
a été inventée pour marquer en certaines années
les nouvelles lunes , un peu différemment qu’elles
n a ur oient été indiquées par l’épaéte marquée en
chiffres romains > & cela afin de mieux accorder
l’année lunaire avec celle du foleil. Voici les
années où l’on doit fe fervir de l’épaéte 2 y , marquée
en chiffres arabes. C’eft lorfqu’elle répond
à un nombre d’or qui eft au-deffus de onze ,
comme font les huit dernières années du cycle
de io ans. Que fi l’épaéte 25 répond à un nombre
d’or au-deffous de douze , comme font les
onze premières années du même cycle de 19 ans*
on fe fert alors de l’épaéte X X V , marquée en
chiffres romains, 8c jamais de l’autre, qui ne
commencera d’être en ufage qu’après l’an 1900;
ainfi nous ne devons point craindre qu’elle nous
embarraffe jamais. Il a fallu néanmoins en parler
3 pour ne rien 1 aider fans explication de tout
ce qui fe rencontre dans la table des épaétes.
Nous avons encore deux épaétes vis-à-vis du
31 décembre 5 l’épaéte 19 en chiffres arabes, &
l’épaéte X X en chiffres romains. La première
fert pour les années ôù elle concourt avec , le
nombre d’or 19 5 & c’eft ce qui arriva pour la
dernière fois en 1695 , & n’arrivera plus avant
S y 00. La fécondé fert pour toutes les années où
ce concours ne fe rencontre point. Pour ce qui
eft des épaétes X X V & XXIV , toutes deux
marquées en chiffres romains , vis-à-vis des ÿ
février, y avril, 3 juin , 1 août, 29 feptem-
bre & 27 novembre , elles font doublées pour
deux raifons. La première eft que fi trente épaétes
fe fuccédoient les unes aux autres douze fois ,
fans qu’aucune fût doublée, elles répondroient
a 360 jours , & l’année lunaire commune n’en
contient que 3 y 4 ,. comme nous le difons au mot
Epactes. Afin donc que le nombre des épaétes
ne furpaffe pas le nombre des 354 jours de l’année
lunaire commune, il a fallu doubler fix de
ces épaétes. Par le moyen de ces fix épaétes doublées
.3 les trente répétées douze fo is , ne nous
çonduifent que jufqu’au 20 décembre înclufive-
ment 3 ,au-lieu qu’elles nous conduiroient juf-
qu’au 26 du même mois, s’il n’y en avoit aucune
de doublée. O r , il eft néeeffaire qu’elles ne nous
çonduifent que jufqu’au 20 décembre, afin qu’il
refte onze jours jufqu’à la fin de ce mois, c’eft-
a-dire, autant de jours que l’année lunaire en
contient moins que la folaire , qui finit toujours
le 31 décembre. Ces onze derniers jours de
décembre font marqués des mêmes épaétes que
les onze premiers du mois de janvier 5 8c lorf-
que la nouvelle lune arrive l ’un de ces derniers
jours de décembre, elle eft toujours exactement
indiquée par l’ épaéte qui répond à ce jour.
La fécondé raîfon pour laquelle il y a fix
épaétes doublées, o u , pour mieux dire, pourquoi
ces épaétes doublées font placées vis-à-vis
des y février, y avril, 3 ju in , 1 août,, 29 fep-
tembre 8c 27 novembre, eft afin que les lunes
pleines, bit de 30 jours, Sc les lunes caves qui n’en
ont que 29 , fe fuccèdent alternativement, comme
'nous avons encore dit au mot Epactes , qu’elles
fe doivent fe fuccéder. En effet, ces deux épaétes
X X V & X X IV , ainfi’placées vis-à-vis l’une de
l’autre aux jours que nous avons marqués, font
que toutes les épaétes qui les fuivent, avancent
d’un jour ; 8c en avançant ainfi , elles font naître
cette fucceffton de lunes pleines 8c de lunes
caves. C ’eft ce qu’il eft aifé d’éclaircir par un
exemple. Nous avons dit qu’en l’année 1766,
nous comptions XVIII d’épaétes, autant que la
lune avoit de jours le 31 décembre de l’année
176y. Nous avons dit encore, 8c nous l’avons
prouvé par la difpofition des épaétes, que quand
il y a XVIII d’épaéte , les nouvelles lunes tom-
boient le 13 janvier, lé 11 février, le 13 mars,
lé 11 avril, le 11 mai, le 9 juin, le 9 juillet,
le 7 août, le 6 feptembre, le 5 octobre, le 4
novembre & le 3 décembre. Prenons maintenant
la peine de compter les jours de ces lunaifons, 8c
nous verrons que celle de janvier eft de 30 jours,
celle de février de 29 , celle de mars de 30, celle
d’avril d,e 20 , 8c ainfi des autres, toujours alternativement
l’une de 30 8c l’autre de 2.9 , jufqu’à
la fin de l’année.
