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Ovide , dans les Métamorphofes :
Non Je eus exi irj!t , qitam civn balearica plumbum
Funda ja c it , volât illud 6* incandefcit eundo ,
Et quos non habuit 3 fub nubibus invenit ignés.
Et ailleurs, (fihi x ir . Met. v. 824.) :
Corpus mortale per auras
Dilapfum tenues : ceu lata plumbea funda
Mijfi folet medio glans intabefeere coelo.
« Outre le paffage rapporté ci-deffiis, Virgile
fait mention de cette arme otfenfîve dans fon
Enéide 3 liv. 9 3 v. y88 :
Et medio adverfi liquefaclo tempora plumbo
Diffidit.
Quoique l'autorité des poètes ne l'oit pas d’un
grand poids, il eft confiant que les comparaifons
qu ils emploient, portent ordinairement fur des
ufages reçus > & leur témoignage concourt ici
à prouver que les frondeurs jetoient dans les
combats des glands de plomb. Mais l’effet qu’ils
attribuent à ce métal lancé par une fronde, mérite
en particulier quelques réflexions. »
« L'expérience nous prouve que les balles de
nos fufiis s’applatüTent. Le changement de leur
forme n’eil pas caufé par la chaleur de la poudre
embrafée : elle n’a pas le terns de faire cette im-
preflion > c’eft la viteffe du mouvement & la pref-
fian de l’air qui agilfent fur le métal, de manière
qu’il s’applatit contre les plus foibles réfiftancesj.
mais il y a loin de cette préparation & de cet
amoliiflèment, à la fufion. Les anciens voyant que
les glands lancés par les frondeurs perdoient leur
forme, en perçant même des corps aufli peu
folides’que les chairs, s’étoient imaginé que Ig
plomb le fondoit en l’air. Us obfervoient tout5
rien ne leur é>.happoit du côté des effets j mais
ils en ignoroient fouvent la caufe ».
» Je finis par un paffage de Celfe : ce favant
homme, dont le jugement n’ell jamais hafardé, ;
Si dont le témoignage feul peut faire une preuve, i
dit dans fon livre v u , tom. 2 , traduction de
Ninnin , p. 356 : On ejt encore quelquefois obligé
d’extraire des balles de plomb, des pierres, &
d'autres corps femblables , qui font entièrement en«
fevelis dans les chairs ».
ce Voilà une partie des citations qu’on pouvoit
tirer des auteurs anciens. Elles prouvent fuffi-
famment que les balles de cette efpèce, qu’on
rencontre, étoient fabriquées pour fervir dans les .
batailles ».
( Polybe: édit. 17 70, p. 119 ). « Je ne parle,
point ici des maffes de plomb qu’Archimède jetoit
contre les ennemis ; des glands de même métal
qu’on lançoit pour donner des avis, par le moyen
des caractères qu’on imprimoit fur ce plomb, ainfi
qu’on peut le voir dans Hirtus, deBcllo Hifpanico
(p. 836 & 840),
B A L
j « J’ai trois de ces glands antiques. On lit fur le
premier f e r i , Frappe. Les lettres font de relief
& formées Amplement par l’impreflion du moule,
le fécond portoit des caraCtèiés grecs. On ne
diftingue plus que ceux qui font marqués fur la
planche > & l’on voit ail r e v e r s ceux que j’ai fait
graver a u h a s du m o r c e a u . On pourroit conclure
de ce petit monument, que les Grecs avoient
suffi l’ufage de fondre des balles dans leurs arfe-
naux, pour les dillribuer aux frondeurs. Mais
quoique ce gland ait été trouvé il y a peu d’années
dans un tombeau qui fut ouvert dans l’Afie-
Mineure, il elt probable que les légions romaines
établies dans la Grèce ont employé les caractères
reçus dans les pays qu’elles h a b i t o i e n t 5 pratique
que les Romains ont fuivie dans des matières
plus importantes. Le troifième gland e f t abfolu-
ment uni. Le premier & le troifième gland font
a-peu-près de meme poids ; c'efi-a-dire , d’un peu
plus de deux onces. Le gland qui porte des caractères
grecs , pèse une once , un peu plus d'un demi-
gros ».
