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Agnodice, & reprochèrent aux juges de vouloir
condamner celle à qui plufieurs d’entr’eux dévoient
la vie. Ils fe rendirent à leurs repréfenta-
tions , & portèrent une loi qui permettoit d’étudier
la Médecine aux femmes de condition libre.
* ( Hygin. fab. 274).
Chez les Romains, les accouckeufes étoient
comptées au nombre des médecins 5 elles s’aflu-
roient d’abord de la groflfefïè , & prenoient d’autres
femmes avec elles pour en porter un jugement
certain : on les appeloit enfuite, dès que les femmes
relfentoient les premières douleurs, & elles fe
conduifoient auprès d’elles de la même manière
que nos fages-femmes. Des hommes s’acquittèrent
quelquefois de leurs fonctions , & nous l’apprenons
de la loi qui les condamnoit à des punitions
févères , lorfqu’ils fuppofoient un enfant aux
femmes ftériles ou bleflées. Les accouckeufes prenoient
foin de la mère & de l’enfant jufqu’au cinquième
jour j où elles remettoient le dernier à la
nourrice , &: recevoient leur falaire.
Il y en avoit un grand nombre dans Rome , &
même dans chaque quartier 3 comme on le voit fur
un marbre que Reineftus {epift. 1$, adRupertum)
a fait connoître : v a l e r iæ . B e r ecu ndæ . J a -
TROMÆ. R eGIONIS. SVÆ. PRIMÆ. Q. V. ANN.
jcx x i v . m . i x . d . x v i i i . Valeria y eft appelée
Jatrom&a , parce qu’elle exerçoit la Médecine chez
les femmes 3 & en particulier l’art.des accouche-
mens. Telles furent Agnodice chez les Athéniens j
& chez les Romains Vi&oria Sabina, à qui Théodore
Prifcien dédia fon livre des Gynécées. Voyeç
J u n o n 3 L u c in e h I l i t h V e .
ACCUBITA. Les commentateurs font partagés
fur le meuble auquel les Romains donnoient ce
nom. Les uns veulent que ce foit un oreiller, que
l’on plaçoit fous la tête ou fous le cou des anciens
lorfqu’ils mangeoient fur des lits. D’autres penfent,
avec plus de raifon, que les accubita étoient ces
lits eux-mêmes & l’efpèce de couffin ou de matelat
fixe qui recouvroit le bois ou l’ivoire dont ils étoient
fabriqués. Elagabale ne fe fervoit d’aucune autre
cfpèce de lits de table, au rapport de Lampride,
que de lits rembourrés avec du poil de lièvre, ou
des plumes de perdrix : Nec cubuit in accubitis facile
, nifi iis , que, pilum leporinum haberent, a ut
plumas perdicum. — Nume’rus accubitorum crefcebat,
dit le même hiftorien dans la vie d’Alex.-Sévère.
Mais Spartien nous a confervé le fouvenir d’une
recherche plus exquife dans la vie d’Ælius-Verus.
Ce prince faifoit remplir les lits de table de rofes
& de lys : Quod & accubitationes de rofis, & liliis
fecerit. V. L i t DE TABLE.
ACCUBITALIA. C’étoit le nom des tapis qui
recouvroient les accubita ou lits de table.Trebellius
Pollion, dans la vie de Claude , parle de ces tapis
faits dans l’ifle de Chypre > accubitorum Cypriorum
paria duo. Cafaubon les a pris pour des nappes que
l’on étendoît fur les tables j parce que Vopifcus,
en parlant d’Aurélien 3 fait aufli mention- de nappes
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tiffues dans la même ifle, mantelia Cypr'ta. Mais
cette preuve eft trop foible> puifque les anciens
tiroient également ae Chypre des tapis^ de pieds,
& des portières brodées en plufieurs couleurs,
appelées par Ariftophane , cortina Cypria varie-
gata. Ces tapis étoient de pourpre, & ornés de
plaques ou clous d’or. Ceux des Babvloniens
étoient plus en ufage pour couvrir les lits ae table ,
que les tapis faits par les Cypriotes.
ACCUBITATIONES. V . A c c u b it a .
ACCUBITOR , en grec Ho&fcix.otfi«)fttvos, etoit
un officier du palais des empereurs grecs. Il étoit
le chef des chambellans du prince, ou de ceux
qui couchoient auprès de lui pour la fureté de fa
perfonne.
AÇÉ, en Paleftine. Akh.
