
fut réglé qu’Alariç toucheroit la barbe de Clovis,
& deviendroit par cette cérémonie Ton parrein ou
fon père adoptif. D’autres fois, on ne fe contentoit
pas de toucher la barbe ou les cheveux, on en
coupoit une partie.
Adoptions. On trouve quelques adoptions
marquées fur les médailles. Par exemple, celle
de Trajan : I m p . Cæ s . N e r v a . T r a j a n . A u g .
G e r m . Au revers : A d o p t i o y une figure en habit
militaire, tenant de fa main gauche une halle,
tend la droite à une figure revêtue de la toge des
fénateurs. — Celle d’Hadrien, par Trajan : Cæ s .
T r a j a n u s H a d r i a n u s A u g . Au revers : A d o p -
TIO P ART H. DIV I T r AJAN. A u g . P. M. Tr.
P . Cos. 3 &c. Trajan, Hadrien 8c Antonin prirent
dans le commencement de leur règne les noms de
ceux qui les avoient adoptés > mais ils les quittèrent
bientôt pour ne porter fur leurs monnoies
que leurs noms propres , Trajanus , Hadrianus,
Antoninus.
ADOR. « Edor , ador 3 adoreum , far 3 .alicaf-
trum ou kalicafirum , femen 3 %ea 3 olyra, arinca3
Jandalum , oryxa 3 tipke, bromos, tragos, font des
appellations polyglottes de la même forte de froment
, avec quelques légères différences. L‘ador
ou le far eft de tous les fromens le plus ferme,
le plus vigoureux ; c’eft celui qui foutient le mieux
les rigueurs de l’hiver. Il s’accommode, fans beaucoup
de culture, des terres chaudes comme des
terres froides. C’eft un bled d’hiver que l’on feme
vers le tems du coucher des pléiades } fa tige ,
plus haute que celle de l’orge, eft divifée par fix
noeuds > fes feuilles font unies 8c douces au toucher,
fon épi eft fans barbe , fon grain eft revêtu
de plufieurs fortes enveloppes. Ce grain, de même
que le millet & le panis, ne peut fe nétoyerni fe
débarraffer de fes écailles, fans avoir été Chauffé
8c defféché au four} c’eft par cette raifon qu’on
eft obligé de garder dans fa balle celui que l’on
réferve pour la femence. Il eft plus pefant que
l ’orge, mais moins que le triticum »y.
Il réuflit parfaitement en Italie , 8c principalement
dans la Campanie, où on l’appelle femen y
on y en fait deux récoltes chaque année , 8c on fait
de plus une récolte de panis dans la même terre.
Comme ce froment eft difficile à battre, 8c qu’on
a de la peine à l’ arracher des capfules qui le contiennent,
on ne le nétoie point à l’aire, ainfi que
le tiitioum 8c la filigo y on eft forcé de le ferrer
avec fa paille, dont enfuite on trouve moyen de
le débarraffer, en le faifant deffécher au four.
JJ ador ou le far fe plaît dans les terres craïeufes,
dans les terres rouges, dans les terres baffes 8c les
plus humides : In cretofo 8? rubricofo & aquofiore
agro adoreum... in.cretâ 6? uligine & rubricâ & agro
qui aquofus erit femen adoreum potijfimum ferito...
in cretâ & rubricâ & aquofiore agro3 adoreum. . . .
Periti in loco kumidiore far adoreum potiics ferunt
quàm triticum y contra in aridiore hordeum potiiis
quàm far.... Mqgis apte in agris imbribus obnoxiis
adoreum quam triticum feritur : quoniam folliculum
quo continetur, firmum & durabilem adversus Ion~
gioris temporis humorem habet.
» Columelle dit qu’on connoiffoit quatre fortes
de far ou d’ador : celui de Clufium ou de Chiufi a
dont le grain eft d’une blancheur admirable 5 le
fars appelé vennuculum rutilum 3 dont le grain avoit
l’éclat de l’o r , & un troifîème qui étoit blanc j
ces deux derniers furpaffoient. celui de Clufium
pour le poids : enfin, le quatrième, appelé femen
trimeftre ou autrement halicaftrum, étoit plus pefant
que tous les autres 8c les furpaffoit en qualité.