BALLET. Voye^ le Dictionnaire de la Danfe.
BAAAHTT2. Athénée (Dèipn. 9.) & Héfychius
défignent, par ce nom, des fêtes établies à Eleu-
fine , en l’honneur de Démophoon, fils de Célée.
B A L L IS T E À 3 de /3cfxx(ç>uv, danfer $ danfçs
grotefques & déshonnêtes. Ce mot e f t fynonyme
de ballematia ou vallematia , que l’on trouve
dans Ifïdore. Tous ces mots font des bas-fiècles
de l’Empire Romain.
B A L LO N , follis , pila , balle à jouer, qui
n’étoit remplie que de vent. Lorfqu’elle étoit fort
groffe, on la pouffoit avec les bras; la main ne •
fuffifant pas pour cet effort. Properce ( j i l . 12. y .):
Ciim pila veloces fallit per brachia jaclus.
Etoit-elle petite $ on la lançoit avec la main, &
on l’appeloit à caufe de cela follis pugillaris. Dans
Plaute (Rud. n i . 4. 16.) un aCteur parlant à quelqu’un
qu’ il menace de foufflets ou de coups de
poing, lui dit :
Extemplo hercle ego te follem pugillatorium
Faciam.
On l’appeloit auffi follicudus, quand elle étoit
fort petite. Augufte y jouoit fouvent. Suétone
(Aug* c. 83). La légèreté du ballon ou de cette
balI e -à -vent, la fait furnommer plumeus par Martial
( iv . 19^ 7). Elle rendoit cet exercice propre à
tous les âges, même aux vieillards & aux enfans*.
Martial nous l’apprend en la faifant parler elle-
même , (x iv . 4 7 .) ,
Ite procul, juvenes y mitis mihi eonv.enit stas:
Folle decet pueros ludere , folle fenes.
Le fphériflère ou le jeu de paume étoit fable,
afin de fixer les pieds des joueurs, & de prévenir
B A L
les accidens qui auroient pu réfulter de leurs
chûtes fréquentes.
BA L LU CA , mot ufité daîis les mines d’Ef-
pagne, dérivé du grec fia.X7.iiv 3 jeter. 11 défignoit
dans les mines d’or Je fable que l’on jetoit au vent,
pour tirer les petites parties de métal qu’il pou-
voit contenir. Pline ('33.4.) : lidem quod minutum
efi, balucam vocant.
BALNEARIUS fur. En entrant dans les bains
publics, on dépofoit fes habits dans Yapodytèrej
ou on les donnoit à garder à un efclave des bains
pour , une fomme modique. Le grand nombre
d’habillemens qui s’y trouvoient entaffés, facili-
tôient le vol 5 c’eft pourquoi il eft parlé fi fouvent
dans les auteurs latins, des voleurs de bains, fures
balinearii. On regardoit cependant cette efpèce de
larcin comme un facrilége, parce que les bains
étoient des^bâtimens facrés. La mort étoit leur
fupplice fixé par les loix ; tandis qu’un voleur
ordinaire.n’ étoit condamné qu’à la reftitution du
■ double de la chofe Volée. Cette rigueur rendoit
les voleurs de bains très-induftrîeux ; & il étoit
difficile de n’en être pas la dupe. Plaute le dit
(Rud. i l . 4. y 1.) : .
Qui it lavatum
In balineas, ihi citm fedulo fua vefiimenta fervat,
Tamen furripiuniur.
Les citoyens aifés menoient aux bains, des
efclaves pour garder leurs habits.
BALTEARIXJS, officier prépofé dans les légions
à la garde des baudriers & des ceinturons ;
ou peut-être celui qui les fabriquoit. On lifoit à
Rome hors la porte Pinciane l’infeription fui-
vante, rapportée par Spon (Mifcel. Antiq.fett.
7 • 4 0 :
M. CRITONIUS. M. F.
ADOLLONIÜS
MILES. EX. ARMÂÉEN
TARIO. AUGUSTORUM
BALTEARIUS.
