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tfepréfentef certaines divinités pftlfefâMétiïérit a
d'autres.
AUSiÂ, nymphe que Protée rendit mère de
Méra.
ÀUSES , peuple d’Afrique dont parlent Hérodote
& Pomponius-Méla. Ils d'ifënt qùe les filles
de cette contrée fe battoient tous les ans entre-
elles avec des pierres 8c des bâtons, en l'honneur
de Minerve. Celles qui mouroient de leurs
bleflures, laifioient une réputation de fagefle très-
équivoque. Mais l'ôri célébroit, au contraire,
avec pompe le triomphe delà fille viétàrieufe,; &
on la promenoir dans un char autour du lac Tri-
ionien.
AUSPICES. C ’étoit dans l'origine une clafle
d’hommes qui prédifoient l’avenir par l’ infpeébon
du vol des oifèaux, comme les arûfpiees par celle
des viélimes, 8c lès augures par ,le chant de ces
mêmes oifèaux. Plutarque dit (Quàfi. Rom. 72.)
que ces diftinétions furent oubliées par la fuite,
ce que l’on étendit le nom des augures à ceux qui
dans l’origine avoîent été nommés aufpices. De
forte que les articles Aruspice & Auguré doivent
être réunis à celui-ci, pour faire une expofi-
tioii complettè de fcefte fuperfiitîon dés anciens,
dont Euripide fe moquoit déjà dans la Grèce.
Servius voulut établir des lignes de féparation
entré les dufpi ces & lés augures. En voici les
principaux points. i° . Les augures examinoient
les chants des oifèaUx, 8c leur vol étoit feul étudié
par lés aufpices. 2°. Tous lès objets fenfibles
fourniffoientmatière auxobfervâtions des augures ;
les oifèaux feuls ôccupoieht les aufpices. 30. On
ne pouvoit exercer lés fondions d’à ligure que
dans fon pays natal : ce n’étoit pas la mèmè chofè
pour lés aufpices : aufpicari cuivis eiia'm péregrè
licet j augurium agere , nifi in patriis fedibus , non
iicet. 4°. Enfin, le nom d’aufpices étoit confacré
particulièrement aüx obfervations rêligieufes dès
confuls, des généraux & de tous ceux qui tiroient
des préfages hors de Rome.
On n’aflembloit point le peuple romain, on ne
livroit pas une bataille à fes ennemis, fans avoir
pris les aufpices. C’étoit la même fuperftition dans
l ’intérieur des maifons ; & les aufpices afliftoient
3 tous les mariages. Juvénal en parle comme de
minières auffi néceflaires pour les fiançailles que
les témoins (Satyr. x. 336.) :
Ve ni et cum fgnatoribus aufpex.
La dot étoit comptée en leur préfence. Suétone
voulant exprimer en détail le mariage de Mefîa-
lirie avec C. Silius, du vivant de Claude fon mari, :
dit : quant cum comperijfet C. Silio etiam nupfijfe ,
dote inter aufpices confignatâ.
Les magifirats plébéiens n’étôient pas créés ou
élus aufpicato , c’éft-à-dirè, après que les aufpices
avoient été pris. Les magifirats patriciens séarro-
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gëôiënt ce droit exclùfivement, comme nous Tapi
prend Appius dans Tite-Live (*7. 41.).
On ne prènôit les aufpices que dans un endroit
public; & nous voyons dans Dion (xxr.) que leà
confuls à Antioche j 8c deux cens fénateurs aveé
eux, ayant voulu prendre les aufpices, achetèrent?
aux dépens du fifc, pour cette cérémonie, un
terrein qui demeura public depuis cet infiant.
Tous lés ordres de l’Empire Romain prenoient
les aufpices le premier jour de chaque année,
pour favoir fi elle feroit heureufe. Ovide l’attefte
dans les Faftes (1. 167.) :
Tempora commifi nafcentia rebus agendis,
.Totus ab aufpicio ne foret annus iners.
