'ifle de Déios*
Apollon Delphien. y . DELPHES.
Apollon Didym&us, de h double. Quelques-
uns dérivent ce furnom de la multiplicité des cultes
qui furent rendus à Apollon. Macrobe (Sat. 1 . 17.)
lui donne une origine plus extraordinaire. On
voyoit, félon lui, que cette divinité fourniffoit à
l'univers deux efpèces de lumières différentes ;
l'une pendant le jour comme foleil, & l'autre en
éclairant le globe pendant la nuit, par là réflexion
de fes rayons fur la lune. De-là vint que les Romains
adoroient le foleil fous le nom & la figure
de Janus, qu'ils furnommoieot alors Apollon Didym&
us. Didyma étoit auffi un endroit voifin de
Milet, où il étoit honoré d'un culte particulier.
Apollon E xxTrjÇ>iXtTt;ç y ElKTqfSoXaç , ElxafllXoç , &
chez les Latins longé ja cula to r lançant fes traits as*