
L a b ig a r ru r e q u ’ o ffren t le s : d iv e r f t s c o u leu r s
& le s d ifféren tes fo rm e s des fra gm en s d o n t , les
brtckes fo n t.'c om p o fé e s , fem b le ro it a v o ir d u les
fa ir e rejete r pa r le s fcu lp te u r s an cien s . O n eft
c ep en d a n t a f fin é d u c o n tra ir e . P e u t - ê t r e o n t-ils
c r u , en tra v a illa n t les breches d u r e s , fe fa ire un
m é r ite de la d iff icu lté v a in cu e . L e c a rd in a l A lb an ï
en a v o it rama ffé plu (leurs m o r c e au x dans fa r ich e
v i l l a , q u e no us c ito n s fi f o u v e n t , à c au fe de la
c é lé b r it é q u e lu i o n t ’d on n é e les é c r its d u fa van t
W in k e lm a n n . O n y v o i t le t ro n c d ’ un ro i a (fis fa it
d e /WcAe-d’E g y p te o u v e rd â tr e . C e t o ï f e e ft ha-
b ill é c om m e les p eu p le s b a rb are s ; 8c la t ê t e , les
ma in s & les au tre s e x tr ém ité s q u i lu i man qu en t ,
c ro ie n t p e u t -ê t r e rap p o rté s en m a rb re blanc- A u x
d eu x c ô t é s de c e t t e fta tu e fo n t p o fé e s d eu x c o lo
n n e s de brèche; & a u -d e v a n t e ft p la cé e une
tr è s -g ran d e ja t te r o n d e , de d ix pa lmes rom ain s
d e d iam è t r e , à -p eu -p rè s fix pied s f r a n ç o is , qu i
e ft de la m êm e m a tiè re . U n e b a ig n o ir e an tiq u e de
breche fe r t au jo u rd ’ h u i de fo n ts b a p tifm a u x dans
la c a th éd ra le de C a p o u e .
BRESCIA. M u ra to r i ( i o ô . i . Thef. znfer.)
rap p o rte l’ in fe r ip tio n fu iv an te t r o u v é e au x e n v iron
s de Brefcia , & g r a v é e en l ’h o n n e u r d ’une
d iv in i té in co n n u e :
A l A n t e d o b a
SEX. CORNELIUS
PRIMUS
V. S. L. M.
B R E T T IÜ M . V o y e z , B r u t t i i . '
B R I A , g rand v a fe o ù l’ o n m e t to i t le v in .
A rn o b e ( V / r . ) en l a i t m en tio n : Date > qu&fo,
immortalibus dûs, bibant, fcyphos; brias depro-
mite.
B R I A R Ê E , g é a n t , fils d u C ie l & de la T e r r e ,
a v o i t c en t ma ins , & c in q u an te t ê t e s ; c e q u i le
r e n d o it red o u ta b le au x d ieu x m êm e s. I l e u t p o u r
fem m e C ym o p o lia . Briarêe e u t p a r t à la gu er re
d e s T i t a n s , c o n t re le s d ieux 5 m a is , d.ans la fu i t e ,
i l ren d it un g ran d fe r v ic e a J u p ite r . H om è re
(Iliad. 1 .4 0 3 . ) d it q u e , dans u n e c o n fp ira tio n
fo rm é e pa r J u n o n , M in e rv e & N e p tu n e , c o n tre
le fo u v e ra in des d ie u x , Briarêe, 1e g é a n t au x cen t
m a in s , m o n ta au c ie l p b ü r fe c ô u r ir J u p i t e r , ; à la
p r iè re de T h é t i s , 8ç s’ affit au p rè s d u m a îtr e d u
to n n e r re , a v e c un e c o n ten a n c e fi fière & fi te r r
ib le - , que, les d ie u x c o n ju ré s en: é tan t é p o u v
an té s ren o n c è re n t à leu r e n t r ep r ife . Briarét fu t
p r is un jo u r p o u r arb itre dans un d ifféren d; e n tr e
le S o le i l & N e p t u n e , au fu je t d u te r r ito ir e de
C o r in th e : il a d ju g e a l’ ifthm e à N e p tu n e , & le p ro m
o n to ir e au S o le i l.
L e s h om m e s l’ ap p e lo ien t Egêon, & le s d ie u x
Briarêe on le Fort, du g r e c-^p/^W. S o lin (c. i l . )
«fit e u e les C a iy ft ie n s lu i ren d o ien t-un c u lt e fo u s
fon dernier nom ; comme, les Chalcidiens lui en
rendoient un fous celui d’EGÉON. F". ce mot.
