
« 4 A G A
dY Agatho-Démon au Nil ou à fes fymboles , en
particulier (Pcolom. Geogr. lib. iv 3 c. 5.) au bras
<le ce fleuve 3 qui 3 après avoir arrofé la partie
gauche du grand Delta, fe jetoit dans la mer par
l'embouchure d’Héracleum ou de Canope. Ce
peuple adorant la providence ou la bonté de Dieu
fous l’emblème de Cneph ou d' Agatho-Démon 3
donna par analogie ce dernier nom au fleuve qui
ctoit pour lui l’inftrument de cette providence.
C ’eft lui qui étoit adoté à Canope, félon Jablonski,
qui a prouvé évidemment que ces fimulacres,
appelés autrefois baucalia & aujourd’hui canopes 3
n’ etoient qu’un nouvel embleme de YAgatko-
Démon-Fleuve.
Les collerions d’antiquités égyptiennes renferment
quelques repréfentations du ferpént Aga-
tho-Démon 3 mais elles ,font en petit B nombre.
Cette rareté paroïtroit extraordinaire, fl l’on fai-
foit attention au refpeéfc que les Egyptiens avoient
pour ce reptile 5 mais on peut l’attribuer à fa
forme, qui, paroiffant odieufe aux premiers Chrétiens
, a dû le faire détruire avec empreffement.
C ’eft par le même principe qu’ils ont détruit ou
mutile les ftatues de marbre noir & de pierre^de
la même couleur qui paroifloit affeétée au démon.
On voit cependant encore quelques bronzes qui
repréfentent un ferpent dreffé fur les dernières
vertèbres de fon corps & la tête élevée, avec des
cornes : celles-ci foutiennent fouvent un difque,
tel que celui dont Ifis eft fl fouvent coëffée 5 &
c’eft ainfi qu’il paroît quelquefois fur les médailles.
• Sur les abraxas &: fur quelques médailles d’Hadrien
, ce ferpent porte la tête de Sérapis , qui
remplace la fîenne : allufion évidente au Sérapis
du N il, divinité de Canope, & fécond emblème
de ce fleuve 3 qui avoit été premièrement repré-
fenté par Agatho- Démon. La tête de YAgàtho-
Démon eft fouvent rayonnante -fur les .memes
abraxas. Le comte de Caylits {Rec. 4 , pi. i j 3
nQ. 1 3 & Rec. G, pi. 10, n°. 1 , 1: ) a fait defîiner
deux figures de ce ferpent. La première eft de
ferpentine verte, tachetée de noir, qui reffemble
à la peau des ferpens, & que les Egyptiens ont
d’ailleurs fouvent employée. Cette première re-
préfentation portoit la. tête de Sérapis, & la
fécondé, qui étoit de bronze, avo.it fur la tête
un difque foutenu par deux cornes. Le cabinet
de Sainte-Geneviève en renferme deux, l’une de
bronze, & l’autre, qui eonfîfte ën une Ample tête
de dragon, eft de corail. .
Les appendices qui paroiffent fur la tête des
Agaho-Démons, les font reçonnoître pour Yanguis
eerafles de Linnée & d’ Haffe-lquift, &'en françors
. cerafte ou couleuvre cornue'. On; (ait <què c ||; prétendues
cornes ne font qü’un . prolpngenlént dès
paupières fupérieùres , & que • cette' çoùleuvre
»’eft point vénimeufe."1
AGATHYRNUS, fils d’Eole, dieu des vents,
A G D
s’établit fur les 'côtes de S; . ou il fb-feft. une
ville de fon nom.
A G A T Y R S E , fils d’Hercule & d’Echidna.
V. E c h i d n a .
AGATHYRSES, ancien peuple de la Sarmatie
d’Europe. Virgile les appelle Pitti-Agathyrji 3 &
les commentateurs ont donné deux explications
différentes de cette épithète. Les uns l’entendent
des couleurs diverfes dont ils teignoient leurs
habits} d’autres penfent qu’ils fe peignoient le
corps & les cheveux, pratique très - ufitée de nos
jours chez les peuples fauvages, & parmi ceux
de la mer du Sud en particulier.
A GAVÉ, fille de Cadmus & d’Hermione,
époufa Echion, & fut mère du malheureux Pen-
thée, mais une mère barbare, que la fureur pour
le culte de Bacchus, tranfporta jufqu’au point
d’animer les bacchantes à déchirer avec elle fon
propre fils. Cependant on rendit à cette mégère
les honneurs divins, foit parce quelle avoit contribué
avec fes foeurs à l’éducation de Bacchus,
foit à caufe de fon prétendu zèle pour le culte
de Bacchus. D’ailleurs, la fureur qui lui fit commettre
ce crime, étoit une fuite de la colère de
Junon contre la maifon de Cadmus. V. C a d m u s ,
S e m e l é , P e n t h é e .'