B A LTEUM . )
B A LTEU S . Ç V o y e i B a u d r ie r .
B a l t e u s & pr&cincFo. On appeloit de ce nom
dans les amphithéâtres, un degré ou gradin plu ;
large & plus haut que les autres, & qui fervoit
«n même-tems de paffage 8i de réparation entre
l’ordre équeftre & les Amples citoyens. Tertullien
(de Speci. c. 3.) : Vias vocant'cardines balteorum
per ambitum. Vitruve en donné les dimenfions ,
& dit que leur largeur doit être égale à leur
hauteur : Prscinlîiones ad aldtudhies theatrorum
pro rata parte faciends videntur : neque altiores
quant quanta pr&cinélionis itineris fit latitudo.
Torelli a obfervé dans l’amphithéâtre de Vérone
«n degré ou gradin qui eft au milieu de tous les
B À N 415
i autres, & qui a deux pieds fix pouces (deVérone)
de hauteur, tandis que les autres degrés n’ont
qu’un'pied & deux pouces. Vitruve appelle ces
baltei, dïaqomata , ceintures, v^etret.
B alteus. Les Romains défignoient par ce mot
les plis que faifoit leur toge fur la poitrine &
l’eftomac , lorfqu’ils relevoient fous le bras droit
la portion de ce vafte habillement, qui defeendoit
de l’épaule gauche, & .couvroit le bras du même
côté. Quintilien (xr. 3.) : llle qui fub humero
dextro ad finiftrum obliqué ducitur velut balteus ,
necftrangulet, nec fiuat. La grâce de l’habillement
confiftoit en grande partie à donner à ces plis une
forme agréable, ni trop ferrée ni trop flottante.
Curius (n i . p-j%.) s’exprime fur cet objet comme
Quintilien : Quid in umbone ? nec fluxè, nec adf-
triche. On défignoit auffi par le mot umbo cette
malï’e de plis qui formoit une élévation fur la
poitrine, comme Y umbo fur la furface du bouclier.
Les ftatues drapées antiques feront mieux
connoïtreje balteus, que les plus longues descriptions
ne fauroient le faire.
Il faut bbferver que vers le tems d’AIexandre-
Sévèra., & fous les empereurs qui le fuivirent, on
exagéra ridiculement cette maffe de plis, comme
on le voit fur les bulles de cet âge. Ces plis
étoient alors fi larges & fi maffifs, qu’on pouvoit
les prendre pour une planche recouverte de drap.
Quelques modernes confondent ce balteus exagéré
avec le L a ticlave. Voye^ ce mot.
B A LTH EUM Veneris. V. C est e de Vénus.
BANDAGES. La connoiffimce des bandages
les plus favorables à chaque opération , dans
laquelle les. chirurgiens françois ont la réputation
d’être les plus favans, fe retrouve chez les anciens.
Ils la poffédoient à un tel degré de perfection
, que les modernes ne peuvent pas fe flatter
d’avoir beaucoup ajouté à l’excellent Traité que
Gallien a compofé fur ce fujet.
BANDEAU royal , le véritable diadème des
fouverains. C’étoit une fimple bandelette ; ce qui
le diilinguoit du prétendu diadème terminé en
pointe au-deffus du front, qui étoit l’attribut de
Junon, des reines & des prince (Tes du fan g royal.
Les antiquaires & les artiftes ont affeélé à celui-
ci le mot diadème.
Le bandeau royal que portoit fur fa thiare
Phraàte, roi d’Arménie, étoit blanc.
Baçchus le portoit de couleur de pourpre.
Wilde , Spanheitri, & d'autres ont affiiré qu’A-
lexandre, le premier des Grecs & de tous les
rois de Macédoine, avoit porté le bandeau royal,
pour imiter Darius. On voit cependant cet orne-
; ment fur les médailles d’Archélaüs II. Ces favans
! n’ont pas diftingué le bandeau royal des Perfes
de celui des Macédoniens j & c’eft de là que vient
j leur erreur. Le dernier avoit toujours été en
ufage dans la Macédoine : le premier feul n’y fut
! introduit qu’après la défaite de Darius. Diodorc