Les anciens , par conféquent, avoient une forte
de far ou à1 ador 3 qui étoit un froment d’hiver,
8c un autre que nous appellerions yàr demars ou
far trimeftre, lequel fe mettoit en terreau prin-
tems. Virgile, dit Columelle, penfe que l’on ne
doit femer Y ador 3 auffi-bien que le triticum ,
qu’après le coucher des pléiades, ce qu’il exprime
ainfi dans ces vers :
At fi triticeam in mejfem robûfiaque. farrà
Exercebis humum, folifque infiabis ariftis,
Ante tibi eoa atlantides abfcondantur.
O r , ajoute Columelle, elles fe couchent le 31*
jour après l’équinoxe d’automne, ce qui arrive le
9e des calendes d’oétobre. Ce jour répôndoit dans
l’ancien calendrier romain, au* 2 3 de feptembre}
mais dans notre calendrier aéluel, il doit répondre
au 2 3 d’oélobre , puifquil tomboit le 31e jour
après- l’équinoxe *>. Métrologie de Paufton.
A d o r , gâteau fait avec la farine de Y ador 8c
du fel. V. A d o r e a .
AD O R A T I imbres. Sénèque donne ce nom
aux largeffes que faifoient'les empereurs au peuple
affemblé pour voir les jeux. On Jes jetoit à pleine
main fur les fpe&ateurs , qui les comparoient à la
pluie. Le furnom d’adorati par lequel ils les défî-
gnoient, nous apprend qu’on les diftribuoit de
cette manière, au moment où ils fe levoient &
adoroient le prince en baifant leurs mains. V. l’article
fuivant.
ADORATION. Les anciens exprimoient par
ce mot le falut que l’on donnoit aux images des
dieux, ou aux perfonnes conftituées en dignité.
Ce falut confiftoit à porter la main droite à k
bouche, à fe couvrir la tête 8c à tourner une
fois fur fdi-même, en commençant par le côté
droit: V. C i r c u m v e r t e r e .
Les anciens craignoient de fouiller les images
des dieux en les baifant : c’eft pourquoi ils fe con-
tentoient de baifer leurs mains, Sc enfuite de les
tendre aux divinités. Pline ( x x vm . 2. ) le dit
formellement : In adorando dextram ad ofculum
referimus. Apulée , dans fon Apologie : Nulli deo
adhuc fupplicavit : nultfim templum frequentavit : f i
fanum aliquod pr&tereat, nef as habet adorandi gratta
manum labris admovere. » Il n’a prié aucun dieu y
il n’a fréquenté aucun temple} 8c lorfqu’il paffe
devant une ftatue confacrée, il craindroit de
commettre un crime en portantla main à fa bouche
* f i S u TÏ&WBKiïi
morphofes :
Ipfe ducem dederat, cum quo dam vafcua luftro,
Ecce Ucûs medio facrarum nigra favi-la .
■ Ara vêtus ftabut, tremulis circumdata canms.
Reliait; & pavidofaveus mihi murmure, dont
Dux meus ;&J!mili ,/aveas, mihi murmure ,dixi.
La formule ordinaire de ces prières a voix baffe
étoit faveas, foyez-moi favorable. Us adoroient
de la même manière les images des dieux qui
étoient placées fur les portes des villes . pour y
recevoir les hommages de ceux qui entroient ou
fortoient. Cette manière, Üadorer 8c de faluer en
baifant la main 8c la tendant ve« ceux que 1 on
vouloit fléchir ou honorer , fit naître ces expref-
fions fi fréquentes chez les anciens auteurs, a
fade jaclare manus y bafia , ofcula.
Vadoration de la pourpre s’ introduiiit fous les
empereurs. Ceux qui étoient admis a les faluer,
touchoient leur manteau de pourpre, 8c baifoient
enfuite la main qui avoit touche fe^manteau impérial.
