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à Cybele, à Vefta, &c. Mais le plus célèbre étoit
celui de Jupiter, furnommé Capitolin , qui en
réuniffoit trois. La nef étoit confacrée à Jupiter ,
& les deux ailes, à Junon & à Minerve. C.es ailes
étoient Formées, l'elon Denys d’Halicarnaftë ( lib.
1 v. ) par des piles ou maflîfs de brique cuite. Le
temple entier avoit deux cents pieds Romains de
longueur, & à-peu-près autant de largeur. La fta-
tue de Jupitercapitolin 3 ou fulminant, portoit
Un fceptré , une couronne & un foudre d'or.
De vaites portiques entouroient ce temple ; c ’ é-
toit fous ces portiques que les triomphateurs. ,
après avoir facrifié aux grands Dieux , donnoient
au fénat un repas magnifique. L’églife des Capu^
cins, appelée Ara cceli , a été bâtie fur les ruines
du temple de Jupiter Capitolin.
Des murs conftruits ‘avec de grandes pierres
entouroient le capitole, & en avoient fait une
citadelle imprenable. Cn. & Q. Ogulnius étant
Ediles Curules-j condamnèrent des ufuriers à une
forte amende, qu’ ils employèrent à faire des
portes de bronze-à cette citadelle, accompagnées
de montans & de traverfes du même métal. Le
fronton de ce fuperbe édifice étoit furmonté par
des quadriges de terre cuite , que Sylla fit rem--
placer par des quadriges de bronze. Des aigles de
bois fembloient foutenir ce fronton, & lui fer-'
voient d’ornemens. Elles furent confumées dans
un incendie dont parle Tacite ( hifi. n i . y i ) : Suf-
tinentes faftigium a qui la vetere ligno traxere
flammam.
, Plufieurs incendies ravagèrent le Capitole. Le
premier arriva l’an de Rome 6 7 0 . Sylla le rétablit
avec la plus grande magnificence j mais il n’en
fit pas rinauguratiori. C’étoit, difoit-on, le feu!
bo’nheur qui eût échappé à cet heureux di&ateur.
Cet honneur étoit réfervé à Lutatius Catulus ,
qui fit dorer les tuiles de bronze dont cette citadelle
étoit couverte : ce qui la fit appeler Capi-
tolium aureum. Pendant les troubles qui firent
perdre la vie à Vitellius, le feu prit une fécondé,
fois au Capitole. On crut qu’il y avoit été mis
à deffein pour en chaffer Sabinus, frère de Vef-,
pafien , qui s’y étoit renfermé. Vefpafien le fit
rebâtir } mais fes foins furent inutiles , car un
troifième incendie le ravagea de nouveau à la
mort de cet empereur. Titus le vit encore brûler
par le feu du c ie l, & Domitien répara tous ces
ravages. Cet empereur fonda les Jeux Capitolins
pour conferver la mémoire du dernier rêtablif-
fement du Capitole.
L ’enceinte du Capitole renfermoit plus de cinquante
temples , & un grand nombre de ftatues
confacrées aux dieux 5 ce qui a fait demander >
avec quelque apparence de raîfon, s’il reftoit
encore dans un efpace aufii rempli , des loge-
mens pour des citoyens. Orr peut répondre,
qu il y en avoit quelques uns, mais en petit
nombre. Manlius Capitolinus ayant repouffé les
Gaulois qui affiégeoient le Capitole -, reçut pour
€ A P
récompenfe un logement dans cette fortereffe.
Ce fut peut-être le premier des patriciens qui y
eût fixé fon féjour j & il fut certainement le der.
nier, comme le régla un fénatus-confulte rendu
à i’occafîon de fon ambition. Les gardes appelés
Arcub'iA èc.Arcubii par Feftus & Ifidore , qui
prenoient leur ndm de la.garde du Capitole, ab
arce , l’habîtoient certainement j de même que
les gardiens des temples i &ditui, dont parlent
plufieurs inferiptions , & qui remarquèrent avec
étonnement ( Àulu-Gell. v u . 1.) que les chiens
renfermés dans le Capitole, & ardens à aboyer
contre tous ceux qui entroient la nuit dans cette
fortereffe , fe taifoient conftamnpen:t à l’approche
de Scipion l’Africain. Des courtifanes meme ha-
bicoient ce lieu facré ; comme Properce Q H H p
nousTapprend ’de Teia :
Altéra Tarpeios eft' iriter Teia lucos
Ebria , fed potA non fatis unus erit.