Pour ne point nous tromper dans ce calcul,
il faut faire attention à ce que nous difons à l’article
du C ycle l u n a ir e , que la lune ,oulunaifon
d’un mbis, n’eft pas celle qui commence , mais
celle qui finit en cè mois. La lune de.janvier,
par exemple, n’ eft point celle qui commence le
13 de ce mois en l’année 176 6 , mais celje qui
finit Je 12 du même mois, 8c qui avoit commencé
le 14 décembre de l’an 1763. Cela fup-
p o fé , comme il doit l’être , fuivant tous les
anciens 8c nouveaux computiftes, venons à notre
examen , 8c comptons. Depuis le 14 décembre
jufqu’au 12 janvier inclufivement, il y a 30
jours : donc la lune de janvier eft une lune pleine,
ou de 30 jours. Depuis le 13. janvier jufqu’au
10 février inclufivement, il y a 29 jours , c’eft
la lune cave (ou de 29 jours) de février. Depuis
le 11 février, jufqu’au 12 mars inclufivement,
11 y a 30 jours, 8c depuis le 13 mars jufqu’au
10 avril, toujours inclufivement, il n’y a que
29 jours. Ce font les deux lunes , dont l ’une eft
pleine 8c l’autre cave 5 la première de mars, la
fécondé d’avril. En continuant le même calcul
jufqù’au mois de décembre, on trouvera une lune
pleine pour le mois de mai, une cave pour le mois
de juin : une pleine en juillet, une cave en août:
une pleine en feptembre,. une cave en octobre :
une pleine en novembre, une cave en décembre ,
laquelle finit le 2 de ce mois. Celle qui commence
le 3 , appartient au mois de janvier de l’année
1767. Ces lunes pleines 8c caves qui fe fuccèdent
alternativement, ne font fi exactement indiquées
par les épaétes du nouveau calendrier, que parce
qu’on y a placç tes épaétes X X V 8c X X IV .
vis-à-vis l’une de l’autre, aux jours qtee nous avons
marqués. JV ,
Il ne nous refte plus qu a confiderer le concours
ou la eorrefpondance des épaétes du nouveau
calendrier a.vec le nombre d’or, ou les différentes
années du cycle de 19 ans. On peut voir
dans notre Table C hronologique, comment les
épaétes répondent à ces années, foit ayant, foie
depuis la réformation du calendrier. Mais en nous
bornant ici à ce qui regarde le calendrier réformé ,
nous voyons que depuis la réforme, jufqu’en 1700
inclufivement,Tépaéte 1 répond au nombre d’or I,
l’épaéte XII au nombre d’or I I , 8c ainfi des autres
, comme-on les voit marquées toutes de fuite
dans la Table Chronologique, depuis l’an 1 y 96,
jufquen 1614 inclufivement. Depuis^ 8c compris
1700, jufqu’en 1899 inclufivement dans notre Ta.-
ble Chronologique , on apperçoit une nouvelle
eorrefpondance des épaétes 8c des nombres- d’or j
I’épaéte X X X , ou l’aftérique * , répond au nom.-,
bre d’or I , l’épaéte XI au nombre d’or II , 8c le
refte, comme on peut le voir de fuite, depuis
1710 jufqu en 1728 inclufivement. Si l’ ancienne
eorrefpondance avoir été encore en ufage, on
auroit compté X d’épaéfce, comme on en comptent
toujours X vis-à-visrdu nombre d’or X , ainfi
qu’on pçut le voir toutes les fois que ce nombre
d’or X fe rencontre depuis 1582 jufqu’ en 170,0.
Mais en 1700, à caufe du nouveau concours, ou
rapport des épaétes avec les nombres d’o r , on voit
l’épaéte IX vis-à-vis du nombre d’or X , 8c cette
épaéte IX marque les nouvelles lunes de chaque
mois un jour plus tard" qu’elles n’aproierit • été
marquées par l’épaéte X. Celle-ci auroit marqué
la nouvelle lune le 21 janvier, le 19 février, &;c. :
l’épaéte ïX l ’a marquée lé 22 janvier*.,je20 février,
8c ainfi des autres, toujours un jour plus tard que
l’épaéte X ne les auroit marquées. En 1900 il y .
aura dans la eorrefpondance des épaétes 8c du
nombre d’or un autre changement, dont on voit le
cominencement à la fin de notre Table Chronologique.