L’empereur offroit fa pourpre à baifer aux perfonnes
qu’il vouloit honorer} cette adtion étoit
exprimée par une locution particulière , majeflatis
infigne porrigere. Le révolté Lucillien, qui avoit
été fait prifonnier, ayant paru devant Julien, fut
admis des fon arrivée à baifer la pourpre} ce qui
lui' fit croire que ce prince lui pardonnpit Sc lui
rendoit fes bonnes grâces. Celui-ci, en lui prefen-
tant fon manteau à baifer, lui dit (Ammian.'xxi.) : ■
Majeftatis infigne, non ut confiliario tibi, fed ut
definas pavere , porrexi. Je vous ai offert ma
pourpre à baifer non point comme une faveur,
telle que je l’accorde à mes confeillers, mais pour
vous raffurer entièrement. »
Les favoris du prince étoient admis a cet honneur
les premiers ou les derniers, fuivant le degré
de faveur où ils étoient auprès de lu i, 8c quelques
tribuns y étoient admis avec eux {Ibidem.) } mais
on écartoit avec foin ceux qui avoiént encouru
la difgrace du prince. Nous apprenons du même
Ammien Marcellin ( x v . 3.), que cet ufage U adorer
la pourpre , inconnu aux premiers empereurs,
avoit été introduit par Confiance à la cour de
Conftantinople. Il l’avoit fait à l’exemple des rois
barbares.
Trebellius Pollion, parlant de Zénobie ,"d it
qu’elle fe faifoit adorer à la manière des Perfes;
c’ eft à-dire, qu’on fe profternoit-devant elle, 8c
que l’on baifoit la terre après l’avoir frappée avec
le front. Elagabale voulut faire adorer de même
les empereurs romains, mais le modefte Alexandre-
Sévère repouffa bientôt après cette baffe flatterie
A D R C l
des Afiatiques. Conon l’avoit autrefois tefitfée à
Artaxerxès, St Calliilhène à Alexandre, bi 1 on
croit Lucien (de Navigio), les Perfes, en a or.anc
le grand roi, & fe profternant devant lui ,-cacnoient
leurs mains derrière le dos. C eft auffi de 1 Urie..t
que Vitellius apporta Yadoration pratiquée enve'
les dieux, mais qu’il employa par ûn raffineme.
d’adulation envers Auguftc. H ne 1 aborda plu*
depuis fou retour de Syrie , qu’en, fe couvrant la
tête & en tournant fur lui- meme pour te pro -
remet à fes pieds. Dioclétien offrit fes P‘eos.*
baifer aux courtifans qui venoient le faluer, bc
fit attacher à cet effet des pierreries a fa chautlure.
Sous Charlemagne & fo n 'fils , les Sr^n s .
s'adreffoient au roi lui baifoient de meme les pie .
C’ eft peut-être â l’exemple des empereurs S£ aes
autres princes temporels, quelles fouverains pontifes
offrirent leurs pieds à baifer aux fidèles.
ADOREA. On nommoit ador & adorea , les
gâteaux faits avec de la farine de froment & du
fe l, qu’on .offroit en facrifice , '& les facrifices
eux-mêmes s'appeloient adorea facrificta.
Les Romains, dans, les commencemens de ix
république , appeloient adorea toute efpece de
récolte. Plaute ( Jmplt. i. x.
Quiprada, atque agro, dtque adorea afecit populares
fuos.
Le mot adorea: exprimoit dans les mêmes tems
jufqu’à la gloire meme que l’on acqueroit par
les armes. Elle reçut ce nom de la récompenfe
que les chefs accordoient aux foldats. Elle confiftoit
dans une hémine ou un quartier de far,
efpèce de froment. Pline ( x v in . 3.) : Glonam
denique ipfam a farris honore adoream appella-
^ AD P O R IN A , furnom de Cybèle : elle le
reçut d’un de fes tfcmples., bâti fur une montagne
efearpée 8c de difficile accès, auprès de
Pergame. \ .. . . ,
ADRAMELECH 8c A namelech , divinités
des habitans de Sépharvaïm, qu’on repréfentoit
fous la figure d’un paon. Ces idolâtres faifoient
brûler des enfans en l’honneur de ces dieux, ce
qui montre leur identité avec Moloch. Adrameleck
fignifie un roi puiffant, 8c Anamelech un roi
magnifique } peut-être étoit-ce le foleil 8c la lune
qu’ils adoroient fous ces noms, ou bien on peut
croire f'ue c’etoient d’anciens rois du pays.
ADRAME. V. Ad r anu s .
ADRAMNE, dans la Çoeléfyrie. a APAMNiîm.
Cette ville a fait frappei des médailles impériales
grecques ,• en l’honneur de M.-Aurèle 8c de Lucille.
ADRAMYTIUM, en Myfie. AAFAMYTHNns.
Les médailles autonomes de cette Yille font:
RR. en bronze.
O. en or.
O. en argent. 3 ,
Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques , en Vhonneur de Domitien , de
I ij