Callimaque ( in. Lavacr. Rïans. ) aft’ure que
Briarêe fut frappé de la foudre par Jupiter dans la
guerre desgéarts, 8c enfeveli fous l’Etna; mais
les autres écrivains racontent ce fait d’Encé-
lade.
B R I C Ô , B r i c c i T . . . . dans les Gaules.
BRlUciT.
f es médailles autonomes de ce lieu font :
RR RR. en argent.
O. en'or.
O. en bronze.
B R T D E . Les premiers hommes qui domptèrent
les, chevaux, n’employèrent long-tems pour
les conduire que la voix. Ils fe fervirent enfuite
d’une baguette; & la bride fut avec l’éperon les
derniers moyens, inventés pour fe rendre entièrement
maître de ces utiles animaux. Plufieurs
peuples nomades, 8c entr’autres les Africains,
conferv.èrent long-tems après l’invention de la
bride, l’ufage de les -conduire au fon delà voix,
8c avec une fimpîe b.aguettte... C’eft ainfi qu’en
ufoient encore au -teins de ,-Luçain les Maffyliens
(Pharf ir . <$82.) j'.
E t geins quâ . nudo, refidens Majfylia dorfo,
Ora leyi fleâit frenorum nef ci a virgâ.
Néméfieu , qui écrivoit plufieurs fiècles après
Lucain, affine que lés Maures 8c les Mazaques,
peuples africains, ne fe fervoient point encore de
bride fCyneget. n. 264.) ï ‘ :
Quoique infrenes , qubd Liber uterque ;
Nam fle f t i facilis , lafçivaque colla fecutus,
Paret in obfequium lent& moderamine virg& :
Verbera fatit pr&çepta fug&3 funb verbera freni.
Les Grecs, jaloux de placer dans leurs contrées
l’invention de toutes les chofes utiles, firent
honneur de celle de la bride du Lapithe Péléthron,
félon Pline Çvn. 56.) : F r e n o s& ftrata equorum
Pelethronium aiunt inyenijfe. Virgile reconnoît
pour inventeurs de la bride tous les Lapithes
qu’il furnomme Pelethronii (Georg. n i . 1 iy .) :
Frenà Pelethronii Lapithæ, gyrofque dedere.
La bride auroit eu pour inventeur un habitant
même de l’Olympe,fi l’on en croyoit lé feholiafte
de Pindare (Qlymp. -xiri. j6.), qui nomme Failas.
Cette déefle, d it - il, ayant voulu faifir Pégafe
pour le remettre à Belîérophon, inventa la bride.
D e là vint, ajoute-t-il, que ce héros lui confacra
tin-temple & des#fêtes fous le nom de Minerve-
He lia e ide.
• N oms apprenons de Tîte-Liye que le cavalier
romains ôtoient la bride à leurs chevaux,-forfqtfils
voulaient fondre avec, impétuofité fur les ennemis}
Sc vaincre ou périï ( rv. 3 3.) : Magifter equitam,
frenos lit detrakant equis , imperat :.&dpfepr inceps
•calcaribus : fabditis eveéius effreno êquadn mtdios
ignés infer car : & aliiconcitati equi libero -curfa.
ferunt equitem in kofem. 0 '
« Les Romains, dit le comte de Caylus (Rec.
i.p l. 123; n ° .i.) n’av oient pas .l’ ufage dès branches
pour les mots de leurs chevaux'. Ils ne leür
mettoient dans la bouche :,' -félon. tous les mo-
numens, que ce que nous appelons un filet. Cette
pratique avoit un avantage fur. ■ la nôtre, celui
d’être plus fimple. Ces filets étoient plus faciles à
entretenir, & fujets à moins d’accidèns-, foit dans
les marches, foit dans les mopvemens de guerre.
Tout me perfuade que ce n°. 2 reprefente un de
ces filets anciens. Le mouvement qui fe rencontre
dans le milieu, eft très-bien pris & très-bien dif-
pofé pour ne jamais pincer la langue du cheval.
Les tors de la fabrique font convenables pour agir
fur les barres fans les offenfer. Enfin, les deux
anneaux qui terminent les extrémités, pouvaient •
fetvir à retenir ce filet par, Ja têtière, 8c à re cevoir
les rênes. La confervation de ce bronze
ne peut être plus: parfaite. S'a longueur totale eft
de quatre pouces cinq lignes **.
Les chevaux des ftatues équeftres qui font venus
iufqu’à nous, n’ont abfolument rien dans la bouche.
Les Romains ne faïfoknt ordinairement
ufage que de ce que nous nommons aujourd’ hui
un filet. Il paroît cependant par un^autre mors
publié dans le premier Recueil du meme comte,
(pag. z 63 ) qu’il y en avoit qui étoient arrondis,
& non brifés.