Les colonies Romaines & les. municipes voulurent^
dohner la plus grande yeffemblance poffible
avec Rome , leur métropole 5 c’eft pourquoi elles
impofoient le nom de capitole à leur principal
temple , & à l’édifice public dans lequel1 s’affem-
bloient les dédirions & les autres magiftrats.
De-là vient que l’on trouve fouvent le nom de
capitole dans les deferiptions de ces villes. Il y
en avoit à Conftantinople , à Carthage, à Ca-
poue, à Ravenne, à Milan, à Vérone, à Cologne, à
Trêves, à Narbonne, à Autun , à Pamiers, à
Nifmes , à Befançon, à Saintes, à Clermont, à
Rheims, à Rhodes, &'c. & à Touloufe, où il
fubfifte encore.
Des trois beaux édifices qui occupent aujourd’hui
le capitole , & qui“forment la place appelée
Campidoglio, où eft elevée la ftatue équeftre de
M. Aurèle, aucun n’ eft plus célèbre que celui qui
regarde l’occident, & que l’on appelle Mufeum
Capitolin , ou cabinet du capitole. Benoît XIV
s’eft immortalifé en y fàifant raffembler avec foin
un nombre d’antiques prodigieux. Leur defeription
eft répandue dans les différens articles de ce dictionnaire
d’antiquités.
CAPITOLIAS, dans la Coeléfyrie. K4HiTfl~
AIE&N.
Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques , avec fon époque, en l’honneur de
M. Aurèle , de Verus, de Lucille, de Commode,
de Sept. Sévère , de Macrin.
CAPITOLIN ( Jupiter ). L ’hiftoire de fon temple
célèbre fe trouve dans l ’article Capitole.
Ce Jupiter étoit auffi appelé par excellence Optimus
maximus, ou fulminant. Le foudre étoit fon attribut
diftinâif, ai.n-fi que l'a barbe & lefeeptre d’or
ou d’ivoire. Sa ftatue , placée dans le capitole par
Tarquîn, n’étoit que de terré cuite peinte en-
rouge 5 elle fur depuis remplacée par une ftatue
d’ivoire 5 & il paraît par un vers de Martial
C A P
( y, 3. ) , que Trajan y en fubftitua une ftatue
^ ’©r :
Sculptas & Aterno nunc primum Jupiter auro.
Capitolins (Jeux). Les premiers Jeux Capitolins
étoienc des combats inftitiiés par Camille
a l'honneur de Jupiter Capitolin , & en mémoire
du Capitole défendu contre les Gaulois. On pra-
tiquoit dans ces jeux , félon Phitairque ÇQuaJI.
Rom. 58.) une cérémonie très-ancienne & très-
ridicule. Le crieur public mettoit à l’enchère les
Etrufques, dëfignés fous le nom Sardi ; on ame-
noit enfuite au milieu du peuple, un vieillard ,
à qui l’on pendoit au çol une bulle telle qu’en
portoient les enfaris, & on l’èxpofoit à la rifée
publique. Feftus dit qu’on le revetoit de la prétexté,
& que là bulle étoit d’o r , parce'qu’elle
éroit autrefois l’ornement des rois d’Etrurie que
l’on jouoit dans cette burlefque cérémonie.
Domitien voulant conferver la mémoire du
rétabliffement du Capitole fait par fes ordres,.
fonda de nouveaux jeux Capitolins qui fe célé-
broient, non pas chaque année, comme ceux de
Camille , mais tous les cinq ans. On y diftri-
buoit aux poètes des prix & des couronnes qu’ils
recevoient des mains dé l’empereur j il y en avoit
auffi pour les orateurs , les comédiens , les pantomimes
, & pour toutes les efpèces de joueurs
d’inftrumens. Ces jeux Capitolins devinrent fi fameux
, que l’on changea l’ancienne manière de
compter les années romaines par luftres, & qu’on
les compta depuis Domitien par les jeux Capitolins
, comme les Grecs comptoient par les
olympiades. Cet ufage ne fut cependant pas de
longue durée.