Cette année l’épaéte XXIX répondra
au nombre d’or I } la fuivante l’épaéte X répondra
au nombre d’or I I , 8c de même des autres ; ce qui
continuera jufqu’en 2200. Ces changemens fe
font pour accorder toujours , autant qu’ il eft pof-
fible, l’année lunaire avec l’année foîaire, 8c en
même-tems indiquer la Pâque de telle forte, que
nous ne la célébrions jamais le 14 de la lune, mais
le dimanche après ce 14 : précaution qui, comme
nous le difons à l’article du Calendrier Grégorien ,
nous fait quelquefois célébrer cette grande fête
fept jours plus tard que nous ne la célébrerions fi
notre comput eccléfiaftique nous marquoit lés
nouvelles lunes auffi exaétement que les aftronoir.es
les marquent. C’eft ce qui eft arrivé en 1744. En
fuivant le comput ecclefiaftique, ou le nouveau
calendrier, nous avons fait la Pâque le y avril ;
nous raùrions faite le 29 mars, en fuivant le
calcul des aftronomes 5 puifqüe félon ce calcul!*
nouvelle lune pafcale tomboit lé 14 mars, à 7
heures 47 minutes du matin, 8c par conféquent
le 14 delà lune le 27-du même mois y qui étoit un
vendredi ; d’où--il réiiûte que nous aurions- dû célébrer
la Pâque le 29 mars, qui ctoit le premier
dimanche après le 14 de la lune pafcale, félonie
calcul des aftronomes, plus exaét que le nôtre.
Mais nous avons déjà parlé à l’article ci-deftus
cité, de ce défaut de notre calendrier, 8c perfonne
jufqu’ici n’a pu encore y remédier.
D u Terme p a fca l.
Dans notre Calendrier lunaire, les mois de
mars 8c d’avril renferment une colonne de plus que
les autres mois. C’eft la colonne des différentes époques
dU.terme pafcal, relatives aux nombres d’or
8c au.x épaétes que l’on voit depuis 8c compris le
8 mars, jufqu’au y avril inclufivement. Ces époques
du terme pafcal indiquent le quantième de
mars , .ou d’avril, où tombe le 14 de la lune de
Pâques,. défignée. par le nombre d’o r , ou par
l’épaéte d’une année après le 7 mars ; en forte,
par exemple, que le nombre d’or XVI 8c l’ épaéte
XXIII qui fe trouvent vis-à-vis du 8 mars , marquant,
pour ce quantième, la nouvelle lune , indiquent
pareillement que le 14 de cette lune pafcale
tombera le 21 du-même mois. De 8 en effet,
jufqu’ à 2 1 , ces deux nombres compris , il y a
14 jours. Il en eft de même des autres époques
du terme paical' Il faut feulement fe rappeler
qu’en iy82 , les,épaétes îrétoient pas confédérées
pour la recherche du terme pafcal. Elles ne ferjl
vent à cela que-depuis, cette année, 8c feulement
pour le nouveau calendrier. L’ancien fe règle
toujours, à cet égard, ! par le nombre d’or.
* Quoique Pâques, çoinme on le verra ci-après,
puifle .arriver en 35 jours différens, c'eft-à-dire,
depuis 8c compris le 22 mars, jufqmaü 25 avril
inclufivement * néanmoins le terme pafcal, ou
le 14 de la Tune de Pâques, ne peut tomber
que fur 29 jours, dont le premier eft le 21 mars,
8c le 18 avril le dernier- La faifon de cette différence
eft facile à faîftr. C’eft que differentes Pâques
peuvent avoir le même terme pafcal, fuivant
les- différens jours de la femaine où il peut tomber.
Par exemple , les Pâques des 2 2 , 23 , 24 ,
2y , 1 6 , 27 & 28 mars peuvent avoir également
pour terme pafcal le 21 mars, félon le jour de
la femaine où tombera ce quantième.. Si le 21
mars eft un dimanche, Pâques arrivera le dimanche
fuivant, 28 de ce mois ; fi ce terme pafcal
tombe un lundi, le 27 mars fera le jour de Pâques,
8c ainfi des autres. C’eft par la même raifon
que le 18 avril eft la dernière époque du terme
pafcal. Car puifque fept Pâques différentes peuvent
avoir le même terme pafcal , il s’enfuit
que le 18 avril doit être commun aux fept dernières
Pâques, 8c par conféqueot le dernier de
tous*