Les médailles autonomes de cette Ville font :
O. en or.
RRRR. en bronze.
O. en argent..
ACENE, mefure linéaire & itinéraire de l’Afîe
& de l’Egypte. V . D é c a p o d e .
A ce n e , mefure linéaire de la Sicile, de l’A-t-'
tique/ du Péloponèfe, & de la grande Grèce.
V. D é c a p o d e . ,
A c è n e 3 mefure linéaire de la Phocide, de
l’Illyriè, de la Thelfalie, de la Macédoine, de la
Thrace, des Phocéens en Afie, &de Marfeille en
Gaule., V . Decapode.
ACEPHALES, ou hommes f in s tête. La fable
dit qu’il y avoit au nord du pays des Hyperbo-
réens, (c’eft-à-dire, vers la Ruffie & la grande
Tartarie d’aujourd’h u i)-un peuple d‘Acéphales 3
( a privatif, & j , tête). Pline les appelle
Blemmyes ; les géographes qui parlèrent de ce
peuple, prirent dans le fens propre & matériel,
ce que les hiftoriens en avoient dit dans le fens
figuré : c’eft-à-dire, qu’il n’avoit point de tête ou
dè chef i mais qu’il vivoit fans loix & fans gouvernement.
ACERRA y e n Italie. A c e r v .
Les médailles autonomes de cette ville font :
RRRff . en bronze.
.O. en or.
O. en argent;
A g e r r a . Les Romains donnoient ce nom à
une efpèce d’autel portatif, que l’on plaçoit anciennement
auprès des lits des morts, pour brûler
des parfums en leur honneur. Une loi des Douze-
Tables en interdit l’ufage. Les interprètes de cette
loi penfent qu’elle regarde plus dire&ement encore
Xacerra, ou petit autel que l’on bâtiffoit à côté des
tombeaux, pour y brûler des parfums ou y offrir
des rofes & d’autres fleurs. Elle tomba en défué-
tude, ainfi qu’il arrive à toutes les loix fomp-
tuaires. Ca*r rien n’eft auffi commun que de voir
fur les épitaphes des Romains, une prière adreffée
aux parens , pour les engager à revenir chaque
année au tombeau , & y apporter des rofes & des
parfums.
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AcerrA eft le nom que les Romains donnoient
au coffret dans lequel on mettoit 1 encens deftine
auxSacrifices. Les premiers Romains prenoient
c oe doigt» les avec uçu & r globuvleosl t du'ennec emnsu ltqituu diles
t em p le s fur les médailles, les bas-reliefs 8c les
*JSSgravées. Mais cet ufage parut trop fimple
S citoyens de Rome, lorfqu'elle eut ere corrompue
par le luxe 8c la fuperftition. On jetoit
alors des acerra pleines d encens fur les autels.
Arnobe le reproche aux idolâtres, Uib. i) : Acerr™
cmnes thuris plenis conjiciatis altanbus. Ce ne tut
point encore affez : les prodigues renverferent fur
le feu facré des baiïihs remplis de parfums. Ovide,
( de Pcmto, lit. 4 , eleg.%):
Nec que. de parvu pauper dis lîbat acerra
Thura, minus grandi quhm data latice étalent.
Et eleg. 9 :
Thuraque mente magisplaid, qu'àmlancededîjfem,
Ter quater imperii L&tus honore tui.
Vacerra étoit ordinairement carrée, 8e c'eft
fous cette forme quelle paroitfur les monumens.
Dans le cabinet de Sainte-Geneviève, un homme
confulaire, qui eft dans l'attitude d’offrir un facri-
fice aux dieux, tient une acerra de cette efpece.
Le comte de Caylus en a publié une {Rec. i . 134.)
qui étoit triangulaire, 8c ornée de deffins 8c de
fculptures, ainfi que fon couvercle..
ACERSOCOMES, nom d'Apollon, qui veut
dire à longue chevelure , parce qu on le repre-
fente ordinairement avec la chevelure d'upjeune
homme. . „ . , .
A CE SI N E , rivière qui fe décharge dans le
fleuve Indus. On affure qu'il y croiiïoit des ro-
feaux d’une groffeur fi extraordinaire, que leurs
entre-noeuds pouvoient fervir de canot a ceux
qui la vouloient paffer. Arrien parle fouvent de
cette rivière. ( C. A. ). Quelque volume que les
naturaliftes donnent au bambou ou jonc des Indes,
il 11'approche pas de la grofleur des joncs de
YAcéJîne.: On peut reconnoître ici la paflîon que
les Grecs avoient pour l'hyperbole 8c pour le
merveilleux.