BRIGUES, ambitus. C’étoiept chez les Romains
les démarches que faifoient lés afpiî’ans
4ux charges de la république, pour obtenir ces
charges. Revêtus d’ habits blancs, qui.leur firent
donner le nom de candidats * ils parcouraient
toute la ville & les environs, cherchant du crédit ,
des afnis, de l’autorité parmi les grands, follici-
tant les fuffrages du peuple dans les places 8c
dans les affemblées publiques. De-la vint le mot
ambitus, compofé de l’ancienne pfepofition am 3
autour y & de ire, aller : il fignifie proprement
l’aélion par laquelle on environne une perfonne,
pour avoir fon futfrage dans les éleérions. Les
candidats prenoient les mains de ceux dont ils
briguoient les fuffrages, & les appeloienrpar leurs
noms, dont ils a voient- grand foin de fe faire
inftruire. Us,les êmbraftbient même; 8c ils leur
faifoient tant de careftes que Craffus , marchant
dans les tues de Rome avec Scs vola renommé
pour fa fagéfife, le quitta brufquement en lui
difartt : Vous m’empêchez d’obtenir le confulat,
parce que je n’ofe £n votre préfence faire des-
fattifes. CrafTus appeloic de ce. nom ces carefies
étudiées-dont les candidats accabloient des gens
auxquels ils pi-rloiCR^t pour la. première fois, 8c
qu’fis ne fe propofoient plus de fréquenter après
la nomination aux charges.
On appeloité/%«<?j légitimes-, ambitus c once fu s ,
1 es de m a r c hès.do n t nousyen.onsde rendre compte.
Mais il. y avoit une fécondé efpèce de brigue,
ambitus infamis, dont on fàifoit ^un crime aux
candidats, &: que l’on chercha a reprimer par
plpfieursloix, par de fortes amendes, par l'infamie,
& par la tranfportation dans les ifies dé-
fertes. Les brigues défendues étoient les menaces,
la force ouverte, les combats des gladiateurs
donnés au peuple la veille des élections, & enfin
les largeftes extraordinaires. Ce dernier moyen
fut employé dans les' derniers ,tems^ de la république
, avec une publicité qui paroît incroyable.
On avertiflbit publiquement les tribus des fournies
d’argent qu’on leur promettoit pour obtenir leurs
fuffrages; 8c Cela, dit Cicéron, s’appeloit pro-
nunciare in tribus. Les candidats fe fervoient pour
ces honteux marchés , de trois fortes de per-
fonnes, qu’ils appeloient colleétivement interprètes
: c’étoient les entremetteurs, chargés de.
faire agréer les offres, per quos paclio inducebatar;
les dépofitaircs des fommes convenues;, fequeftres ;
& enfin divifdr.es , ceux qui diftribuoient les
fommes à .chaque membre des tribus. Suétone
nous apprénd (c. 4©. n. 4.) qu’Augufte diftribuoit
le jour des comices mille Nu mm us (V. ce mot.)
aux membres des tribus FaYia & Scaptienfis, aux-
•que'des il appartenoit : Fabianis & Scaptieqfibus ,
/ tribulibus fais, die comitïorum fingula millia num-
mûm a fe dividebàt.
Dans l’article Brigues de l’Encyclopédie ,
‘ M. l’abbé Mallet a écrit que la brigue a coûté
[ pour une feule tribu jufqu’à 80,729 livres. Il y
avoit trente-cinq tribus; on peut juger par ce
nombre, des fommes immenfes que coiitoient
lés charges à Rome, quoiqu’elles n’y fufient pas
vénales,
BR IM O : c’eft un des noms de Proferpine,
qui fignifie la terreur, à-xo r 5 , a terrendô;
parce que les anciens éroyoient que les terreurs
no élûmes venoient de Proferpine. Properce a
parié des faveurs que Brimo ou Hécate avoit accordées
à Mercure, fur les, bords du lac Boébéisj
en Theftalie (/L cleg. 2.) :
Mercurioque facris fertur Boebcidos undis
Virgimum Brimo compofaijfe làtus.
C ep en d an t Tzetzès .expliquant le vers 1176 de la
Cajfandre. de Ly.cophçn , dit qu’elle réfifta au fils
de Maïa ; 8c que le nom Brimo fut donné à Hé*
cate dans cet inftant, pour exprimer l’air terrible
avec lequel elle regarda cet audacieux.
Jablonski (Panch. JEgypt. 106.) a fait voir que
l a , déeffe Brimo des Grecs étoit la même que
Titkrambo des Egyptiens, 8c que cette dernière
étoit Ifis-en-courroux, appelée depuis Hécate.
S f î ij