Quifque fuas artii ob idem âelibat agendo,
Nec plus qttàm folitùni tèfiificatur opus. ■
Columelle (xr. 2.) dit que les habitans de la campagne
prenoient auffi lés àufpices aux calendes de
janvier, en ébauchant toutes les diverfes efpèces
de leurs travaux. Les empereurs imitèrent cette
pratique religieufe, & ils prenoient au même jour
les aufpices publiquement, au nom dé tout l’Empire.
Cet ufage .dura jufqû’à Trajan. Q. Métellui
étant devenu fouverain pontife , défendit de
prendre dés. aufp ices après le mois fextilis ou
d’août.
Lès aufpices, dàriS une armée 8c dans une expédition,
fé rapportoiédt uniquement aü général
ou au chef aé l’éntrèprîfe. Les fubakernes lie
combattoient 8c h’dgifibient qüè fous fes aufpices ;
même lorfque le général avoir été réténii par une
maladie, 8c n’avoit pu affilier à l’â&ion. C’èfl:
pourquoi on n’accoraoit ni le titre d"imperaior,
ni le triomphe, ni l’ovation à un commandant
en feednd, »quoiqu’il eût remporté une victoire.
On la rapportoit toute entière au chef fous les
aufpices auquel il étoit eenfé avoir combattu. Le
chef prêtoit à fes fübâlternés feS aufpices ou fon
bonheur, fi l’on peut fe fervir de cetté exprefë
fion pour mieux peindre l’opinion des Romains.
De-la vient qu’Horace dit d’Augufte ( Od. ir .
H- 3 3 -'2 f
Te copias, te confilium, & tuos
Prsbente divos.
Et Suétone, du même empereur : Domuit partim
duclu , partïm aufpiciis fuis.
Ovide dit enfin (Trift. i l.
Per qtietn bella geris , cujus nunc corpore pugnas >
Aufpicium cui das grande , deofque tuos. .
Tous les miniftres de la religion romaine affec-
toient un idiome particulier pour parler de leurs
cérémonies , 8c ils confervoient tous les mots
furannés. Les aufpices avoient auffi un langage
confacré, dont nous allons expliquer une grande
partie.
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Aufpicium facere? fe difoit .des oifèaux lorfque
leur augure étoit favorable, 8c qu’il epepurageoit
à former quelqu entreprife. C’eft dans ce fens
qu’Horace dit que la paflion confeille, aufpicium
facit9 comme fi elle étoit un oifeau de bon auguçc
(Epift. i l . 8y . ) :
Cui f i vitiofa libido
Fecerit aufpicium. . . . . . • •
Aufpicium turbare ou vitiare, annoncer que les
aufpices ne font pas favorables.
Aufpicium dirimere, troubler Jes^ aufpices. On
attribuoit cet effet, par exemple, a 1 apparition ou
au cri des fouris. (Plin. 8. 57*)^ • S°ricum occentu.
dirimi aufpic.ia3 annales refertos habemus.
In aufpiciis filentiujn, défignoit un aufpicc fans
aucun vice irritant. L’augure demandoit de quelle
nature étoit Yaufpice des poulets, par exemple j
Je pullarius répondoit filentïum fibi videri , qu’il
ne voyoit rien de contraire à Yaufpice que 1 on
defiroit. Cette réponfe n’étoit pas un prefage,
mais un préparatif néçeffaire au préfage.
Aufpicium ex acuminibus. Cicéron parle en deux
endroits de cet aufpice, qui n’etoit en ufàge que
dans les camps & les places d’armes. Quelques
interprètes n’ayant pu découvrir 1 efpece de cet ^
iipfpice, ont corrigé le texte de Cicéron, 8c ont
Voulu lire ex agminibus3 au-lieu de ex acuminibus.
Mais cette correction devient inutile, aujourd hui
que la çonnoiffance des phénomènes de 1 eleétricite
a mis à portée d’expliquer Yaufpice ex acuminibus.
31 fe tiroit des étincelles, ou plutôt des aigrettes
de lumière que l’on voyoit briller a la pointe
des lances, lorfque le tems étoit difpofe a l o uage.
_ . • / 1»
Aufpicium caducum, aufpice tire d une chute.