ACESIOS, furnom de Télefphore, dieu de la
'Médecine : ce mot lignifie qui rend la fanté, qui
la foutient, qui guérit les maladies. C'eft fous
ce, nom que les Epidauriens honoroient ce dieu.
V. T élesphore.
ACE SO, fille d’Efculape, à qui la fable attribue
une profonde connoiffanc'e de -la Médecine. Le
Clerc prétend que fous l’ allégorie A’Acefo , les
anciens ont voulu défîgner un air épuré par les
rayons du foleil, 8c rendu, par fes heureufesin-
• fluences, falubre 8c propre à réparer les forces de
ceux qui le refpirent.
A C p S T E , roi de Sicile, étoit fils du fleuve
C.rinifus 8c d'Egefie, fille d'Hippotas. Accfie, qui
étoit originaire de Troye par fa mère, vola au
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| fécours de cette ville, lorfqu'elle fut afliégée par
les Grecs ; mais voyant le pays ruine par la guerre,
il retourna en Sicile, & y bâtit quelques villes ;
il régnoit en Sicile lorfqu’Enée y palia. Voye^
ACESTIDES. Les anciens donnoient ce nom
aux cheminées des fourneaux a fondre le cuivre.
Elles alloient en fe rétreciifant du bas au îoramet,
afin que les vapeurs du métal en fuiion s y atta-
chaffent, & que la cadmie s y formât en plus
grande quantité. Ils fe fervoient, pour faire du
laiton ou cuivre jaune, de cette cadmie & de
I pierre calaminaire, ignorant ltxiftence du zinc,
| cè demi-métal dont elles ne font que des chaux.
( jDiofcoride, liv . 3 )• , . ,
ACETABULAR1I. C’étoient des joueurs de
gobelets., que les Grecs appeloient tynQù*tuKTtu,
Leurs noms venoient chez les Romains des acetar-
bula, vafes ou cornets fous lefqueîs ils cachoient
des jetons ou des petites pierres. Sextus Empiricus
-en parle (àdv- Mathemat. i i , pag. j l ) : Sicut
acetabiilarii fpettantium oculos agilitatt manuum
fijfu ra n tu r, ac illudunt.
ACETABULE, acetabulum, mefure des Romains,
qui fervoit pour les liquides & pour les
folides. . , .
A c e t a b u l e , mefure de capacité pour les
liqueurs des anciens Romains, qui contenoit ï 000o
de- pinte, de France.
Elle contenoit, en mefures du meme peupre,
un cyathe & demi ou fix ligules. _ k
A c e t a b u l e , mefure de capacité pour les
grains, &c. des anciens Romains, qui contenoit
ttIto de pinte de France.
Elle' contenoit, en mefures du même peuple,
uri eyàthe & demi ou fix ligules.
AC ETABULUM, étoit un petit vafe dans lequel
on mettoit du vinaigre, du fel ou du poivre. On
donna fon nom à la mefure qui le rempliffoit
ordinairement. "
Acetabulum , cornet ou vafe dont .fe fer-
voient les joueurs de gobelets. Sénèque en fait
’ mention, ainfi que des jetons ou petites pierres
qu’ils cachoient fous ces vafes. (Epift. 45) : Pr&fti-
giatorurn acetabtHa , & calculi , in quikus filla c ia
ip fz deleciat.
ACETÂRXÀ. Les anciens faifoient confire dans
’ le vinaigre des h e rb e sd e s fruits & des racines,
qu’ils mangeoient pour exciter l’appétit.* Il les
appeloient acetaria, & Pline en parle, (/. 20, c. 2) :
I Stomackum in acetariis fumpta corroborât.
] ACETÈS étoit un des compagnons de Bacchus,
fils d’un pêcheur méonien ; il devint pilote. Etant
1 un jour en mer, il fit relâcher fon vaiffeau à l’ifle
j de N axe. Etant prêt de remettre à la voile j un de
! fes matelots lui préfenta un enfant d’une beauté
charmante, qu’il avoit trouvé endormi dans un
lieu dé'fer.t. Acétes l’ayant examiné, dit à fes camarades
que c’était certainement un dieu, & le pria
de pardonner à ceux qui avoient ofé lui ôter la