A g a v e , c’eft aufli le nom d’une des cinquante
néréides.
AGDESTIS & A g d i s t i s , génie d’une forme
humaine, mais de l’un & de l’autre fexe,. On
raconte, dit Paufanias , (Achaic. c. 7.) que Jupiter
en dormant eut un fonge dont les fuites produi-
fîrent le génie à qui on donna le nom d[Agdifiis.
Les dieux craignant .ce monftre, le privèrent des
parties qui le faifoient homme, & de ces membres
déchirés naquit un amandier qui portoit un très-
beau fruit. La fille du fleuve Sangar, connue fous
le nom de Sangaride, cueillit ces belles amandes,
& les mit dans fon feint .5 mais les amandes difpa-
rurent d’abord, & la nymphe fe trouva enceinte:
elle accoucha du bel Atys quelle expofa, & qui
fut nourri par une chèvre. II. devint grand & d’une
beauté fans égale, en forte quAgdifiis lui-même
fe paflionna pour cet adolefcent. Quand Atys eut
atteint:Page viril, on l’envoya à la cour du roi
de Pelfinunte pour y; époùfer fa, fille. On com-
mençoit déjà. îe^ cérémonies du mariage, & l’on
.chantoit d’hymenée , lorfqu Agdifiis arriva;, ■. Ce
mauvais génie fit naître fur-le-chàmp un mouve^
ment de fureur dansJ’ame d’Atys, qui fe mutila
de lui-même. Le roi:, .tranfpo.ypé de ragf \ imita
le malheureux Atys. Agdiftis le repentit epfuite
de. cette a&ion 5 & pour réparer enr quelque
forte, le ; mal qu’il, avoit fait à Atys, il obtint de
Jupiter. ij-u’aucuDjdes membres.de. qe-jbçau, jeune
homine-;> ne. Çoûr-yïçqjt •& ne pqutxqit Jer flétrir,
-Paufanias jac.qpte c^je fable îâuicule.commejUnç
tradition établie chez les - habitas de
V . A t y s . I ••
A G E
noient les auipu-ca « m engager les
OU huiffier répétoit le mot âge, pour eiig S
fpedateurs à redoubler d attention.
I PCe mot étoit encore employé dans; les hcufices
près d Ü t la viélime, leur dffo.t agon pour
llgone, .frapperai-je? & Jui repondoient âge
ou hoc âge 3 frappez. ( Ovtd. faft. i- }“ •) •
Qui caïido firiftos tinllurus fanguine cultros
Semper agone rogat, ncc nifi jujfus agit.
AGE d ' o r , AGE d ’ a r g e n t , AGE d ’ a i r a i n ,
A G E D E f e r . Ce font les quatre âges du monde
qurfuivirent la formation de 1 o r , fuivant les
poètes. Il ont placé Yâge d or fous le «gne de
Saturne, pendant lequel on vit regner fur la.terre
l’innocence & la jnftice : alors , difent-ils, la
terre, fans avoir laefoin d’être cultivée, produi-
; foit d’elle-même tout ce qui eft neceffaire & utile
à la vie ; ’des fleuves de' lait & de miel couloient
de toutes parts. Dans' le' fiècle d argent, les
hommes .commencèrent à être moins heureux ne
moins.' juiles. Dans l‘âge d’airain, ils devinrent
! méchans;. mais leur malice ne fe déclara ouver-
I tement que dans l‘âge de fer. Cette aUegorie nous
apprend que les ' hommes' dégénérèrent de leur I
première innocence,'& fe pervertirent par degrés.
Mais elle fe foutient mal dans les idees poétiques ;
car dès le fiècle de Saturne , qui eft l’âge d o r , on
voit les guerres les plu's fânglantes & le's crimes
les plus affreux. Saturne détrône fon pere Uranus;
il eft lui-même détrôné par fon ms Jupiter, oc
celui-ci eft obligé', de fe défendre contre toute fa
famille. ,
On trouve ce fyftême expofé plus au long dans
l’ouvrage d’Héfiode, intitulé : Opéra & dies. Le
poète fait à fon frère l’hiftoire des fiecles écoules,
&: lui montre le malheur conftamment attache a
l’injuftice, pour l’en détourner.