On tiroit un préfage lorfque le hafard faifoit
tomber un chapeau, une couronne, une robe,
un cheval ou fes harnois. Plutarque rapporte dans
vie de Brutus deux aufpices de ce genre, qui
préfageoient la défaite des vengeurs de la liberté.
Le premier fu t . félon lu i, de voir le liéteur pre-
fenter à Caffius une couronne renverfée ; 8c le
fécond fe tira de la chute de celui qui {Dortoit
une victoire d’or de Calïius, & de la chute de
Cette même ftatue.
Aufpicium cliye, aufpice qui empechoit de fon-
tuer quelqu’entreprife ; car Feftus dit que les Romains
appeloient clivia toutes les çhofes diffir
çiles.
% Aufpicium coaüum. Voyez Augurium coplium,
$u njot Augure. ,
Aufpicium jug e , étoit la rencontre de deux
pu de plufieurs animaux attelés; ce préfage étoit
funefte. Feftus appelle auffi aufpjcium juge, celui
que l’on tiroit à la vue d’un, aniflaal attelé qui
■ rendoit fes exçrémens,
Aufpicium liqjuidum 3 aufpice clair ,8 c précis,
gris un raprç.eut où ciel pur & fçrein
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Qe je,toit .aucun doute fur l’obferyation. Cet aufpice
Ce trouve joint ordinairement a avis ftniftra
dans les auteurs latins, chez, lefquels les prefages
heureux étoient tous tirés du cote gauche, le
tonnerre feul excepté. Plaute (Ep/V. i l . W :
. . . . . . . . Liquido exeo foras
Aufpicio, avi finiftra•
( Pfeud. i l . 4. 7 L ) :
. Avi finiftra, aufpicio liquido , atque ex f entendu.
Aufpicium majus 8c aufpicium minus. Cette dif-
tindion portoit fur l ’efpèce de magiftrature dont
étoient revêtus ceux qui prenoient les aujpices.
Elles étoient divifées en grandes 8c en petite?
magiftratures; & les aufpices étoient auffi de deux
fortes. „ .r
Aufpicium nauticum, aufpices ou oifèaux que
confultajent les marins avant de s embarquer.
Horace fait fôuvent allufion a ces préfages. (bp.d.
■ wê 1 . Mm Mala foluta navis exit alite. ]
(Epod. x v i. 24.) :
liatem occupare qaid moramur alite ?
Claudius PulcHer & Flaminius furent punis,
difqit-on, pour le? avoir méprifés. . . .
Àufpicium ptdffin,:. augpre .que 1 on tiroir de
la rencontre d’un animal terre lire, tel qu un tel
nard, un loup, Src. . . . . r ,
Aufpicium pefentte. Cet aufpice etort, îelon
Feftus, celui que l’on prenoit en traverfjnt un
flepve ou un ruiffeau dont les fources étoient
facrées. Pour prendre cet aufpice, les magiftrats
romains traverfoient l’eau Pctronia , lorfqu ils
alloient faire quelques fondions dans le champ
de Mars.
Aufpicium pejliferum. On donnoit ce nom aur
aufpices, Iprfque fon ne trouvoit point de coeur
dans une viftime, ou lors que la tete de fon fore
manquait- . . . . . . .
Àufpicium piaculemc, etort celui qpr fc tiroit
d’un événement funefte arrivé pendant le facri-
fice, tel que la fuite de la viftime , fon mugifle-
ment à l’inftant <ie l’immolation, fa chute fur un
côté .réputé fmiftre, & c . Virgile en parle (Ænrid.
i l . U 3 .).;
. . . . Quaiif fugit cum faucius aram
Taurus, & incertum cxcujfit service fecurim,
Aufpicium pntermlne. On donnoit ce nom aux
aufpices que io n prenoit en paffant des terres du
peuple romain fut celles d’une autre nation.
Àufpicium finiflrum. Bon augure pour les Ror
mains, qui regatdoient comme avantageux tous
les prodiges qpérés du côté de leur main gauche :
en quoi'ils étoient diamétralement oppofes aux
■ Grecs: Varron {lifig. Lutin, vr.) dit que Ion
fufpenioit a» cou dç> enfans des reprefentatjoB?
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