C A P I T O L I N U S , furnom de la famille
PxTIÏIA.
CAP ITULARII. C’eft le nom que portent,
dans le Recueil des Ioîx romaines &r dans Sym-
maque ( E p i f t ix . 10. ) , les receveurs de la capitation.
CAPITULUM. Ifidore ( x ix . 3 1 .) nous apprend
que c’étoit une coëffure des femmes, fans
nous en donner aucune defeription.
C A P N IC O N , impôt que l’empereur Nicé-
phore mit fur les feux ou fur la fumée
C APN O B A TÆ , ,ceux q u i m o n ten t a v e c ou
fu r la fu m é e . Ce furnom fut donné par les'peuples
de l’antiquité aux Myliens ( S t r a b o . I. 7. ) , peuple
d’Afie i parce qu’ils faifoient une profeflion particulière
d’honorer les dieux, & qu’ils s’em-
ployoient uniquement aux facrifices. Strabon
ajoute à ces particularités , que les Myfiens ne
■ mangeoient point de chair, ni rien de ce qui
avoir été animé. Ils vivoient de miel & de laitage.
Le furnom de C a p n o b a tA défignôit la fumée
des facrifices & des parfums, au milieu defquels
fis paffoient to-ute leur vie.
CAP 661
CAPNOMANTIE, divination ) dans
laquelle les anciens obfervoient la fumée (*#*•><*) ,
pour en tirer des préfages.
On diftinguoit deux fortes de capnomantie :
l’Une qui fe pratiquoit en jetant fur des charbons
ardens des graines de féfame ou de pavot ,
& en obfervant la fumée qui en fortoit j l’autre,
qui étoit la plus ufitée, confiftoit à examiner la
fumée des facrifices. C’étoit un bon augure quand
cette fumée étoit peu épaiffe , légère, & qu’elle
s’élevo.'t droit Vers le haut fans fe répandre autour
de l’autel. On en voit le détail dans l’OEdipe
de Sénèque (v. 3,09.) „
La, capnomantie fe pratiquoit encore en humant,
en rërpirant la fumée qu’exhaloient les
vidtinies, ou celle qui fortoit du feu dans lequel
elles étbient plongées j comme il paroît par ces
vers de la Thébaïde de Stace , ou le poëte dit
du devin Tiréfias :
llle coronatos jamdudum ampleçlitur ignés ,
Fatidicum forbens vultu flagrante vaporem.
On croyoit fans doute que cette fumée donnoit
des infpirations prophétiques.
CAPOUE (Médailles de). Foye^ Capua.
CAPP A , efpèce de manteau avec lequel les
femmes fe couvroient la tête dans le Bas-Empire.
Héfychius appelle ces manteaux
CAPPADOCE. Les rois de Cappadoce dont
on a des médailles , font :
Ariarathé 3 roi I. ou II. ou III.
Ariarathe, Eusebés V.
Ariarathé , Epiphane V,
Ariarathe , Philomètor VIII.
Arîobarzane, Pkiloromoeus I.
Ariobarzane, Eusebés , Philoromoeus.
Archelaüs.
Hanniballien.
'•Leur type ordinaire eft Pallas affffe, ou debout
, tenant une vt&oire.
Le fymbole de la Cappadoce eft une femme
portant une couronne tourrelée , & tenant un
étendard de la cavalerie , qui défigne l’efpèce de
troupes que les Romains en tiroient, ainfi que
les chevaux de fes haras, fi célèbres, autrefois.
Le mont Argée fe trouve affez fouvent placé
fur les médailles de la Cappadoce, avec la figure
qui fiert de fymbole à cette province j taritôt il
eft mis à côté d’elle & à fes pieds, tantôt elle
le porte dans fes mains. On fait que les Cappa-
dociens rendoient un culte à cette montagne ,
comme, à une divinité.
CAPPAGIA. Jean d’Antioche défigne par ce
mot les fouliers des fénateurs , qui étoient ornés
d’un croiffant d’argent formé en C , appelé *«*••*<*#
chez les Grecs. 11 dit qu’ils ne paroiffoient jamais
en public, & qu’ils n’aüoient jase-ds faire leu?