A g e . Lés Romains partageoient en trois âges
tout le tems qui les avoit précédé. Vâge obtem
ou incertain, qu’ils étendoient jufqua Ogyges,
ro'i de l’Attique, fous lequelarrivale déluge.de la
Grèce ; Y âge des fables* où dès héros.J, Jufqù’à la
première olympiade, & 1yage de l’hiftoire , qui
commence a la fondation dé Rome.
, . A g e du monde. Les ehronologiftes divifent ordinairement
le tems qui s’eft écoulé, félon-les écrivains
facrés,, depuis la création du monde jufqu’au
Meifle, en fept âges. Nous donnons ici un détail
de ces âges fuivant le texte grec , qui les renferme
dans un efpace de. éooo ans précis, avec. les
preuves abrégées , d’après le fyftême de Boivin
l’aîné. Ce /avant académicien a travaillé pendant
plus délinquante ans, avec une application confiante
à éclaircir l’ancienne chronologie.
A G E 85
T Aee. Depuis la création jufcju’au délu
g e , a duré. . . . • • • 1161
II. Age. Depuis le déluge jufqu aux lan- - ‘
° .......................... ..... . . . 730
6Ujli. 'Age. Depuis les langues jufqu’à la
vocation d’Abraham. • • • • •, • •
( D e - là , jufqu a 1 enttee de
V . Jacob en Egypte. ., . • u j
IV. Age- 1 jufqu’d la fortie d’Ef
jgypte. . -, • • • . 45°
V. Age. De -Ià, jufgu’à Saul. . . . ... 7 7 4
VI. Ave. Depuis- Saiil jiifqu’à Cyrus. . J8J
VII. Age. Depuis Cytùs jufqu’à l’ère
vulgaire des Chrétiens. . ■ • • ■ • __J3°
• T o t a l * . • écoo
Premier .âge ,. z z ô z ans.
Depuis la création d’Adam jufqu’à la naiffance
de Seth, (Bible grecque, Genlfc,UC- o c L i i , g* '•■'ï " ’ * --------j - - chaap . r ,- vern/i, r3r
Ccdrcnus, pag. 6). ■ ■ ■ • • • • * 5®
De-lâ ï la naiffance dEnos, (ten. gr.
v. 6 ) . I ■ ' | $ •' •' •' • i o /
De-là à la naiffance de Caïnan I , (Gen.
gr. v. o) . ............................ ..... • I 9°
De-là à la naiffance de Malaleel, v( Gen.
gr. v. 1 2 ) . ..................... ..... • • * * -^7°
De-là à la naiffance de Jared 3 \Gen. gp.
v. 1 y. ) • •' • • • • • • • •
De-là à la naiffance d’Enoch , (Gen. gr.
v. i8)v ;;ï ,v •' .* •' •• • • • *61
De-là à la naiffariee de Mathüfala, (Gen.
gr. v. 2l). ■ . . . • • • • • • r
De-là à la naiffance de Lamech, (Gen.
vulg. v. 2p). . . • . . • • • • 187
De-là à la naiffance de Noé, (Gen. gr.
v 2 8 ) . ■ • • • • • • • • • * 1 8 8
De-là- au déluge inclufivement, (Gen.
v u 3 6 . 11). 600
T otal fuivant la bonne leçon des Septant 2262
Ces'2262 ans font atteftés par Jule Africain,
dans Sync elle 3 pag. 20,53 > 83 > Par 8'. Epiphane,
aux Réréfies , pag. y; par S. Auguftin , Cïté^ de
Dieu , liv. xv3 chap. 13 & 20 , & fur la Génefe ,
q. z. Suivant cinq exemplaires j {avoir, trois grecs,
un latin té un fyriaque ; par le Fafchalion ou
Chronique d’Alexandriè, par Gotfroide Viterbe,
par Honoré d’Autun, par tous les Recueils des
diverfes'leçons fur les.Septante. '■
Nota. Les 167 ans de Mathüfala, pour la naif-
fnnee de Eamech, au lieu‘de 1S7, font une faute
de .çopifie dans les Bibles grecques ordinaires.
Cette, fauté ne fe. trouve point dans les éditions
grecques de Baie & de Strasbourg : d ailleurs,
elle eft .corrigée par l’Hébreu , par la Vulgate &
oar Jofeph.'iSùivant cette mauvaife leçon, le déluge
fetoit arrivé l’an du monde 1242. Ainfi ,
lïathufala,, qui a vécu :, felon toutes les Mlles
& Jofeph, pôp ans., feroit mort 14 ans apres le